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Qui a tué nos villages ?

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24 octobre 2014 5 24 /10 /octobre /2014 07:57

 

 

L’île caribéenne surpasse les grands pays dans l’envoi de personnel médical : un partenaire improbable pour les Etats-unis

 

Alors que le risque est croissant qu’Ebola puisse s’envoler vers d’autres cieux, les Etats-unis appellent les nations du monde entier à envoyer des docteurs, des infirmières en Afrique occidentale, où des milliers de vie sont en jeu. Rares sont ceux qui ont répondu à l’appel, un pays a répondu en force : Cuba.

 

Dans les semaines qui ont suivi l’envoi par le président Obama de près de 4 000 troupes en Afrique occidentale, la lutte pour éradiquer Ebola a créé des tandems insolites. Rien n’est plus étrange que le spectacle de médecins cubains rejoignant les militaires américains pour lutter contre Ebola en Afrique occidentale. Cuba est depuis longtemps dans une relation de conflit avec son voisin du nord : les Etats-unis.

 

Les puissances émergentes comme la Chine, l’Inde, la Russie font des affaires en Afrique, mais leurs contributions à la lutte contre l’épidémie d’Ebola ont été plutôt décevantes jusque-là. Et les nations bénéficiant des meilleurs systèmes de santé ont fourni une aide trop faible, trop tardive à la crise, selon les leaders des pays touchés par Ebola.

 

Jeudi, le secrétaire-général de l’ONU Ban Ki-moon a appelé à une « multiplication par 20 de l’aide », comprenant « un personnel de santé bien formé ».

 

« La réponse internationale a été lente », a déclaré la présidente du Liberia Johnson Sirleaf. Jeudi, elle a plaidé pour l’envoi de plus de personnel médical, s’adressant depuis la capitale Monrovia à la conférence de la Banque mondiale à Washington. « Plus que jamais, nous avons besoin de personnels qualifiés et dévoués pour participer à la lutte contre Ebola ».

 

Cuba a répondu à cet appel. Elle a envoyé 165 travailleurs de la santé au Sierra Leone, durement touché, un nombre exceptionnellement élévé pour une petite île de 11 millions d’habitants. Ils ont rejoint les travailleurs médicaux en Afrique occidentale de plusieurs nations qui sont sous les auspices des groupes d’assistance. Médecins sans frontières (MSF) doit que près de 250 travailleurs médicaux internationaux se trouvent la région et près de 3 000 contre Ebola sur place dans son ensemble.

 

Cuba joue depuis longtemps un rôle énorme en Afrique, envoyant des troupes pour lutter afin de bouter l’armée sud-africaine de l’Apartheid hors d’Angola, et entrainant des guérillas qui ont rejoint la lutte armée de Nelson Mandela contre l’apartheid. Au début des années 1960, Che Guevara s’est rendu en Afrique pour fomenter une révolte dans la tout juste indépendante République démocratique du Congo – bien qu’il ait jugé par la suite qu’ils étaient peu intéressés par le socialisme mondial et plus par le brigandage.

 

« Nous ne pouvons libérer nous-mêmes un pays qui ne veut pas combattre », a-t-il écrit dans une lettre découragée au leader cubain Fidel Castro.

 

En revanche, le médecin argentin devenu révolutionnaire cubain a suggéré que Cuba y envoie autre chose : les docteurs. Depuis, Cuba envoyé des dizaines de milliers de travailleurs de la santé à l’étranger. Le pays a envoyé 2 500 travailleurs de la santé au Pakistan après le tremblement de terre de 2005, et 1 500 à Haiti après le séisme de 2010, a déclaré Jorge Delgado Bustillo, responsable de la Brigade médicale cubaine au Sierra Leone.

 

En comparaison, les 165 médecins représentent presque une réponse prudente.

 

« Nous travaillons sur la malaria, le choléra, la dengue, une situation de désastre, inondations au Vénezuela, au Guatemala, au Belize », dit M.Bustillo. « Mais Ebola ? C’est une première pour les Cubains ».

 

Dans un discours datant de ce mois-ci, M.Castro semblait rappeler les exploits militaires de Cuba face au déploitement de docteurs au Sierra Leone. Il les a nommé « une armée de blouses blanches » et a lancé : « Honneur, gloire à nos combattants valeureux de la cause de la santé et de la vie ! » selon les extraits de son discours publié dans le journal Granma. Article duWall Street Journal, datant du 9 octobre 2014

Traduction AC pour solidarité-internationale-pcf / La suite sur Pressenza

 

 

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24 octobre 2014 5 24 /10 /octobre /2014 07:36

 

 

Quito (Pichincha).- Hernán Gómez, analyste politique, internationaliste et spécialiste de l’Amérique latine, a écrit un article sur la croissance de l’Équateur, dans le journal El Universal du Mexique.

 

Gomez souligne que la «révolution citoyenne» du président Rafael Correa pourrait être une troisième voie pour l’Amérique latine, pour son développement à visage humain, qui pense à l’avenir avec l’éducation de milliers de jeunes dans les meilleures universités du monde, et par la modernisation de l’enseignement.

 

Ci-dessous l’article complet :

 

Les journalistes, analystes et autres commentateurs influents présentent généralement une image assez floue de ce qui se passe en Amérique latine, voir même une caricature quand il s’agit des différents gouvernements de gauche dans la région. Prenons le cas du président équatorien, Rafael Correa. Dans l’analyse la plus simpliste, Correa est égal à Chavez ; il se fait prendre en photo avec Maduro, Evo Morales et les frères Castro, donc il est comme eux. Il suffit de le catégoriser comme un de plus dans cet “axe du mal”. Il n’y a même pas dans ces jugements la tentative d’examiner les données brutes.

 

Jusque dans les années 90, la gauche en Amérique latine faisait valoir essentiellement l’idéologie, alors que la droite répondait avec des chiffres. Heureusement, la gauche peut maintenant elle aussi discuter sur les chiffres.

 

Le modèle de développement suivi en Equateur au cours des dernières années a ses propres caractéristiques. L’autoproclamée “révolution citoyenne” de Correa pourrait être une troisième voie pour l’Amérique latine, caractérisée par des taux élevés de croissance économique et d’investissement productif – privé et public-, dans un contexte de stabilité économique et de faible inflation ; par l’utilisation des ressources naturelles avec une vision à long terme, et une réduction significative de la pauvreté et des inégalités.

 

Sur les questions sociales, l’Equateur est, selon la CEPALC, le pays qui a le mieux réussi à réduire les inégalités en Amérique latine dans la dernière décennie, et est parmi les quatre ayant le mieux réussi à réduire la pauvreté. Le budget de la santé et de l’éducation a été augmenté quatre fois, et c’est à présent le deuxième plus grand investisseur dans l’enseignement supérieur dans le monde, après le Danemark (1,8% du PIB, alors que la moyenne de l’OCDE est de 1,3%). En outre, l’Equateur est le pays avec le plus grand investissement dans les programmes de transfert conditionnel d’argent (comme Oportunidades), en atteignant 1,17% du PIB (le Mexique atteint 0,51%), et une couverture à 100% des pauvres et des démunis.

La suite sur El ciudadano

 

 

RAPPEL :

Cinéma UTOPIA MANUTENTION - AVIGNON le 30 octobre

2014-10-30-Operation-Correa-2.jpg

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24 octobre 2014 5 24 /10 /octobre /2014 07:35

Eric Bocquet: "on forme dans les universités publiques des étudiants dont le métier sera de créer des schémas d’évasion fiscale"

 

Eric Bocquet est le rapporteur de commissions d'enquête au Sénat sur l'évasion fiscale et ses acteurs. Il est également l'auteur de nombreuses propositions et amendements visant à lutter contre ce fléau. Dans cet entretien, il nous explique les freins qui empêchent une lutte efficace contre l’évasion fiscale, et nous décrypte la chaine des responsabilités.

 

A la Commission Européenne comme au sein de l’OCDE, l’évasion fiscale semble plus que jamais d’actualité.

Eric Bocquet. Le sujet de l’évasion fiscale est devenu incontournable. La crise est là, les Etats sont à la recherche de recettes, le nombre de millionnaires augmentent et ces gens, moins de 1% de la population là jouent avec 263 000 milliards de dollars. C’est faramineux, le budget de la France à côté est ridicule.

Au sein de l’Union Européenne, l’évasion fiscale représente 1000 milliards d’euros chaque année. La moitié du PIB français. C’est important de montrer qu’il n’y a pas que la France touchée par ce phénomène. On nous dit « il y a une fiscalité délirante en France », qui incite à l’évasion, mais on voit bien que cela touche tout le monde. L’Allemagne a ses exilés fiscaux. La Belgique qui est un paradis fiscal pour l’ISF et les droits de succession a aussi ses exilés.

Les Etats commencent à bouger, mais on reste surtout dans des déclarations d’intention. «On va agir», cela, même Nicolas Sarkozy l’avait dit. Mais entre les complicités, l’’hypocrisie et le manque de volonté politique unanime, le verrou ne saute pas. Et rien ne bougera sans une vraie volonté politique. Par exemple, les Américains ont mis la Suisse et la banque UBS à genoux, en les menaçant de faire sauter leur licence, leur droit d’exercer aux Etats-Unis, ce qui aurait pu être la mort de la banque. L’Europe voudrait s’en inspirer, en reprenant à son compte la loi Fatca, qui oblige les banques à donner toutes les données des Américains à l’administration fiscale américaine, quelque soit l’endroit où il réside. C’est une bonne chose, de créer un Fatca au sein de l’Europe et entre l’Union et les Etats-Unis. Mais suite à cette loi, 3000 citoyens américains ont renoncé à leur nationalité américaine. Une réglementation se met en place et on va jusqu’à abandonner son passeport pour éviter de payer ses impôts.

Dans l’évasion fiscale, jusqu’au où remonte la chaîne des responsabilités ?

Eric Bocquet. Au Sénat, nous avons fait deux commissions d’enquêtes. La première sur l’évasion fiscale internationale et la deuxième dans l’année qui a suivi était centrée sur les acteurs de l’évasion. Les banques, mais aussi les professions du chiffre, comme les avocats fiscalistes. Tous ces gens qui conçoivent les schémas de l’évasion. On doit établir cette chaîne de la responsabilité. L’avocat fiscaliste a une responsabilité. Aujourd’hui on forme dans les universités publiques des étudiants dont le métier sera de créer ces schémas d’évasion fiscale. C’est tout à fait immoral. Beaucoup des meilleurs cerveaux de France et du monde sont engagés par ce milieu. Des polytechniciens créent des algorithmes financiers. C’est leur droit de travailler pour qui ils veulent, mais là encore ils sont formés grâce à de l’argent public, il y a une question éthique qui se pose. On pourrait attendre de ces gens très formés qu’ils réfléchissent à améliorer le sort du plus grand nombre, de l’humain. Mais la finance achète les meilleurs. C’est l’argent qui domine, et cela finit par se retourner contre la République et l’intérêt général. Et c’est au cœur du système et de la crise actuelle. L’évasion fiscale, c’est autant d’argent en moins qui pourrait aller à la santé, à l’éducation. L’évasion fiscale n’est pas un dysfonctionnement, c’est au cœur du système.

Et cela déstabilise complètement notre démocratie…

Eric Bocquet. Echapper à l’impôt, cela crée une injustice. Le coiffeur de la rue ne peut pas s’exiler lui, il paye ses impôts ici, parce qu’il exerce ici. Apple peut facilement s’exiler et ne paye quasiment aucune taxe. C’est une injustice qui déstabilise complètement le consentement à l’impôt. La faiblesse de l’impôt aujourd’hui dans ce pays est qu’il n’est pas juste. Les grands groupes, des nouvelles technologies mais aussi du Cac 40 sont ceux qui gagnent le plus et ceux qui payent le moins. Total et LVMH non plus ne sont pas à 33 %. Toutes les PMI, PME et les artisans sont aujourd’hui ceux qui souffrent le plus de cette injustice. Tout l’édifice républicain en est déstabilisé et c’est très dangereux, y compris pour la démocratie.

Le libéralisme estime qu’il n’a pas besoin de la République. Il veut tout faire, gérer les hôpitaux, les écoles… Et pourquoi on aurait des élus ? A les entendre, les représentants du peuple sont trop nombreux, dépensiers, ne servent qu’à construire des ronds-points. Ce n’est pas un hasard si les libéraux s’en prennent aux élus, c’est une manière de s’en prendre à l’Etat de manière générale. Leur slogan : «trop d’Etat, trop de fonctionnaires, laissez-nous faire le business, on va s’occuper de la société, et beaucoup plus efficacement». Mais servir l’intérêt général et servir ses actionnaires, ce n’est pas du tout la même chose.

La première étape, pour lutter contre l’évasion fiscale, c’est la transparence. Où en sommes-nous ?

Eric Bocquet. La transparence, on n’y est pas encore. On n’a toujours pas de fichier des comptes bancaires européens par exemple, comme on l’avait proposé à la commission d’enquête. On n’a pas mis en place de registre des trusts. Jersey, c’est le paradis des trusts, mais on ne sait pas ce qu’il y a dedans, ni qui gère quoi et au profit de qui. Pourtant les sommes qui y circulent, y compris en or et en œuvres d’art, sont colossales. On est encore très loin du compte. Les multinationales, par définition, sont présentes dans le monde entier, il n’est pas anormal qu’il y ait des flux entre les pays, mais ces flux doivent être transparents, de même que les taux de transferts qui ne doivent pas être minimisés. Les schémas d’optimisation fiscale devraient être remis à l’administration fiscale en toute transparence. C’est aussi une proposition de notre commission d’enquête. Qu’on sache combien de valeur a été produite. Mais cela demande des moyens humains aussi. Parce que contrôler la fiscalité d’un groupe comme Total, cela va demander des dizaines de personnes pendant des mois. Quand, pour compresser les dépenses, on diminue les moyens de l’administration fiscale, on se prive en même temps de recettes potentielles.

Avec le reporting pays par pays qu’on a réussi à faire passer dans la loi bancaire, on sait que des banques françaises ont des filiales dans des paradis fiscaux qui brassent des millions d’euros sans aucun employé. Qu’est-ce qu’on fait pour aller vérifier sur place, faire un contrôle, agir concrètement?

La semaine dernière est passé en commission des finances un texte de loi, l’application d’une directive européenne visant à la transparence, notamment des banques. Nous avons proposé des amendements, suggérés par CCFD Terre Solidaire, pour élargir l’exigence de transparence à toutes les entreprises, et en particulier les grandes multinationales extractives, pétrolières notamment. On présente l’amendement en commission et le rapporteur émet un avis défavorable, estimant que c’est « trop intrusif ». Je lui ai alors demandé où était la frontière entre l’intrusion et la transparence ? Il me répond que c’est un sujet de philosophie. Si on demande des comptes à tous ces grands groupes, ils crient au scandale au nom de la liberté d’entreprendre. Et pourtant, leur attitude met en péril l’intérêt général.

Le numérique et Internet posent-il des problèmes nouveaux ?

Eric Bocquet. Le numérique est un problème gigantesque aujourd’hui dans l’évasion fiscale. Pour ouvrir un compte Offshore aujourd’hui, on peut le faire de son smartphone. On ouvre un compte, rempli un petit questionnaire, désigne un responsable de société, on choisit son paradis fiscal, on fait un versement avec la photocopie de son passeport, et on a créé une société en 10 minutes. Mais là encore c’est une question de volonté politique. C’est des gens derrière ces sites Internet. Il faut vraiment s’y attaquer, y compris avec des sanctions.

Qu’est-ce qui empêche de véritables avancées à l’échelle européenne ?

Eric Bocquet. Déjà le Lobby de la finance à la Commission Européenne est le plus gros des groupes de pression. C’est 1700 personnes qui travaillent à Bruxelles à préserver les intérêts du système financier. Un autre frein majeur : la règle au sein de l’Union Européenne qui prévaut en matière de fiscalité impose l’unanimité. Les 28 états doivent être d’accord pour modifier une mesure fiscale. L’Autriche ou le Luxembourg sont deux pays qui bloquent. Il faudrait changer cette règle et passer en majorité qualifiée, qui permettrait de décider dans le sens de l’intérêt de l’union. Mais est-ce que monsieur Juncker va en changer ?

Le troisième frein dont il faut parler, ce sont les complicités. Les liens trop étroits entre les banques, le monde de la finance et les politiques. On l’a constaté concrètement au cours de nos déplacements pour enquêter en Suisse ou à Jersey, mais chez nous aussi. A propos de la loi bancaire qui est passée en France, d’aucun disent qu’elle a été écrite par les grandes banques françaises. Frédéric Oudéa, dirigeant de la Société Générale, a dit à l’Assemblée devant des députés sidérés : cette loi ne va encadrer qu’1 à 2 % de l’activité. Il y a trop de liens entre la haute administration française et les grandes banques. Baudouin Prot président de la BNP Paribas et Frédéric Oudéa de la Société Général, sont d’anciens inspecteurs généraux des finances publiques. Ils défendent l’intérêt de qui, de la banque ou l’intérêt général ? C’est une vraie question, car des cas comme ça il y en a plein. On a par exemple de hauts commissaires de la Cour des comptes qui sont embauchés par la BNP pour s’occuper de la fiscalité. C’est trop évident. Il faut aussi rappeler que depuis 1973, et le tandem Giscard-Pompidou, ce sont les banques qui prêtent aux Etats. L’obligation de se financer sur les marchés financiers a changé le rapport de force. On doit emprunter 80 milliards chaque année pour boucler le budget sur les marchés financiers, c’est une fragilité terrible. Les créanciers ont du pouvoir et on a perdu notre souveraineté.

Que pensez-vous de l’attaque du Commissaire européen à la concurrence contre l’Irlande, dans le cas Apple ?

Eric Bocquet. Il y a une contradiction en Europe qui est inscrite au cœur des textes. En posant dans la constitution le principe d’une concurrence libre et non faussée, et je ne pense pas qu’il y ait une autre constitution au monde qui ait inscrit un choix économique en son cœur, et en même temps la souveraineté des Etats en matière fiscale, on crée le problème. C’est au nom de la concurrence libre et non faussée qu’Apple et les autres ne paierait pas d’impôt ?

Et donc il n’y a toujours rien dans le projet de loi de finances 2015 pour lutter contre l’évasion fiscale ?

Eric Bocquet. C’est la question que j’ai posé à Christian Eckert, secrétaire d’État chargé du Budget, lorsqu’il est venu nous présenter son projet. Je lui ai dit que je ne voyais rien dans ces propositions sur la lutte contre l’évasion fiscale. Où est la grande ambition, ce combat prioritaire ? On va se contenter des 1,8 milliards d’euros des repentis venus à Bercy régulariser leur situation ? Ce n’est pas négligeable, mais l’évasion fiscale en France, c’est 50 à 80 milliards chaque année. Si on croit qu’on va régler le problème avec des repentis spontanés, on se fiche de nous.

Eric Bocquet sénateur communiste du Nord - Propos recueillis par Pierric Marissal -Jeudi 23 Octobre 2014 -Journal l'Humanité

Synthèse

Rapport

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24 octobre 2014 5 24 /10 /octobre /2014 07:30
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24 octobre 2014 5 24 /10 /octobre /2014 07:29

 

Après trois années où la politique d’austérité est passée principalement par des hausses d’impôts, elle se focalise désormais, avec le pacte dit de « responsabilité », sur la baisse des dépenses publiques et l’amélioration des marges des entreprises. Pour Les Économistes Atterrés, Attac et la Fondation Copernic, qui publient aujourd’hui une note d’analyse détaillée du projet de budget 2015, c’est un pari perdu d’avance.

Les entreprises disposent de surcapacités de production et manquent de clients : elles n’utiliseront donc pas les cadeaux fiscaux pour investir et embaucher mais pour baisser leurs prix ou pour rémunérer leurs actionnaires. La baisse des dépenses publiques et sociales va accentuer la stagnation. Celle-ci pourrait fort bien se transformer en déflation.

Les prévisions de croissance du gouvernement (1 % pour 2015, puis 1,7 %, 1,9 % et 2 % à partir de 2018) tablent sur une résorption de la dette publique à compter de 2017. Mais l’histoire risque de se répéter : l’impact récessif de ces décisions est sous-évalué. Si la France, à la différence des pays du Sud de l’Europe, a pour l’heure échappé à une brutale dépression, c’est grâce à la… dépense publique. Certes l’austérité budgétaire a bien eu lieu : « choc fiscal », ralentissement de la dépense publique. Mais heureusement, la hausse des dépenses publiques, quoique ralentie, a pu compenser en partie le recul de la demande du secteur privé depuis 2011 (avec notamment un recul massif de l’investissement en logement des ménages). C’est la dépense publique qui a empêché que la France ne passe de la récession à la dépression, ce sont les coupes budgétaires qui risquent de l’enfoncer.

Car la France, comme la zone euro dans son ensemble, est dans une situation économique calamiteuse qui commence à inquiéter les marchés financiers. C’est pourtant pour les rassurer que ces politiques sont menées ! L’impasse est donc totale. Un vaste plan de relance à l’échelle nationale et européenne, dégageant des financements massifs pour la transition écologique et la satisfaction des besoins sociaux, est indispensable pour inverser la courbe du chômage et des émissions de gaz à effet de serre. Il suppose de mettre fin à l’emprise des marchés financiers sur nos sociétés.

La note complète ici

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24 octobre 2014 5 24 /10 /octobre /2014 07:28
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15 octobre 2014 3 15 /10 /octobre /2014 11:26
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15 octobre 2014 3 15 /10 /octobre /2014 11:22

 

INTERVIEW - Jean-Luc Mélenchon défend la nécessité d'une VIe République dans un livre à paraître lundi. Le député européen est convaincu que son combat s’imposera en 2017.

C'est une idée qu'il défend depuis plus de vingt ans mais qui, à ses yeux, devient urgente sous le quinquennat de François Hollande. Jean-Luc Mélenchon donne le mode d'emploi de la VIe République dans son livre L'Ère du peuple, qui paraît demain chez Fayard.

En lisant votre livre, on a l'impression que, pour vous, la gauche n'existe plus…

Pour moi : non. Mais pour des millions de gens : oui. Quand ils voient la politique de Hollande et Valls ils disent : "La gauche et la droite, c'est pareil." Ils ont raison. Voilà le pire : Hollande a perverti les mots qui servaient à nommer les choses. Dès lors, à un peuple explosé par le chômage et la précarité il ne suffit pas de proposer de "se rassembler avec la gauche". Moi, je ne veux pas me rassembler avec Valls et ­Hollande. Il faut fédérer le peuple sur des objectifs communs. Personne ne croit plus ce qui est marqué sur l'étiquette. On doit faire la preuve qu'on sert l'intérêt général humain.

 

«Une VIe République, c'est le moyen de réorganiser notre démocratie.»

 

Qu'est-ce qui peut rassembler le peuple français?

Une idée fondamentale : il doit être le maître dans son pays. Il doit arracher le pouvoir que l'oligarchie financière, la Commission européenne et le monarque présidentiel ont progressivement confisqué. Il y a urgence car ce système nous conduit à une catastrophe écologique et sociale et à la guerre généralisée sans que les citoyens ne puissent jamais dire leur mot. Convoquer une ­Assemblée constituante pour fonder une VIe République, c'est le moyen de réorganiser pacifiquement notre démocratie. C'est le moment de fixer les droits écologiques, sociaux et démocratiques dont nous avons besoin à notre époque.

 

Quelle est la méthode?

La méthode pour changer de république détermine son contenu futur. Ce n'est pas à un comité d'experts mais au peuple lui-même de rédiger cette nouvelle Constitution. Je recommande donc de convoquer une Assemblée constituante dont les députés seraient élus ou tirés au sort. Je propose que les constituants ne soient pas issus d'une Assemblée actuelle et qu'après avoir fait la Constitution, ils ne soient pas éligibles ensuite comme députés. Ce serait là une profonde régénération de la sphère politique! Toutes les grandes questions seraient mises en débat. Voici des exemples pour lancer la discussion. Je suis partisan d'un régime parlementaire très stable : on ne peut démettre un gouvernement que si on peut le remplacer par un autre. Dans ce système, le président aurait des fonctions de représentation et d'incarnation de la patrie mais tout le pouvoir serait dans les Assemblées. Je suis également pour le vote obligatoire. Et pour inscrire dans la Constitution les nouveaux impératifs de l'humanité comme la "règle verte", c'est-à-dire l'interdiction de prendre à la nature plus que ce qu'elle peut reconstituer. Mais tout cela, c'est aux constituants de le trancher.

 

Comment fonctionnerait votre référendum révocatoire?

Nous avons besoin d'institutions stables. Pour autant, il ne faut pas que le peuple soit privé de sa capacité d'intervenir à tout moment. C'est ce que permet le référendum révocatoire. Il existe déjà dans certains États aux USA et dans des pays d'Amérique latine. Dès qu'un certain pourcentage des électeurs le demande, un référendum est organisé pour savoir si tel ou tel élu continue ou non son mandat. Hollande lui-même a évoqué l'idée pour le seul président de la République. C'était en 2006 dans son livre Devoir de vérité. Il a oublié? Alors d'une certaine façon les prochaines cantonales seront un référendum révocatoire.

 

Mais François Hollande resterait président même s'il perdait ces élections…

En principe : oui. Notre nouvelle république n'est pas encore en place…

 

Ce processus constituant ne risque-t-il pas d'ouvrir grand les portes au FN?

Et alors? Avoir peur de Le Pen c'est déjà lui donner le pouvoir. Le danger est déjà là. Autrefois, Le Pen père était pour une VIe République. La fille, elle, dit "faisons bien fonctionner la Ve". Elle a bien compris quel pouvoir incroyable elle peut tirer du régime actuel. Cela fait froid dans le dos. Il faut y faire face avec les méthodes de la démocratie. Dans cette Assemblée, il y aura des députés de tous bords. Le peuple républicain sera le plus fort. Je crois à la démocratie. La suite sur le JDD

 

 


 

 

 

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15 octobre 2014 3 15 /10 /octobre /2014 11:21

 

 

Du 13 au 26 octobre prochain, l’Union européenne lance une opération contre ce qu’elle décrit comme « migration illégale ». Il s’agit de mesures de sécurité accrues au sein de l’espace Schengen, dans les aéroports, les gares et aux postes frontières, en étroite collaboration avec Frontex (organisme militarisé, indépendant, de surveillance des frontières) et Europol.

 

Ces opérations ont été décidées dans la plus grande opacité au sein du Conseil de l’UE. Nous dénonçons cette méthode et exigeons de prendre connaissance des engagements pris au nom de notre pays.

 

Cette opération est en contradiction avec le droit à une protection internationale. Elle en ignore que la majorité des demandeurs d’asile fuient la guerre ou l’oppression. Cette opération n’aura pour seul résultat que l’augmentation du nombre de migrants incarcérés dans des centres de détention.

Ces rafles représentent un énième coup de force des dirigeants européens contre les droits des migrants et visent à les criminaliser. Les illégalités institutionnelles telles que les refus de guichets, l’exigence de pièces non nécessaires à la constitution de dossiers d’ouverture de droits (santé, travail, logements, titres de séjour, allocations divers), sont autant de techniques de guerre contre les pauvres et les migrants.

 

Ces migrants sont en grande partie victimes des guerres soutenues par l’OTAN, organisation belliqueuse dont la France fait partie. Ces personnes sont victimes des politiques néolibérales de l’Union européenne, notamment ses accords de partenariat économique , qui visent à piller les ressources des pays du Sud.

 

Les associations civiles suédoises ont déjà demandé le retrait de leur pays de ces opérations.

 

Ainsi, le Parti de Gauche demande au Président de la République de refuser ces rafles en France et demande l’annulation pure et simple de cette circulaire. La France a effectivement un devoir d’agir : développer des moyens légaux et sûrs d’obtenir la protection en Europe pour les femmes, les hommes et les enfants en danger. Ceci va de pair avec la suppression de Frontex dont les atteintes aux droits humains (facilitées par la personnalité juridique et l’absence de mécanisme de plainte) sont sans cesse épinglées et détaillées par nombre d’ONG. Le seul devoir de la France consiste à assurer au niveau européen les normes les plus élevées dans les procédures d’asile et d’accueil, et devenir le fer de lance d’une véritable politique internationale aux pays du Sud de se développer. Encore une fois, la Ve République et son opacité ont frappé : François Hollande décide seul, secrètement, sous la pression d’une Europe de plus en plus autoritaire. PAR Sophie Rauszer et Hadrien Toucel : Parti de Gauche

 

 

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15 octobre 2014 3 15 /10 /octobre /2014 11:20

 

 

 

Selon un vieil adage, si les faits ne correspondent pas à la théorie, il faut changer la théorie. Mais trop souvent il est plus facile de garder la théorie et de changer les faits. C'est en tout cas ce que semblent croire la chancelière Angela Merkel et d'autres dirigeants européens partisans de l'austérité. Malgré les faits qui sautent aux yeux, ils continuent à nier la réalité.


L'austérité a échoué. Mais ses défenseurs prétendent le contraire sur la base de la preuve la moins tangible qui soit : l'économie n'est plus en chute libre. Mais si tel est le critère utilisé, on pourrait tout aussi bien affirmer que sauter d'une falaise est le meilleur moyen d'arriver en bas.

Toute crise se termine un jour. Il ne faut donc pas conclure à la réussite d'une politique du seul fait de la reprise économique, mais l'évaluer à l'aune des dommages dus à la crise et du temps qu'il aura fallu pour en sortir.


De ce point de vue, l'austérité a été un désastre complet. C'est évident si l'on considère les pays de l'UE qui sont à nouveau au bord de la stagnation, si ce n'est d'une récession à triple creux, avec un chômage qui reste à des sommets et dans beaucoup de pays un PIB réel par habitant (corrigé de l'inflation) toujours inférieur à son niveau d'avant-crise. Même dans les pays qui s'en sortent le mieux comme l'Allemagne, depuis la crise de 2008 la croissance est tellement faible que dans d'autres circonstances on la qualifierait de lamentable.


Les pays les plus touchés sont en dépression. Il n'y a pas d'autres mots pour décrire l'économie de l'Espagne ou de la Grèce où près d'un quart de la population (et plus de la moitié des jeunes) sont au chômage. Conclure que l'austérité est efficace parce que le taux de chômage a diminué de deux points de pourcentage ou parce que l'on entrevoit le frémissement d'une maigre reprise fait penser au barbier du Moyen Âge qui prétendait que la saignée est un bon remède parce que le malade n'est pas encore mort.

En extrapolant les données sur la modeste croissance de l'Europe depuis 1980, j'ai calculé que le niveau de production de la zone euro est aujourd'hui inférieur de 15 % à ce qu'il aurait été si la crise financière de 2008 n'avait pas eu lieu. En valeur absolue c'est une perte cumulée de quelques 6 500 milliards dont 1 600 seulement pour cette année. Encore plus préoccupant, cette divergence augmente au lieu de diminuer (ainsi que l'on s'y attend après un ralentissement, car la croissance est alors généralement plus marquée du fait que l'économie se trouve à ce moment-là en phase de rattrapage).


Autrement dit, la longueur de la récession affecte le potentiel de croissance de l'Europe. Les jeunes gens qui devraient acquérir des compétences sont inactifs et lorsqu'ils auront un travail, leur salaire sera inférieur à ce qu'il aurait été en période de plein emploi.


Quant à l'Allemagne, elle pousse les autres pays à adopter une politique qui affaiblit leur économie – et leur démocratie. Quant à de multiples reprises les citoyens votent en faveur d'un changement de politique (ils sont avant tout préoccupés par les mesures concernant leur niveau de vie) mais qu'on leur dit que les décisions se prennent ailleurs ou qu'ils n'ont pas le choix, la démocratie et la foi dans le projet européen en pâtissent.


Il y a trois ans les Français ont voté en faveur du changement. À la place du changement ils subissent une dose supplémentaire d'austérité au bénéfice des entreprises. L'une des propositions les mieux enracinées en matière d'économie est de rechercher un multiplicateur budgétaire équilibré – l'augmentation simultanée des impôts et des dépenses pour stimuler l'économie. Ce multiplicateur peut être particulièrement élevé si les impôts visent les riches et les dépenses sont orientées vers les pauvres. Par Joseph E. STIGLITZ La suite sur l'Orient le Jour

 

Joseph Stiglitz est prix Nobel d'économie et professeur à l'université de Columbia à New York. Écrit en collaboration avec Bruce Greenfield, son dernier livre s'intitule « Creating a Learning Society: A New Approach to Growth, Development, and Social Progress » (Comment créer une société de la connaissance : une nouvelle approche de la croissance, du développement et du progrès social).

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