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Républicaine donc de Gauche, parce que "capitalisme, libéralisme,mondialisation économique" sont antagonistes avec notre devise "liberté, égalité,fraternité" ;la déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen ; le préambule de la constitution de 1946 ; la déclaration de Philadelphie et le Conseil National de la Résistance.
Le député insoumis a dénoncé le manque de planification du gouvernement dans sa gestion de la crise sanitaire. Il a expliqué que la crise sanitaire pouvait se régler par l’intelligence collective et l’implication du grand nombre. Il a par ailleurs détaillé les erreurs du gouvernement :
une stratégie basée uniquement sur le vaccin et le pass sanitaire qui donnent une fausse impression de sécurité, mais aussi
un déremboursement des tests pour les personnes non vaccinées alors que ce sont eux qui en ont le plus besoin.
Plus largement, Jean-Luc Mélenchon a dénoncé la société autoritaire mise en place par le gouvernement, où tout le monde contrôle tout le monde.
Il a expliqué que le gouvernement mettait en place une société dans laquelle les devoirs sont supérieurs aux droits et il a expliqué pourquoi cette logique était dangereuse. Il a par ailleurs vertement critiqué la manière qu’avait le gouvernement d’envoyer aux professeurs, juste avant la rentrée, des règlements inapplicables.
Enfin, le candidat de l’Union populaire à l’élection présidentielle a rappelé les propositions faites depuis des mois par les insoumis :
levée des brevets sur les vaccins,
mise à disposition gratuite de masques FFP2 pour les enseignants,
installation de purificateurs d’air dans les écoles,
retour de la gratuité des tests pour les personnes non vaccinées,
lutte contre les zoonoses avec la fermeture des élevages intensifs…
Il a dénoncé un gouvernement qui s’est trompé sur tout et qui, au bord de l’abîme, s’apprête à faire un grand pas.
Le lundi 3 janvier 2021, Jean-Luc Mélenchon défendait à l'Assemblée nationale une motion de rejet contre les mesures sanitaires du gouvernement, comprenant n...
La réponse (professionnelle) du ministre de la santé, par ailleurs neurologue :
"Par le passé, vous vous êtes tellement trompé qu’il est difficile aujourd'hui de vous prêter la même attention lorsque vous vous exprimez. Vous avez comparé le vaccin ARNm à des surgelés vendus dans des supermarchés, vous avez parlé de ce machin Pfizer que jamais vous ne recevriez – je crois que vous avez reçu votre 3e dose de Pfizer monsieur le député" (...)
"A moins que votre intention, monsieur le député, ne soit pas sanitaire. Peut-être que vous visez-là à attirer un peu l’attention d’une partie de la population contestataire qui ne veut pas du vaccin, qui ne veut pas du pass. Et peut-être les appelez-vous à vous rejoindre sous votre bannière. Vous n’êtes pas le seul à brandir cette bannière : il y a madame le Pen, monsieur Dupont-Aignan, monsieur Philippot qui sont sur ce même créneau d’aller flatter ceux qui ont peur", a poursuivi le ministre. "Vous prétendez être un jour président de la République, eh bien vous êtes en train de prendre exemple sur deux bien mauvais présidents, les seuls qui ont refusé toutes mesures de restrictions, de gestion sanitaire depuis le début de la pandémie : monsieur Bolsonaro au Brésil, et Trump aux Etats-Unis."
le PS a la majorité des présidences de Conseils généraux (52 contre 49 à la droite)
aux européennes, les socialistes recueillent 28,89 % des voix et 31 sièges au Parlement Européen...
En 2007, Ségolène Royal est battue face à N. Sarkozy.
législatives, le PS obtient 186 députés (46 de plus qu'en 2002)
En 2008,
municipales, le PS dirige 60% des villes de plus de 100 000 habitants ;
près de 60 départements,
24 régions.
En 2011,
le PS s'alliera avec les Verts pour conquérir le Sénat Cette même année, primaire ouverte pour désigner le candidat à la présidentielle : 2,8 millions participeront. Le résultat final ira vers F Hollande.
2012, F. Hollande est élu président de la république,
dans la foulée, 295 députés socialistes, républicains et citoyens rejoindront l'assemblée nationale
2014,
municipales, la "gauche" perd 155 municipalités de plus de 9000 habitants (Le Front national, lui en remporte une dizaine)
européennes, le PS n'obtient que 13,98%, (quand le FN, lui atteint les 24,86%)
2015,
le PS arrive à garder 33 Conseils généraux (contre 60, 7 ans plus tôt!)
2021,
nombre de députés PS et apparentés = 29
Pour le Peuple, par le peuple et avec le peuple
Il paraît qu'on apprend de ses échecs... Ce qui ne semble pas être le cas des "barons"du PS
Car, entre temps, et alors que les socialistes ont une majorité des cartes en main, ils ont voulu décider POUR le peuple et non PAR le peuple, qui répondant à 54,68% NON au référendum sur le traité établissant une constitution pour l'Europe (TCE) (plus de 15 millions de NON, contre un peu plus de 12 millions de OUI) dans 84 départements sur 100
Et ce, alors que les médias, déjà sortis de leur rôle prenaient parti pour le oui.
En effet, le résultat surprend les commentateurs politiques, les partisans du « oui » ayant bénéficié de 71 % des interventions dans les médias télévisés entre le 1er janvier et le 31 mars, à l'opposé des opinions exprimées sur Internet, majoritairement partisanes du « non »
Quand Jean-Luc Mélenchon faisait campagne pour le NON
Les décisions des parlementaires contre celles du peuple
À la suite du rejet de la Constitution, les gouvernements européens (réunis en conférence intergouvernementale) ont préparé en 2007 le traité de Lisbonne, reprenant les principaux éléments du projet de constitution. (Dans le traité de Lisbonne, rédigé exclusivement à partir du projet de TCE, les outils sont exactement les mêmes. Seul l'ordre a été changé dans la boîte à outils. Autrement dit, la boîte a été redécorée.)
Une révision de la Constitution française, effectuée, via Nicolas Sarkozy, par la voie du Congrès le 4 février 2008 au château de Versailles, a permis la ratification du traité lui-même par la voie parlementaire le 8 février.
Qui ne dit mot, consent
Sur les 204 députés PS, 17 ont voté POUR et 93 se sont abstenus
Sur les 96 sénateurs PS, 15 ont voté POUR et 49 se sont abstenus.
Que sont devenues les belles promesse du PS au travers de son hymne en 1977 ?
Revenir aux fondamentaux du "socialisme", ne pas vendre son âme sur les tapis rouges des institutions, en instaurant des garde-fous par un changement de Constitution, sans oublier un programme fait PAR le peuple et POUR le peuple.
Pour une 6ème République, pour abolir la monarchie présidentielle, pour la possibilité d'organiser des référendums révocatoires, pour le vote obligatoire, pour la prise en compte du vote blanc etc...
C’est le sujet tabou par excellence. Les uns le nient, les autres le minimisent, beaucoup regardent ailleurs. De
tous côtés on fait comme si cela tenait à la fatalité. Les morts au travail. Ou bien les 1200 morts du travail, ceux qui périssent du fait de maladies contractée en travaillant ou en se rendant au travail. Autant de cas infiniment moins médiatiquement excitants que les morts de violences physiques qui sont pourtant deux fois moins nombreux. Ou moins nombreux que les agressions violentes qui sont pourtant du même nombre chaque jour si l’on accepte le chiffre Zemmourien. Les chiffres de 2019 sur ce thème sont restés sous les radars du grand bavardage cathodique où règne sans partage la haine des musulmans et la parano sécuritaire. Notez : 733 personnes ont perdu la vie au travail cette année-là, dont 70% d’ouvriers et d’employés. Même les trente pour cent restant pourtant mieux situés dans l’échelle des salaires n’ont pas réussi à capter l’attention des observateurs.
Le détail des décès recensés mérite qu’on s’y arrête, histoire de remettre quelques pendules à l’heure: 176 ouvriers du BTP, 71 chauffeurs-routiers, 51 intérimaires. Mais bien sûr n’oublions pas les 11 policiers et gendarmes dont il est questions sans trêve ni pause. leurs agresseurs font l’objet de « circonstances aggravantes » pour le prononcé de leurs peines. Ce qui n’est jamais le cas du moindre responsable de morts au travail ! Pourtant les alertes ne manquent pas. Elles sont quotidiennes. 650 000 accidents du travail sont déclarés chaque année, soit plus de 1700 accidents par jour. Et de même pour les maladies professionnelles mortelles. 50 000 maladies ont été reconnues comme telles en 2019. Et là encore un regard sur le détail en dit long. 88% sont liées à des troubles musculo-squelettiques. Mal partout au point de ne plus pouvoir rien faire. Mal quelque part au point de ne pouvoir dormir ou mal à se tenir droit ou debout, ou de marcher ou de se pencher sans souffrir !
Le reste du total n’est guère plus bénin. 8% sont d’autres pathologies : surdités, allergies, asthme, affections psychiques, tout le panel de souffrances incomprises ou niées est là. Enfin, 4% sont liées à l’amiante dont cent mille personnes vont mourir à plus ou moins petit feu. L’amiante, c’est 90 % des cancers professionnels reconnus. Il s’en diagnostique 1700 morts par an ! Après quoi viennent les ravages de la Silice cristalline. 365 000 travailleurs, principalement du BTP, y sont exposés avec un risque élevé de silicose et cancers des poumons. N’oublions pas les basses œuvres des radiations sur les 160 000 sous-traitants du nucléaires qui ne bénéficient pas du tout des mêmes conditions de sécurité que les agents EDF. Enfin, il y a les trop célèbres six cancers liés aux pesticides, dont les leucémies et les cancers de la prostate. Ils frappent d’abord et davantage les agriculteurs.
D’une façon générale l’indifférence aux morts au travail est un sous-produit de l’indifférence aux conditions de travail des ouvriers et des employés. Chaque silence se nourrit de l’autre. Et cela porte un nom : la surexploitation du travail humain. Signal d’alerte frappant : le temps de travail en France augmente alors qu’il baisse ailleurs en Europe. Et avec cela un salarié sur trois travaille le dimanche et un salarié sur 5 travaille la nuit ! Au quotidien, les gestes du travail sont une source inépuisable de maux durables. Ainsi quand chaque jour une infirmière fait 10km sur son lieu de travail ou qu’une caissière soulève une tonne de marchandise par jour. Deux ouvriers sur trois portent des charges lourdes, deux employés sur trois travaillent debout. Et au bout de cette chaîne de motifs de souffrances, quatre employés sur dix sont reconnus comme travaillant dans une posture pénible ! Cela incluant évidemment l’exposition aux risques les plus évidents. Ainsi quand deux ouvriers sur trois respirent des fumées ou des poussières. Et quand la moitié des ouvriers sont exposés à des produits cancérogènes sans le savoir.
À cette comptabilité sinistre, il est nécessaire d’ajouter encore aussi les détresses psychiques liées au travail. Niées par un état d’esprit viriliste dans certains métiers ou par des injonctions infantilisantes, ces situations sont terriblement fréquentes. Et elles deviennent encore beaucoup plus nombreuses quand l’environnement général devient lui-même plus tendu. En 2019, le taux de burn-out a doublé en un an et on a compté 2 millions de personnes en burn-out sévère. Dans le même temps les observateurs qualifiés évaluaient que près de la moitié des salariés étaient en détresse psychologique dans le contexte de la COVID 19. Comme c’est la règle de notre époque ou toute vision doit avoir un débouché utilitariste évalué en coûts, cette situation peut être décrite par ses dégâts financiers à la charge de tous. Sachez donc qu’il en coûte 13 milliards par an pour l’Assurance maladie (branche accidents et maladies professionnelles). Sachez aussi que le temps de travail « perdu » de cette façon représente 66 millions de journées non travaillées. Comme ce chiffre ne dit rien sans comparaison, sachez que cela représente l’équivalent de 280 000 emplois… à temps plein… perdus chaque année.
Face à tout cela, j’accuse le gouvernement de ne rien faire et d’avoir aggravé considérablement la situation. Et cela dès les premiers mois de la nouvelle présidence. Dès septembre 2017, c’était le vote des ordonnances Pénicaud instaurant une précarité sans précédent dans les contrat de travail. Ce fut la suppression des « Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail » (CHSCT). Conséquence : le nombre de représentants du personnel qui peuvent s’investir sur les questions de santé au travail a été divisé par six ou sept dans les grandes entreprises. Puis ce fut la transformation du « Compte pénibilité » en « compte de prévention ». Là, sur dix facteurs de pénibilité reconnus quatre ont été supprimés. Et pas n’importe lesquels ! La liste de ces suppressions fait froid dans le dos par sa cruauté : les manutentions de charges lourdes (une caissière charrie une tonne par jour à bout de bras), les postures pénibles (deux salariés sur trois travaillent debout et quatre sur dix en situation reconnue de pénibilité), les vibrations mécaniques (merci le marteau-piqueur) et le risque chimique (dont viennent 90% des cancers professionnels). Après cela, il a fallu encore subir la suppression des attestations d’exposition professionnelle aux risques cancérogènes, rendant plus difficile la reconnaissance des maladies professionnelles. Je n’en dis pas davantage quoique beaucoup d’autres méfaits de cette nature pourraient encore être cités. On rappellera seulement que le temps de travail en France augmente alors qu’il baisse ailleurs en Europe. On notera qu’un salarié sur 3 travaille le dimanche et un sur cinq 5 travaille la nuit. Autant de circonstances qui aggravent la souffrance et l’usure des corps au travail. Autant de réalités invisibilisées par le jacassin d’extrême droite.
Jean Castex, Premier ministre, a présenté à TF1 son « bouclier tarifaire » sur les prix de l’énergie. Une farce ! Car il consiste d’abord à entériner les hausses de prix de ces derniers mois. Et puis parce qu’elle sera payée par le contribuable sans un centime de contribution des actionnaires des compagnies fournisseuses qui se gavent. Et tout ce que propose Castex sera financé par la TVA sur la hausse !
Petit récapitulatif pour ceux qui ne font pas partie des trois millions de foyers qui se chauffent au gaz …Les tarifs réglementés de gaz d’Engis (hors taxes) ont augmenté avant l’annonce de Castex : au 1er octobre +12,6%, +8,7% au 1er septembre, +5,3% en août et près de +10% en juillet. Depuis janvier 2021, le prix a augmenté de +57%. Depuis 2019 (période pré-Covid), le prix a augmenté de plus de 30% !
Enfin, Castex se réveille. Il annonce le gel des tarifs réglementés à partir de novembre. Il entérine donc toutes les hausses. Blocage jusqu’en avril 2022, soit jusqu’à l’élection présidentielle. Il affirme avoir répondu au problème des hausses précédente avec le chèque supplémentaire de 100€ financés pour 600Millions d’euros avec les gains de TVA liés à l’augmentation des prix de l’énergie. On se pince : grâce aux hausses, on finance le chèque pour compenser la hausse ! On doit dire merci à la hausse ?
Ce n’est pas tout. Pour l’électricité : la révision du prix réglementé de l’électricité est prévue pour le 1er février 2022 avec une hausse possible de 10% à 12%. Castex ne fera rien contre la hausse ni contre ses causes. Il se contente de décider tout seul comme un grand que cette hausse sera limitée à 4% pendant un an. Encore une fois à la charge du budget de l’État. Ce sera payé par une baisse de la taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité (TIPCE). Un amendement devrait être déposé dans le Projet de loi de finance pour 2022 qui arrive en débat à l’Assemblée nationale. Et encore une fois, devinez la bonne surprise ? Grâce à la hausse, on compensera la hausse ! Génial, non ?
Pour les carburants, rien. Ça sent le gilet jaune à l’horizon. En effet le litre de Sans-Plomb 98 (essence) était de 1,65€ en juillet et août 2021, soit un prix supérieur à octobre 2018 (1,63€). Le cap de 2€/litre est franchi dans 3 stations. Ça va chauffer !
Quelles seront vos premières décisions économiques si vous remportez l'élection présidentielle de 2022 ?
J'arriverai au pouvoir avec un objectif simple : relancer une consommation populaire écologiquement durable et remplir le carnet de commandes des entreprises. Nous procéderons par plans. Et d'abord notre "plan investissement eau", qui illustre de la manière la plus forte la jonction entre l'écologie politique et l'économie. Ce sont des choses simples, que tout le monde comprend.
Plus qu'une transition, je prône une "bifurcation", c'est-à-dire un changement de trajectoire de notre économie. La division internationale du travail actuelle n'est plus tenable pour un pays comme le nôtre.
La relocalisation est notre mot d'ordre.
Notre modèle c'est l'économie mixte: un secteur public planifié et un secteur privé protégé de la concurrence déloyale de l'international.
Je nationaliserai les "biens communs" : l'eau, l'air, ce dont tout le monde a besoin, en appliquant la règle pollueur/payeur.
De même, plus question de privatiser EDF ou de démembrer la SNCF.
Les prix de l'énergie et du transport doivent être stabilisé. Les gens comme les entreprises ont besoin de visibilité.
Vous voulez annuler une partie de la dette publique mais n'est-ce pas dangereux pour un pays qui emprunte 260 milliards d'euros par an ?
Je commencerai par proposer d'annuler la partie de la dette publique détenue par la banque centrale européenne (BCE) : c'est près de 20% de la dette française.
La BCE émet autant de monnaie qu'elle veut, elle peut donc geler cette dette sans que personne ne soit floué. Le seul risque, que j'assume, est de voir l'inflation progresser en Europe d'un ou deux points si tous les pays en font autant. Que diable ! Nous avons déjà connu des périodes d'inflation à 10 ou même 12 points. Cela desserrera la contrainte sur la dépense publique et permettra de réinvestir dans notre économie, nos hôpitaux, nos écoles publiques.
Nous enclencherons ainsi une dynamique vertueuse.
La relance de l'activité soulagera la dette détenue par les entreprises (2.000 milliards d'euros) et les particuliers (1.400 milliards d'euros). Le danger est là. Car elles peuvent provoquer par effet domino d'effondrement de l'économie française.
Pour éviter le pire, je préconise l'instauration d'une caisse de défaisance de ces dettes privées. Elles seraient absorbées par les banques privées et rachetées par la BCE.
Vous voulez augmenter les impôts alors que la France, avec un taux de 45%, est déjà la championne du monde des prélèvements obligatoires devant le Danemark…
J'instaurerai un impôt universel sur les entreprises comme pour les particuliers pour qu'elles soient toutes taxées à la mesure de la richesse produite dans notre pays. Avec cette nouvelle règle, Amazon paiera à la France ce qu'il nous doit et pas ce qu'il a envie de donner.
J'engagerai également la lutte contre la fraude fiscale, en appliquant aux pays européens tricheurs la grille internationale des paradis fiscaux. Ainsi nous débusquerons, les pays voyous de l'Europe : le Luxembourg, les Pays-Bas et d'autres.
Je mettrai en place une taxe exceptionnelle sur les "coronaprofiteurs": la tech, le e-commerce, tous ceux qui se sont enrichis pendant la crise. On l'a déjà fait en 1919 avec les "profiteurs de guerre". Enfin, je réorganiserai l'architecture globale de l'impôt en France. Personne ne peut se satisfaire d'un système à 5 tranches d'impôts où la moitié des Français ne payent pas d'impôt.
Je créerai neuf nouvelles tranches pour mieux répartir l'effort fiscal. Dans mon système, si vous êtes en dessous de 4.000 euros par mois, vous paierez moins d'impôts. Évidemment, les tranches les plus hautes paieront plus d'impôts, avec un maximum sur la dernière tranche qui sera taxée à 90%.
Une taxation aussi forte ne produirait-elle pas des effets désastreux en favorisant l'exil fiscal comme la Suède des années 1970-1980 ?
Cela ne sera plus possible. Nous appliquerons l'impôt universel sur le modèle de la règle fiscale des USA : chacun paiera sur la place et ensuite la différence de ce qu'il aurait payé en France. La société ne peut pas vivre sous le chantage d'une poignée de personnes qui préfèrent leur portefeuille à leur patrie.
L'ampleur du plan de relance européen, 750 milliards d'euros ne vous incite-t-il pas à revoir votre jugement sur l'Union européenne ?
Absolument pas ! Cette somme est dérisoire comparée aux 12.000 milliards de PIB de l'Union et 8 points de récession. Ce "machin" s'est couvert de honte dans ces événements, incapable de décrire ce qu'était un processus de confinement, incapable d'établir une coopération sanitaire planifiée dans toute l'Europe, incapable de reconnaître ses erreurs monstrueuses sur la gestion des hôpitaux publics, incapable de gérer la production de vaccin et l'approvisionnement de nos pays. C'est l'Europe qui est responsable de tout ça, c'est l'Europe qui a sur la conscience les morts du Covid et des maladies qui n'ont pas pu être détectées ni traitées à temps. Et quand ils finissent par se mettre d'accord au bout de dix heures de palabres, c'est sur ce chiffre ridicule de 790 milliards d'euros. La France va recevoir 40 milliards et en remboursera 60 !
Je veux envoyer un message : ou bien l'on change de méthode ou bien la France désobéira.
La Grèce, c'était 2% de l'économie européenne, la France c'est 18%. Nous sommes un grand pays, une grande puissance encore pour un certain temps ! Qui s'y frotterait s'y piquerait ! Je ne vois pas de raison de laisser notre pays se vider de son sang industriel. Ça n'a rien d'agressif de dire à un Allemand que nous ne pouvons plus continuer comme ça. Je reste sur la formule mitterrandienne : "On ne fait pas l'Europe en défaisant la France".
On entend moins vos critiques sur l'euro …
Face au désastre en cours, je ne veux pas rajouter au chaos. On a une monnaie unique, qui est surévaluée. Cette surévaluation a permis à l'Allemagne de s'imposer comme la puissance économique dominante en vendant ses voitures et ses machines-outils. Elle nous a déclassé parce que nous ne sommes pas capables d'affronter le marché mondial sur nos productions intermédiaires. Dans cet épisode, on a accepté des conditions insupportables. Maintenant, il faut s'entendre pour changer les statuts de la BCE avec des critères qualitatifs autre que la seule stabilité monétaire. Et je reste contre l'euro fort.
Avez-vous évolué sur le revenu universel, une mesure qui bénéficierait aux jeunes durement affectés par la crise du coronavirus ?
Je ne suis toujours pas d'accord mais je ne demande qu'à être convaincu. Je suis toujours prêt à discuter. Les premières choses que j'entends me font un peu peur. Quand je vois M. Jadot dire qu'il est pour un projet de revenu universel avant d'annoncer, après avoir fait ses additions, que cela donnera le RSA + 100 euros, je ne vois pas ce que l'on a à gagner de l'opération. Par ailleurs, j'ai toujours trouvé inacceptable un revenu universel fusionnant des minimas sociaux pourtant calculés sur mesure. Ici, je suis davantage pour le sur mesure que sur le prêt-à-porter. Je suis partisan de ce que j'appelle la "garantie dignité" : l'Etat doit compléter la différence entre ce que perçoit tout citoyen et le seuil de pauvreté de 1.015 euros. Sinon, autant dire que vous acceptez la pauvreté dans votre pays et que vous vous contentez de l'organiser.
Arezki Atsada
Extrait de l'article de Challenges du 4 mars 2021. Voir ici
À l’appel des syndicats, les salariés d’EDF se sont massivement mobilisés contre le projet « Hercule ». Ils font bien. De quoi s’agit-il ? Démanteler le géant public français. Il avait été créé en 1946, dans la foulée de la loi de nationalisation de l’énergie. Un projet venu du Conseil National de la Résistance. Le ministre communiste Marcel Paul le portait.
L’énergie est un secteur stratégique pour la vie d’un pays. La stabilité et la fiabilité de son système d’approvisionnement est une question capitale. L’énergie est un bien commun. Sa gestion publique est
primordiale. L’urgence écologique implique de garder la maîtrise de toute la chaîne de production et de distribution. Autrement, il sera impossible de planifier sur le long-terme la bifurcation. Un pôle public de l’énergie est donc nécessaire. Quoi que décide aujourd’hui Macron, nous reconstituerons le pôle public le moment venu. Et sur ce dossier comme sur d’autres une enquête approfondie permettra d’établir la responsabilité de chaque personne ayant participé au pillage du domaine public.
La situation est grave. Le projet « Hercule » porterait le coup fatal à EDF. Il est l’aboutissement d’un plan de la Commission européenne ourdi de longue date. Obsédée par la concurrence, aiguillonnée par les lobbies, celle-ci s’emploie à déréguler le secteur de l’énergie française depuis de longues années. Il y a encore vingt ans, EDF était en situation de monopole sur toute la chaîne de l’électricité française. Mais la Commission européenne n’est pas seule fautive. Les gouvernements successifs, de droite et socio-libéraux ont empilé les lois pour casser ce monopole public. Depuis le début, leur but est de permettre l’émergence d’acteurs privés. C’est toujours le même mythe : là où l’État se retire, le marché fait pousser cent fleurs odorantes, efficaces et compétitives. Naturellement c’est une vue de l’esprit. Surtout en France où le capitalisme national est très faible et peu audacieux. À quelques exceptions près il s’agit d’un capitalisme parasitaire de l’État et souvent purement tributaire.
En tous cas le zèle et l’activisme ont été au rendez-vous de tous les gouvernements. En 2004, les entités EDF et GDF sont séparées et deviennent des sociétés anonymes. Deux ans plus tard, GDF est privatisée par sa fusion avec Suez. En 2007, le secteur du gaz et de l’électricité est entièrement ouvert à la concurrence. En 2011, le gouvernement Fillon vote la loi sur la Nouvelle Organisation du Marché de l’Électricité (NOME). Cette loi introduit un mécanisme complexe : l’Accès régulé à l’électricité nucléaire historique (Arenh). Celui-ci impose à EDF de revendre à prix coûtant 25% de sa production d’électricité à ses concurrents privés. Le mécanisme arrive à échéance en 2025. La Commission européenne fait pression pour permettre ensuite à l’ensemble des fournisseurs d’accéder à 100 % de la production nucléaire d’EDF à un prix de vente régulé par les pouvoirs publics.
Les libéraux sont actuellement pris au piège de leurs propres obsessions. D’un côté, ils s’entêtent dans l’obsession idéologique d’ouverture à la concurrence. Elle était censée faire baisser les prix. Cela ne s’est jamais vérifié. Au contraire, le prix de l’électricité a depuis augmenté de 50%. Mais l’introduction du mécanisme de l’Arenh a fait perdre de nombreux clients à EDF. De l’autre, les libéraux tentent quoiqu’il en coûte de sauver le soldat nucléaire. Les problèmes sont majeurs et multiples. EDF est accablé d’une dette de près de 60 milliards d’euros dont la moitié résulte du fiasco des EPR. Six nouveaux réacteurs sont en projet pour la modique somme de 46 milliards d’euros. Opérer le grand carénage des centrales pour prolonger leur utilisation va coûter au moins 100 milliards d’euros dans les 15 ans à venir. Et il faut également investir massivement dans les énergies renouvelables pour atteindre les objectifs fixés.
Comment faire ? Les libéraux appliquent toujours la même recette : socialiser les pertes, privatiser les profits. Le projet « Hercule » n’y échappe pas. Il vise à scinder EDF en plusieurs parties : les dettes d’un côté et les profits de l’autre. La SNCF a par exemple a déjà fait les frais de cette méthode. Concernant l’énergie, le projet est le suivant. Un EDF « bleu » 100% à la charge de l’État contiendrait le nucléaire. Un EDF « vert » devrait regrouper les activités jugées rentables : les énergies renouvelables, les réseaux de chaleur, la distribution (Enedis, ex- ERDF) et les activités commerciales. Il serait dans un premier temps ouvert à des investisseurs privés à hauteur de 35 %. Bien sûr, on sait comment ce genre de manœuvre finit : en privatisation complète de l’entreprise nationale. Cela promet de juteux bénéfices pour les acteurs privés investissant dans ces secteurs.
Le destin des concessions hydroélectriques n’est pas encore scellé. La Commission européenne somme depuis plusieurs années la France d’ouvrir également ce secteur à la concurrence. En mars 2019, le gouvernement proposait de privatiser 150 barrages. Pourtant, de multiples raisons les rendent stratégiques. Ils ont un rôle d’équilibre dans le système électrique. Leur place est cruciale aussi dans la gestion de la ressource en eau. La sûreté est aussi un enjeu. Une gestion privée serait catastrophique. La Commission européenne revient à la charge dans le projet Hercule. Elle veut ajouter une troisième filiale dite « Azur » sous la forme d’une holding indépendante pour contenir spécifiquement les barrages. C’est la porte ouverte à la privatisation. Les barrages sont une poule aux œufs d’or pour le secteur privé. Leur sort est sans aucun doute au cœur des négociations en cours. Les macronistes souhaitent une hausse du prix du nucléaire pour couvrir les coûts des centrales. Vont-ils se servir des barrages comme d’une monnaie d’échange dans les négociations avec la Commission ? Il semble que oui. Le pire est à craindre. Jean-Luc Mélenchon Source L'Ère du Peuple
Une information est passée relativement inaperçue.
Pourtant, il s’agit d’une étape importante dans la construction d’une société de surveillance comme la mettent en place les macronistes. J’ai parlé d’une mise en cage électronique de la France. Nous y sommes. Le
4 décembre, le gouvernement a pris deux décrets modifiant les modalités de fichages en joignant les données des fichiers du renseignement territorial de la police, de la gendarmerie et celui qui permet les enquêtes administratives. Ces décrets franchissent un seuil en direction d’un « big data » général de toute la population.
D’abord, les raisons pour lesquelles un policier, un gendarme ou un agent de sécurité peut inscrire une personne dans ces fichiers s’élargissent. Initialement, ils ont été créés pour prévenir le terrorisme et le « hooliganisme ». Mais il est déjà possible de d’abuser de ces deux motifs pour contourner toute limite. En effet, en l’état, on peut y inscrire des « personnes susceptibles d’être impliquées dans des actions de violence collectives, en particulier en milieu urbain ou à l’occasion de manifestations sportives ». Grâce à ces attributions larges, 80 000 personnes ont déjà été fichées. Mais les décrets ajoutent à ceux-là les personnes susceptibles de porter atteinte à la « sûreté de l’État ».
Cette notion annonce le fichage des opposants politiques. En effet, le ministère de l’Intérieur précise qu’il entend par sûreté de l’État « tout ce qui a trait à la continuité et à l’intégrité des institutions de la République et de ses services publics, et par extension, à la prévention des comportements menaçant cette intégrité ». Avec cette formulation, il devient possible par exemple de ficher les grévistes, puisqu’ils menacent la continuité du service public. Le décret ouvre d’ailleurs la voie à un fichage politique généralisé, sans s’encombrer de détours. Il permet que soient répertoriées « des opinions politiques, des convictions philosophiques, religieuses ou une appartenance syndicale ». Mais ce n’est pas tout. Dans ce décret, il est aussi question des données et informations concernant sur l’entourage de la personne. Il s’agit alors de ficher les parents, les enfants et toute personne qui entretient avec elle « des relations directes et non fortuites ». Les engagements associatifs sont désormais également concernés. Et puis aussi une multitude d’autres informations : données de santé, pratiques sportives, habitudes de vie, activités sur les réseaux sociaux.
Un tel champ fait dire à la CNIL que ces décrets risquent d’entrainer « une collecte automatisée de ces données ». Les méthodes du « big data » appliquée à tout et à tous, partout, signe le passage au régime autoritaire.
Voilà qui cadre bien avec les ambitions affichées de la « sécurité globale ». Outre son article 24 interdisant de filmer des policiers, la proposition de loi généralise l’utilisation de drones et de caméras par la police. Pour les associations de défense des droits humains, pour les oppositions à cette loi, le but de cela est de traiter ces images grâce à la reconnaissance faciale et l’interconnexion des fichiers. Quand nous interrogions le gouvernement sur le sujet, il faisait semblant de regarder ailleurs, de ne pas comprendre de quoi nous parlions. Mais ces décrets suppriment du code de la sécurité intérieure une phrase essentielle sur ce sujet. Elle précisait, à propos de ces fichiers, « le traitement ne comporte pas de dispositif de reconnaissance faciale à partir de la photographie ». Voilà qui était clair, non ? Ce verrou saute. La phrase disparait. La police pourra par exemple observer par drone une manifestation et disposer en direct du profil des personnes filmées avec leurs opinions politiques, leur famille, leurs habitudes de vie. Évidemment il lui sera possible de rendre le tout public instantanément selon l’usage dans les enquêtes préliminaires actuelles.
Plus tôt cette année, un autre décret avait déjà été pris dans ce domaine. Il concernait le fichier de GendNotes, l’application utilisée par la gendarmerie nationale lors des contrôles de routine. Les gendarmes peuvent y inscrire des informations « relatives à la prétendue origine raciale ou ethnique, aux opinions politiques, philosophiques ou religieuses, à l’appartenance syndicale, à la santé ou à la vie sexuelle ou l’orientation sexuelle ». Ainsi, les deux décrets du 4 décembre permettent de transférer les données collectées sur le terrain par les gendarmes dans le nouvel ensemble de fichiers. Ce qui étend la durée de conservation de ces données de trois mois à trois ans. Brique par brique, le régime construit un état de surveillance globale. D’autoritaire, le régime macroniste pourrait devenir totalitaire en deux coups de fichiers, et commencer le contrôle politique depuis l’intérieur de votre lieu de vie, depuis l’intérieur de votre cerveau où siègent vos opinions et votre orientation sexuelle. Source Jean-Luc Mélenchon / L'Ère du Peuple
TCHÉTCHÈNE – Je regrette d’avoir utilisé le mot « communauté » à propos des Tchétchènes. Dans le contexte de malveillance et de harcèlement auquel je suis soumis, cette expression a pu être utilisée
pour faire croire que j’attribuerais à tous les Tchétchènes l’horreur du comportement individuel de quelques-uns. Le ministre de l’Intérieur s’y est abaissé. Ce n’est pas le cas évidemment. Le mot « communauté » est certes employé cent fois par jour en médias pour attribuer des sentiments ou des opinions à des groupes professionnels sans que cela ne soulève de protestations. Mais dans le contexte, il n’était pas approprié. Au demeurant, sur le sujet, il n’a rien à voir avec ma façon de voir. Je crois, à la suite des fondateurs de l’Humanisme et du courant des Lumières, et en accord aussi avec les principes religieux du libre-arbitre, que les êtres humains sont créateurs de leur propre devenir. Aucune communauté culturelle ni religieuse n’exempte de la liberté de conscience dont chacun dispose pour apprécier sa responsabilité individuelle dans les actes qu’il pose.
Puissent ces mots conduire les politiciens et commentateurs à regretter les abus de langage infamants auxquels ils se sont eux-mêmes livrés contre les insoumis. Peuvent-ils ignorer que, dans le contexte d’exaltation qu’ils créent, ils nous placent une cible dans le dos en nous accusant sans pause ni trêve des pires absurdités ? Pour ma part, avec mes amis, nous avons respecté la trêve des polémiques pendant le deuil national. Nous avons plaidé le devoir d’unité de tout le peuple face à l’épreuve. Et pour cela, nous avons toujours protesté contre toute tentative de stigmatisation des musulmans. L’humanisme en politique existe. Je l’assume jusqu’au point de savoir quand la vigilance sur mes mots n’a pas été suffisante. Je prie donc les Tchétchènes d’accepter de m’en excuser.
Pour le reste, je mets en garde ceux qui s’abandonnent aux surenchères stigmatisantes. La mise en cause des rayons alimentaires, si ridicule qu’elle soit, ouvre une brèche écœurante et l’on peut même voir un éditorialiste réclamer désormais le confinement des produits casher comme halal à des boutiques spécialisées. Un jour les musulmans, le lendemain les juifs. Un jour les insoumis, le lendemain tous les autres partis à tour de rôle. L’offensive idéologique brune a toujours procédé de même sous toutes les latitudes. Ceux qui croient pouvoir se cacher seront rattrapés. C’est donc tout de suite qu’il faut résister. L’expérience doit éclairer notre devoir de courage et d’unité.
Je suis frappé en effet de voir comment toute la scène médiatico-politique a été emportée par l’extrême droite en quelques jours. Une chronique savoureuse de Télérama présente un compte rendu sur une seule émission qui est révélatrice d’une ambiance générale. Il se dit beaucoup n’importe quoi et les passe-plats « journalistes » sont au mieux inertes et au pire en rajoutent. Entre Xavier Bertrand, qui propose de mettre la laïcité dans la Constitution alors qu’elle est déjà à l’article 1 de celle-ci, et ce journaliste-potiche affirmant qu’il « n’a pas vu beaucoup de musulmans place de la République » et se retrouve comme un idiot quand on lui demande comment il fait pour reconnaître un musulman, le dérapage est général.
Jusqu’à ce moment lunaire où sur une chaîne d’information en continu, des élus d’extrême droite et des chroniqueurs antimusulmans patentés commentaient en direct les discours de la Sorbonne. La France insoumise a été un bouc émissaire de confort pour toutes sortes de personnages et de clans aux motivations les plus diverses. À partir de « l’accusation » d’avoir participé a une « manifestation islamiste » le 10 novembre de l’année passée, sans retenue et sans aucune rectification ni question sur quelque plateau que ce soit, le système « bout de ficelle/selle de cheval » a permis d’arriver jusqu’au point où j’ai été accusé d’être personnellement complice du crime de Conflans.
L’invocation de cette manifestation du 10 novembre fonctionne comme un repère politique très précis. C’est à partir de là que « Valeurs actuelles » avait fait une «une » nous présentant en photo avec le titre « islamo collabo » qui est devenu ensuite le refrain d’un arc médiatique très large jusque dans la bonne société médiatique. Si cette manifestation était vraiment un problème alors pourquoi les autres appelants ne sont-ils jamais interpellés ? Francis Chouat, député valsiste et Meyer Habib, député d’extrême droite, hurlent « collabo » quand je prends la parole à l’Assemblée nationale le jour des discours de deuil national. Mais ils se lèvent pour applaudir à juste titre le député communiste André Chassaigne qui a pourtant lui aussi signé l’appel à cette manifestation. Il en va de même pour la CGT, la FSU, Attac, Jadot, et combien d’autres qui en ont fait de même. Le reste des mises en cause est du même acabit. Mais l’ambiance est si violente que personne ne résiste.
Le problème à mes yeux n’est pas l’injustice infamante du procédé, ni même la douleur de devoir constater la lâcheté de certains donneurs de leçons qui ont ensuite enfourché le cheval du mot « communauté tchétchène » pour se dispenser de quelque solidarité que ce soit. Ce qui doit inquiéter, c’est la situation qui est créée par ce genre de procédé. Évidemment, il donne le point aux terroristes qui réussissent à obtenir une division majeure dans le champ politique. Un acte de pure barbarie obtient alors un double résultat politique : dans la sphère politique et dans la société. Mais surtout, cela donne un rôle dirigeant à l’extrême droite dès lors que sa vision du monde et ses concepts politiques deviennent ceux de l’officialité politico-médiatique.
Cette pente est celle d’une guerre généralisée de chacun contre tous. Ce que j’ai appris de mon engagement dans divers pays me fait savoir que ce genre de pente peut vite passer hors de tout contrôle et que, pour en réparer les dégâts ensuite, la société paie d’une interminable convalescence et de bien des rechutes. Cette déchirure, quand elle se produit, nourrit des flots de rancœurs et de haines croisées dans la population. Alors l’unité d’action sociale en est empêchée. Sans parler de ce que devient la façon de vivre en société. C’est le but de toute l’opération. Dans mon esprit, donc, la ligne de l’unité du peuple est le premier barrage à opposer. Il sera temps ensuite de voir comment redéployer dans la question sociale qui pendant ce temps ravage le pays. Car cette riposte-là unifiera le pays. La suite sur l’Ère du Peuple