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Qui a tué nos villages ?

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25 avril 2014 5 25 /04 /avril /2014 08:49

 

Si on t’offre un couteau, ami lecteur, sors une pièce de monnaie à donner en échange. La superstition a organisé un rite amusant qui permet de distinguer le maroufle du connaisseur. A Laguiole, donc, il ne peut jamais être question de couteau hors contexte humain. J’y viens. Les gens du lieu viennent de se faire détrousser comme des indiens des plaines par des colons sans scrupules. Je ne crois pas qu’il y ait là-bas tant de gens qui sympathisent avec nous et avec les « partageux » d’une façon générale.

Mais comment auraient-ils pu deviner qu’ils allaient être les victimes de la pire caricature de ce que nous dénonçons dans nos ouvrages savants sur le capitalisme de notre époque ! Voyez ça, si vous ne le savez déjà. Tout le monde connaît les couteaux Laguiole. Leur nom vient de ce village où ils étaient produits à l’origine. Certes, aujourd’hui, il n’y a plus qu’une poignée de couteliers dans le village et aux alentours. Et encore ! Quelques-uns seulement produisent sur place leurs couteaux du début à la fin, et selon les codes du savoir-faire historique. C’est comme ça.

Aujourd’hui, l’essentiel des couteaux Laguiole sont produits… à des milliers de kilomètres de là et seulement assemblés sur place ou dans les environs. Jusque-là que du banal. On connaît la musique : « le monde change il faut changer », « les charges sociales écrasent le couteau », « les ouvriers pakistanais ne font pas tant d’histoires»… et ainsi de suite.  Bref : on n’y peut rien, et ceux qui disent le contraire sont des rêveurs et même des fous dangereux.

De ce monde et de ses merveilles, un jour vient pourtant où vaille que vaille tout le monde finit par en manger une cuillère de trop. Ce jour est arrivé à Laguiole.

Le village a été condamné à payer 100 000 euros de dommages et intérêts à une entreprise privée qui produit des couteaux Laguiole… en Asie ! En effet, le propriétaire de cette entreprise a déposé la marque « Laguiole » en 1993. Depuis cette date, il commercialise des couteaux mais aussi d’autres objets sous cette marque. Un malin. Il a attaqué en justice le village de Laguiole pour « contrefaçon », l’accusant d’utiliser illégalement la marque qu’il a déposé. N’est-ce pas trop drôle, quand même, qu’un monde où de telles choses sont possibles ? Je crains le jour où quelqu’un viendra m’interdire de signer mes écrits de mon nom parce qu’il aura déposé celui-ci comme une marque. C’est ce qui se passe ici. Pour ce village, c’est la double peine. Premièrement, il est privé du droit d’utiliser son nom pour commercialiser le traditionnel couteau et vanter le savoir-faire de ses artisans. Deuxièmement, il est condamné à payer 100 000 euros, ce qui représente un somme très importante pour un village d’un gros millier d’habitants. Au point que le maire divers droite du village a sollicité l’aide des autres communes. Divers droite, le malheureux. Vous me direz que s’il était socialiste, ça n’y changerait rien. Ni communiste non plus, tout bien pesé, étant donné que toutes ces sortes de choses se décident ailleurs très loin dans le secret des arrangements internationaux qui fondent le droit sur la propriété intellectuelle, les brevets, les appellations contrôlées et tutti quanti.

Le juge applique la loi. La loi est injuste, le juge le devient à son tour comme son instrument. La justice ne se préoccupe pas d’être juste. Il lui faut seulement être légitime et légale au pied de la lettre. Comment le droit et la justice peuvent-ils protéger l’utilisation de la marque « Laguiole » par une entreprise qui produit ses objets hors d’Europe et en priver un village qui a donné son nom à ce couteau ? Il a bien fallu que d’aucuns s’en émeuvent après nous, si bien qu’une loi récente a permis d’étendre aux produits non alimentaires la protection « indication géographique protégée ». Mais pour Laguiole, c’est trop tard.

Ultime espoir : que le le village parvienne à obtenir gain de cause auprès de l’OHMI, l’Office de l’Harmonisation dans le Marché Intérieur. C’est le nom de l’agence européenne chargé de gérer les systèmes d'enregistrement des marques et modèles dans l’Union européenne. Jusqu’ici, la Commission européenne n’a pas bougé une oreille. Il est vrai qu’elle n’en a pas pour ce qui est des plaintes de petits villages de mille habitants, et encore moins pour des casse-pieds avec leurs histoire de couteau.

Il est vrai que ce qui rend l’affaire plus pénible, c’est que le Commissaire européen à la Concurrence est pourtant un « socialiste ». C’est l’espagnol Joaquin Almunia. Il est l’un des sept commissaires membres du Parti Socialiste Européen dans la Commission Barroso. Il n’a rien fait ni même rien dit. Il sert seulement à interdire les aides publiques aux secteurs stratégiques au nom de la « concurrence libre et non faussée ». Un androïde nourri au manchego produit en Chine et découpé en Irlande avant d’être emballé au Portugal et transporté en camion tchèque conduit par un Letton jusqu’au monoprix de Bruxelles. Ou sûrement quelque chose d’approchant si on y regardait de près.

Cette affaire témoigne bien de ce qu’est le capitalisme contemporain, financier et transnational. En effet, la logique à l’œuvre dans les firmes transnationales repose de plus en plus sur les marques et les brevets. C’est le rêve d’une entreprise sans murs, ouvriers ni machines : « juste un carnet de commandes, un chéquier et des brevets », comme disaient les douze administrateurs de l’entreprise Nike en refusant qu’on les désigne comme des fabricants de chaussures. La fonction de production, les usines, les machines sont progressivement filialisées, sous-traitées et si possible abandonnées. Les grands groupes recentrent leur stratégie de profit sur la possession de ce qui rapporte le plus en coûtant le moins : les marques. Du moment qu’ils possèdent une marque, les grands groupes se moquent de savoir où et comment l’objet est produit

Un exemple proche est bien connu. C’est celui du thé « Eléphant ». Depuis des décennies, l’usine Fralib de Gémenos produisait du thé sous cette marque ainsi que des tisanes. La marque Eléphant est née en Provence pour labelliser une production locale : les thés et tisanes étaient parfumés avec des herbes, parfums et fruits de Provence. Le groupe Unilever a racheté l’usine et la marque. Depuis plusieurs années, il veut fermer l’usine mais garder la marque, cela va de soi, car c’est elle qui fidélise la clientèle ! D’ailleurs, il produit déjà du thé marseillais en Pologne ! Et 85 % de la production revient en France où se trouvent les amateurs de ce thé…. Seule la résistance héroïque des salariés l’empêche d’arriver à son but. Mais le bras de fer est loin d’être gagné. Je place ici un lien pour vous permettre d’en savoir plus sur le sujet et prendre des idées d’action de soutien.

En tous cas, avec l’affaire Laguiole, nous avons un exemple supplémentaire qui nous permet d’expliquer concrètement à la fois le danger et son origine dans la mutation du capitalisme de notre époque. Je ne suis pas ici en train de défendre les « marques » commerciales, par principe. Loin de là. Mais dans ces deux cas, on voit comment la « marque » est d’abord un marqueur. Celui d’une production locale et d’un savoir-faire local.

C’est cela que nous défendons contre la mondialisation libérale, la marchandisation de tout et l’uniformisation des goûts et des saveurs. Nous défendons aussi les productions et les savoir-faire locaux, et pas seulement les producteurs comme personnes abstraites considérées hors de tout contexte, de toute culture, à qui produire n’importe quoi, n’importe comment, suffirait à contenter le sort ! Notre façon de voir nous permet d’entrer dans la discussion sur le contenu des productions, leur utilité sociale, leur respect de la règle verte et ainsi de suite. La rupture avec le productivisme, c’est aussi décréter la fin de la sacralisation des productions compte tenu de ce qu’elles sont et de ce qu’elles impliquent ! Nous sommes partisans de la relocalisation de l’activité au moyen de la planification écologique de l’activité. Il est temps de montrer à travers ces exemples comment le renforcement des droits des producteurs, artisans ou salariés, face aux financiers qui vampirisent l’économie a un double contenu écologique et social. Laguiole a, malgré lui, rejoint les salariés de Fralib à l’avant-poste de cette bataille. Extrait du blog de J-L Mélenchon. L'article en entier ici

 

 

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25 avril 2014 5 25 /04 /avril /2014 08:48
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25 avril 2014 5 25 /04 /avril /2014 08:47

 

Une salle Yves-Roques de 340 places pleine à craquer, près de 150 personnes refusées pour des raisons de sécurité et sont restées écouter les discours à la sono depuis la rue fermée à la circulation : il y avait foule hier soir pour le premier meeting de campagne de Jean-Luc Mélenchon candidat à un deuxième mandat de député européen.

Une campagne qu'il qualifie de «Moléculaire» :

«La circonscription est immense avec 18 départements. Durant mon mandat, je n'ai pu aller qu'à deux reprises dans chaque département. Pour cette campagne, il y aura un meeting dans chacun d'eux; je n'y serai pas tout le temps. Mais tous les secrétaires nationaux des partis du Front de gauche participeront à tour de rôle à la campagne du grand sud ouest, tout comme Marie-Pierre Vieu (présidente du groupe Front de gauche à la région NDLR).

Tous les militants et le camion du Front de gauche iront partout pour faire de l'éducation populaire et expliquer les enjeux du 25 mai», martèle Jean-Luc Mélenchon qui fustige le déficit d'explication de la part des partis au pouvoir : «Ils préfèrent endormir les gens pour faire croire que le vaisseau Europe avance tranquillement, alors que la question européenne surdétermine les politiques nationales et locale.

L'austérité est diffusée par capillarité : on supprime les subventions et les services publics. On ne parle pas assez d'Europe!».

Non au marché transatlantique La suite sur La Dépêche

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16 avril 2014 3 16 /04 /avril /2014 07:51
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31 mars 2014 1 31 /03 /mars /2014 08:41
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27 mars 2014 4 27 /03 /mars /2014 11:16
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21 mars 2014 5 21 /03 /mars /2014 16:29

Le ministère a attribué à chaque liste une «nuance». Ces « nuances » servent à deux choses. Premièrement, additionner les résultats de toutes les communes pour présenter un total national par « nuance ». Deuxièmement, aider la presse à se repérer : les résultats commune par commune sont ainsi présentés le lendemain du vote accompagnés de la nuance officielle. L’enjeu est donc très politique : il s’agit de la manière dont sera présenté le résultat des élections municipales.

 

J’ai déjà alerté sur les bidouilles de Manuel Valls avec ces attributions de « nuances ». Le but de Manuel Valls est simple. Camoufler la défaite à venir du PS. Pour cela, tous les moyens sont bons : remplumer le score du PS en lui attribuant certaines listes, camoufler le résultat du PS dans un vaste ensemble « Union de la Gauche » allant jusqu’au Modem… Et, bien sûr, briser la représentation médiatique du Front de Gauche en minorant le nombre de listes Front de Gauche et en éclatant nos listes dans plusieurs nuances différentes : liste Front de Gauche, liste Parti de Gauche, liste Communiste, liste Divers gauche, liste d’Extrême gauche… (...)

 

Valls utilise à tour de bras la nuance Liste « Union de la gauche » pour camoufler l’isolement du PS. Ainsi, à St Ouen, en Seine-Saint-Denis, la liste de la maire sortante Front de Gauche est « nuancée » liste « Front de gauche ». Mais la liste de division du PS qui essaie de nous ravir la ville voit sa liste « nuancée » liste d’« Union de la gauche » car elle a le soutien du PRG et EELV ! A Montauban, la liste FDG-EELV-NPA est nuancée liste « DVG » (Divers Gauche) alors que la liste PS-PRG est nuancée « LUG » (liste d’Union de la gauche) ! La centaine de listes entre le Front de Gauche ou le Parti de Gauche et Europe Ecologie est aussi passée par pertes et profits, et réduite à la seule étiquette de leur tête de liste : liste FDG à Cholet, liste VEC (Europe Ecologie) à Grenoble ou Bergerac.

 

Le chaos est atteint dès lors qu’il s’agit des listes du Front de gauche là où le PCF a choisi de quitter le Front de Gauche pour aller avec le PS. Pour les listes rassemblant le Parti de Gauche et Ensemble (et parfois le PCOF), on finit par croire que le classement est fixé à pile ou face. On décompte ainsi au moins trois « nuances » différentes pour des listes rassemblant exactement les mêmes partis ! (…)

 

A Paris, la liste PG-Ensemble-PCOF est nuancée liste « PG ». Mais à Clermont-Ferrand et Toulouse, nous avons obtenu gain de cause et les listes PG-Ensemble sont nuancées liste « FDG ». Par contre, à Besançon, la liste PG-Ensemble est nuancée liste « Extrême-gauche » ! Pourtant, à Besançon, la tête de liste est membre du PG, comme à Toulouse ! La bidouille et la malhonnêteté sont allées très loin. Ainsi, à Paris, les 20 listes d’arrondissements sont nuancées liste « PG » même dans les 4 arrondissements où la tête de liste est d’un autre parti, en l’occurrence Ensemble (2e, 7e, 13e, 19e arrondissement). (…)

 

Des erreurs grossières ont aussi été commises. Ainsi, à Saint Denis, la liste Front de Gauche conduite par un communiste est classée « liste PG ». Mais encore à Carcassonne : la liste FDG-EELV est elle aussi « nuancée » liste « PG ». C’est une énormité à tout point de vue. D’abord parce que, selon le nuancier du ministère, elle aurait dû au moins être « nuancée » « liste Front de Gauche ». En effet, elle a été « investie par le Parti de Gauche et le Parti Communiste Français » comme l’exige le nuancier de Valls. Il est d’autant plus stupide d’avoir classé cette liste comme « « Parti de Gauche » qu’elle est conduite par… la secrétaire départementale du PCF, Amandine Carazzoni. J’ajoute qu’une liste similaire (FDG-EELV avec tête de liste PCF) est nuancée liste « FDG » à Nîmes, dans la même Région. Bravo Valls ! Le chaos est à son comble. Et personne ne dira rien. Extrait de l'article de J-L Mélenchon/ lire ici

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3 février 2014 1 03 /02 /février /2014 18:10
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25 janvier 2014 6 25 /01 /janvier /2014 16:58
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22 janvier 2014 3 22 /01 /janvier /2014 18:22

Depuis juillet de l’année dernière, la Commission européenne et les Etats-Unis négocient la mise en place d’un Grand Marché Transatlantique (GMT). Pour notre bien à tous, cela va de soi. En décembre dernier, un nouveau cycle de cette négociation s’est tenu. Dans le plus grand secret. Pour notre bien à tous, évidemment. Ce secret est en réalité le seul pouvoir dont dispose la Commission européenne. Elle s’y accroche ! Elle craint par-dessus tout que nous ne soyons pas capable de comprendre tout le bien qui nous attend avec cet accord. Elle craint une coalition d’ingrats. C’est-à-dire du côté Nord-Américain une « coalition de démocrates anti-GMT » et ici une « exploitation populiste des peurs » contre cet accord. Les élites UMP et PS sont déjà ralliées. Le Front de gauche et EELV sont en opposition. A mon avis, c’est une belle base d’action commune. Pour ma part, j’aimerai qu’elle se concrétise dans les élections aussi. 

 

Bien sûr, la Commission sait que si elle ne disait rien, quelqu’un dans une rédaction finirait par s’en rendre compte. Donc elle parle (in globich, of course). Un bruit de fond rassurant. Elle distribue aussi des documents (in globich, of course). « Tellement technique, jette un œil coco, mais laisse tomber si c’est pas du lourd » ! La Commission  commente même les tractations au fur et à mesure. En vérité, c’est une magnifique démonstration de l’art de parler pour ne rien dire qui est la grande contribution des organes de l’Union européenne à l’Histoire politique contemporaine. 

 

Pourtant, le Parlement européen a mis en place des « groupes de coordination » sur la négociation du grand marché transatlantique. Dans ces réunions secrètes du Parlement européen, la Commission promet systématiquement d’avancer sur la question de la transparence des négociations. « Nous n'avons pas trouvé de solutions pour permettre un meilleur accès du Parlement européen à ces négociations. Ce sont les pratiques américaines ». Mais le négociateur Ignacio Garcia Bercero nous rassure : ils ont pensé à « l’inclusion de la société civile ». Aaaaaah ! Les veinards ! Et pour cela, un groupe de conseil, « Advisory group », aura un accès, certes limité, « très prochainement », à certains de ces documents ! Il pourra même en débattre avec la Commission. Qui sont les représentants de cette « société civile » ? Les groupes de pression, à commencer par ceux du secteur de l’industrie. Les lobbies en général, en tous cas ceux qui ne sont pas déjà directement informés par leurs canaux très spéciaux sans doute. Pour les syndicats, ce sera plus difficile. Quant aux représentants du peuple, ils peuvent aller compter les pâquerettes !

 

Dans ce cadre, le négociateur en chef de la Commission européenne, Ignacio Garcia Bercero, vient de présenter les dernières « avancées » à l’issue du dernier cycle de négociation avec les Nord-Américains. En réalité, seuls les députés membres de la commission parlementaire du commerce international ainsi que les présidents des différentes commissions peuvent assister à cette présentation. Pourtant, nombre de mes collègues, comme moi, sont intéressés au plus haut point par le sujet. Dois-je rappeler que j’ai commencé à distribuer une brochure sur le sujet en 2009 pour les élections européennes ? Et de toutes les façons, nous avons le droit de savoir. Mais nous ne savons rien. Les membres de ce comité ne savent pas grand-chose non plus. Vous allez voir pourquoi.

 

Ces réunions du groupe de coordination se déroulent à huit clos, et sans traduction, dans cet anglais international approximatif qu'on appelle le globich. J’ai d’ailleurs interrogé la Commission européenne sur cette servitude acceptée au nom des exigences de « confidentialité » du gouvernement Etats-unien. En effet les USA nous espionnent ! Et, par-dessus le marché, ils nous imposent en même temps le secret sur ce qu’ils espionnent. Mais le secret pour qui ? Pour nous, les parlementaires, et pour les peuples que nous représentons. Sinon pour qui ?

 

Peut-être vous dites-vous : il exagère pour nous alerter. Non je n’exagère pas. Il y a un précédent sous nos yeux. Fin octobre, la Commission et le Canada sont parvenus à un accord de marché unique. Pourtant, à cette heure personne n’a pu accéder au texte final de cet accord. Et cette dissimulation continue, malgré nos demandes persistantes à la Commission. Nous n’avons que des bribes d’informations sur certaines des concessions qui ont été faites par l’Europe aux Canadiens et vice versa. Mais le peu que nous savons fait froid dans le dos. Par exemple, nous savons désormais que tous les services qui ne sont pas explicitement exclus dans le texte de l’accord peuvent être libéralisés. C’est ce qu’ils appellent une « liste négative ». Trouvaille terrible ! Evidemment, les Etats-uniens demandent la mise en œuvre du même procédé de « liste négative » pour le grand marché transatlantique.  

 

Mais le fin du fin de cet accord avec le Canada c’est d’avoir validé une méthode d’arbitrage « de règlement des différends investisseurs-États » par un organisme particulier plutôt que devant la justice du pays considéré. Ce sont ces fameux « tribunaux d’arbitrage », dont j’ai déjà longuement traité dans ce blog, notamment à propos du cas Chevron. On connaît : des experts privés, constitués en cours de décision, condamnent les États à payer de lourdes amendes pour avoir imposé des législations sociales ou environnementales à des entreprises. Je crois l’avoir bien démontré : un tel mécanisme sonne le glas de la souveraineté populaire, en assurant la supériorité des droits des entreprises sur ceux des citoyens et sur la défense de l’intérêt général. Sur ce point la machine s’est emballée. C’est l’information cruciale.

 

Le commissaire européen au commerce Karel de Gucht vient de lancer une consultation publique sur ce thème. Il propose de discuter de l'intégration dans l'accord d'un mécanisme de règlement des différends entre Etats et les firmes transnationales. Problème : la France a déjà donné son avis. Son Parlement a dit « non ». En effet, le 29 mai 2013, l'Assemblée nationale a explicitement demandé dans une résolution « que soit exclu du mandat le recours à un mécanisme spécifique de règlement des différends entre les investisseurs et les États pour préserver le droit souverain des États ». De Gucht s’en fiche. Pour lui, ce que dit la France ne compte pas. Il a raison, car la ministre française Nicole Bricq a déjà salué, comme si de rien n’était, « l'initiative de la Commission ». Le gouvernement Hollande, est donc complice d’une forfaiture consistant à passer outre le vote du Parlement. Rien de moins. Cherchez le journal qui en parle. Le prochain cycle de négociation est prévu pour mars. Et, en mai, on vote aux élections européennes ! Extrait du blog de J-L Mélenchon

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