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Qui a tué nos villages ?

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4 février 2013 1 04 /02 /février /2013 09:18

Le FN avait besoin de reprendre une initiative plus ou moins spectaculaire, après les difficultés de positionnement tactique auxquelles se sont livrés récemment ses dirigeants, face aux manifestations contre le « Mariage pour tous ». Aussi avait-il besoin de réinvestir le terrain « social », ou plus exactement, celui du discours empreint de démagogie sociale.

L’Accord sur l’emploi, signé le 11 janvier 2013 par une partie des confédérations syndicales représentatives (CFDT, CFTC et CFE-CGC) – mais critiqué par d’autres (CGT, Solidaires, FSU, FO...) – et les organisations d’employeurs (MEDEF, CGPME, UPA), lui en fournit l’occasion. Depuis le 17 janvier, le parti d’extrême droite a mis en ligne sur son site une pétition contre cet accord, qualifié par Marine Le Pen de « déclaration de guerre aux salariés ». Bien qu’il n’appartienne pas à VISA, en tant que collectif unitaire qui s’adresse à tous les syndicalistes pour combattre ensemble l’extrême droite, de prendre position sur le contenu même de l’accord, il est de notre tâche d’analyser les buts poursuivis par le FN sur ce terrain.

 

Déconsidérer les syndicats en tant quel tels

Le premier objectif de l’exercice, à travers lequel le FN – en tant que parti politique – se mêle ouvertement du débat qui touche le mouvement syndical, est de déconsidérer publiquement ce dernier. En effet, sa présidente fustige, dans une vidéo mise en ligne en parallèle à la pétition pour servir d’explication de texte, « des syndicats représentant une infime partie des travailleurs français ». Elle ne fait d’ailleurs pas de distinction, dans son propos, entre les différentes organisations syndicales, alors que leurs positions vis-à-vis du récent Accord national interprofessionnel ont pu être fortement divergentes.

Cet argument fallacieux est évidemment faux. Certes, il est vrai que le taux de syndicalisation est plus bas en France que dans certains pays voisins. Encore ne faut-il pas comparer ce qui n’est pas comparable ! Le plus fort taux d’adhésion en Allemagne par exemple, parfois cité à titre de comparaison, ne repose pas majoritairement sur des militant-e-s, au sens courant dans les organisations françaises ; mais en large partie sur des adhérents passifs. Les avantages résultant d’une convention collective y sont parfois réservés aux seuls adhérents de l’organisation syndicale signataire, une conception n’existant pas en droit français.

Or, s’il est en effet souhaitable de relever ce taux de syndicalisation, l’état actuel des choses ne permet absolument pas de délégitimer les organisations syndicales en tant que telles, en prétendant les séparer de la majorité des salariés. Dans beaucoup de domaines, l’intervention d’une organisation syndicale, qui reposait historiquement avant tout sur l’action collective, émanant des militants, est couplée depuis quelques années à une deuxième légitimation, de type électoral. Ainsi l’action de l’organisation syndicale doit-elle être validée par l’approbation majoritaire, directe ou indirecte, des salariés. Notamment, depuis la loi du 20 août 2008, un accord collectif ne peut-il être signé que par des organisations syndicales représentatives ayant obtenu au moins 30 % des voix aux dernières élections dans l’entreprise ; et l’opposition exprimée par les syndicats ayant réuni 50 % ou plus, empêche l’accord d’entrer en vigueur.

Aussi un syndicat n’est-il plus considéré comme représentatif, dans l’entreprise, s’il n’a pas obtenu au moins 10 % des voix aux élections professionnelles. Bientôt, la même chose sera aussi vraie pour les confédérations, qui doivent, elles, avoir obtenu au moins une moyenne de 8 % des voix dans les entreprises pour être encore considérées comme représentatives. D’ici six mois, la signature d’un Accord collectif national et interprofessionnel sera également soumise au critère de l’audience électorale, que les confédérations syndicales doivent remplir (même si cette règle n’est pas encore applicable en janvier 2013).

Quel que soit le cas de figure, toute organisation syndicale se battant – en adoptant telle ou telle stratégie, tel ou tel moyen – pour les intérêts de ses militant-e-s et des salarié-e-s est autrement plus légitime sur le terrain social que le FN. Au fond, l’ensemble de propositions avancées par de dernier en matière « sociale » repose avant tout sur l’idée d’une division entre travailleurs, au nom de la « préférence nationale ». Ce qui n’est pas le cas des organisations syndicales, qui doivent se battre pour les « intérêts matériels et moraux, tant collectifs qu’individuelle » de l’ensemble des travailleurs et travailleuses (selon l’article L.2131-1 du Code du travail). Ainsi, le FN sera certainement le dernier à pouvoir donner des leçons en la matière.

Critiquer les « gros », mais favoriser le « petit » capital La suite sur Parti de Gauche 

 

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