Une nouvelle fois, et j’en sais quelque chose, le PS, qui a en interne ouvert grand la porte du ou des pouvoirs à ses dirigeants droitiers, a trahi le socle massif de son électorat, les deux tours de la présidentielle confondus.
On entend souvent de la part « d’experts » à la fois, car c’est complémentaire dans leur analyse, parler de gauche en désignant le PS et dire que la distinction entre gauche et droite est dépassée et n’a plus de sens. Sauf qu’ils oublient volontairement de dire, en même temps c'est-à-dire en lien analytique, deux choses importantes :
1-que le PS n’est pas uniforme, qu’il y a en son sein une gauche et une droite et que pour l’instant c’est cette « entité droitière » qui dirige le PS et qui épouse totalement les orientations de l’Europe ultra libérale : c’est cette épine dorsale, véritable marqueur des métastases de la vision libérale qui rapprochent fortement cette droite du PS et la Droite
2-que de ce fait le PS ainsi orienté ne peut ni représenter ni être nommé la gauche, ce terme désignant maintenant l’ensemble des formations existant à la gauche et en dehors du PS, la plupart étant regroupées au sein du Front de Gauche.
Ainsi OUI, il y a une sacrée différence entre la Gauche et la Droite !
Au-delà de ce constat, que voit-on se passer aujourd’hui, que voit-on frémir ?
Au sein même de cette majorité parlementaire et gouvernementale nous voyons sous nos yeux d’une part la gauche du PS qui commence à se rebeller de façon très nette sur des bases définissant une autre orientation politique « plus à gauche » et d’autre part l’allié législatif et gouvernemental, EELV, qui a toujours été instable dans sa fidélité (et pour cause tant de fois bafoué) mais qui là prend sérieusement ses distances sur le fond non seulement dans le domaine écologique mais aussi dans le domaine social. Par ailleurs, quand Eva JOLY annonce sa participation à la marche pour la 6ème République aux côtés du Front de Gauche, cela symbolise fortement ce qui est en train de bouger et donc de craquer.
Bien qu’il y ait derrière lui et autour de lui un collectif de très haute tenue ce qui lui donne toute sa force et sa cohérence, cette analyse m’amène bien sûr à parler d’un homme politique non pas pour personnaliser à outrance mais parce que il apporte réellement un plus en tant que porte parole du Front de Gauche et donc sur le fond des idées et orientations défendues.
Il s’agit de Jean-Luc Mélenchon
Je ne ferai pas ici l’inventaire de toutes les basses attaques, manipulations et cabales montées contre lui par ses adversaires mais aussi et surtout par une presse, la presse asservie au fameux système qui voudrait effacer les différences fondamentales entre Gauche et Droite. Ces attaques perfides et massives ne sont en réalité que la mise en lumière de sa pertinence analytique et propositionnelle face à la situation catastrophique où nous ont mené les politiques franco-européennes de la Droite et du PS sous le joug de ses mentors droitiers. Et vous aurez remarqué que plus on dévisse dans la débandade créée par cette folle politique, plus on s’aperçoit que Mélenchon et le Front de Gauche avaient raison sur toute la ligne, plus les attaques contre lui se font violentes.
Il dit avec humour « I am very dangerous », et il l’est effectivement avec le Front de Gauche pour les tenants de la politique austéritaire (pour faire court) et leurs agents de service politiciens et leurs partis politiques respectifs. Même les économistes les plus affidés au système actuel reconnaissent aujourd’hui que la politique d’austérité nous fait aller dans le mur. Il l’est aussi pour ces gens à cause des deux piliers essentiels et fondamentaux de sa démarche : l’éco-socialisme avec notamment l’économie de la mer, et la refondation des institutions par la 6ème République.
A noter que ce brillantissime orateur a par ailleurs une stratégie qui me parait excellente et que les évènements actuels semblent valider dans un avenir proche : élargir le Front de Gauche à la gauche du PS et à EELV, du moins une grande partie, et si ce n’est au niveau des responsables ou élus, cela se fera au niveau des électeurs.
On aura aussi remarqué que tous ces commentateurs « experts » dont la qualité essentielle est de se tromper tout le temps et qui hantent certaines émissions, reviennent peu à peu, même si c’est par touches cosmétiques, sur leurs certitudes sans jamais dire cependant que Mélenchon avait déjà eu, avant tout le monde, la juste vision de l’analyse et des propositions. Ils n’en sont pas encore là et je pense que tout aura pété avant qu’ils n’y arrivent. Ils préfèrent continuer à traiter avec mépris ce talentueux politique en l’accusant de populisme voire en l’assimilant au FN et dans le même temps faire le lit du FN tout en versant des larmes de crocodile sur le danger que représente le haut niveau (pour l’instant) de ce parti d’extrême droite. Regardez bien et écoutez bien comment ils parlent du FN, comment sont abordés les reportages concernant ce parti, c’est consternant : une dédiabolisation matinée d’une soit disant douceur de sa blonde égérie ! !.
Rendez-vous compte, une grande chaine d’information continue organise une grande émission sur justement ce thème « quelle réorientation politique pour Hollande » au vu des craquements dans et autour de sa majorité : ils n’ont rien trouvé de mieux, à côté d’un débat entre Xavier Bertrand et un représentant du PS, d’organiser un second débat avec Marine Le Pen. Où est celui qui a tout vu et analysé le premier et longtemps « seul au monde » dans sa démarche ! Exclu. C’est une honte !
En réalité, il est dans l’intérêt à la fois du PS et de l’UMP que quelqu’un comme Mélenchon soit le plus éloigné possible des institutions ou des enceintes démocratiques qui deviendraient alors pour ce tribun talentueux une véritable caisse de résonance.
Trois exemples :Par Max Emilien/ la suite surBlogs Médiapart