Sous le mot d'ordre "Ils veulent ruiner le pays, il faut l'empêcher", une foule multicolore de manifestants venus de toute l'Espagne a envahi Madrid samedi pour protester contre la politique de rigueur, au moment où le pays, miné par le chômage, tente d'éviter un sauvetage global.
Dès le matin, les manifestants, par milliers, ont déferlé sur les avenues du centre de la capitale : enseignants, parents et élèves en vert pour la défense de l'éducation, cortège blanc réunissant les services de santé, une marche noire pour les fonctionnaires, un défilé orange pour les personnes dépendantes et âgées, un autre regroupant le monde de la culture.
Pendant ce temps, d'autres descendaient des bus arrivés de toutes les régions du pays, de Catalogne, d'Andalousie, ou du nord de l'Espagne, portant les couleurs des deux grands syndicats espagnols, UGT et CCOO, qui organisent cette journée aux côtés de 150 organisations réunies dans un "sommet social".
"Ils baissent les salaires, ils augmentent les impôts, nous revenons à 20 ou 30 années en arrière", lance Roberto Saldana, un pompier de 44 ans venu de Huelva, en Andalousie, uniforme bleu et casque rouge sur le crâne.
Avec un groupe de collègues, il a voyagé toute la nuit en bus, avant de marcher vers la grande place Colon, dans le centre de Madrid.
C'est là que la foule devait se rassembler à la mi-journée, autour d'une immense banderole rouge barrée du slogan : "Ils veulent ruiner le pays, il faut l'empêcher", pour écouter les discours syndicaux.
Rafael Navas, 52 ans, réceptionniste dans un hôtel, est parti lui à 4 heures du matin en bus de Cordoue, dans le sud de l'Espagne, pour arriver à 09H30.
"Une manifestation comme celle-ci, avec des gens de tout le pays, cela a plus d'impact que des manifestations en province", remarque-t-il.
Il espère que l'Andalousie, avec un tiers de sa population au chômage, fera entendre sa voix "après avoir perdu depuis trois ans 195.000 emplois dans le commerce et plus de 200.000 dans le tourisme". La suite sur Libération
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