L'information est relayée par La Gazette des Communes : « Attendu depuis plusieurs mois déjà, le décret autorisant le port de matraques et tonfas télescopiques est paru le 28 juin au Journal officiel. Jusque-là, les policiers ne pouvaient être armés que de tonfas ou de matraques non rétractables. Les matraques et tonfas télescopiques ont l’avantage d’être particulièrement adaptés aux brigades cyclistes et équestres. "Pour tous les agents à moto, à VTT ou à cheval, cela évite d’avoir une gêne sur le côté car les tonfas sont encombrants. La plupart des gendarmes ont d’ailleurs adopté les tonfas télescopiques car cela leur permet de se déplacer plus facilement" explique un professionnel ».
Problème : qui connaît un peu le sujet sait 1) premièrement que le nombre de services de police municipale comportant des "brigades cyclistes ou équestres" se compte sur les doigts des deux mains en France, 2) que le nombre de fois où un policier municipal utilisera cette nouvelle arme au cours de sa carrière se comptera cette fois sur les doigts d'une seule main (et encore...).
On se permettra donc de penser plutôt qu'il s'agit une fois de plus d'un jouet concédé par le pouvoir politique à des policiers municipaux qui, en France, depuis leur retour sur la scène publique dans les années 1980, sont engagés dans une véritable petite course à l'armement, incapables qu'ils sont de se penser autrement qu'en imitation envieuse des policiers nationaux et des gendarmes.
Et pendant ce temps-là, la réflexion sur la doctrine, la stratégie, les outils et les compétences de la police de proximité est toujours au point mort. Cela demande, il est vrai, un peu plus de réflexion que celle de savoir s'il faut changer de matraque...
Voir sur ce site un dossier complet consacré à la police municipale. Source Laurent Mucchielli