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Qui a tué nos villages ?

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12 mars 2012 1 12 /03 /mars /2012 09:00

 

 

Cette semaine, un peuple "invisible", de l'autre côté du périph. Ces hommes et ces femmes, immigrés, viennent faire le ménage dans les bureaux de la capitale quand il fait à peine jour. Une France qui "se lève tôt" mais qu'on préfère ignorer.

 

Une femme seule marche dans la nuit. Il est 5 heures, ce matin, à Mantes-la-Jolie, 50 kilomètres de Paris. La fine pellicule de neige étouffe le bruit de ses pas, feutre le décor de HLM et de petits pavillons qui forment comme un rideau gris, tout autour. Le froid lui mord les joues, les mains. Quelques lampadaires éclairent faiblement la rue déserte. Roselyne, 56 ans, marche depuis vingt minutes déjà. Encore une heure et demie de train, de RER, d'escalators, de correspondances et elle sera au travail. Devant la gare de Mantes, un bus surgi de nulle part crache une trentaine d'hommes et de femmes au regard vide. Elle les pointe du doigt: "Ils font comme moi." Comme elle, ils prennent le train de 5h20 pour aller faire le ménage à Paris. Comme elle, ils sont tous immigrés.

 

Six jours par semaine, Guy, 54 ans, se lève pour aller nettoyer les couloirs d'une grosse entreprise, dans le centre de Paris.

 

C'est un peuple de l'ombre qu'on n'entend jamais, qu'on distingue à peine. Des silhouettes mimétiques et résignées que l'on frôle, un seau à la main, dans un hall, un couloir, dans la fièvre du matin. Ces invisibles arrivent dans les bureaux parisiens quand le jour dort encore, ils s'en effacent quand le soleil se lève, reprenant le métro comme ils sont venus. Il y a cet homme, la cinquantaine lasse, d'origine africaine, qui astique, tous les soirs, un bâtiment du conseil général de Nanterre. Debout derrière sa cireuse, on le voit passer, repasser dans les coins, les recoins, avec l'application d'un métronome. Accepterait-il de parler de lui? Il reste là, bouche bée, les yeux agrandis de timidité et de honte. "Je dois demander à ma femme." Sa femme lui a "interdit". Après, pendant plusieurs jours, plus moyen de l'approcher, avec sa cireuse. Comme Mamadou, Milouda, Nahema, tous les autres à qui on a demandé, en fait. Ils ont eu peur. Ils ont un boulot de chien, payé à peine plus de neuf euros de l'heure, mais ils y tiennent plus que tout. Quand un trader de la Société générale, dans son bureau épousseté de frais, encaisse 20 000 euros de bonus en claquant des doigts, eux ont le temps de se faire virer et remplacer vingt fois. Les syndicats ne se bousculent pas pour parler d'eux. C'est Marine Le Pen qui s'en est chargée, interrogée sur M6 le 5 février, sur son thème favori: "La France peut-elle se passer des étrangers?" La candidate du FN s'est lancée dans une tirade contre les "grandes entreprises" de propreté qui font du profit sur le dos de ces "nouveaux esclaves" payés des clopinettes. Soupir d'un cadre d'une entreprise de nettoyage: "Les vilains immigrés qui piquent le travail des Blancs? Mais il n'y a plus un Français, en banlieue parisienne, pour accepter de faire le boulot qu'ils font..."


Quand arriveront les premiers employés, Guy aura déjà disparu.

 

Dans le train de 5h20 qui crève la nuit de ses deux yeux jaunes, Roselyne s'est posée contre la fenêtre. Elle est presque seule dans sa rame. Alors elle accepte de parler, un peu, dans un murmure. Elle travaille quatre matins par semaine de 7h30 à 10 h 30 dans des bureaux à Nanterre, pour 400 euros par mois. Elle part le ventre vide, avale là-bas vite fait un café et une tartine, qu'on lui offre. Il y a quelque temps, l'assistante sociale a hurlé en voyant sa fiche de paie: elle travaillait trop pour ce qu'elle était payée. L'entreprise n'a pas voulu changer de contrat. Roselyne a décidé, d'elle-même, de faire une heure de moins. "On travaille tellement dur, lâche-t-elle, tout bas. Et on dit toujours que les immigrés profitent, font des problèmes..."

 

Roselyne ne demande pourtant pas la lune à un monde qui l'a déjà violée. Des militaires, là-bas, au Congo-Kinshasa. Elle avait 42 ans. En 2000, elle a débarqué pour demander l'asile politique et "chercher la vie". Ses filles, 16 et 18 ans, qu'elle élève seule avec sa petite-fille de 6 ans dans un petit deux-pièces, ne doivent rien savoir. Juste que "la France, c'est le pays des droits de l'homme" et qu'elles doivent faire les études "pour pas faire le ménage comme maman". Voilà, c'est tout. Des hommes, capuche sur la tête, s'engouffrent dans le wagon. Roselyne s'essuie furtivement les yeux. Elle pleurait, dans la pénombre. Elle sort de son sac sa lecture de tous les jours, sa Bible, qu'elle a habillée de cuir. Et puis un feutre rose. Il lui sert à colorier les psaumes qui la tiennent en vie.

 

Deux journées en une, pour un salaire de 1 200 euros

 

Ce club de gym est un havre, dans le sud de Paris, "un concentré de bonne humeur". Des centaines de mètres carrés, tapissées de miroirs et de murs guimauve. Ce soir de février, le cours de zumba fitness bat son plein, ces dames fatiguent leur fessier au son d'une musique "boum-boum". En sous-sol, Marisa, une petite blonde, Portugaise d'origine, se débat avec la tuyauterie qui danse la gigue: "Les douches sont bouchées et, bien sûr, plutôt que d'appeler le plombier, on me demande à moi." Sans lui payer les heures sup. Il y a dix ans, Marisa était majoritaire, avec les Espagnols, dans le corps des gens de ménage. Aujourd'hui, elle se sent seule au milieu des Sénégalais et des Maliens. "Ils parlent dans leur langue. Il n'y a plus qu'eux pour travailler de manière aussi pénible, avec ces horaires de fou." Le matin très tôt, puis le soir très tard. "Parce que les gens dans les bureaux n'aiment pas voir le personnel faire le ménage pendant qu'ils travaillent", explique un commercial d'une entreprise de nettoyage. Ne pas voir pour ignorer, dans une belle sérénité. Et pouvoir balancer, de temps à autre, le papier hygiénique à côté des WC plutôt que dedans. ""Vous êtes là pour ramasser, non?" m'a dit un monsieur un jour", glisse Koddo, un gamin de 25 ans, nigérian, qui flotte dans sa blouse bleue. Au club de gym, il racle le sauna à la brosse dès six heures, décape les sols à s'en épuiser les reins. Et il s'évade, dans l'interminable RER du retour, en pensant à sa formation de secouriste, l'an prochain. "Le ménage, c'est en attendant. Je serai aide-soignant en France!" dit-il, avec les yeux qui étincellent. Ses parents sont morts du sida, lui veut guérir le monde.

 

Ils ont quitté leur pays, ivres de malheur et d'espoir, pour échouer au pied de falaises de béton. A des années-lumière de Paris, et à quelques mètres de nous. Guy, 54 ans, est un grand gaillard d'origine haïtienne qui dit "merci" dans un sourire jusqu'aux oreilles parce qu'on s'intéresse à lui. Depuis vingt ans, du lundi au samedi, il se lève à 4h30 dans sa banlieue du Blanc-Mesnil, pour prendre le bus à 5h10, puis le métro. A six heures, il récupère son chariot numéroté, au sous-sol d'une entreprise de communication, et il passe l'aspirateur jusqu'à 8h30. Une fois son travail fini, Guy fait le chemin inverse, pour aller se reposer chez lui. A peine le temps de manger, il redémarre à 15h15, pour prendre le bus, puis deux RER, direction d'autres bureaux, à Nanterre de 18 heures à 21 heures. Là, il vide 300 poubelles. Avant de rentrer chez lui à 23 heures... Comme la plupart de ses frères de labeur, il fait deux journées en une pour compléter son salaire, qui culmine à 1200 euros.

 

Ligne sept du métro parisien, vers 8h30. Guy passe un peu plus de six heures chaque jour dans les transports.

 

Dans le bus 152, qui le ramène dans son studio où il habite avec sa fille de 25 ans, Guy, bonnet jusqu'aux sourcils, les yeux dans le vague, regarde sa vie défiler, des tunnels du métro jusqu'à sa cité. Quand pourrait-il voir Paris? Que pense-t-il de la France, dans son for intérieur? Dès qu'il est chez lui, il suit les débats politiques, à la télé. "C'est ma passion! BFM TV, les soirées sur les élections..." Même s'il ne peut pas voter. Etre un étranger, ici, c'est un peu comme être sous l'eau quand on parle de vous à la surface, sur les plateaux télé, avec des chiffres noirs et des rapports décisifs sur la délinquance, à deux mois de la présidentielle.

 

Dormir au McDo en attendant le travail du soir Lire la suite sur l’Express 

 

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2 mars 2012 5 02 /03 /mars /2012 17:20

 

 

Aujourd’hui, dans la plupart des pays de l’UE, les journalistes et la société civile ont un accès très limité aux centres de rétention.
Migreurop et Alternatives Européennes organisent en 2012 une campagne conjointe intitulée "Open Access" pour l'accès des journalistes et des représentants de la société civile dans les lieux d’enfermements pour étrangers. Ces visites se dérouleront dans les centres en Europe et au-delà entre le 26 mars et le 26 avril.

 


Campagne conjointe « Open Access Now!»

Parce que les citoyens européens ont le droit de connaitre les conséquences des politiques mises en place en leur nom, nous demandons l’accès aux centres d’enfermement pour les journalistes et la société civile !

Aujourd’hui en Europe, environ 600 000 personnes, y compris des enfants, sont détenues chaque année, le plus souvent sur simple décision administrative. Cette détention, ou « rétention », peut durer jusqu’à 18 mois, dans l’attente d’une expulsion, au seul motif d’avoir enfreint les lois sur l’entrée et le séjour des étrangers des Etats membres de l’UE. Ce n’est pas seulement de leur liberté de mouvement que ces personnes sont privées, mais aussi, souvent, de l’accès à des conseils juridiques, à des soins, au droit de vivre avec leur famille...

Les citoyens européens peuvent-ils dire qu’ils ne savent pas ? Oui ! Car aujourd’hui, dans la plupart des pays européens, l’accès des journalistes et des membres de la société civile aux lieux d’enfermement des migrants est extrêmement limité et encadré. Souvent, il est impossible de rencontrer ou même de parler aux détenus. En général, seuls les parlementaires disposent d’un droit d’accès.

Cette opacité est propice aux dérives et à de multiples violations des droits.

Pourtant, l’accès à l’information est un droit inaliénable des citoyens européens, défendu par l’ensemble des institutions européennes. L’article 11 de la Charte des Droits fondamentaux mentionne « la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu’il puisse y avoir ingérence d’autorités publiques ». Même la directive « retour » du 16 décembre 2008, dénoncée par nombre d’organisations notamment pour ce qui concerne la durée de la rétention, prévoit que « les organisations et instances nationales, internationales et non gouvernementales compétentes ont la possibilité de visiter les centres de rétention ».

Ces principes doivent être respectés.

Les lieux d’enfermement des étrangers ne doivent pas rester une réalité qu’on nous cache. Pourquoi n’y aurions-nous pas accès ? Nous voulons savoir ce qui s’y passe.

C’est pourquoi,

  • nous appelons les gouvernements des Etats membres et les institutions de l’UE à agir pour que l’accès des centres de détention ou de rétention soit ouvert à la société civile et à la presse ;

  • nous appelons aussi les parlementaires et les personnes dont l’accès est assuré à se mobiliser pour encourager l’évolution de la législation nationale et européenne dans ce domaine ;

  • et parce que, de plus en plus, la politique migratoire de l’UE « s’externalise », incitant des Etats tiers à installer des camps de détention sur leur propre territoire pour empêcher les migrants de rejoindre l’Europe, l’ouverture et la transparence que nous réclamons pour les lieux d’enfermement doit aussi être la norme dans ces pays non européens.

28 février 2012

>> Vidéo de la campagne

>> Pour plus d’information : www.openaccessnow.eu

>> Reporters sans frontières soutient cette campagne

Source ANAFÉ http://www.anafe.org

 

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2 mars 2012 5 02 /03 /mars /2012 17:16

 

 

Depuis 2002, le thème de l’immigration fait l’objet de multiples instrumentalisations et suroccupe le débat public. Les gouvernements successifs ont cédé à la tentation populiste d’abord en entretenant un climat délétère et en insinuant auprès de nos concitoyens que l’immigration était la cause des principaux maux de la France.

 

Parallèlement, les modifications législatives introduites ces dernières années ont conduit à durcir significativement les conditions d’accès et d’obtention du statut de réfugié. Dans un contexte de crispation autour des questions migratoires, les demandeurs d’asile sont ainsi devenus dans le discours public des fraudeurs en puissance.

 

La politique d’immigration doit rechercher un point d’équilibre difficile à définir et à maintenir dans la durée, entre les intérêts partagés des Etats d’origine et d’accueil. Il importe par ailleurs de changer fondamentalement de regard sur les personnes en quête de protection internationale et de les considérer comme des êtres humains dignes placés dans une situation particulièrement difficile qu’il faut traiter avec tout le respect qui leur est dû.

 

France terre d'asile soumet donc au débat public un memorandum avec 31 propositions pour une autre politique d'asile et d'immigration (cliquer ici). Nous souhaitons que les candidats à l’élection présidentielle issus des formations républicaines s’en emparent pour faire connaître leurs positions, que nous publierons via notre site Internet. Il est urgent d'en débattre !

 

Pierre HENRY, directeur général de France terre d'asile

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17 février 2012 5 17 /02 /février /2012 18:33

 

 

Inconditionnalité de l’accueil qui s’arrête à la population rom, fichage, traque, expulsions à répétition, arrêté anti-mendicité…le rapport de RomEurope épingle Marseille.

« Le problème relève de l’Europe. La ville ne peut pas accueillir les 1500 Roms qui sont venus vivre à Marseille. Je suis obligé de faire une sélection : on a donc ouvert l’Unité d’hébergement d’urgence aux familles volontaires pour le retour ». Ainsi dédouanait l’adjoint au maire UMP délégué à la solidarité, Michel Bourgat, le 1er février dernier, lors de la vague de froid qui s’abattait sur Marseille… en bonne place parmi les villes citées en exemple par le rapport du collectif RomEurope. Des villes exemplaires quant à l’illustration d’une politique sécuritaire qui cible les migrants et les pauvres.


    Le 3 février au soir, le mercure chutant bien en dessous de zéro, la préfecture des Bouches-du-Rhône déclenche le niveau « extrême » du plan Grand froid. « On a bataillé jusqu’à 19h ce soir là », indique Philippe Rodier de Médecins du monde. Le Samu social, géré par la Ville, refusait alors d’embarquer les familles roms au centre d’hébergement d’urgence de la Madrague Ville, la structure n’étant pas prévue pour l’accueil des familles. Concernant le squat du terrain de l’église Saint-Martin à Arenc, les associatifs peuvent enfin souffler : le niveau 3 oblige à l’ouverture d’un gymnase où les équipes de maraude peuvent emmener les familles qui grelottent sous le pont de Saint-Charles ou sous des tentes éventrées et humides au pied de l’église Saint-Martin, sans nourriture et arrivées au bout d’un ridicule stock de cagettes à brûler.


Un accueil conditionné au retour


    C’est ce point qui vaut à Marseille une citation dans le rapport de Romeurope : «  Le Samu social depuis le mois de septembre 2011, en accord avec les services de la préfecture, est présent au moment des évacuations et propose un hébergement d’urgence conditionné à l’acceptation par signature de la proposition Ofii (Office nationale de l’immigration et de l’intégration) de retour humanitaire ». Cette politique a été mise en pratique notamment au cours de deux expulsions d’envergure en septembre 2011. Le 20 sur un terrain à la Capelette, propriété de Véolia, et le 27 sur le terrain de la cité Fonvert, seules les personnes ayant accepté le retour en Roumanie ont été conduites à l’unité d’hébergement d’urgence. « Il faut noter aussi, souligne encore le rapport, que lors de l’expulsion très médiatisée de la Porte d’Aix en août 2011, c’est le préfet qui avait réquisitionné l’UHU ». Une centaine de personnes y a été conduite après une journée d’errance interminable. A chaque fois qu’elles se postaient sur un terrain, les forces de l’ordre les en délogeaient. Et dans la semaine qui suivi 60 personnes avaient ëaccepté’ le retour volontaire. Un vol charter prenait alors la direction de Bucarest.

Inconditionnalité de l’accueil qui s’arrête à la population rom, fichage, traque, expulsions à répétition, arrêté anti-mendicité…le rapport de RomEurope épingle Marseille.

« Le problème relève de l’Europe. La ville ne peut pas accueillir les 1500 Roms qui sont venus vivre à Marseille. Je suis obligé de faire une sélection : on a donc ouvert l’Unité d’hébergement d’urgence aux familles volontaires pour le retour ». Ainsi dédouanait l’adjoint au maire UMP délégué à la solidarité, Michel Bourgat, le 1er février dernier, lors de la vague de froid qui s’abattait sur Marseille… en bonne place parmi les villes citées en exemple par le rapport du collectif RomEurope. Des villes exemplaires quant à l’illustration d’une politique sécuritaire qui cible les migrants et les pauvres.
    Le 3 février au soir, le mercure chutant bien en dessous de zéro, la préfecture des Bouches-du-Rhône déclenche le niveau « extrême » du plan Grand froid. « On a bataillé jusqu’à 19h ce soir là », indique Philippe Rodier de Médecins du monde. Le Samu social, géré par la Ville, refusait alors d’embarquer les familles roms au centre d’hébergement d’urgence de la Madrague Ville, la structure n’étant pas prévue pour l’accueil des familles. Concernant le squat du terrain de l’église Saint-Martin à Arenc, les associatifs peuvent enfin souffler : le niveau 3 oblige à l’ouverture d’un gymnase où les équipes de maraude peuvent emmener les familles qui grelottent sous le pont de Saint-Charles ou sous des tentes éventrées et humides au pied de l’église Saint-Martin, sans nourriture et arrivées au bout d’un ridicule stock de cagettes à brûler.


Un accueil conditionné au retour


    C’est ce point qui vaut à Marseille une citation dans le rapport de Romeurope : «  Le Samu social depuis le mois de septembre 2011, en accord avec les services de la préfecture, est présent au moment des évacuations et propose un hébergement d’urgence conditionné à l’acceptation par signature de la proposition Ofii (Office nationale de l’immigration et de l’intégration) de retour humanitaire ». Cette politique a été mise en pratique notamment au cours de deux expulsions d’envergure en septembre 2011. Le 20 sur un terrain à la Capelette, propriété de Véolia, et le 27 sur le terrain de la cité Fonvert, seules les personnes ayant accepté le retour en Roumanie ont été conduites à l’unité d’hébergement d’urgence. « Il faut noter aussi, souligne encore le rapport, que lors de l’expulsion très médiatisée de la Porte d’Aix en août 2011, c’est le préfet qui avait réquisitionné l’UHU ». Une centaine de personnes y a été conduite après une journée d’errance interminable. A chaque fois qu’elles se postaient sur un terrain, les forces de l’ordre les en délogeaient. Et dans la semaine qui suivi 60 personnes avaient "accepté" le retour volontaire. Un vol charter prenait alors la direction de Bucarest. Lire la suite sur La Marseillaise 



 

 

 

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17 février 2012 5 17 /02 /février /2012 18:18

 

 

Le débat sur la place des étrangers en France fait à nouveau rage, dominé par les imprécations. Pour l’arbitrer, sans a priori, voici des chiffres exclusifs sur l’utilité économique de l’immigration.

Un «déni de réalité». Après les émeutes de 2005 (quatre morts, près de 10 000 voitures incendiées, au moins 200 millions d’euros de dégâts dans plus de 500 communes), le sociologue Sebastian Roché s’insurgeait du silence ayant suivi la tempête : aucun débriefing interministériel, aucune commission parlementaire, aucun bilan. Comme si, écrivait-il, «la fracture des banlieues, la discrimination, la révolte où prévalent les jeunes des minorités» étaient «si énormes que le courage de les regarder en face fait défaut».


Sitôt élu, Nicolas Sarkozy a rompu ce silence. Mais ses mesures pour la galerie (identité nationale, voile intégral, Roms, déchéance de la nationalité) ont surtout provoqué des débats outrés. Pendant ce temps, à Sarcelles (Val-d’Oise), le quartier du Grand-Ensemble, comme des centaines d’autres, s’enfonce dans le chômage et la pauvreté. Or c’est de ces questions économiques qu’il faut s’occuper. C’est là, et non pas sous les burqas, que loge l’origine des difficultés.


«Que les immigrés soient à leur arrivée une population à bas revenus, occupant des emplois peu qualifiés et un habitat modeste, ce n’est pas nouveau, rappelle Jean-Pierre Garson, chef de la division des migrations internationales à l’OCDE. Dans le passé, pour les Polonais, les Italiens et les autres, cela n’a pas été une partie de plaisir non plus. Mais, à l’époque, la France les absorbait dans l’industrie et le secteur public, leur garantissant une forte mobilité professionnelle et résidentielle.»


Aujourd’hui, le recul de cette mobilité forme des ghettos. «Et notre modèle républicain ne sait pas les gérer, car il s’interdit toute distinction selon les origines, poursuit Jean-Pierre Garson. Je suis évidemment hostile à toute forme de fichage, mais il est urgent d’affiner le diagnostic pour mieux cibler les politiques publiques.»


C’est pourquoi Capital s’est lancé dans ce bilan économique. Banale dans les pays anglo-saxons, la moindre évaluation «ethnique» est chez nous soupçonnée d’intentions malignes à l’encontre des quelque 5,3 millions de résidents nés étrangers à l’étranger (dont plus de 2 millions sont aujourd’hui français) ou de la deuxième génération (6,5 millions de personnes ayant au moins un parent immigré).


L'impact de l'immigration sur les finances publiques

17-img-immigration1.jpg

Retracer leurs parcours, comme la démographe Michèle Tribalat a été l’une des premières à le faire, est pourtant le meilleur moyen de ne pas réduire l’immigration à ses ratés ou à ses clandestins : une nouvelle génération de patrons, banquiers ou médecins, des cohortes de cadres sup, d’employés et d’artistes soutiennent l’économie par leur soif de consommation et leur appétit d’entreprendre, attesté par les sociétés de capital-risque qui opèrent en banlieue.


Reste qu’on n’insulte personne en identifiant aussi les domaines où ça coince, pour mesurer les efforts à accomplir. Prévenons d’emblée : l’approche économique procure moins de frissons qu’une envolée sur l’islam, une pétition contre le fascisme ou un reportage sur la polygamie. Mais elle ressemble furieusement, elle, à la réalité. Car, dans cette affaire, tout le monde pense coûts et bénéfices.


A commencer par les candidats au permis de séjour : «Migrer est un calcul économique, note la députée Sandrine Mazetier, secrétaire nationale du PS à l’immigration. Le prix du départ est élevé, mais justifié par la perspective d’un emploi en France.» Même s’il faut pour cela se montrer peu regardant, comme le montre le poids des immigrés dans les métiers «DDD» (dégueulasses, difficiles et dangereux) : les jobs non qualifiés du BTP, de la restauration ou du nettoyage industriel sont parmi les plus «immigro-dépendants» – comprenez que, si ces employeurs recrutaient plus de «Français d’origine», le surcoût se répercuterait sur le consommateur final…


Nous ne sommes pourtant plus à l’époque des Trente Glorieuses, où les immigrés ont construit 90% des autoroutes et un logement sur deux, selon l’historien Gérard Noiriel dans «Le Creuset français». Désormais, sur une moyenne de 170 000 entrées légales par an, une moitié relève du regroupement familial et moins de 10% du travail. Mais, selon les données assemblées par l’économiste Joël Oudinet, le changement n’est pas si radical : trois fois sur quatre, le motif familial concerne un conjoint adulte, qui finit par se présenter sur le marché du travail. La suite sur Capital 

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6 février 2012 1 06 /02 /février /2012 12:00

 

l’Anafé confortée dans sa mission de défense des étrangers aux frontières

 

Pour la deuxième fois depuis le début de l’année 2012, la justice a donné raison à l’Anafé contre le ministère de l’Intérieur.

 

Depuis plusieurs mois, celui-ci s'emploie par tous moyens à faire obstacle à la mission d'assistance aux frontières de l’Anafé[1]. Après avoir tenté d’empêcher l'accès aux droits des personnes maintenues en zone d’attente - et de dissimuler ces entraves -, il a cherché à interdire à la salariée chargée des zones d'Orly et de province de s'y rendre.

 

Le 2 décembre 2011, le ministère de l’Intérieur a ainsi refusé de renouveler sa carte « visiteur », estimant suffisant qu’elle puisse accéder aux locaux de l'Anafé dans la seule zone de Roissy.

 

Or, seule cette carte permet d’accéder à l’ensemble des zones d'attente françaises afin de veiller au respect des droits des étrangers à la frontière. C’est précisément par ce droit de regard que l’Anafé tente de mener à bien sa mission d’observation et de témoignage aux frontières.

 

La décision ubuesque du ministère illustre à nouveau son désir d’occulter la situation des étrangers en zone d’attente, alors même qu’aucune association n’y est régulièrement présente, à l’exception de la zone d’attente de Roissy.

 

Le 18 janvier 2012, l’Anafé et sa salariée ont déposé une requête en urgence - dite en référé - contre ce refus. Le 1er février 2012, le juge des référés du tribunal administratif a enjoint le ministère à délivrer à cette coordinatrice de l’Anafé l’agrément provisoire pour accéder à toutes les zones d’attente françaises.

 

Un nouveau camouflet pour le ministère de l’Intérieur, une fois de plus sanctionné pour sa volonté de maintenir les zones d’attente dans l’opacité.

 

Voir communiqué de presse : Quand le Ministère de l'Intérieur obéit à « l'impérieuse nécessité de l'emmerdement maximum »… la justice intervient !4 janvier 2012

 

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12 janvier 2012 4 12 /01 /janvier /2012 18:08



Interviewé sur RMC et BFM TV mardi 10 janvier, dans le cadre d'une série d'annonces concernant la politique d'immigration, le ministre de l'Intérieur Claude Guéant a déclaré qu'« il y a un taux de délinquance parmi la population étrangère qui est entre deux et trois fois supérieur à la moyenne ». Le ministre a précisé qu'il avait « fait faire des études par l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) », dont « les conclusions arrivent peu à peu » et qui montreraient que « il y a une augmentation ». Il s'agit donc à nouveau de petites phrases suggérant un lien important entre population étrangère et délinquance, sous couvert d'une apparente neutralité du fait des études d'un organisme dépendant en réalité directement du pouvoir politique (l'Observatoire national de la délinquance), le tout dans une grande imprécision.


Le procédé est ancien, c'est même un classique politique en période électorale. Il s'agit au fond de conforter les électeurs plus ou moins ouvertement xénophobes qui verront dans ces affirmations et dans les statistiques - si imprécises soient-elles - la traduction directe d’une « évidence » dans la réalité. Mais les apparences sont parfois trompeuses et surtout le racisme est un genre de myopie qui empêche de voir précisément les choses. Les recherches disponibles révèlent et mesurent en effet les multiples discriminations qui, depuis les contrôles au faciès jusqu’à l’exécution des peines, expliquent au moins en partie la « surreprésentation » des personnes de nationalité étrangère dans la délinquance enregistrée par les institutions pénales.


Des consignes politiques et des pratiques policières qui ciblent les étrangers


Lorsque l'on connaît la matière, il est amusant de lire que le ministre a fait faire de « nouvelles études » à l'ONDRP, dont « les conclusions arrivent peu à peu ». En réalité, la seule et unique donnée utilisée par l'ONDRP (voir sa publication précédente sur le sujet) et par le ministre est toujours la même depuis le début des années 1970 : c'est le comptage des personnes « mises en cause » par les policiers et les gendarmes dans leurs enquêtes, qui a toujours donné trois informations de base : s'agit-il d'un homme ou d'une femme, d'un mineur ou d'un majeur, d'un Français ou d'un étranger. Comment faire du neuf avec de l'ancien... Et les problèmes d'interprétation de cette donnée policière sont également toujours les mêmes, rappelés par les chercheurs depuis bien longtemps.


Pour commencer, les « mises en cause » policières dépendent en amont de l’élucidation des affaires. Or la majorité des faits constatés ne sont pas élucidés et les taux d’élucidation sont de surcroît extrêmement variables selon les types d’infractions. En outre, l’élucidation dépend en amont des plaintes mais aussi des initiatives policières, en particulier les contrôles sur la voie publique. Or, c'est un fait que ces contrôles ciblent les étrangers en raison principalement de la couleur de la peau. C’est ce que l’on appelle couramment en France les « contrôles au faciès » et, à l'étranger, le « profilage ethnique ». Cette pratique s'est certainement encore renforcée ces dernières années, pour deux raisons. La première est que, depuis 2002, l’arrestation d’étrangers en situation irrégulière est l’un des moyens qu’ont trouvé les policiers et gendarmes pour répondre à l’injonction politique d’augmentation de leurs taux d’élucidation. La seconde est que, depuis 2007 et la création du ministère de l’Immigration, le gouvernement français a décidé d’organiser une « chasse » aux étrangers irréguliers, avec des quotas statistiques imposés aux policiers et aux gendarmes afin de « faire du chiffre » dans ce domaine également (voir par exemple ici).


Quant à l'ampleur de ces discriminations dans les contrôles de police, elle commence à être connue. A l'initiative d'une fondation américaine, une équipe de chercheurs français a pour la première fois, en 2008, testé scientifiquement l'existence de contrôles au faciès (voir la source). L'étude s'est déroulée à Paris, sur des sites très fréquentés et où la présence policière est forte : dans et autour la gare du Nord et la station Chatelet-Les-Halles. Le résultat est une confirmation du fait que les contrôles de police se fondent sur l'apparence des gens : leur sexe (on contrôle surtout les hommes), leur âge (on contrôle surtout les jeunes), leur habillement (on contrôle surtout des styles comme « hip hop » ou « gothique ») et la couleur de leur peau (on contrôle davantage les Noirs et les Maghrébins). Concernant ce dernier point, les résultats sont sans appel : le fait d'avoir la peau noire entraîne un risque d'être contrôlé 3 à 11 fois supérieur selon les sites, et le fait d'avoir le type Maghrébin un risque 2 à 15 fois supérieur selon les sites étudiés. Par Laurent Mucchielli Bog Le Monde

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3 janvier 2012 2 03 /01 /janvier /2012 16:56

 

 

C'est un policier qui s'exprime. Un flic comme les autres, au commissariat de Tours. Dans un couloir, il confie à demi-mots son écœurement. En cette fin d'année 2011, sur ordre de la préfecture, les effectifs de police sont mobilisés sur la chasse aux sans-papiers.

Plusieurs policiers en témoignent : ils reçoivent des listes de gens à interpeller avec les adresses devant lesquelles il faut planquer pour les trouver. Parfois, la consigne porte sur un groupe de Roumains qu'il faut contrôler sans raison apparente. Plus tard, c'est devant un foyer Adoma qu'il faut guetter l'arrivée d'un père de famille arménien signalé en situation irrégulière. « On se croirait revenu à l'époque de la Seconde Guerre mondiale, ça me révulse, ajoute le policier. Les quotas, c'est une réalité. On nous demande de faire tant d'arrestations d'ici la fin de l'année. » La chasse aux sans-papiers est loin d'être terminée.

Par Caroline Devos Source La Nouvelle République

 

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16 décembre 2011 5 16 /12 /décembre /2011 09:54

 

Pour atteindre les quotas d’expulsion, des familles entières sont interpellées. En 2010, derrière les grilles des centres de rétention, les associations ont dénombré 356 enfants

Posé sur un drap d’hôpital, le bébé, vêtu d’une grenouillère et d’un bonnet blancs, a l’air de dormir. Ses cuisses sont repliées, ses poings serrés. On dirait un lutin, si menu. C’est la première et la dernière photo de cette petite fille, morte quelques heures après sa naissance, à 2h 50 exactement, le 21 septembre dernier à Clermont-Ferrand, acte de décès N°657. Veton Bejzaku, 29 ans, tient à montrer l’image, qu’il conserve dans son téléphone portable. Elle s’appelait El Medina. Elle était sa fille. Et pour lui, cette mort n’est pas un accident.

Un mois avant cette photo, le père, la mère enceinte et les trois enfants Bejzaku avaient été conduits, sur ordre du préfet du Puy-de-Dôme, de Clermont-Ferrand où ils résidaient depuis quelques mois au centre de rétention administrative de Lille-Lesquin. L’avocat de la famille Bejzaku, Me Norbert Clément, du barreau de Lille, vient de déposer devant le tribunal administratif une demande d’expertise pour déterminer si l’accouchement prématuré de la femme de Veton, Basrije, 30 ans, à cinq mois de grossesse, peut être relié à une faute de l’administration et au placement du couple et de ses trois enfants de 10, 7 et 4 ans dans ce centre [...]

La face cachée de la politique du chiffre

Des enfants, des femmes enceintes, des familles entières déplacées d’un bout à l’autre du territoire pour être enfermés dans ces lieux de détention administrative : c’est la face cachée de la politique du chiffre en matière d’expulsions, décidée par Nicolas Sarkozy lorsqu’il était ministre de l’Intérieur. Politique que ses successeurs ont poursuivie depuis, en l’amplifiant. Claude Guéant a ainsi fixé son objectif à 30.000 "éloignements" cette année.

Mais derrière les chiffres, il y a des visages, des noms, des histoires, que les pouvoirs publics n’ont guère envie de montrer puisque la presse ne pénètre pas dans les "CRA", ces antichambres cadenassées de la reconduite à la frontière. Il faut alors ruser, pour découvrir ces lieux où l’on enferme des enfants, à l’abri des regards et sans autre forme de procès […]

En métropole et outremer, dix CRA sur les 27 existants "accueillent" (selon le terme officiel) des mineurs avec leurs parents. Le seul endroit en France (si l'on ne tient pas compte de la soixantaine de bébés qui naissent chaque année en prison) où des mineurs de moins de 13 ans sont enfermés. Une exception, dont le ministère de l’Intérieur, d’ordinaire si prompt à dégainer ses statistiques, ne doit pas être bien fier puisqu’il se refuse à rendre publics les chiffres de ces retenues un peu particulières […]

La famille Dzhanaraliev expulsée en Pologne Lire la suite sur Nouvel Obs  



 

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15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 09:57

 

 

Que des associations et des syndicats du monde enseignant protestent quand un jeune lycéen immigré est arrêté est courant, qu'un syndicat de police se joigne à ses protestation est plus rare et témoigne de l'écœurement des forces de l'ordre qui en ont assez de la volonté préfectorale de " procéder à une véritable chasse aux étrangers"

Les réactions de protestation se multiplient suite à l'arrestation à Tours, vendredi dernier, d'un jeune lycéen scolarisé à Albert-Bayet. Le Mouvement des jeunes socialistes dénonce « la politique de traque des immigrés menée par le préfet et le gouvernement ». Le MJS demande « la libération immédiate » du jeune lycéen.

 

Parmi les syndicats, l'Union Sud Solidaires, le SGEN-CFDT et la FSU expriment également leur désapprobation. Le SGEN-CFDT par exemple « demande au préfet de faire preuve d'humanité en accordant des titres de séjour » à trois familles dont les enfants sont scolarisés à Joué-lès-Tours et à Tours. « Au CADA (* ) de Joué-lès-Tours, ajoute Sud Solidaires, le harcèlement de ces familles est incessant et insupportable. Cela doit cesser. ».

 

Au sein même de la police, des voix s'élèvent pour contester le bien-fondé des opérations menées récemment envers les migrants. Le syndicat Unité SGP Police-FO dénonce « la récente instruction du préfet, relayée par le directeur départemental de la sécurité publique, de procéder à une véritable chasse aux étrangers. »

(*) Centre d'accueil des demandeurs d'asile. Source LDH La Seyne 

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