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Républicaine donc de Gauche, parce que "capitalisme, libéralisme,mondialisation économique" sont antagonistes avec notre devise "liberté, égalité,fraternité" ;la déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen ; le préambule de la constitution de 1946 ; la déclaration de Philadelphie et le Conseil National de la Résistance.

HOLLANDE NE FAIT QUE CONTINUER LES POLITIQUES NÉOLIBÉRALES DE SES PRÉDÉCESSEURS DEPUIS 40 ANS

Quelle galéjade d’entendre ou de lire ici et là que la conférence de presse du président de la République a marqué un tournant majeur ! On nous refait le coup à chaque élection d’un nouveau président : le tournant Barre en 76, le tournant Mauroy en 82-83, le tournant Juppé en 1996, etc. Mais en réalité, chacun, après s’être fait élire sur un programme « en rupture » avec l’action du précédent pour revendiquer l’alternance et avoir joué l’alternative le temps de gratifier son électorat, revient aux choses sérieuses, dans la continuité du plan multi-décennal de restructuration néolibérale du capitalisme. Les candidats sont tenus de proposer des programmes alternatifs pour capter les voix nécessaires à l’élection, et l’heureux élu va tenter d’appliquer le sien, mais, s’il n’est pas adapté aux réalités, il va vite devoir revenir à ce que permet la situation du pays. En période de croissance, il ne s’agit que d’accompagner le mouvement, on peut feindre de l’organiser ; mais en situation de crise, les lois du capitalisme définissent le fond de la politique économique, toujours le même : restaurer le taux de profit par la baisse du coût salarial, via la casse des services publics et de la protection sociale.

Qu’un parti « socialiste » en vienne à invoquer les mânes de Jean-Baptiste Say pour tenter de légitimer sa politique anti-sociale est révélateur de son état de décrépitude intellectuelle. Quelle fumisterie que de sortir de la naphtaline l’économiste du 19e
siècle, cet apologiste du capitalisme, qui s’était élevé contre le pessimisme de Ricardo, dont la théorie du travail productif annonçait la stagnation économique. Say, au contraire, fondait son économie politique sur l’échange et postulait que la monnaie est intégralement dépensée un jour ou l’autre : dès lors, toute vente d’un produit implique l’achat ultérieur d’un produit équivalent et il en conclut que la monnaie n’est qu’un voile sur la réalité de l’échange, qui est produit contre produit. Ainsi, toute offre sur le marché y amène une demande équivalente, et la libre concurrence garantit dès lors à tout producteur la possibilité de trouver un débouché pour peu qu’il sache produire ce que souhaitent les autres agents. Il n’y a donc de crise que comme conséquence des entraves au libre jeu du marché. Par construction, cette théorie fonde la doctrine ultra-libérale de l’harmonie naturelle du marché, qui mêle aujourd’hui l’auto-régulation de Hayek à la main invisible de Smith et à l’harmonie naturelle de Bastiat (qui avait moqué l’utopie socialiste à travers sa « complainte des producteurs de suif contre la concurrence du soleil »…).

 

Les successeurs néo-classiques de Say n’auront de cesse de fonder scientifiquement la « loi des débouchés », en développant la mathématique de l’homoœconomicus, dont le comportement rationnel dans un cadre de liberté des échanges réaliserait l’harmonie générale. Keynes avait contesté cette construction en ajoutant à la fonction véhiculaire de la monnaie sa capacité à stocker de la richesse sous forme liquide, ce qui permet la thésaurisation et donc la spéculation, qui se détache de l’économie réelle et détruit la belle harmonie supposée, en amenant chômage et contestation sociale. Dressée contre le succès des idées socialistes ou keynésiennes, la théorie néo-classique fonde un néo-libéralisme, mais celui-ci n’est pas monolithique : à la suite de Hayek, les ultra-libéraux ne jurent que par la libre entreprise, avec l’intervention de l’État limitée aux fonctions régaliennes (justice, police, défense nationale), par contre les ordo-libéraux pensent que ladite libre entreprise fait émerger des monopoles qui s’approprient des rentes, ce qui met en danger la cohésion sociale et l’acceptation de la société de marché. La théorie néo-classique suppose la concurrence pure et parfaite, l’ordo-libéralisme constate qu’elle n’est pas naturelle, mais qu’il faut la construire, il la prône sous les qualificatifs de « loyale » ou « libre et non faussée ». Le « socialisme de l’offre » n’est qu’une variante de l’« économie sociale de marché » allemande, elle-même issue de l’ordo-libéralisme.

 

Après 1945, les successeurs néo-classiques de Keynes ont élaboré le keynésianisme, doctrine qui recommande, en période de crise et de sous-emploi, d’agir sur la demande avec des outils économiques contracycliques, principalement, la baisse des taux d’intérêt, l’augmentation des dépenses publiques et la dévaluation de la monnaie nationale. Il s’agit de sortir de la crise par le haut, tandis que le néo-libéralisme tire l’économie vers le bas, car l’austérité, censée rétablir les équilibres financiers, pousse à l’austérité : la hausse des impôts ou la baisse des dépenses pour rembourser la dette ferme des débouchés et induit des licenciements, d’où une perte de rentrées fiscales et de cotisations sociales. Mais, si les attaques des « atterrés » et autres keynésiens contre les conséquences de l’austérité, avec le renfort de nombre de libéraux inquiets de la montée des inégalités (y compris la DG du FMI !) disqualifient certes le « socialisme de l’offre », elles ne débouchent pas sur une alternative crédible. La suite sur Respublica

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