Défendre la laïcité, c’est défendre la liberté et permettre à celles et ceux qui vivent sur un même sol de vivre ensemble sans replis communautaires. C’est pourquoi il serait dangereux de laisser croire que la laïcité est l’affaire des seules religions, qui depuis quelques temps ont la fâcheuse tendance d’en faire en quelque sorte leur spécialité, leur domaine réservé, quoi. La laïcité n’est pas l’œcuménisme. S’il n’est pas (et n’a jamais été) question de remettre en cause la liberté de culte(s), il me paraît urgent de rappeler que c’est la liberté de conscience qui nous importe : la liberté de culte en fait partie (partie et pas intégralité).
Fâcheuse tendance également, celle qui consiste à entériner en quelque sorte les “livres religieux” comme “textes sacrés” puis admettre comme avéré ce que les tenant(e)s des religions tiennent pour “révélé” (par leur dieu). Puis, plus ou moins insidieusement, certain(e)s en viennent à déclarer qu’il n’y a plus de discussion possible en ce qui concerne les “dogmes” (vu le nombre des religions, ça en fait un paquet, en plus). Il ne faut pas (ou plus) inclure dans le respect de la “liberté de culte” tous les interdits et commandements que les religions ont récupérés : voile (intégral parfois), excision et circoncision, lapidation, homophobie, virginité pour les mariées (précocement et/ou de force souvent), alimentation Halal ou Casher (là j’encours la censure à tous les coups), etc.. Il est quand même paradoxal que ce soient les “croyances” (religieuses) qui fassent autorité, autorité absolue sans discussion ni débat possibles : un dogme ne peut être dans la loi républicaine, pourtant ! Il n’est donc pas inutile de rappeler que la loi permet la critique des religions (toutes). De plus, le blasphème n’existe pas en France. Ne laissons donc pas entamer cette chance ... que le monde entier nous envie !
par Fabienne Courvoisier / Réchauffer la banquise Lire la suite