La crise économique qui a frappé le Portugal et les mesures d'austérité qui l'ont suivie ont d'abord touché les enfants. Dans une étude publiée lundi 27 octobre, le Fonds des Nations unies pour l'enfance (ou Unicef, pour United Nations International Children's Emergency Fund, en anglais) montre qu'en 2012 près d'un enfant portugais sur quatre (24 %) vivait dans une famille souffrant de privation matérielle, contrainte notamment de renoncer à une machine à laver, une voiture, un téléviseur, voire au téléphone, faute de moyens financiers.
« Depuis le début de la crise, les inégalités se sont accrues, et le taux de pauvreté a augmenté, surtout pour les familles monoparentales et nombreuses », fait remarquer Madalena Marçal Grilo, directrice de l'Unicef au Portugal.
MOINS DE VIANDE, DE POISSONS ET DE YAOURTS
L'organisme humanitaire de l'ONU qui promeut l'aide à l'enfance estime qu'au total, 31 % des familles nombreuses et 41 % des familles monoparentales vivaient en 2011 en dessous du seuil de pauvreté, avec un revenu mensuel inférieur à 416 euros par personne.
Interrogés par l'Unicef, les enfants de familles précaires font état d'une baisse importante de la consommation de viande, de poissons et de yaourts, d'une baisse des achats de vêtements et de chaussures, ainsi que de déménagements forcés pour cause de loyer trop élevé.
Plus de 546 000 enfants ont perdu le droit aux allocations familiales entre 2009 et 2012, soit 30 % des bénéficiaires. Les dépenses de l'Etat consacrées à ces prestations ont chuté de 33 % en 2011, puis de 4 % en 2012, constate l'Unicef.
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