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Quelques pages Facebook de la France Insoumise :
La France Insoumise à l'Assemblée Nationale
Les Insoumis d'YTRAC et vallée de l'Authre
La France Insoumise dans le Cantal
Agriculture paysanne, consommateurs responsables 15
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Extrait :
Il avait nom Antonio Machado. L’un des plus grands poètes espagnols, républicain dans l’âme, avait passé la frontière le 28 janvier, deux jours après la chute de Barcelone, devant l’avance des troupes de Franco et de l’aviation de l’Allemagne nazie. Malade, épuisé, le désespoir au cœur il avait tenu à rester jusqu’au bout avec les dizaines de milliers de ses compatriotes qui formaient en ces jours sombres une immense colonne sur les routes de l’exil. Ils fuyaient les bombardements aveugles, les exactions, la barbarie des vainqueurs.
Antonio Machado était accompagné de sa mère, de 88 ans, son frère José et sa compagne.
Les habitants de Collioure firent preuve à leur égard d’une formidable solidarité et générosité. La patronne de la pension de famille Bougnol-Quintana les logea sans rien demander en échange et les soigna du mieux qu’elle put. Machado savait ses jours comptés. « Quand il n’y a plus d’avenir, qu’il n’y a plus d’espoir à l’horizon, c’est la mort qui arrive », confiait-il à son frère José. Selon ce dernier les derniers mots du poète furent « Merci Madame », à l’adresse de Mme Quintana, et « Adieu, mère ». Sa mère, alitée non loin de lui, mourra trois jours après.
Tout Collioure, son maire en tête, assista à son enterrement.
Au même moment, ceux qui avaient été les premiers à se soulever contre le fascisme, avant d’être contraints à l’exil, sont alors 275.000 à être internés dans les « camps de concentration », « camps d’internement », « camps spéciaux », « centres de regroupement », « camps de triage », selon les diverses appellations officielles, à Argelès, Le Barcarès, Agde, Le Vernet, Sète, Lodève, Clermont-l’Hérault, Montpellier Béziers, Pézenas, parmi d’autres lieux. José Machado s’insurgera dans le carnet qu’il tient contre le «harcèlement des gendarmes » français qui, obéissant aux instructions officielles, conduisent les réfugiés vers les camps « en séparant les fils de leurs pères et les femmes de leurs maris… de la façon la plus barbare et brutale qui soit ». « Une véritable honte pour le genre humain », note-t-il.
Quelques mois plus tard, ceux qui faisaient partie des « étrangers indésirables », visés par les décrets-lois des 12 novembre 1938 et 18 novembre 1939 ordonnant leur internement, seront nombreux à rejoindre la Résistance. Certains, faits prisonniers par la Wehrmacht ou livrés par la police de Vichy, seront déportés vers le camp de Mauthausen. Déchus de leur nationalité par le régime de Franco ils portent le triangle bleu des apatrides.
Le 24 août 1944, la 9ème compagnie de la Division Leclerc fut la première à entrer dans Paris pour soutenir l’insurrection lors de la libération de la capitale. « La Nueve », comme on l’appelait, était composé de 160 hommes dont 146 républicains espagnols. C’est la section du lieutenant Amado Granell qui parvient la première à l’Hôtel de ville. « La Nueve » occupe la Chambre des députés, l’hôtel Majestic, siège de la Gestapo, et la place de la Concorde. Le lendemain, le général Von Choltitz est fait prisonnier par trois Espagnols. Le 26 août les Espagnols font partie de l’escorte du général de Gaulle lors du défilé de la victoire.
Depuis, des centaines de milliers de leurs compatriotes ont contribué à la reconstruction, à la prospérité, à la culture de la France.
Honneur et reconnaissance à ces « indésirables » d’hier.
Respect et solidarité pour les « indésirables » d’aujourd’hui.
22 févr. 2016 Par Edouard Pons / Club Médiapart
Nombreux ont été les hommages à François Delapierre :
La presse
Et encore..
François Delapierre, notre camarade, est décédé.
Une tumeur fulgurante l’a enlevé à l’amour des siens et au combat politique pour l’émancipation humaine qui a occupé sa vie jusqu’à son dernier souffle. Beaucoup perdent aujourd’hui à la fois un être très cher et un meneur sans lequel la vie et le combat sont plus difficiles.
Francois Delapierre marche parmi les résistants de si longue date ! Il s’est engagé dans la lutte d’abord dans le mouvement social puis dans le combat politique qu’il a commencé à l’âge de quinze ans. Théoricien autant qu’organisateur, François Delapierre a écrit des livres et conduit de très nombreuses campagnes politiques.
Premier délégué général du PG lors de sa création, puis aux premiers rangs des fondateurs du Front de Gauche, il a dirigé notre campagne présidentielle de 2012. Le corps brisé mais l’intelligence intacte, il a maintenu jusqu’à la fin sa participation au combat en dictant l’éditorial du bulletin hebdomadaire « A gauche » qu’il animait.
Si nous disons notre douleur et si nous organisons ses funérailles c’est pour qu’elles soient, en accord avec sa vie et nos partages, un appel à prolonger l’inépuisable combat que la mort, d’où qu’elle vienne, ne vaincra jamais.
Jean-Luc Mélenchon au nom du Secrétariat National du PG
Au Prado à Marseille en avril 2012
Lors de son passage à l'émission "On n'est pas couché", le 1er juin 2013
Le 1er août 1944 à Sarrians, Antoine Diouf et Albin Durand étaient assassinés par un commando de collaborateurs sous protection de l’armée allemande.
Cette histoire est de celles qui montrent la réalité sans fard. Certes, d ‘un côté il y avait les Résistants, incarnés par Antoine Diouf et Albin Durand. Mais ceux qui les ont assassinés n'étaient pas les occupants nazis. Non, c'étaient des Français, eux aussi. Des membres de la Milice, du parti populaire français, ou de la Gestapo française.
« Pendant longtemps, la version qui a été racontée à Sarrians était qu'ils avaient été assassinés par les Allemands », se souvient Sylviane Tramoy. Une « erreur » qui permettait d'éviter de regarder en face la partie la plus déplaisante de la vérité historique.
Aujourd'hui, Tamara Savistsky-Midena, petite-fille d'Albin Durand, veut que l'on regarde cette vérité les yeux dans les yeux. Mais elle veut aussi que l'on remette en évidence l'esprit de résistance qui animait son grand-père et son ami Antoine. « Il nous faut faire des ponts avec l'histoire aujourd'hui. Quand je vois les scores impressionnant des partis d'extrême-droite dans ce département, cela me paraît important. La violence est en chacun de nous, c'est vrai. Mais il nous faut apprendre à écouter les autres, chercher la part d'humanité en nous, et aussi chez nos adversaires. Le sentiment de culpabilité qui peut être ressenti par certains me paraît logique. Cette histoire a été douloureuse pour tout le monde. Mais cette culpabilité est aussi porteuse d'espoir, car elle est justement un signe d'humanité ».Source Hebdo Le Comtadin
Voir également Non, Jean Zay ne sera pas assassiné une deuxième fois
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