Républicaine donc de Gauche, parce que "capitalisme, libéralisme,mondialisation économique" sont antagonistes avec notre devise "liberté, égalité,fraternité" ;la déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen ; le préambule de la constitution de 1946 ; la déclaration de Philadelphie et le Conseil National de la Résistance.
Par republicainedoncdegauche.over-blog.com
Ce dimanche 24 février, j’étais au Salon de l’Agriculture de Paris pour une journée de visite, de débat et de rencontres, avec Laurence Lyonnais, candidate LFI aux élections européennes de mai 2019.
Je m’engage pour l’agriculture paysanne
A 10h, nous étions invités à un débat organisé par la Confédération Paysanne à propos des enjeux de la future réforme de la Politique Agricole Commune, en présence de représentant.e.s de LREM, du PS, d’EELV et de Gilets Jaunes.
La Confédération Paysanne, par la voix de Laurent Pinatel, Temanuata Girard et Emmanuel Aze, a présenté ses 10 propositions pour l’agriculture française et européenne. Je me retrouve totalement dans ces propositions : garantir le budget de la PAC ; protéger le marché européen avec un prix minimum d’entrée ; intégrer des enjeux de souveraineté alimentaire ; plafonner les aides à l’actif agricole ; soutenir la transition vers l’agriculture paysanne ; soutenir le pastoralisme et les zones difficiles ; protéger les systèmes pastoraux face aux prédateurs ; développer l’autonomie alimentaire des Outre-mers ; stopper les accords de libre-échange (CETA, TAFTA, MERCOSUR, etc.) ; refuser les OGM et en finir avec les pesticides.
Le représentant de La République En Marche semblait pressé, et devait partir avant la fin du débat. Il avait machinalement pris des notes sur son téléphone pour « répondre point par point ». C’est donc lui qui commença. Dans un latin de cuisine, et une langue de bois dont nous sommes coutumiers avec LREM, il répondit à à peu près toutes les questions, sauf celles posées par les organisateurs du débat. Un peu comme l’a fait E. Macron la veille. Brouillon et incompréhensible (pardon, dans la nov’langue LREM « trop subtil, trop intelligent »), il explique qu’il est d’accord mais que LREM ne mettra pas ces propositions en place. Notamment, son explication pour refuser les « prix minimum d’entrée », horrible mesure protectionniste, était ahurissante. Pour résumer la pensée complexe macroniste : la mise en place d’un prix minimum d’entrée, prix plancher, impliquerait forcément que le marché mettrait en place un plafond, ce qui desservirait les producteurs. Ce raisonnement mérite quelques éclairages !
D’abord, un éclairage sur le fonctionnement actuel des marchés agricoles en Europe. Depuis les années 1990, ils ont été totalement libéralisés avec la suppression progressive des protections douanières, des mécanismes de régulation de l’offre (stockage, quotas) et l’abaissement des prix d’intervention (les prix minimum) à un niveau extrêmement bas, rendant ce mécanisme inefficace car inappliqué. Le marché européen s’est donc ouvert complètement aux échanges mondiaux. La conséquence est un alignement des prix intérieurs sur ceux du marché mondial. Or, ce marché mondial est un marché d’excédents de production ; les prix y sont donc très bas et ne couvrent souvent qu’à peine les coûts marginaux de production. Ce marché ne concerne cependant que 15% des échanges de produits agricoles. Chacun peut donc voir l’absurdité de vouloir imposer à 100% des produits agricoles européens le prix de 15% des échanges mondiaux ! La mise en place de protections à l’entrée du marché européen (ou, le cas échéant, du marché national) ne serait donc qu’un moyen de retrouver des prix minimum rémunérateurs. C’est un impératif de justice pour les paysans !
Mais l’inquiétude de LREM est toute autre. Car ce marché mondial est aussi violemment spéculatif, si bien qu’aujourd’hui seulement 2% des transactions sur les produits financiers adossés à des actifs agricoles donnent lieu à un échange effectif. Le reste des transactions (98%) est donc un pur jeu spéculatif. LREM craint donc que la mise en place d’un plancher, et d’un plafond, empêche à la fois à l’agro-industrie de gonfler ses marges sur le dos des paysans, mais aussi la spéculation sur les produits agricoles !
Il est temps de faire passer l’intérêt général et celui des paysans avant l’intérêt des financiers. La suite sur le blog de Romain Dureau
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