Républicaine donc de Gauche, parce que "capitalisme, libéralisme,mondialisation économique" sont antagonistes avec notre devise "liberté, égalité,fraternité" ;la déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen ; le préambule de la constitution de 1946 ; la déclaration de Philadelphie et le Conseil National de la Résistance.
Plus de 1 500 milliards d'exonération ... 5,5 Millions de chômeurs, un vrai succès !!
27 novembre 2014 : 5 457 400 personnes sont inscrites à Pôle emploi dans les trois catégories. Cette hausse fait déjà de 2014 une nouvelle année noire sur le front du chômage.
1er décembre 2014, les patrons sont dans la rue pour dénoncer le « coût » du travail...
« Coût du travail » au lieu de « salaires » ; « charges » au lieu de « cotisations » : trente années de convergence politique entre la droite et la gauche de gouvernement ont banalisé ces expressions, la vision du monde qu’elles véhiculent, les conséquences sociales qu’elles induisent. Cette métamorphose du langage n’est pas anodine. Aussi sûrement qu’un coût appelle une réduction, la charge qui « pèse » (sur le travail), « écrase » (les chefs d’entreprise) et « étouffe » (la création) suggère l’allégement ou, mieux encore, l’exonération.
Ces associations verbales et mentales, élevées par les médias au rang d’évidences, ont accompagné l’accomplissement d’un dessein poursuivi par tous les gouvernements successifs : baisser les salaires au nom de l’emploi.
Le résultat : un transfert sans précédent. En cumul, depuis 1982, la déformation du partage de la richesse a fait basculer l’équivalent de 1 100 milliards d’euros de salaire brut et 400 milliards d’euros de cotisations patronales des salaires vers les profits. Le sacrifice aurait pu trouver une justification s’il avait alimenté l’investissement, gage supposé de créations d’emplois. Mais ces 1 500 milliards d’euros ont surtout nourri les dividendes (revenus nets distribués aux actionnaires) et l’épargne des entreprises, qui se sont respectivement accrus de six et neuf points entre 1982 et 2010. Dans le domaine de l’emploi, les progrès s’avèrent… moins tangibles. (1)
Pour pallier au « coût » du travail en France, les gouvernements successifs, guidés par les syndicats patronaux, n'ont eu de cesse d'exonérer les entreprises de « charges » patronales, particulièrement sur les salaires au SMIC, avec pour effet, une substitution des emplois qualifiés vers les non-qualifiés qui semblent l’emporter de loin sur l’effet de volume. La réalité est que pour maintenir son taux de marge, le patronat vise à baisser la part de la valeur ajoutée qui revient aux travailleurs sous forme de salaire en s’attaquant à la part indirecte du salaire que sont les cotisations sociales, au moyen des exonérations, modulations, remplacement par TVA, par CSG, et en même temps, baisse de la protection sociale.
Mais, le MEDEF demande plus, et les Gouvernements exécutent. Et ce n'est pas nouveau :
Allègements de charges sociales patronales en hausse constante
1995 et 1996 : allègements Juppé on se situait alors entre 1,1 et 1,3 fois le SMIC.
1998 à 2002, le champ des allègements est étendu jusqu'à 1,7 fois le SMIC pour les entreprises qui réduisent leur temps du travail (allègements « Aubry » liés aux 35 heures).
2003 à 2005 les allègements « Fillon »
Depuis 2007 les entreprises de moins de 20 salariés bénéficient d'un allègement maximal
Entre 1993 et 2000, près de 235 Md€ se sont envolés (de 0,61 Mds€ en 1993 à 29,988Mds € en 2010)
Entre 2001 et 2010, les exonérations ont augmenté de 55% (près de 197,82 Md€)
En 2010, le montant de ces exonérations atteignaient les 30 milliards d'euros. La même année, l’État a compensé 90% de ce manque à gagner.
En savoir plus ici
Les gouvernements ont changé, mais les méthodes restent.
Le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux, (qui nous prive d'une manne importante d'emplois) n'a pas été remis en cause par le nouveau gouvernement, qui surfe sur des emplois précaires appelés « contrats d'avenir », en les subventionnant à hauteur de 75% du salaire brut dans le secteur non marchand (collectivités territoriales, administrations d'état...) inventant ici, des fonctionnaires au rabais et à 35% dans le secteur marchand, inventant là des « presque » fonctionnaires du privé.(voir tableau en bas de page)
Ainsi, entre novembre 2012 et décembre 2013, 88 000 jeunes ont été recrutés en emploi d’avenir
14 000 dans le secteur marchand,
65 000 dans le secteur non marchand
9 000 en emploi d’avenir professeur
SourceTravail-Emploi.Gouv
Faisons un calcul à la louche :
| Participation de l'État | Nombre de contrats 11/2012 – 12/2013 | Total versé chaque mois (en millions d'euros) |
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Secteur non marchand 75% (1072€) | 75% 1072€ | 65000 | 69,68 |
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Secteur non marchand (professeurs) moyenne 48h/mois | 75% 343€ | 9000 | 4,11 |
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Secteur marchand | 35% 500€ | 14000 | 7 |
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Total versé par l'État chaque mois durant cette période : 80,79 millions auxquels il faut ajouter pour le secteur non marchand, les exonérations des cotisations de sécurité sociale au titre de l'assurance sociale, des allocations familiales, d'une exonération de la taxe sur les salaires, de la taxe d'apprentissage et de la participation à l'effort de construction. |
Prévue pour 2015, suppression totale des cotisations sociales patronales* au niveau du SMIC, soit 4,5 milliards d'euros supplémentaires aux "allègements Fillon" dégressifs qui existent déjà sur les rémunérations comprises entre 1 et 1,6 SMIC.
(*) Heureusement il ne s'agit QUE des charges de sécurité sociale. Pas les cotisations dûes au titre du chômage, des retraites complémentaires, de la formation professionnelles et de la taxe d'apprentissage.
Bref,
Les exonérations de charges patronales pour compenser un « coût » du travail qui serait élevé (MEDEF), sont compensées aujourd'hui par l'État donc nous encore une fois.
Le plan dit de compétitivité et ses 50 milliards d’économies se concrétisent par une ponction de plus de 25 milliards sur différentes facettes de la protection sociale, de la Sécurité sociale. Cette somme se rajoute aux exonérations déjà accordées, comme les 30 milliards de « cotisations employeurs »
Et tout ça au nom du « coût » du travail, qui empêche les patrons d'embaucher !!
Or, en 1995, il y avait 3 millions de chômeurs ; fin juillet 2013 leur nombre passait à 5 148 200 pour atteindre fin octobre 2014 les 5 457 400 !!!
Entre temps,
les salaires ont stagné : depuis 2005, le SMIC brut a augmenté de 171€ (de 1254 à 1427)
les assurés sociaux, moins bien remboursés doivent souscrire à une complémentaire santé (50% en 1970 ; presque 70% en 1980 ; 83% en 1991)
2002 déficit du budget de l’assurance maladie de 6,1 milliards d’euros (contre 2 milliards en 2001 et 1,2 milliards en 2000).
trois sans-abri sur dix ont un emploi, en général précaire (contrat à durée déterminée, intérim)
Ajoutons,
les loyers ont augmenté de 107% entre 2000 et 2010 (moyenne en France)
la part de dépense annuelle de logement dans le revenu disponible de base passe de 18,5% en 1984 à 24,3%
en 2008, 3,6 millions de personnes sont soit privées de domicile personnel, soit vivent dans des conditions très difficiles (privation de confort ou surpeuplement), soit sont en situation d’occupation précaire (hôtel, caravanes…) selon la Fondation Abbé-Pierre.
En revanche,
les revenus des dirigeants des entreprises du CAC 40 (hors stock-options) ont, eux, augmenté de 120%
les rémunérations des présidents exécutifs du SBF 120, (les dirigeants des 80 plus grosses entreprises après le CAC 40.) sont en hausse de 31% en 2010
Les assurances privées quant à elles se portent bien. Merci ! (2)
VMH
(1) Vous avez dit « baisser les charges » ? Monde Diplomatique
(2) Assurances de personnes, données clé 2013