Républicaine donc de Gauche, parce que "capitalisme, libéralisme,mondialisation économique" sont antagonistes avec notre devise "liberté, égalité,fraternité" ;la déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen ; le préambule de la constitution de 1946 ; la déclaration de Philadelphie et le Conseil National de la Résistance.
Lettre ouverte à Emmanuel Lechypre, expert économique en papier mâché sur BFMTV.
Cher Monsieur Lechypre,
Le 28 Novembre 2018, sur BFMTV vous avez, dans un éclair de génie libéral, déclamé, la main sur le cœur, que le SMIC est trop élevé en France.
Ce n’est pas la première fois et vraisemblablement pas la dernière que vous laissez ainsi parler vos pulsions antisociales. Des millions de français se sont parés de jaunes pour bloquer ronds-points, péages et autres lieux stratégiques. Ils sont soutenus par une très large majorité de leurs compatriotes, car en France, et dans bien d’autres pays, il devient presque impossible de vivre dignement de son travail, que l’on soit salarié du privé, du public ou artisan.
Dans un système économique où riches amassent des fortunes toujours plus colossales, où 1% détient plus de richesse que les 99% restants, il se trouve toujours des pseudos experts pour nous expliquer que le problème est que celui qui gagne 1150 euros par mois gagne trop.
Mr Lechypre ces smicards qui gagnent trop vous ne les connaissez pas, ou vous feignez de ne pas les connaître.
Ces smicards qui gagnent trop c’est cette mère seule qui vit en banlieue lyonnaise. Elle se cache dans sa chambre pour ne pas montrer ses larmes à ses enfants. Nous sommes à peine le 15 du mois et elle ne sait comment elle va leur acheter à manger, comment elle va subvenir à leurs besoins les plus élémentaires d’ici le 30.
Ces smicards qui gagnent trop c’est ce jeune homme qui vit dans une campagne abandonnée par les pouvoirs publics. Suite à un pépin mécanique à sa vieille voiture il ne sait pas comment il va se rendre demain à son travail car il ne peut payer les réparations.
Ces smicards qui gagnent trop ce sont ces centaines de milliers de gens qui dorment à la rue jusqu’à en crever dans l’indifférence générale. ils ont été licenciés, parce que vous comprenez Monsieur Lechypre, le SMIC est trop élevé. Ils ont fini par baisser les bras face à la pression permanente pour gagner des clous.
Ces smicards ce sont ces millions de gens qui donnent beaucoup pour recevoir si peu et que vous insultez en une seule phrase, planqué derrière votre statut, pour le moins discutable, d’économiste.
Vous faites parti de cet aréopage d’experts qui, dans un remarquable exercice collectif de psittacisme crétin, nous dispense ses théories dans des chroniques à sens unique ; il faut, selon vous et vos confrères, toujours plus de flexibilité, toujours plus de dérégulation, toujours moins de devoir pour les plus riches ; il faut toujours moins d’aides sociales, toujours moins de services publics, toujours baisser le « coût du travail ».
Nous ne savons même plus compter nos morts dans les rue, mais lorsque vous assenez vos vos dithyrambes libérales les bandeaux d’infos indiquent les variations des cours du CAC 40 avec deux chiffres après la virgule. Ici nous ne parlons pas des morts, victimes de ce néoliberalisme financier. Ici c’est du sérieux, c’est la bourse, les marchés. Ici la précision est de mise.
Faites néanmoins attention, Monsieur Lechypre, vous pourriez un jour vous retrouver victime d’un cost killer qui trouvera votre salaire trop élevés en regard de vos chroniques tautologiques. Vous vous retrouverez alors au SMIC à rédiger les bandeaux d’information qui défilent…. Et puis tout compte fait, même pas, on fera faire ça à un travailleur détaché, parce que vous comprenez, Monsieur Lechypre, le SMIC est trop élevé.
Sachez, Monsieur Lechypre, que je gagne plus que le SMIC. Ecrire cette lettre c’est du travail et du temps, en d’autres termes de l’argent. Vous comprendrez donc que, pour en limiter le coût, cette lettre s’achève avant les formules de politesse d’usage. Par Stéphane Marty