Malgré les progrès faits depuis trois mois par la zone euro pour rassurer les marchés quant à la gestion du problème des dettes publiques, le Fonds monétaire international (FMI) considère que celle-ci demeure "le principal risque" pour la stabilité financière mondiale dans son rapport publié, mercredi 10 octobre à Tokyo.
Les tensions se sont aggravées, souligne l'institution. Notamment en raison de la fuite des capitaux privés des pays de la périphérie vers les pays du centre de la zone euro dans des proportions inédites.
Par exemple, au cours des douze mois s'achevant en juin, 296 milliards d'euros ont quitté l'Espagne et 235 milliards l'Italie. Cela a renchéri les coûts de financement de ces Etats, de leurs entreprises et de leurs particuliers.
Si ces phénomènes persistaient, le FMI a calculé que les principales banques européennes verraient leurs actifs réduits de 2 800 milliards de dollars (2 177 milliards d'euros), ce qui provoquerait une contraction du crédit de 9 % d'ici à la fin de l'année 2013 et un blocage de l'économie réelle.
"SENTIMENT TROMPEUR DE SÉCURITÉ"
Pour éviter cette rechute européenne, José Viñals, directeur du département des marchés de capitaux du Fonds, a fait la liste des mesures à prendre : recapitaliser les banques et fermer les plus malades, rééquilibrer les déficits des finances publiques, poursuivre la mise en place des "pare-feux" (MES, programme de rachats d'obligations publique de la Banque centrale européenne) et surtout instituer une véritable Union bancaire comportant une supervision unique.
Le FMI ne cache pas les faiblesses européennes qui pourraient miner la confiance des marchés dans un proche avenir, par exemple les "risques importants" que comporte le programme de rachat de dettes de la BCE ou encore l'absence de demande de l'Espagne d'un plan d'aide européen.
"Les Etats-Unis et le Japon devraient entendre la leçon que leur donne la zone euro, a souligné M. Viñals. En tardant à prendre les mesures nécessaires jusqu'à ce que les réactions des marchés les rendent inévitables, on s'expose à des turbulences financières et à des dommages économiques".
L'argent facile et les taux d'intérêt bas dont profitent ces deux pays leur donnent "un sentiment trompeur de sécurité", insiste-t-il.la suite sur Le Monde
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