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Qui a tué nos villages ?

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6 mai 2015 3 06 /05 /mai /2015 09:27

Le 25 janvier, Syriza, emmené par Alexis tsipras, emportait les élections législatives en Grèce avec 36,34 % des voix. trois jours après, il formait un gouvernement de coalition avec le parti souverainiste des Grecs indépendants. trois mois se sont écoulés. trois mois de lutte, de déceptions et d’espoir.

 

Après l’exubérance triomphale du début et le difficile accord passé avec l’eurogroupe le 20 février, où en est-on aujourd’hui ? Si les négociations avec les créanciers du pays ne sont toujours pas terminées et que tout accord ou rupture déterminera de manière fondamentale le jugement qu’on portera sur le gouvernement Syriza, on peut cependant d’ores et déjà juger le travail accompli par le gouvernement d’Alexis tsipras. tour d’horizon et bilan (très) provisoire du premier gouvernement de gauche radicale à la tête d’un pays de l’union européenne.

POLITIQUE INTÉRIEURE

Au niveau législatif, en trois mois à peine, le gouvernement a réussi à voter une loi d’aide humanitaire pour les plus démunis (1), à fermer les camps de rétention pour les immigrés et à libérer ceux qui y étaient détenus. Une commission d’experts mondialement reconnus a commencé un audit de la dette du pays. Et un échelonnement sur 100 mensualités pour tous ceux qui ont des dettes envers l’État a été mis en place. Cette dernière mesure a d’ailleurs permis d’augmenter les recettes fiscales du mois de mars au-delà de toutes les prévisions.

Par ailleurs, la création d’un ministère pour lutter contre l’évasion fiscale à la tête duquel a été placé Panagiotis Nikoloudis, juge d’instruction à la réputation d’incorruptible, n’a pas tardé à porter ses fruits: le 23 avril, Leonidas Bobolas, fils d’un des oligarques grecs les plus connus, a été arrêté pour évasion fiscale. Un vrai séisme politique. Même s’il a été libéré sous caution (de 4 millions d’euros), pour le peuple grec son arrestation a été un signal très fort. C’est la première arrestation faite en utilisant la fameuse « liste Lagarde » des grands évadés fiscaux (liste remise fin 2010 par Christine Lagarde au ministre des Finances grec de l’époque – NDLR). Il aura donc fallu quatre ans et quatre gouvernements avant que l’État grec se décide à l’utiliser ...

Évidemment, à tous les niveaux il reste une myriade de choses à accomplir. Une série de lois, tirées directement du programme de Syriza, seront présentées au Parlement pendant le mois de mai: interdiction de vente aux enchères du domicile des particuliers, réouverture de l’ERT (la télévision publique fermée manu militari par le gouvernement Samaras), projet de loi sur la naturalisation des enfants d’immigrés, couverture de santé gratuite pour plus de 2 millions de Grecs n’ayant plus de couverture sociale et, aussi, la révocation de tous les licenciements au sein du service public opérés depuis 2010.

Aide aux démunis, lutte contre l’évasion fiscale et bientôt salaire minimum augmenté... le gouvernement dit ce qu’il fait et fait ce qu’il dit. La suite sur l'Humanité

 

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5 mai 2015 2 05 /05 /mai /2015 12:43

Selon une étude commandée par l'Institut allemand de recherche macroéconomique (IMK) affiliée à la Fondation Hans Böckler, les ménages les plus pauvres en Grèce ont perdu près de 86% de leurs revenus, tandis que les plus riches ont perdu entre 17 et 20%.

 

Selon cette même étude qui a analysé 260,000 données fiscales et des revenus des années 2008-2012, la charge d'impôt sur les pauvres a augmenté de 337% tandis qu'elle n'a augmenté que de 9% pour les plus riches.

Les résultats de l'étude indiquent également que :

Le revenu brut nominal des ménages grecs a diminué de près d'un quart en quatre ans seulement.

Les coupes dans les salaires ont causé près de la moitié de la baisse des revenus.

Alors que toutes les classes sociales ont subi des pertes de revenu dues aux coupes, aux hausses d'impôts et à la crise économique, les plus fortement affectés sont les ménages à revenu faible et intermédiaire. Cela est dû à la forte augmentation du taux de chômage combinée à l'augmentation très forte de la fiscalité.

Les plus touchés par ces baisses de revenu sont les employés du secteur privé qui étaient plus susceptibles de se retrouver au chômage.

De 2009 à 2013 les retraites et les salaires du secteur privé ont diminué en plusieurs étapes d'environ 19%. Causes principales concernant les salaires : la baisse du salaire minimum et l'affaiblissement drastique des conventions collectives.

Les fonctionnaires ont perdu environ un quart de leur revenu.

L'étude précise également que les impôts directs ont augmenté de près de 53% quand les impôts indirects ont eux augmenté de 22%.

En moyenne, les revenus annuels des ménages grecs avant impôts sont passés de 23.100€ en 2008 à un peu moins de 17.900€ en 2012. Cela représente une perte de près de 23%.

 

Perte de revenus entre 2008 et 2012 :

Types de ménages Pertes de revenus

Bas revenus -86%

Revenus moyens entre -31% et -51%

Hauts revenus entre -25% et -18%

Très hauts revenus entre -20% et -17%

 

Une surprise ?

Pas vraiment : Okeanews a suivi de près chaque nouvelle mesure d'austérité et il était évident qu'elles touchaient d'abord les revenus moyens et faibles. Dans le même temps, les très hauts revenus étaient beaucoup moins touchés, à la fois par les baisses de revenus mais aussi par les augmentations d'impôts.

Reste à savoir ce qu'une étude avec les données des années 2013 et 2014 montrerait : ces 2 années sont en effet celles qui ont été les pires concernant l'austérité en Grèce.

Le rapport complet de l'étude est disponible ici (PDF de 143 pages - langue anglaise). Source : keeptalkinggreece.com via Danactu Résistance

 

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5 mai 2015 2 05 /05 /mai /2015 12:35

« La France serait contente que quelqu’un force le Parlement [à adopter des réformes], mais c’est difficile, c’est la démocratie ». Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a fait un aveu : les eurocrates veulent imposer leur politique de gré, ou de force.

 

La Grèce assiégée

La Grèce fait évidemment figure de cobaye depuis longtemps. Cobaye économique subissant les plans d’austérités de la troïka FMI-Commission européenne-Banque centrale européenne dès 2010. Cobaye politique depuis la victoire de Syriza le 25 janvier dernier. Depuis cette date, l’Union européenne fait tout son possible pour faire plier le gouvernement grec. Que veut-elle ? Des « réformes ». Mais ce mot ne veut rien dire. Le gouvernement Tsipras a proposé plusieurs réformes importantes, découlant de son programme électoral : lutte contre la fraude et l’évasion fiscale, soumission des grands médias audiovisuels à une redevance, mesures de lutte contre la pauvreté. Mais selon la Commission européenne « le compte n’y est pas ».

 

C’est que, contrairement au discours officiel, la Commission ne se contente pas de fixer un objectif laissant aux États-membres le choix des moyens pour l’atteindre. Elle fixe aussi le contenu des « réformes » exigées. En fait de « réformes », ce que l’UE exige, ce sont des « réformes néolibérales ». Elle veut imposer au gouvernement grec la même potion qui a échoué et que les électeurs ont rejeté : « réforme » du marché du travail pour flexibiliser encore plus, « réforme » des retraites pour baisser les pensions, hausse de la TVA…

 

A l’heure où ses lignes sont écrites, le gouvernement Tsipras continue de refuser ces « lignes rouges ». Mais l’UE est très agressive. Les ministres des Finances des 18 autres pays de la zone euro refusent de verser à la Grèce les 7,2 milliards d’euros prévus pour boucler le dernier « programme d’aide ». L’odieux chantage « réformes » contre « versement » se poursuit. La Banque centrale européenne se livre à un véritable siège monétaire. Elle a ainsi coupé le principal canal par lesquelles les banques grecques accèdent à de l’argent frais. Elle l’a fait dès début février, avant le début des négociations entre le nouveau gouvernement et le reste de l’UE, preuve du caractère politique de sa décision. Depuis, les banques grecques sont obligées d’accéder à des liquidités par un canal spécial, plus cher et dont le montant est plafonné et relevé au compte-goutte par la BCE. Le 25 mars, la BCE a encore franchi un cran dans le blocus monétaire. Elle a exigé des banques grecques qu’elles cessent d’acheter la dette à court terme émise par le gouvernement grec. Le but est simple : étouffer la Grèce pour la faire plier ou effondrer son système bancaire si elle ne cède pas. Une méthode de guerre qui foule aux pieds la souveraineté du peuple grec.

 

La France dans le viseur

Face à ces attaques, François Hollande n’a pas aidé le gouvernement Tsipras et défendu la démocratie. Pire, Manuel Valls se fait le perroquet de la Commission, exigeant des Grecs « des réformes plus profondes ». Dans la bouche d’un libéral comme Valls, cela n’a rien de surprenant. Sa politique d’austérité et de « compétitivité » va dans le même sens que celles imposées en Grèce. Et que dire d’autres alors que la France est désormais dans le viseur de l’UE ? Le ministre allemand des Finances a clairement indiqué qu’elle est la prochaine cible. L’étau est déjà en place, les procédures déjà lancées. Ce n’est pas (encore ?) la troïka, la Commission gère les choses directement pour l’instant. Le nouveau traité budgétaire et les règles européennes adoptées récemment ont considérablement renforcé ses pouvoirs. Elle surveille les États, « recommande » des réformes ou des coupes budgétaires nouvelles et peut prendre des sanctions qui s’appliquent de manière quasi-automatique. Cette fois-ci, le chantage c’est « réformes contre délai pour réduire le déficit public ».

 

« Réformes contre déficit »

Le 25 février, la Commission a franchi une nouvelle étape contre la France. La Commission a accordé 2 ans supplémentaires pour réduire le déficit public sous les 3% du PIB. Ce sera 2017 au lieu de 2015. Mais elle a assorti ce délai d’un chantage strict exigeant de nouvelles coupes budgétaires en plus des 50 milliards d’euros déjà votés par le PS et de nouvelles « réformes ». Le Conseil des ministres a validé mercredi 15 avril le programme de stabilité que la France doit envoyer à Bruxelles avant le 30 avril. La Commission va l’examiner et rendra sa recommandation fin mai ou début juin. Si elle trouve le plan français insuffisant, elle peut proposer des sanctions allant jusqu’à une amende de 4 milliards d’euros ! Il faudrait alors qu’une majorité d’Etat membres de l’UE s’y oppose pour qu’elles n’entrent pas en vigueur.

 

C’est pour cela que le gouvernement Valls s’exécute, en plus de son évident accord idéologique. Il prévoit 9 milliards d’euros de coupes budgétaires supplémentaires en 2015 (4 milliards) et en 2016 (5 milliards). Tout cela est concret. Le gouvernement prévoirait de poursuivre le gel des retraites jusqu’en octobre 2016 ! Et de nouvelles réformes libérales sont prévues comme l’allègement des seuils sociaux avec la loi Rebsamen. Manuel Valls a aussi déjà préparé le terrain à une nouvelle facilitation des licenciements dans les PME pour juin, résurrection du Contrat Nouvelle Embauche de Villepin. Il met aussi la pression sur les syndicats qui doivent renégocier plusieurs accords avec le patronat, par exemple pour obtenir la poursuite du gel des pensions complémentaires. Même chose sur l’assurance-chômage dont la convention doit être renégociée l’an prochain. Le gouvernement a déjà écrit à la Commission qu’il espérait 2 milliards d’euros d’économies par an notamment par « des règles d’indemnisation plus incitatives au retour à l’emploi » c’est-à-dire par la dégressivité dans le temps des allocations chômage. En France comme en Grèce, les retraites et le marché du travail sont les exigences principales de la Commission. Seule l’attitude des gouvernements diffère !

 

L’Europe anti-démocratique Par Matthias Tavel / la suite sur Parti de Gauche

 

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30 avril 2015 4 30 /04 /avril /2015 13:31
L'Allemagne aurait espionné des officiels français et européens pour le compte de la NSA

L'affaire provoque une tempête politico-médiatique à Berlin. Les nouvelles révélations à paraître dans le quotidien Süddeutsche Zeitung jeudi 30 avril risquent de ne rien arranger : les services de renseignement allemands, déjà mis en cause pour avoir espionné des entreprises européennes, auraient également surveillé de « hauts fonctionnaires » français et de la Commission européenne pour le compte de la NSA américaine, selon le grand quotidien de Munich.

« Le BND [les services de renseignement allemands] a aidé la NSA à faire de l'espionnage politique », écrit le journal, précisant que des écoutes de « hauts fonctionnaires du ministère des affaires étrangères français, de l'Elysée et de la Commission européenne » ont été réalisées à la station d'écoutes bavaroise de Bad Aibling.

Des explications attendues

Des révélations sur l'espionnage supposé depuis 2008 de firmes européennes par le renseignement allemand pour le compte de la NSA embarrassent depuis lundi le gouvernement de la chancelière Angela Merkel, qui s'est toujours posé en victime de ses alliés américains.

Lire aussi (édition abonnés) : L’Allemagne embarrassée par une affaire d’espionnage au profit des Etats-Unis

Dans le cas de la surveillance d'entreprises, l'espionnage industriel n'a pu avoir lieu que « dans des cas isolés », souligne la Süddeutsche Zeitung, qui précise que les Etats-Unis cherchaient à l'époque des « informations sur des exportations illégales ».

En revanche, affirme le quotidien, citant une source décrite comme digne de confiance et connaissant les procédures au sein du BND, « le cœur [du problème] est l'espionnage politique de nos voisins européens et des institutions de l'Union européenne ».

Le ministre de l'intérieur allemand, Thomas de Maiziere, qui était à l'époque chef de la chancellerie et ne pouvait donc pas ignorer, selon plusieurs médias allemands, les activités du BND, a proposé de s'expliquer la semaine prochaine devant la commission d'enquête parlementaire allemande chargée de faire la lumière sur les pratiques de l'agence américaine


En savoir plus Le Monde


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27 avril 2015 1 27 /04 /avril /2015 07:17

Une grève des transports paralyse une partie de l'Allemagne. France 2 revient sur ces conflits sociaux qui se multiplient outre-Rhin.

Depuis mardi 21 avril, une grève dans le transport ferroviaire perturbe fortement le trafic en Allemagne. "Les mouvements sociaux se multiplient et cela concerne tous les secteurs, confirme Amaury Guibert, journaliste pour France 2 à Berlin. Et cela fait des mois que ça dure". En effet, les grèves de salariés sont de plus en plus fréquentes, dans les crèches, les écoles, la compagnie aérienne Lufthansa ou encore Amazon. Entre 2010 et 2013, le nombre de mouvements sociaux a été multiplié par 10. Au cœur des revendications : l'augmentation des salaires et un partage plus juste du produit de la croissance.

Les patrons inquiets

"Une telle grève, si elle dure plusieurs jours, comme annoncé, va vite coûter plusieurs centaines de millions d'euros à l'économie allemande", déplore un représentant de la chambre du commerce et de l'industrie. Quoi qu'il en soit, le dialogue social allemand, autrefois présenté en modèle, semble bel et bien enrayé. Source Businessbourse

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24 avril 2015 5 24 /04 /avril /2015 08:21

La Convention européenne des droits de l’homme est née de la volonté d’hommes politiques et de juristes européens voulant conjurer les horreurs de la guerre en se mettant d’accord sur des droits fondamentaux qui, comme leur nom l’indique, constituent un socle minimum garanti à tous les citoyens européens. Ils ont également décidé d’en confier la garde à une véritable cour et non à un organe politique. Cette juridiction, la célèbre Cour européenne des droits de l’homme – plus connue par son acronyme CEDH – cristallise aujourd’hui certaines attaques : on lui reproche de ne plus se cantonner à rappeler le minimum, mais de se croire en charge de l’amélioration des droits de l’homme dans chaque pays, de ne pas suffisamment tenir compte de la culture propre de chaque pays, voire d’avoir créé selon l’expression de Robert Badinter une sorte de « Vatican judiciaire ».

Bref, l’espoir porté par cette cour s’émousse au fur et à mesure que l’on constate un peu partout en Europe un certain repli – voire une crispation – non seulement sur la souveraineté mais aussi sur la sécurité. Alors, cette cour en fait-elle trop ? N’est-il pas dommageable de l’affaiblir à un moment où, malheureusement, la guerre revient sur notre Continent ? Comment repenser les rapports entre cette cour atypique et les juridictions nationales : plutôt que de prétendre « avoir le dernier mot », ne faut-il pas renforcer le dialogue constructif entre juges qui s’affirme chaque jour davantage ?


Avec l'agenda de Laure de Vulpian,

Et le reportage de Sophie Bober auprès de Nicolas Hervieu, membre du Centre de recherches et d’études sur les droits fondamentaux (CREDOF), spécialiste de la CEDH

Invité(s) :
Jean-Marc Sauvé, vice-président du Conseil d'Etat
Angelika Nüssberger, juge allemande à la CEDH

Source France Culture

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24 avril 2015 5 24 /04 /avril /2015 08:08

La BCE semble vouloir imposer une décote (de 50%) sur les collatéraux déposés par les banques grecques pour obtenir de la liquidité. Une menace qui cache beaucoup de faiblesses.

Si l'on en croit le New York Times, la BCE serait donc passée à l'acte et aurait durci les conditions d'accès des banques grecques au programme d'accès d'urgence à la liquidité (ELA). Pour obtenir l'argent de l'ELA, les banques grecques doivent en effet déposer des "garanties" appelées "collatéraux" au guichet de la BCE. Désormais, la valeur du collatéral serait réduite de 50 %. Il faut donc deux fois plus de collatéral pour obtenir 1 euro de prêt. Actuellement, selon des sources gouvernementales grecques, cette décision n'est cependant pas encore prise. Athènes se préparerait néanmoins à cette nouvelle donne.

Ce durcissement des conditions d'accès à l'ELA est-il le signe que la BCE est prête à aller jusqu'au bout, face à la Grèce ? Rappelons que, en théorie, l'institution de Francfort est la seule à pouvoir concrètement forcer la Grèce à quitter la zone euro. En coupant l'accès de ses banques à l'Eurosystème, elle peut provoquer dans le pays un manque de liquidités insoutenable qui contraindrait le gouvernement à émettre sa propre monnaie. Même si certains observateurs, comme Jacques Sapir par exemple, évoquent la possibilité d'une réquisition de la Banque centrale de Grèce par le gouvernement pour la contraindre à émettre des euros.

 

La BCE reprend le relais pour mettre la pression sur Athènes

En resserrant le robinet de l'ELA, la BCE tente une nouvelle fois d'affaiblir la position du gouvernement grec dans les négociations avec ses créanciers. Devant l'incapacité des créanciers à faire céder la Grèce, la BCE reprend donc les choses en main. Elle réactive la stratégie du 4 février dernier, lorsqu'Athènes avait décrété la fin de la troïka, provoquant la panique dans les ministères des Finances de la zone euro. A ce moment, la BCE avait levé la dérogation sur l'acceptation de la dette grecque comme collatéral pour les opérations normales de refinancement, contraignant le système financier grec à dépendre de l'ELA. La position hellénique en avait été assez affaiblie, sans pour autant obtenir cette capitulation grecque dont il est à présent certain qu'il est le "but de guerre" des Européens.

 

Alors que les créanciers ont échoué dans leurs multiples tentatives d'ultimatums, au point d'abandonner toute date butoir, c'est la BCE qui fixe désormais les échéances. En réduisant la valeur des collatéraux, elle menace d'assécher les banques de ces collatéraux. Sans eux, les banques ne pourront plus avoir accès à l'ELA. La nouvelle date butoir est donc le moment où, faute de collatéraux, le système bancaire grec sera coupé de son accès à la liquidité.

 

La BCE, "gendarme de l'austérité"?

Le but de la BCE est clair. Il s'agit de réussir là où les créanciers ont échoué : faire plier Athènes. Il faut que le gouvernement Tsipras accepte les "réformes" austéritaire qu'on lui demande. L'argument qui circulait après le 4 février - selon lequel la BCE voulait un accord, quel qu'il soit et, partant, exerçait la pression sur les créanciers autant que sur la Grèce - est moins convaincant aujourd'hui puisque la BCE n'a pas assoupli sa position après l'accord du 20 février et n'a pas exercé de pression inverse sur les Européens pour qu'ils acceptent une des quatre listes de réformes présentées par la Grèce entre le 23 février et le 9 avril.

Le but de la BCE est donc le même que celui des créanciers. Décidément, après sa menace sur le parlement chypriote vendredi 18 avril, la BCE apparaît de plus en plus comme un "gendarme de l'austérité". Si l'on voulait se convaincre absolument de l'approche "politique" de la BCE, on se rappellera que la décote des collatéraux grecs avait été réduite en novembre 2014, lorsque les élections anticipées devenaient inévitables. Or, cette réduction intervenait alors même que les négociations avec la troïka et le gouvernement Samaras étaient au plus mal et dans l'impasse. Il y a là une incohérence qui prouve que la logique de la BCE est politique. La suite sur la Tribune

 

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23 avril 2015 4 23 /04 /avril /2015 12:55

En cette journée de grève dans les services publics, c'est le président de la Centrale Générale des Services Publics (CGSP), Michel Meyer, qui était l'Acteur de Matin Première. Face à Bertrand Henne, le syndicaliste a expliqué les raisons de ces actions et appelé les pouvoirs politiques à relancer le processus de concertation.

Tout d’abord, le leader syndical a tenu à minimiser l’impact de la rupture formelle du front commun syndical. En effet, les syndicats chrétiens (CSC) n’ont pas déposé de préavis de grève pour les actions de ce mercredi. "Mais nous n’y allons pas seuls pour autant", tempère Michel Meyer. "Nous sommes rejoints dans nos actions par de nombreux affiliés tant de la CSC que de la SLFP (syndicat libéral, NDLR), ce qui prouve que le malaise concerne tous les employés de la fonction publique".

D’autant que la CSC couvre les grévistes dans plusieurs services. Or, "entre couvrir la grève et déposer un préavis de grève, il y a une petite frontière mais je crois que c’est surtout un écart de langage", estime notre invité.

Ce craquellement du front commun pose également la question soulevée par le gouvernement fédéral, qui voit dans ces actions du syndicat socialiste, la marque de l’opposition au fédéral, menée par le PS (premier groupe francophone de l’opposition, avec 23 élus). Une accusation que le président de la CGSP balaie d’un revers de main.

"L’austérité que l’on nous sert au fédéral n’a pas d’autre goût que la rigueur wallonne"

"Depuis le début, nous disons que l’austérité que l’on nous sert au fédéral n’a pas d’autre goût que la rigueur wallonne. Au final, c’est la population qui paie", rappelle-t-il. "La FGTB et la CGSP ne sont liées à aucun parti et ne le seront jamais. Marc Goblet se dit socialiste, je le suis aussi, je n’ai aucun problème avec ça. Mais dire de nous que nous sommes le bras armé du PS, ce serait comme dire que le syndicat libéral est le bras armé du MR ou que la CSC l’est du cdH. Intellectuellement c’est malhonnête", avance l’ancien postier, rappelant au passage que les syndicats socialistes n’étaient pas en reste en termes d’actions et de protestations sous le gouvernement Di Rupo. La suite sur RTBF

 

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17 avril 2015 5 17 /04 /avril /2015 06:59

Malgré l’ingérence et la pression des dirigeants de l’Union Européenne, le peuple grec a décidé de prendre courageusement son destin en main et d’en finir avec les politiques d’austérité qui ont plongé le pays dans la misère et la récession. Dans les pays victimes de la Troïka, mais aussi dans de nombreux autres pays européens, cette victoire est perçue comme un formidable encouragement à lutter pour mettre un terme à des politiques profitables aux marchés financiers et désastreuses pour les populations.

Mais déjà les grands médias relaient l’idée absurde selon laquelle l’annulation de la dette grecque « coûterait 600 euros à chaque contribuable français ». À mesure que les négociations vont se durcir entre la Grèce et la Troïka, la propagande va s’intensifier et notre travail d’éducation populaire sur la question de la dette publique va devenir de plus en plus décisif. Ces réponses aux idées reçues sur la dette grecque ont vocation à y contribuer.

Idée reçue n°1 : Annuler la dette grecque : 636 € par Français ?
Le discours officiel sur la Grèce

« Il n’est pas question de transférer le poids de la dette grecque du contribuable grec au contribuable français » (Michel Sapin, ministre de l’Économie, Europe N°1, 2/02), « une ardoise de 735 € par Français » (Le Figaro, 8 janvier), 636 € selon TF1 (2 février).

Pourquoi c’est faux ?

La France est engagée à la hauteur de 40 milliards € par rapport à la Grèce : une petite partie a été prêtée à ce pays dans le cadre de prêts bilatéraux, le reste (environ 30 milliards d’euros) étant apporté en garantie au Fonds européen de solidarité financière [1] (FESF), lequel a emprunté sur les marchés financiers pour prêter à la Grèce.

 

Dans les deux cas ces prêts sont déjà comptabilisés dans la dette publique française (environ 2000 milliards €). Leur annulation n’augmenterait donc pas la dette.

 

La France devra-t-elle débourser ces sommes en cas d’annulation de la dette grecque ? Non, car en fait, la France, comme la plupart des pays, ne rembourse jamais vraiment sa dette. Lorsqu’un emprunt vient à échéance, la France le rembourse en empruntant de nouveau. On dit que l’État fait « rouler sa dette ».

 

La seule chose que perdraient les contribuables français, ce sont les intérêts versés par la Grèce, soit 15 € par Français et par an [2].

La BCE pourrait résoudre facilement le problème de la dette grecque. Elle pourrait rayer d’un trait de plume les 28 milliards qu’elle détient. Elle pourrait racheter aux institutions publiques (États, FESF) les titres grecs qu’ils détiennent, et les annuler également. Ou bien les transformer – comme le demande la Grèce – en obligations perpétuelles, avec un taux d’intérêt fixe et faible, et pas de remboursement du capital. De toute façon une banque centrale ne court aucun risque financier puisqu’elle peut se refinancer elle-même par création monétaire.

 

Quelles leçons pour la France et l’Europe ?

En France aussi la dette publique est insoutenable et ne pourra pas être remboursée. Les taux d’intérêt sont très faibles aujourd’hui ? Oui, mais c’est parce que la France mène une politique d’austérité qui plaît aux marchés financiers. C’est aussi parce que les investisseurs financiers ne veulent plus courir le risque d’investissements dans le secteur productif. Pour en finir avec cette politique en France et en Europe, il faudra aussi alléger le poids des dettes, d’une façon ou d’une autre : restructuration, remboursement partiel par un prélèvement exceptionnel sur les grandes fortunes, annulation partielle… toutes les hypothèses doivent être étudiées et faire l’objet de choix démocratiques.

 

Idée reçue n°2 : Quand on doit, on rembourse ?
Idée reçue n°3 : Les Grecs se sont goinfrés, ils doivent payer ?
Idée reçue n°4 : On a aidé les Grecs, ils doivent nous remercier ?
Idée reçue n°5 : La Grèce doit poursuivre les réformes engagées ?
Idée reçue n°6 : L’austérité, c’est dur mais ça finit par marcher ?
Idée reçue n°7 : Une cure d’austérité, c’est pas la mort ?
Idée reçue n°8 : De toutes façons la Grèce a déjà capitulé ?

Vous trouverez les réponses à ces questions ici
 

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16 avril 2015 4 16 /04 /avril /2015 08:35

Il y a deux mois et demi, les élections ont propulsé au gouvernement une coalition inédite, composée de SYRIZA (gauche radicale) et de ANEL (Grecs Indépendants, droite), qui ont obtenu respectivement 36,4% et 4,8% des suffrages. Ce fut la dernière étape d’une ascension jamais vue auparavant : en effet, SYRIZA avait obtenu 4,5% lors des élections de 2009, 17% et 27% aux élections consécutives de mai et juin 2012 pour arriver en tête cette année. Inversement, les deux partis qui ont gouverné le pays depuis la chute de la dictature en 1974, PASOK (centre-gauche) et Nouvelle Démocratie (ND, droite), qui totalisaient ensemble 80% a 85% des suffrages, se sont effondrés, obtenant respectivement 4,8% et 27,8% des voix.

 

Ce bouleversement du paysage politique, ainsi que le caractère inédit de la coalition gouvernementale actuelle est le résultat de la crise économique qui, depuis 2010, a placé le pays sous la tutelle de la « troïka » (Fonds Monétaire Internationale, Banque Centrale Européenne et Euro zone). Tutelle qui s’est traduite par la montée du chômage (28% et plus de 50% pour les jeunes), la chute dramatique du pouvoir d’achat et la paupérisation des classes moyennes, le triplement des suicides, le démantèlement de la Sécurité Sociale, l’abolition des conventions collectives ainsi que d’autres avancées sociales, notamment en matière de licenciements.

 

La raison officielle de cette politique d’austérité sauvage était le surendettement du pays (ou plutôt la menace de faillite de son réseau bancaire). La troïka a prêté de l’argent à la Grèce pour qu’elle renfloue ses banques (sans que l’état en acquière le contrôle, bien sûr) tout en lui imposant une politique d’austérité draconienne, prescrite dans certains accords, les mémorandums. Les effets des mémorandums furent néfastes non seulement sur le plan social, mais aussi sur le plan économique : du fait de la faillite d’un grand nombre de petites et moyennes entreprises, le PNB a chuté de plus de 25%, et l’augmentation de la pression fiscale sur les plus faibles n’a pas donné de résultat. La dette publique a grimpé au lieu de diminuer.

 

La scène politique a donc été dominée par la position des partis vis-à-vis des mémorandums. Les partis gouvernementaux responsables de la crise, PASOK et ND, ont continué à gérer le pays en appliquant docilement la politique d’austérité et leur audience s’est effondrée. Le gouvernement actuel est formé de deux partis résolument anti-mémorandum. Et il a changé le cap.

 

La partie n’est pas jouée et elle n’est pas aisée. Les négociation sont dures, le gouvernement affronte une hostilité ouverte, polie (en tant que fraîchement élu) mais implacable. Pour donner un exemple, la BCE gagne de l’argent en achetant des obligations à bas prix et en les revendant au prix nominal à l’état grec (qu’elle est censée renflouer), tout en refusant d’allouer au pays les liquidités convenues. En même temps l’oligarchie grecque se sentant menacée et détenant les principaux medias opère un travail de sape.

 

Les institutions européennes et internationales tolèrent la démocratie, à condition que le peuple vote bien : l’argent et le pouvoir doivent être concentrées au mains du plus petit nombre d’individus. Malheur aux peuples désobéissants !

 

Venios Angelopoulos mathématicien, membre de SYRIZA, / Athènes, le 13 avril 2015 / Source : Pour une Constituante

 

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