J'apprends que les occupants du plus grand squat de France ont été expulsés ce matin. Par ailleurs j'apprends également qu'une majorité des squatteurs étaient des demandeurs d'asile...
Au JT suivant, le préfet annonce que personne ne sera laissé à la rue et qu'ils seront guidés vers des hébergements...
Faut-il que l'association Droit au logement (DAL) se substitue aux dirigeants de ce pays pour que « force reste à la loi » ?
Quel « visage » a un pays à la face du monde, lorsque ses dirigeants toujours prompts à nous rappeler la loi et parfois avec l'appui des « forces de l'ordre », se font régulièrement remonter les bretelles que ce soit pas la Cour Européenne des Droits de l'Homme (arrêt du 19 janvier 2012) ou par les associations de défense des droits de l'Homme ?
Amnesty International a épinglé la France en mai 2012 sur sa politique vis-à-vis des migrants, des demandeurs d'asile et des Roms. Bien que le rapport porte sur l'an passé où F Hollande n'était pas président de la République, les termes sont très clairs quant à la gestion de l'immigration en France (Amnesty International / France ) Mais avant d'être élu, le Président Hollande avait répondu au questionnaire adressé aux candidats à la présidentielle par Amnesty International. Dix questions incluant la fin des expulsions forcées de campements roms, la possibilité d'un recours suspensif devant la cour nationale du droit d'asile pour tous les demandeurs d'asile. F Hollande avait argumenté ses positions.
La Présidente d'Amnesty International France Geneviève Garrigos, lors d'une conférence de presse déclarait en mai dernier :
"Aujourd'hui nous attendons que François Hollande tienne ses engagements sur ces sujets. Nous sommes plutôt optimistes mais si les blocages continuent, nous serons là pour les dénoncer".
Pourtant, les lois sont très claires : le dispositif national d’accueil (DNA) stipule entre autres :
"Conformément à la directive européenne du 27 janvier 2003 relative aux normes minimales pour l’accueil des demandeurs d’asile dans les États membres, la France a mis en place un dispositif permettant d’accueillir les demandeurs de protection internationale pendant toute la durée de leur procédure d’asile. Ce dispositif repose à titre principal sur l’offre d’un hébergement accompagné en centres d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA) et, à titre subsidiaire, sur le versement d’une allocation financière, l’allocation temporaire d’attente (ATA). Elle est versée aux demandeurs d’asile qui ne sont pas hébergés en CADA pendant toute la durée de la procédure d’asile."
Or, dans le cas du squat de Pacé, le TGI avait en juillet dernier, donné 4 mois aux migrants pour trouver une solution... c'est bien, sauf que c'est à l'État qu'il aurait fallu donner ce délai, puisque apparemment c'est bien la France qui ne respecte pas les textes français et internationaux qu'elle a signés.
Ce soir, il semblerait que nombre d'entre eux aient été relogés. Il ne reste plus, une nouvelle fois aux associations sur place de surveiller que ce ne soit pas (encore) un effet d'annonce et que l'hébergement en question ne soit pas simplement pour une durée de quelques jours qui les remettraient rapidement à la rue.
VMH