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Qui a tué nos villages ?

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24 novembre 2010 3 24 /11 /novembre /2010 17:42

le 16 octobre octobre à l'appel de leur syndicat de classe pour leurs conditions de travail et pour préparer les conditions de la grève générale

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

« Nous ne donnons pas de chiffres, comptez-les vous-mêmes », en répondant ainsi samedi, le dirigeant de la FIOM laissait les journalistes submergés par la marée humaine qui avait envahi Rome ce samedi 16 octobre. Même la préfecture de police, pourtant encline à la minimisation systématique, en a tout de même compté 200 000.

 

La FIOM est finalement sortie de sa réserve en fin de journée pour annoncer que le cap du million de manifestants était atteint.

 

Peu importe les chiffres exacts, le fait que plusieurs centaines de milliers de métallurgistes italiens se soient déplacés dans la capitale italienne à l'appel de leur syndicat de classe, la FIOM, avec comme mot d'ordre la défense de leurs conditions de travail (« Oui aux droits, non au chantage: le travail est un bien commun ») était déjà une réussite en soi.

 

D'autant plus que le syndicat des métallurgistes, branche autonome de la CGIL ayant conservé des positions de classe que la maison-mère a délaissé depuis, exclut tout corporatisme. Au contraire, la manifestation de jeudi était axée sur l' « unité dans les luttes », la convergence des luttes, avec présence de diverses corporations industrielles, d'ouvriers en bleu de travail mais aussi d'étudiants, de précaires, de chômeurs, de retraités et d'immigrés dans le cortège. La suite 

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24 novembre 2010 3 24 /11 /novembre /2010 17:18

D’après les membres du Gouvernement, il n’y a qu’en France qu’on n'accepte pas les réformes... Partout, en Europe, salariés du privé et du public ont compris et accepté les réformes nécessaires pour "éponger" les déficits... D’ailleurs, voyez dans tel pays, on travaille jusqu’à 67ans et personne ne bronche !!!

 

Bien sûr, pour appuyer leurs allégations certains médias appuient "cette vérité", sur une "ronchonnerie" bien française, en nous passant des reportages où de petits vieux encore enchaînés à leur machine (hier une mamie de 73 ans qui DEVAIT travailler pour survivre)... Suivie sur son lieu de travail, il est évident qu’elle n’a pas pu dire qu’elle était fatiguée, épuisée... au risque de perdre ce qui lui permet de survivre.

 

Et oui, nous sommes de "mauvais français", hostiles à toutes "modernisation" et nous sommes les seuls à nous plaindre !!

 

C’est la faute à la crise ?? Sauf que les salariés européens ne veulent pas faire les frais de "leurs" erreurs de gestion.

 

Petit récapitulatif !

 

Portugal

  • 24 novembre 2010 : La CGTP a lancé vendredi 1er octobre un appel à la grève générale pour le 24 novembre contre les nouvelles mesures d’austérité budgétaire du gouvernement socialiste. Cet appel est à destination de "tous les travailleurs de l’administration publique et du secteur privé", selon un membre de la direction de la CGTP. Le secrétaire général de la CGTP, Manuel Carvalho da Silva, avait promis jeudi une "intensification de la lutte" contre "le chantage des usuriers internationaux".

  • 5 mars 2010 Grève massive des fonctionnaires au Portugal France Info

  • 27 avril 2010 Lisbonne paralysée par une grève des transports publics Reuters / J.M. Ribeiro

Espagne

  • 29 septembre 2010 Grève générale en Espagne pour protester contre les mesures d'austérité

  • 18 août 2010 Grève des contrôleurs du trafic aérien plan en trois jours de grève en août .

Irlande

  • 29 septembre Grève et manifestation dans le cadre de l’Euromanif

  • 24 novembre 2009 Irlande touché par la grève majeure

Grèce

  • Février 2010 Des milliers de Grecs ont manifesté contre-mesures de réduction du déficit au cours d'une grève du secteur public national.

  • Mai 2010 Deux jours de grève du secteur public

  • Juin 2010 Grève des travailleurs

  • Juillet 2010 Le plus grand syndicat de la Grèce lance de nouveaux appels à la grève générale

  • Août 2010 La grève (6 jours) des camionneurs a paralysé la Grèce

Angleterre

  • 3 Octobre 2010 London Underground frappé par une grève de 24 heures

  • Octobre 2009 Grève des services postaux prévue pour jeudi, vendredi

Italie

Prévisions :

  • 14 octobre 2010 Meridiana le personnel pourrait être en grève pendant 4 heures

  • 25 octobre 2010 Meridiana le personnel pourrai être en grève pendant 4 heures,

  • 5 novembre 2010 le personnel d'Alitalia de l'aéroport CAI à Rome Airport sera en grève pendant 4 heures,

  • 6 novembre 2010 SEA and SEA Handling le personnel de manutention à Milan Linate et Malpensa pourrait être en grève pour 24 heures. Source pour ces 4 annonces 

  • Juillet 2010 Les médias Italiens en grève pour protester contre le projet de loi sur écoute

  • Juin 2010 Grèves des transports

  • Juin 2010 Le plus grand syndicat d'Italie appelle à des grèves pour protester contre les compressions budgétaires du gouvernement Berlusconi

  • Mars 2010 Grèves syndicales de masse

  • Mai 2010 Grève des artistes des opéras

Belgique

  • 29 septembre grève dans le cadre de l’Euromanif

  • 11 octobre TEC: la grève provoquera lundi d'importantes perturbations TEC: la grève provoquera lundi d'importantes perturbations La Société Régionale Wallonne du Transport (SRWT) appelle ses clients à prendre leurs dispositions s'ils doivent se déplacer le lundi 11 octobre, le réseau des TEC risquant d'être fortement perturbé à la suite d'un préavis de grève de 24 heures déposé par le front commun syndical. La Société Régionale Wallonne du Transport (SRWT) appelle ses clients à prendre leurs dispositions s'ils doivent se déplacer le lundi 11 octobre, le réseau des TEC risquant d'être fortement perturbé à la suite d'un préavis de grève de 24 heures déposé par le front commun syndical.

Les informations ne sont pas faciles à trouver (langue), il y en a probablement d’autres...

 

Alors les Français sont les seuls à faire grève ??

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24 novembre 2010 3 24 /11 /novembre /2010 17:17

Source : Basta

Par Nadia Djabali (16 mars 2010)

 

On les croyait temporairement stigmatisés suite à leur responsabilité dans la crise financière. Loin de faire profil bas, les marchés financiers repartent à l’assaut de ce qui reste du « modèle social européen ». Objectif : faire payer les populations en menant une offensive sans précédent contre les salaires, les services publics et les droits sociaux, avec la complicité des gouvernements. Si la Grèce est aujourd’hui dans le collimateur, tous les pays européens sont concernés.

 

Le 27 janvier 2010, l’état grec lève sans difficulté 8 milliards d’euro d’emprunt sur les marchés financiers. La demande pour ces obligations était cinq fois plus importante que l’offre proposée. Le 4 mars, la Grèce réussit à nouveau à emprunter 5 milliards d’euros. « Preuve qu’en dépit de la conjoncture extrêmement néfaste, l’économie grecque reste forte », déclare-t-on au ministère des Finances à Athènes. Ces deux épisodes laissent perplexes compte tenu de la kyrielle de déclarations alarmistes sur la possible faillite des finances publiques de la péninsule hellénique.

 

Fonds spéculatifs, Hedge Funds et banques d’affaires joueraient-ils à la spéculation, tout en sachant qu’un État ne peut pas faire faillite et que les contribuables passeront tôt ou tard au guichet pour éponger les dettes ? Ne serait-ce pas là une opportunité politique pour donner un sérieux tour de vis à l’État « providence » en le démantelant encore plus ? Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne et Jean-Claude Juncker, président de l’Eurogroupe, ont complimenté Athènes pour les efforts de rigueur déployés par le gouvernement social-démocrate de Georges Papandréou. Selon Jean-Claude Trichet, le gel des salaires et celui des retraites sont des mesures « convaincantes » pour réduire un déficit estimé à 30 milliards d’euros. Avec une question : qui doit payer la crise ? Les populations ou les acteurs des marchés financiers ?

 

Hausse des prix, baisse des salaires et chômage de 18%

 

Beaucoup moins convaincue par ces mesures, la population grecque craint de payer le plan de rigueur par une longue récession. « Ces mesures sont cruelles, injustes et partiales », s’indigne Stathis Anestis, de la Confédération générale des travailleurs grecs (GSEE). « Les travailleurs ne doivent pas payer seuls la crise par une baisse des salaires et la remise en cause d’acquis sociaux. Le pays subit une attaque sans précédent qui ne concerne pas seulement la Grèce, mais aussi d’autres pays visant à la suppression des droits sociaux. » Pourtant, les dirigeants syndicaux continuent à soutenir le gouvernement Papandréou tout en subissant une pression très forte de leur base pour qu’ils s’opposent aux mesures de rigueur. Les grèves de 24 heures proposées par les deux principales centrales syndicales (GSEE et Adedy) en laissent plus d’un dubitatifs. Le 3 mars, un rassemblement devant le Parlement a rapidement dégénéré. Yannis Panagopoulos, dirigeant de la GSEE, a été molesté par des jeunes manifestants et a dû être évacué alors qu’il entamait son discours.

 

Le Parlement grec votait, en procédure d’urgence, un texte intitulé « Mesures d’urgence pour faire face à la crise financière ». Objectif : regagner la crédibilité des marchés en économisant 4,8 milliards d’euros en 2010. Outre le gel des pensions de retraite des fonctionnaires et des salaires du public comme du privé, les 13ème et 14ème mois versés aux fonctionnaires seront amputés de 30% et 60%. La TVA passe de 19 à 21%, les taxes sur l’alcool augmentent de 20%, le prix des cigarettes de 63%. Le prix de l’essence monte de 8 centimes au litre, et le diesel de 3 centimes, alors qu’un mois plus tôt le prix des carburants avait déjà augmenté de 25 centimes. Et ce n’est pas fini : « De nouvelles solutions devront être envisagées en 2011 et 2012 », prévient le Finlandais Olli Rehn, commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires. « Le renforcement des restrictions budgétaires va briser toute reprise de la consommation et de l’activité, commente Agnès Benassy-Quéré directrice du CEPII (Centre d’études prospectives et d’informations internationales), au moment où le taux de chômage pourrait atteindre 18% suite à l’expiration des programmes d’emplois publics financés par l’Union européenne. »

 

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22 novembre 2010 1 22 /11 /novembre /2010 13:39

 

 

Source / auteur : CADTM

7 août 2010

 

Le Comité grec contre la Dette a été fondé début juillet 2010 à Athènes. Il est composé de représentants de partis et de mouvements sociaux provenant d’un large éventail de la gauche grecque. Le Comité grec contre la Dette a annoncé sa volonté de travailler étroitement en collaboration avec le réseau international du CADTM. Celui-ci se réjouit de la création d’une organisation sœur en Grèce, épicentre de la nouvelle crise de la dette publique qui affecte tous les pays industrialisés. [1]

 

Déclaration fondatrice du Comité Grec contre la Dette (CGD)

 

La question de la dette publique joue le rôle central dans l’offensive historique en cours du capital contre le travail, les salariés, les femmes, les jeunes mais aussi contre toute la société. En effet, c’est au nom de la dette et de son remboursement que sont « justifiées » toutes les coupes sans précédent des salaires, des pensions et des indemnités de chômage, ainsi que le démantèlement de la sécurité sociale, l’effondrement et la privatisation méthodiquement programmée des services publics, l’explosion des prix des produits de consommation de première nécessité résultant des hausses successives de la TVA, les licenciements de masse, le refus de prendre en compte réellement le problème climatique et environnemental, l’extrême flexibilisation des travailleurs, la déréglementation du marché du travail qui est en train de se transformer en une véritable jungle, l’abrogation des droits du travail, le refus des droits et libertés démocratiques les plus élémentaires, ou encore la mise en question de la démocratie parlementaire elle-même…

 

Les responsables de la crise exercent un chantage inouï sur les innombrables victimes de cette crise qui sont contraintes de payer le prix fort. Ce chantage vise à culpabiliser les peuples afin qu’ils acceptent de payer pour un crime pour lequel non seulement ils ne portent aucune responsabilité, mais qui de surcroît a été perpétré exclusivement contre eux !

 

Les véritables responsables de l’explosion de la dette publique sont les politiques néolibérales des gouvernements de droite et de gauche des dernières décennies, qui ont légalisé et favorisé la fraude fiscale des nantis. Les recettes de l’Etat diminuant énormément à cause de ces politiques, les déficits se creusent et nourrissent une dette publique en constante progression. Cette progression a pris des dimensions effrayantes avec l’explosion de la dernière crise capitaliste, qui est d’ailleurs le produit direct de la même politique néolibérale.

 

Pourtant, le grand capital et les classes aisées profitent doublement des politiques gouvernementales aux dépens du reste de la société. D’une part, la dette publique, qu’ils ont façonnée, s’avère pour eux une source supplémentaire d’enrichissement facile : la politique fiscale des gouvernements néolibéraux leur permet d’investir leurs surprofits dans le marché des fameux bons d’Etat et de s’enrichir avec des taux d’intérêt outrageusement élevés, grâce auxquels l’Etat espère servir sa dette. Voici donc pourquoi la dette publique et son remboursement constituent un mécanisme de transfert des revenus de « ceux d’en bas » vers « ceux d’en haut », c’est-à-dire un instrument fondamental de la redistribution drastique des richesses en faveur des riches qui deviennent encore plus riches, et aux dépens des salariés et des classes populaires !

 

Ce hold-up du siècle doit prendre fin, et dans ce but, il s’agit de lutter pour construire tous ensemble, dans l’unité et sans exclusive, un rapport de forces afin d’être en mesure d’imposer à la classe dominante et à ses alliés internationaux la fin des ces politiques inhumaines et barbares.

 

La constitution du Comité Grec contre la Dette est le premier pas dans cette direction. Si on veut atteindre notre objectif commun, d’autres pas doivent suivre, non seulement dans notre pays, mais aussi dans toute l’Europe et au-delà, car notre problème dépasse la seule échelle nationale et, confrontés à un ennemi de classe international si uni et coordonné, nous ne pouvons y faire face qu’en présentant un front le plus large possible. Le but est donc la constitution d’un mouvement international de masse en vue de la remise en cause et de l’annulation de la dette, tant au Sud qu’au Nord.

 

C’est pourquoi la collaboration étroite du Comité Grec contre la Dette avec le CADTM (Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde ), 

qui se bat depuis 20 ans pour libérer les populations du fardeau de la dette qui les condamne au sous-développement et à la misère, marque son intention de contribuer activement a la construction d’un mouvement radical contre la dette aux Balkans et dans toute l’Europe. Un mouvement qui se battra contre la dette au Nord, mais mettra aussi en première ligne de ses priorités la solidarité active envers les peuples du Tiers Monde en lutte depuis des décennies contre la dette au Sud.

 

La première tâche du Comité sera de combattre la propagande quotidienne qui présente la dette comme un « phénomène naturel », qui constitue un tabou et ne peut pas être contestée. Au contraire, nous pensons que contester la dette constitue le premier pas vers la libération de la société. Les citoyens ont le droit, mais aussi le devoir, de démythifier et de contrôler cette dette, de la passer au scanner pour savoir exactement d’où elle vient, ce qu’elle a financé, qui l’a contractée et qui en profite. En d’autres termes, il s’agit de déterminer les responsables de l’endettement et de les forcer à en assumer le coût.

 

La réalisation d’un tel audit par les citoyens mobilisés doit contribuer à la mobilisation populaire afin d’obtenir l’annulation d’une dette largement illégitime, odieuse et scandaleuse.

 

En collaboration étroite avec le CADTM, le Comité Grec contre la Dette ambitionne de contribuer activement, ensemble avec d’autres mouvements sociaux, à la création d’un mouvement de masse tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de notre pays, mouvement qui portera le mot d’ordre « Nous n’allons pas payer Votre crise » et luttera de toutes ses forces contre la dette et les causes de la crise actuelle.

 

Voir en ligne : Comité Grec contre la Dette 

 

Notes

 

[1] Déclaration en grec

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22 novembre 2010 1 22 /11 /novembre /2010 13:19

La gauche Cactus

jeudi 15 juillet 2010

par François Lucas

 

Une fois de plus, et ce n’est pas nouveau, quels efforts ils ne déploieraient pas pour noyer le poisson, à gauche comme à droite : on parle des retraites comme s’il s’agissait uniquement d’une attaque franco-française sur un problème franco-français. C’est méconnaître, ou oublier sciemment ce qui se passe à la Commission Européenne, avec par exemple les déclarations de Barroso indiquant que l’âge de la retraite pour les européens devra être fixé à 70 ans, (bon, la date annoncée de 2060 fait que beaucoup d’entre nous auront pris perpétuité...), c’est oublier, aussi, les décisions politiques, espagnoles, grecques ou portugaises, attaquant à la fois la durée de cotisation et le montant des salaires et des retraites, et même l’Allemagne et le Royaume-Uni ne sont pas épargnés. A noter que la pression se fait d’abord sur les pays les plus développés de l’Union, à la fois en terme de niveau de vie et de protection sociale. C’est aussi oublier un peu vite que la Commission s’occupe du sujet depuis une bonne vingtaine d’année, et que la Directive dite "IRP" (2003/41/CE du 3 juin 2003) sur les activités des Institutions de Retraites Professionnelles nous poursuit puisqu’elle induit le développement des retraites par capitalisation essentiellement gérées par des organismes privés.

 

Tout ça est donc parfaitement cohérent de la part du MEDEF, de son équivalent européen l’UNICE, des gouvernements qu’ils manipulent, et confirme ce que nous avions dit, pendant la campagne contre le TCE, que le contenu du traité nous amenait, à terme, à un nivellement par le bas des revenus du travail, des conditions de travail et des droits à retraite dans la mesure où le traité se faisait sans harmonisation sociale et fiscale. Après avoir mis les travailleurs européens en concurrence, comme ça n’allait pas assez vite, on organise une bonne crise, pour expliquer au bon peuple qu’il faut se serrer la ceinture. La crise a eu bon dos, on a "sauvé" les banques pour "sauver" l’épargne du bon peuple en oubliant de dire que c’était avec son propre argent. Puis les banques se sont refait une santé, et ce sont les États qui maintenant sont engorgés par les fameux actifs toxiques. On demande donc, de nouveau, au bon peuple de sauver les États : cure d’austérité, réduction des salaires, d’abord des fonctionnaires, pour montrer l’exemple, comme dans les années 30, augmentation des impôts, etc enfin bref les derniers acquis sociaux qui volent en éclats. Et ce n’est pas fini, car qui rachète les actifs toxiques de la crise Grecque ? La Banque Centrale Européenne, ceci, bien sûr, en toute indépendance, pour sauver les banques, dont certaines bien françaises qui en détenaient encore, ceci beaucoup plus discrètement.

 

Ce qui est pour le moins gênant, c’est que la plupart des ténors politiques, de droite comme de gauche, complètement autistes au problème lors de la campagne, ne semblent pas avoir pris conscience des enjeux et du problème de la construction libérale européenne, pas plus le PS que les Verts. Les syndicats ne semblent d’ailleurs pas plus concernés, parce que se polariser sur le problème français, c’est simplement occulter ce qui est maintenant une évidence : que nos politiques n’ont plus aucune marge de manœuvre vis à vis des lobbies bruxellois, et dans le cas des retraites, c’est le lobby des assureurs, au nom de l’achèvement du marché unique et de la libre concurrence. Pour ce faire, deux leviers sont utilisés depuis plus de dix ans, le Cour Européenne de Justice, chargée d’interpréter les traités et la Commission chargée de préparer les dossiers pour la Cour (Lire l’excellente analyse faite par un membre du CNRS, Gaël CORON "Retraite par capitalisation et Union Européenne : Retour sur le directive Institutions de retraite professionnelle", http://www.ires-fr.org/IMG/File/r431.pdf). Si on ajoute à ça, les dernières rumeurs, comme quoi Bruxelles veut donner son avis sur les budgets nationaux avant les parlements nationaux, on est en train de serrer le nœud coulant qui va nous étrangler. Il est intéressant de lire le MEMO/09/99 intitulé "La crise économique et les retraites dans l’UE" publié par Bruxelles en mars 2009. On y trouve un tissus de satisfecits et des phrases pour le moins inquiétantes : on nous explique que si les fonds de pensions sont moins sensibles à la crise, c’est parce qu’ils sont très prudents, ce dont on peut légitimement douter, nos propres députés européens qui avaient souscrit une retraite complémentaire auprès du fond de pension Madoff devraient s’en souvenir, et surtout parce qu’ils ne commenceront réellement à payer que dans quelques décennies. Plus l’âge de la retraite viendra tard plus les fonds de pensions s’en mettront dans les poches. Il faut admirer la conclusion du document : "La crise financière a peut être également attiré davantage l’attention sur les questions structurelles sous-jacentes relatives à la viabilité des régimes de retraite. Il est possible qu’auparavant, dans une certaine mesure, ces questions aient été masquées par les perspectives de rendement dans des régimes de pensions par capitalisation, qui semblent maintenant trop optimistes. Des adaptations peuvent donc être nécessaire pour garantir la bonne santé des régimes de retraite à long terme". Admirez, comme dans les traités, l’utilisation abusive du verbe "pouvoir" sous toutes ses formes.

 

Autrement dit, ils avouent, faiblement, qu’ils ne sont pas certains que les fonds de pension qui collectent l’argent actuellement seront réellement capable de payer une retraite lorsque le temps sera venu. A qui va-t-on demander d’assurer la survie des fonds de pensions ? Sans doute encore au bon peuple, que voulez vous, "la crise mon bon monsieur".

 

Donc l’attaque, en France, contre la retraite par répartition n’est pas un accident provoqué par la crise, mais le résultat d’une opération de longue haleine menée par les partisans de l’Europe libérale. Il faut de nouveau mettre le doigt sur la responsabilité de la pieuvre Bruxelloise, il faut aussi mettre l’accent sur les dérives syndicales, comme celle de la CFDT prête à accepter une "certaine dose de capitalisation" autrement dit le deuxième pilier de la directive. D’ailleurs le but est clairement affiché dans le point 5 du considérant "Dans la mesure où les systèmes de sécurité sociale sont soumis à des pressions croissantes, les régimes de retraite professionnelles verront leur rôle complémentaire gagner en importance..." : rendre par des décisions juridiques la plupart des systèmes de retraites par répartition contraires à la libre concurrence et au marché unique, ne laisser survivre d’un service de base (de quoi ne pas mourir de faim) et favoriser la retraite par capitalisation...comme le dit justement G.Coron dans son papier "Une des raisons essentielles du succès de la Directive est le ralliement des représentants d’assurances-vie au projet." Ben voyons ! Et dans la conclusion "En outre, si le texte ne suffit pas à lui seul à instaurer un marché unique des fonds de pension sans une coopération des États Membres, il fournit le cadre de cette coopération et inscrit sur les agendas politiques nationaux le développement des retraites par capitalisation." C’est exactement ce que nous vivons actuellement, il serait donc passionnant de savoir ce que pensent les partis de gauche, et certains syndicats, qu’on croise dans les manifestations contre la réforme des retraites, de la Directive et de son application en France puisqu’elle a été transposée en 2005 sans que, semble t-il, ils n’y aient rien trouvé à redire.

 

Et, si comme le dit la CFDT, une certaine dose de capitalisation est possible, ça voudrait dire que les salariés actifs et les entreprises ont les moyens de cotiser à ces fonds de pension. Alors, ils ont peut être les moyens d’augmenter leurs cotisations pour la retraite par répartition, ce qui serait sans doute plus juste et moins dangereux.

 

Plus d’infos sur l’historique de la Directive et de ses conséquences : http://www.ires-fr.org/IMG/File/r431.pdf

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