Une étude scientifique inédite est lancée sur les conditions de travail et le stress ressenti par les policiers français, soumis à la pression du discours sécuritaire de ces dernières années.
Les candidats à l'élection présidentielle seront appelés en février 2012 à se prononcer sur les résultats et les propositions tirées de cette enquête, qui risque de confirmer le malaise provoqué par la "politique du chiffre".
L'étude est menée depuis vendredi auprès des 140.000 fonctionnaires par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et le Centre de recherche en management (CRM) de Toulouse en partenariat avec Alliance, deuxième syndicat policier.
"Il n'y a jamais eu auparavant de type de recherches pour palper le sentiment des policiers sur leurs conditions de travail et le stress", a souligné Jean-Claude Delage, secrétaire général d'Alliance, lors d'une conférence de presse.
Mathieu Molines, le chercheur du CNRS à l'origine du projet, a souligné que très peu de travaux indépendants s'étaient penchés sur le management des équipes de police, une population pourtant particulièrement exposée au stress au travail.
"L'environnement n'est pas le même qu'il y a quinze ans à cause de l'importance du discours sécuritaire actuel", a-t-il souligné.
Une étude confidentielle menée par l'Inserm à la demande du ministère de l'Intérieur, et dont Reuters a obtenu copie, montre que le taux de suicide dans la police est de 32,4 pour 100.000 agents.
Ce chiffre est presque deux fois plus important que celui constaté à France Télécom, qui a mis en oeuvre depuis 2010 un train de mesures après une vague de suicides. Lire la suite sur le site du Nouvel Obs