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Républicaine donc de Gauche, parce que "capitalisme, libéralisme,mondialisation économique" sont antagonistes avec notre devise "liberté, égalité,fraternité" ;la déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen ; le préambule de la constitution de 1946 ; la déclaration de Philadelphie et le Conseil National de la Résistance.

Jean-Luc Mélenchon ou « la hautaine leçon du réel ».

J’apporte ici des témoignage personnels, saupoudrés de quelques réflexions qui en sont issues. Je sais que cela me sera reproché et que je serai marqué au fer rouge (ah non, c’est déjà fait ! Rire).
Je connais Jean-Luc Mélenchon depuis plus de 10 ans. Nous sommes entrés en contact alors qu’il était sénateur du PS. Moi, le PS, les sénateurs PS, hein, moins je les vois… (Maxime Vivas)

 

Mais il s’agissait du Venezuela de Chavez qui subissait une tornade crapuleuse avec des grêlons merdiatiques gros comme des balles de baseball, déclenchée par des politicards atlantistes, la « grande presse » (re-rire) et Reporters sans frontières. Jean-Luc Mélenchon défendait le Venezuela comme l’aurait fait un fils de Bolivar. Il n’a jamais lâché le Venezuelâââ, vous le savez. Il est possible que cela lui ait coûté les 600 000 voix qui lui ont manqué aux présidentielles de 2017. Pis, il n’a jamais non plus tapé sur Cuba, contrairement à tous les autres, y compris le PCF de Robert Hue.

Nous ne nous sommes ensuite jamais perdus de vue. Il a préfacé un livre que j’ai publié avec Viktor Dedaj : «  200 citations pour comprendre le monde passé, présent et à venir ». Il a préfacé récemment un autre livre sur les Gilets Jaunes (à paraître) soutenu par LGS (2).

 

Il a lu et défendu un de mes livres prophétiques (eh oui !) : celui sur RSF (2007) et nous sommes en phase complète sur le dalaï lama.

 

Il a été le seul homme politique à se mouiller ainsi à une époque où le Tibet et RSF étaient les idoles du monde politico-médiatique français. Les éléphants du PS (Kouchner, Ségolène Royal, Valls et les autres) léchaient les Doc Martens du dalaï lama, Ménard était invité à la fête de l’Huma.

 

Défendre Cuba, le Venezuela, s’en prendre au dalaï lama et à Robert Ménard, c’était sacrément avant-gardiste et contre-productif. Il me plait d’avoir fait ça avec Jean-Luc Mélenchon. D’autres auraient pu venir, qui auraient été les bienvenus.

 

Le clou qui dépasse excite le marteau. Quiconque sort de la tranchée s’expose à la mitraille. Tel qui s’éloigne du village de la pensée unique doit se méfier des bandits des grands chemins. Ils sont là, en bandes, tapis dans le noir avec leurs complices du même tonneau. Ils vous laissent marcher quelques mètres pour mieux vous atteindre dans le dos. Ils sont capables de jurer que vous vous êtes jetés à reculons sur leur couteau. Ils invitent le public à plaindre la lame. lIs y réussissent parfois assez bien. Il faut avoir envers eux la méfiance de Malcom X (« Si vous ne vous méfiez pas des médias ils vous feront aimer l’oppresseur et détester l’opprimé ») et le mépris qu’avait le loup d’Alfred de Vigny pour les meutes :

 

« Gémir, pleurer, prier est également lâche.
Fais énergiquement ta longue et lourde tâche
Dans la voie où le Sort a voulu t’appeler… »

 

Le poète ajoutait « Puis après, comme moi, souffre et meurs sans parler », mais Mélenchon et ses affidés, chacun à son niveau et dans son domaine, sont du genre à ne pas la boucler, à ne pas geindre un césarien « tu quoque mi fili ? » et à ne pas mourir.

 

Deux anecdotes personnelles :

 

-  Quand Jean-Luc Mélenchon a quitté le PS pour créer des structures politiques (PG, LFI) qui allaient révolutionner le paysage politique avec une poignée de militants, il leur a dit (l’un d’eux me l’a rapporté) qu’ils devaient créer un « noyau dur » (comprendre : une garde idéologiquement solide et cohérente) parce que le succès verrait arriver des renforts moyennement convaincus sur le fond. C’est ce qui s’est passé, ce qui se passe.

 

On se tromperait en croyant que le résultat des élections européennes annonce la fin de « l’aventure » (l’épopée) Mélenchon. Un sondage (je sais, je sais, mais…) de l’IFOP pour Paris Match annonce qu’il serait, au second tour des présidentielles de 2022, le mieux placé pour battre Macron, contrairement à Marine Le Pen qui serait écrabouillée.

 

En outre, sa stature de tribun lettré n’a pas d’équivalent. Jean-Luc Mélenchon reste donc l’homme à abattre (tous ceux qui me lisent le savent bien) avant de passer à une autre cible, celle qui lui succéderait. Plus vite il sera liquidé, plus on aura du temps pour déglinguer son remplaçant.

 

-  J’ai dîné avec Jean-Luc Mélenchon et une partie de ses proches à Toulouse le 15 avril 2017 (1). Il y avait Manuel Bompard, Benoît Schneckenburger (le philosophe-garde du corps), Jean-Christophe Sellin, conseiller régional LFI, ancien conseiller municipal de Toulouse et figure locale notoire. Il y avait des collaborateurs dont j’ai oublié les noms, mais dont la jeunesse m’a frappé.

 

Le lendemain, à la Prairie des Filtres de Toulouse, en bordure de Garonne, Jean-Luc Mélenchon allait réunir 70 000 personnes pour son dernier meeting avant le premier tour des élections présidentielles (23 avril 2017). C’est dire si chacun était tendu. Jean-Luc Mélenchon avait fait prévenir qu’il voulait repartir du restaurant à 20 heures pour peaufiner son discours. Une place à table était vide, celle d’un collaborateur qui est arrivé, essoufflé, au milieu du repas. C’était le jeune homme chargé de vérifier des points de détail du discours : faits, dates, noms…

 

Chacun était tendu, ai-je dit. J’étais assis en face de Jean-Luc Mélenchon, qui avait bien des raisons d’être à cran, mais qui passa le repas à deviser avec calme, mangeant peu (uniquement du quinoa, non, je blague). A un moment, il m’a demandé (nous n’avions encore jamais parlé de ça) de quelle mouvance politique je venais. Du PCF. Je n’ai pas cherché à me justifier ni à me démarquer des communistes locaux qui se conduisaient comme des ennemis et dont le secrétaire, quelques jours après, allait signaler à la Dépêche que, de son point de vue, le nombre de participants au meeting du 16 n’était que de 30 000. Mais le chiffre de 70 000 était irréfutable, il avait été vérifié (photos de drone, surface de la « Prairie des filtres » archi-pleine…). Passons.

 

Bien entendu, et alors que nous savions que le destin de la France pouvait basculer dans quelques jours, je guettais chez Jean-Luc Mélenchon un geste, un mot d’énervement. Comme vous, je lisais les médias qui le disaient soupe-au-lait. Cela ne fut pas. J’ai vu chez lui une profonde humanité. C’est un sensible. L’égo « surdimensionné » était aux abonnés absents, les explosions de colère étaient gardées en réserve pour les vraies occasions, contre qui de droit.

 

Je n’ai pas vu, depuis que je m’intéresse à la chose publique, un homme politique encaisser autant de coups, aussi constants, de ses confrères, des médias, de la justice, de la police, du gouvernement, de quelques-uns de ses proches enfin, qui lui doivent tout mais déplorent d’avoir été mal servis et qui pensent que l’heure de l’hallali est venue pour un festin promis, chez d’autres avec qui on ira s’attabler parce que les plats seront (croient-ils) plus rapidement servis et plus copieux. Soyons juste, il y a sans doute, parmi ceux qui le lâchent, des (osons le mot) camarades de bonne foi, avec des raisons politiques. Pourquoi pas ? Je doute qu’ils soient de ceux qui expriment leur soudain désaccord quelques minutes à peine après la proclamation des résultats.

 

Il n’y a pas un homme politique qu’on traite aussi durement, sur lequel on ment autant, avec autant d’impudence et un tel sentiment d’impunité. On n’a jamais vu un homme politique français dont les photos dans les médias veulent à tout prix nous convaincre qu’il est laid, méchant, ridicule. La palme est dans cette « une » du Nouvel Obs où JLM nous est montré comme un croisement de singe et de Chinois (à 5mn24). Par Maxime Vivas, La suite sur Le Grand Soir

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