Entre le PS et le FN, cette maire UMP de l'Essonne a choisi... de s'en prendre au premier. Et aux cours d'algérien et de marocain destinés aux enfants.
A Savigny-sur-Orge (Essonne), la fin de campagne des cantonales prend un drôle d'accent. Dès lundi dernier, la maire UMP, Laurence Spicher-Bernier, prenait acte du duel PS-FN au second tour. "Le vote est un devoir républicain. Il ne faut pas se tromper de vote. Le dimanche 27 mars, chaque voix compte ! Il faut se mobiliser !" écrit-elle sur son blog. Mais, entre "un PS inactif et un FN à l'affût", l'édile prend surtout un malin plaisir à taper sur le premier, en l'occurrence le maire de la ville voisine de Juvisy et conseiller général sortant, accusé de favoriser le logement social ou de ne rien faire contre "la délinquance rampante à Juvisy".
La suppléante d'Etienne Chaufour au Conseil général, et conseillère municipale d'opposition à Savigny, est, pour sa part, soupçonnée de "communautarisme forcené". "Chadia Semdani (...) veut imposer des cours d'enseignements des langues et cultures d'origine dans nos écoles élémentaires. La conseillère municipale socialiste de Savigny veut que nos enfants apprennent l'arabe, dès le plus jeune âge. Il faut dire NON à ce dispositif qui admet sans contrôle que des pays d'origine fixent les contenus d'enseignement, recrutent et rémunèrent des enseignants étrangers dans notre pays. La langue de Molière est la première condition d'une bonne intégration!" s'indigne Laurence Spicher-Bernier.
Paradoxalement, cette diatribe prend l'exact contrepied de l'une des propositions favorites de Jean-François Copé: le développement de l'apprentissage de l'arabe dans les collèges et les lycées.
Interrogée par LEXPRESS.fr, Chadia Semdani rappelle que le dispositif Enseignement des langues et cultures d'origine (ELCO), créé par la droite dans les années 1970, est laissé à l'appréciation des parents, libres d'inscrire ou non leurs enfants. Organisés le mercredi, les cours font l'objet d'une convention entre la France et le pays d'origine et sont contrôlés par l'Education nationale. (…)
Source L’Express