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Qui a tué nos villages ?

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22 janvier 2014 3 22 /01 /janvier /2014 18:24

Il ne se passe désormais pas un jour sans qu’éclate un incident violent au centre de détention d’Alençon Condé-sur-Sarthe. Et pour cause, tous les éléments sont réunis pour faire de cet établissement une poudrière. L’architecture oppressante d’abord : ici, le béton et les caméras de vidéosurveillance ont remplacé l’humain, les fenêtres sont les plus petites possibles, réduisant d’autant l’ouverture vers l’extérieur, tout est cloisonné pour limiter les contacts entre détenus et avec les surveillants, les salles et les cours de promenade sont exiguës pour éviter les rassemblements, les portes des cellules sont continuellement fermées et les déplacements étroitement surveillés et restreints.

 

L’isolement géographique, ensuite, qui réduit les liens avec l’extérieur : les proches des détenus sont souvent contraints d’effectuer plusieurs centaines de kilomètres pour une visite au parloir. Les intervenants extérieurs sont d’autant moins nombreux que la prison est loin de tout centre urbain. A la diminution des visites s’ajoute le manque cruel d’activités, de travail, de prise en charge médicale. Ici, pas de professeur et un psychiatre à quart-temps pour une soixantaine de détenus sous-tension.

 

Car cet établissement ultrasécurisé a été conçu pour accueillir des détenus condamnés à de longues peines, considérés comme dangereux, et dont les perspectives de sortie sont si lointaines qu’ils n’ont plus rien à perdre. Le 30 décembre, deux détenus du centre prenaient en otage un jeune surveillant pour obtenir leur transfert. Jugés en comparution immédiate, ils ont tous deux été condamnés à huit ans de détention supplémentaires, repoussant ainsi leurs dates de libération à 2032 et à 2039. Le prix à payer pour leur transfert est lourd. Mais quelle différence quand la perspective d’une vie en dehors de la prison ne s’ancre plus dans aucune réalité autre que virtuelle. Ces dernières années ont vu un durcissement croissant de la législation pour les personnes condamnées en matière criminelle : accumulation d’obstacles pour prétendre à une libération conditionnelle, mesures de sûreté, voire de rétention après la fin de peine. Cyrille Canetti, psychiatre retenu en otage en 2010 par un de ses patients, confiait ainsi à l’Observatoire international des prisons (OIP) : «Indépendamment de toute considération humaniste ou éthique, si l’on veut se protéger, on se trompe de méthode. L’absence de tout espoir et de perspective de sortie pousse un individu au pire de lui-même.»

 

A Condé-sur-Sarthe, ces détenus se retrouvent encadrés par un personnel pénitentiaire constitué pour moitié de jeunes stagiaires inexpérimentés. Si l’administration voulait créer une situation explosive, elle ne pouvait pas mieux s’y prendre !

 

La situation de Condé-sur-Sarthe est extrême, mais les mutineries, prises d’otages et agressions se sont multipliées ces derniers mois dans l’ensemble des établissements pénitentiaires français. Fin novembre, l’administration pénitentiaire relevait une augmentation de 33% des mouvements collectifs par rapport à l’année précédente. Dans des prisons déshumanisées, qui n’offrent pas d’espace de parole ni de négociation, où le droit d’expression n’est pas reconnu aux personnes détenues, les revendications prennent les formes les plus violentes.

 

«Ils nous mettent loin de nos enfants, de nos familles, mais quel homme ne craquerait pas ?» témoignait Philippe en août, après avoir été transféré à plus de 600 kilomètres de sa compagne dans la centrale de Moulins, où une quarantaine de détenus ont refusé la semaine dernière de regagner leur cellule. Après quatre mois sans rien faire, il a demandé à travailler en cuisine, notamment pour aider sa femme qui dépense tout son argent pour venir le voir. Après des semaines d’attente, de multiples relances, la réponse a fini par tomber : pas de place. Alors «je serre les dents», dit-il, en concluant : «Ils attendent que je pète un plomb mais je ne leur donnerai pas cette joie.»

 

Car, que demandent les détenus mutins des établissements pénitentiaires de Condé-sur-Sarthe, d’Argentan, de Moulins ? Leur transfert vers une prison plus proche de leur famille, des conditions de détention correctes, l’accès à un travail et à des activités pour sortir de cellule et gagner un peu d’argent, la possibilité d’accéder à un aménagement de peine leur permettant de se projeter dans un autre avenir que celui des murs d’une prison. Des demandes légitimes auprès d’une institution censée préparer l’insertion ou la réinsertion des personnes détenues… mais qui se heurtent à une culture pénitentiaire privilégiant la répression et la neutralisation plutôt que le respect des droits et le dialogue. La suite sur Libération

 

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5 décembre 2013 4 05 /12 /décembre /2013 10:03

Présenté en Conseil des ministres le 9 octobre, le projet de loi sur la prévention de la récidive fait l'impasse sur une préconisation essentielle de la conférence de consensus : réformer la prison. De nombreuses peines continuent et continueront à s'exécuter en détention, dans des conditions antinomiques avec un objectif de prévention de la récidive.

Dans son rapport de février, le jury de la conférence de consensus appelait en ce sens à une « réforme profonde des conditions d'exécution de la peine privative de liberté» afin «d'atteindre l'objectif d'insertion», «condition sine qua non de la prévention de larécidive». Cette préconisation faisait écho à un engagement de François Hollande lors de la campagne présidentielle : « Adapter les lieux d'enfermement à leur objectif de réinsertion dans la société, c'est ce qui permettra de lutter réellement contre la récidive» (réponse à l'interpellation de l'OIP en mai 2012). Cet engagement n'est pas tenu dans le projet de réforme pénale, et aucun autre projet n'est annoncé pour changer la prison.

 

L'OIP entend par conséquent rappeler la nécessité de procéder à une refonte de la conception et du fonctionnement des établissements pénitentiaires, afin de réduire les effets nocifs de l'emprisonnement sur l'insertion et la récidive.

 

Les prisons françaises restent en effet régies par une logique archaïque de bannissement et de châtiment : sécurité assurée sous un mode coercitif faisant l'impasse sur le dialogue et la prévention des incidents, absence de droit d'expression, limitation des contacts avec les autres détenus et le personnel, confinement en cellule l'essentiel de la journée pour une majorité de détenus, perte de toute intimité (promiscuité et contrôle des moindres faits et gestes), interdiction des relations sexuelles (sauf pour la minorité d'établissements pourvus d'unités de vie familiale ou de parloirs familiaux), travail sous-payé et peu qualifiant... Les conditions de survie en milieu carcéral sont antinomiques avec la prise de conscience, la sociabilisation et l'acquisition de compétences. La condition de détenu exclue davantage de la communauté et du droit commun, favorise la survenance d'effets psychosociaux négatifs (régression psychologique, perte d'initiative ou rébellion avec augmentation des actes hétéro-agressifs, etc.). Autant d'effets nocifs qui favorisent la récidive.

Dans une note transmise au ministère de la Justice en juin dernier, l'OIP invitait pourtant le Gouvernement à normaliser la prison française dans le sens des principes préconisés par le Conseil de l'Europe :

revoir le modèle de sécurité pénitentiaire, en passant d'une logique purement coercitive à une approche qualitative basée sur la médiation, la mobilisation des compétences des détenus et leur responsabilisation ;

→ faire du régime « ouvert » de détention la norme, avec portes des cellules ouvertes en journée et possibilité de circuler dans sa zone de détention ;

→ repenser la journée de prison à partir d'un programme d'activités d'éducation, de travail, de soins et de préparation de la sortie adapté à chaque détenu ;

→ consacrer le droit d'expression collective en prison sur le modèle des comités de détenus mis en place au Danemark et supprimer la sanction disciplinaire pour participation à un mouvement pacifique ;

→ garantir aux détenus des moyens convenables de subsistance par leur intégration à l'ensemble des dispositifs de cohésion sociale (RSA, allocations chômage, etc.) ;

→ créer un statut juridique du travailleur détenu fondé sur la législation sociale (contrat de travail, respect des règles de rémunération, de la médecine du travail, etc.) ; La suite sur
OIP

 

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15 novembre 2013 5 15 /11 /novembre /2013 10:05
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30 septembre 2013 1 30 /09 /septembre /2013 11:55

Comment devient-on délinquant, comment en sort-on ? Le sociologue Laurent Mucchielli explique pourquoi l’emploi est un des facteurs déterminants dans la construction d’une « carrière délinquante».

De quelle délinquance parle-t-on ?

« LA délinquance n’existe pas, et « LA délinquance juvénile » pas davantage. La réalité est diverse et complexe. Un premier type peut être qualifié de « pathologique » dans le sens où il désigne des jeunes ayant notamment la caractéristique d’être en plus ou moins grande souffrance psychologique et dont les trajectoires de vie sont marquées par des problèmes de socialisation. Un deuxième type peut être qualifié d’« initiatique » dans le sens où il désigne des jeunes ayant commis des actes délinquants mais dans la trajectoire de vie desquels on ne distingue aucun problème de socialisation ni familiale ni scolaire. Un troisième type peut être qualifié d’« exclusion », et c’est celui qui nous intéresse ici.

L’absence de travail dans la construction du parcours délinquant

Le premier ensemble de questions méritant réflexion est relatif au poids de l’absence de travail sur la vie familiale. Le processus d’entrée dans la carrière délinquante n’est pas linéaire et il peut être stoppé dans ses premières étapes. Si l’échec scolaire et l’absence de perspective d’insertion économique sont de grands facteurs prédisposants, ils peuvent être surmontés grâce à des ressources familiales, à une rencontre décisive avec un éducateur ou à une seconde chance offerte par un déménagement et un accueil bienveillant dans un autre lieu. Comme ils peuvent aussi ne pas l’être et donner au jeune le sentiment d’être rédhibitoires, a fortiori lorsque la pression des pairs s’exerce en ce sens.

La « carrière délinquante » : activité et identité

Analyser ce que Howard Becker a appelé la « carrière » délinquante suppose de comprendre à la fois l’entrée dans des activités ou des pratiques délinquantes et l’adoption progressive d’une identité délinquante. Il s’agit de sortir de l’anxiété, de la honte et de la dépression en affirmant et en affichant un contre-modèle, une contre-identité, en valorisant l’aspect hédoniste du style de vie délinquant et en raillant les contraintes de l’emploi salarié ordinaire. C’est aussi d’une revanche sociale, d’une revanche personnelle et parfois même d’une revanche familiale dont il est question.

La place du travail dans la sortie de la délinquance  Par Laurent Mucchielli / la suite sur Fondation Jean Jaurès

Téléchargez la note

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19 septembre 2013 4 19 /09 /septembre /2013 08:36

Condamné, le militant anti IVG Xavier Dor promet "d'autres actions"

Le dos est voûté, mais l'expression est franche. Avant l'arrivée des trois magistrats qui doivent prononcer son jugement, Xavier Dor, ancien pédiatre de 84 ans, opposant notoire au droit à l'avortement, regarde les bancs du public de la 31e chambre du TGI de Paris. "A-t-on quelques amis ici ?", demande-t-il avec le sourire de celui qui connaît la réponse. Environ cinq ou six "oui" timides lui répondent. "C'est parfait", lance-t-il, l'air satisfait.

Quelques minutes plus tard, Xavier Dor est condamné à 10 000 euros d'amende pour "délit d'entrave à l'interruption volontaire de grossesse (IVG)" lorsqu'il avait fait irruption, les 25 et 26 juin 2012, dans un centre du planning familial à Paris. Le parquet avait requis, fin juin, 8 000 euros d'amende et un mois de prison avec sursis, en insistant sur "la pression morale et psychologique" et "les actes d'intimidation" que le prévenu avait fait subir aux patientes. La condamnation est finalement plus lourde. En revanche, Xavier Dor a été relaxé par le tribunal correctionnel pour une manifestation anti-IVG devant l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul de Paris, en avril 2011, pour laquelle l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris s'était portée civile.

Pour Me Isabelle Thieuleux, avocate de la Coordination des associations pour le droit à l'avortement et à la contraception (Cadac), association qui s'était constituée partie civile, ce jugement en demi-teinte n'est pas une surprise. "Il y a une vraie difficulté juridique à faire reconnaître le délit d'entrave à l'IVG lorsqu'il s'agit d'actions menées à l'extérieur des centres. En revanche, dès lors que l'action est menée à l'intérieur, le délit est constitué."

"D'UNE VIOLENCE INOUÏE"

Lorsqu'il avait fait irruption au planning familial en 2012, le fondateur et président depuis 1986 de l'association SOS Tout-petits avait pris à partie des patientes, remettant à l'une d'elles des chaussons tricotés et une médaille représentant la vierge Marie. Lors de l'audience en juin, une cadre commerciale de 42 ans avait décrit devant le tribunal son sentiment de "culpabilité" après cette intrusion. "Il était d'une violence inouïe."

Satisfaites de sa condamnation, les associations de défense du droit à l'avortement se sont dites "déçues du faible montant de l'amende au vu des ressources financières dont disposent les réseaux anti-IVG", a résumé Me Thieuleux. "Surtout, il est inacceptable que M. Dor ait annoncé, avant même le début du procès, qu'il mènerait d'autres actions, donnant un calendrier précis", a dénoncé Maya Surduts, militante de la Cadac.

De fait, à peine sorti de la chambre où sa condamnation venait d'être prononcée, Xavier Dor donnait "rendez-vous pour d'autres actions". "Nous irons à l'hôpital Tenon et à la maternité Port-Royal", a-t-il garanti, ses avocats ne se prononçant pas encore sur un éventuel appel. La suite sur Le Monde

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23 juillet 2013 2 23 /07 /juillet /2013 19:48

A l’instar d’autres sites français, nous publions les informations sur l’affaire Bettencourt que la justice française interdit à Mediapart de diffuser.

Au terme de trois ans de longue lutte judiciaire, le site d’informations Mediapart va plier sous les coups ce lundi soir  : à minuit au plus tard, le site créé par Edwy Plenel va retirer les contenus liés à Liliane Bettencourt, héritière de l’empire L’Oréal et une des trois plus grandes fortunes de France. Voici trois ans, Mediapart a en en effet révélé le contenu d’enregistrements pirates effectués par le majordome de Bettencourt, Pascal Bonnefoy, et transmis à deux médias, Mediapart et Le Point. Ce majordome affirmait avoir agi de la sorte parce qu’il en avait assez de voir sa patronne grugée par des gens malhonnêtes.

L’affaire a rapidement pris une tournure de scandale d’Etat, pas tellement en raison des soupçons de fraude fiscale autour de la fortune de Liliane Bettencourt mais bien entendu à cause des risques de conflits d’intérêt dans ce dossier. Dans les enregistrements, il apparaît que le gestionnaire de fortune des Bettencourt, Patrice de Maistre, souligne le fait que la femme de l’ancien ministre français du Budget et trésorier de l’UMP (le parti de Nicolas Sarkozy) est un plus par rapport aux dossiers Bettencourt. Une ex-comptable de Bettencourt dira devant les juges qu’un financement illégal de la campagne 2007 de Sarkozy ait pu sortir des caisses de son ex-patronne.

Mediapart a publié des milliers d’articles sur ce sujet. Depuis trois ans, Patrice de Maistre épuise les recours judiciaires contre la première décision de justice qui, en juillet 2010, a donné raison aux deux médias. Mais voilà que, le 4 juillet dernier, le monde de la presse a découvert avec stupeur une décision de la Cour d’appel de Versailles assimilée par les défenseurs de la liberté de presse et d’expression à de la censure. En effet, bien que les enregistrements aient été exploités par la justice française et ont conduit à des mises en examen, la Cour d’appel a ordonné à Mediapart de retirer sons et informations « volés » en raison de l’atteinte à la vie privée que représente leur divulgation et leur maintien sur internet !

« Cela équivaut à considérer qu’il existe une distinction entre ce que l’on peut faire en termes de liberté d’expression dans un prétoire ou en direction du citoyen », conteste Philippe Nothomb, directeur juridique du Soir.

C’est une des raisons pour laquelle Le Soir, comme d’autres journaux et sites français ou suisses, a décidé de s’associer au combat de Mediapart (Le Point ne s’y est pas joint) en hébergeant sur le site www.lesoir.be les informations et les enregistrements que Mediapart est obligé de retirer de son propre site sous peine d’une astreinte extrêmement élevée : le site a évalué à 752 millions d’euros par mois ce qu’il devrait payer (autrement dit mettre la clé sous le paillasson) s’il laissait ces informations en ligne La suite sur LeSoir.be

 

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27 juin 2013 4 27 /06 /juin /2013 06:42

Quand le Front National poursuit pénalement une avocate

Raquel Garrido, avocate d’un candidat aux législatives en 2012, est poursuivie par le Front national devant le tribunal correctionnel, pour des propos tenus dans le cadre de sa mission de défense de son client.

En poursuivant un avocat directement dans l’exercice de ses fonctions, le Front national affiche sa conception des droits de la défense, composante essentielle des droits de l’homme et des libertés individuelles. Ces pratiques qui visent à museler la parole de l'avocat sont d'un autre temps ou d'un autre lieu, mais n'ont pas leur place dans une société démocratique.

Ce parti d’extrême droite nous montre ici son vrai visage.

Cette action du Front national nous rappelle qu’il doit être combattu avec force par notre engagement social comme dans les urnes.

Pour ces raisons, Raquel Garrido reçoit tout notre soutien.

Paris, le 22 juin 2013 Source Syndicat des Avocats de France(SAF)

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13 juin 2013 4 13 /06 /juin /2013 20:41

 

L'inapplication du droit du travail en prison est-elle conforme à la Constitution ? Le Conseil constitutionnel s'est penché sur cette question mardi 4 juin 2013 dans le cadre de l'examen d'une question prioritaire de constitutionnalité formulée par deux personnes détenues. L'OIP est intervenu dans la procédure, au soutien des deux requérants. Dans les observations qu'il a adressées au Conseil, et qu'il rend aujourd'hui publiques, il démontre que la situation actuelle du travail en détention est contraire à de nombreux droits et principes  constitutionnels, parmi lesquels les principes de dignité humaine et d'égalité devant la loi. De l'analyse du Conseil constitutionnel dépendra l'évolution des droits des détenus travailleurs.

 

Saisi par deux personnes détenues qui critiquaient devant le Conseil des Prud'hommes de Metz la faiblesse de la rémunération de leur travail, le Conseil Constitutionnel va devoir se prononcer sur la constitutionnalité de l'article 717-3 du CPP qui prévoit « les relations de travail des personnes incarcérées ne font pas l'objet d'un contrat de travail ». Alors que le législateur n'a doté le travailleur détenu d'aucun statut, l'absence de contrat de travail a de lourdes conséquences : elle entraîne l'inapplication des droits et garanties prévus par le droit du travail.

Ainsi qu'a pu le souligner le Contrôleur général des lieux de privation de liberté, le travail en prison a « des relents du XIX ème siècle ». Les dispositions du Code du travail relatives à la période d’essai, au préavis, au droit d’expression collective des salariés, à la procédure de licenciement mais également aux différents droits sociaux afférant à l’exercice d’une activité professionnelle ne s’appliquent pas aux travailleurs privés de liberté. Ces derniers ne peuvent ainsi pas prétendre au salaire minimum, ne bénéficient pas du droit à la retraite complémentaire ou de prestations en espèce en cas de maladie ou d'accident du travail, et n'ont pas droit à l'assurance chômage. Ils sont également exclus des dispositifs de protection de la santé des travailleurs, n'ayant par exemple pas accès à la médecine du travail et n'étant pas soumis à une visite médicale d'embauche alors que l'inspection du travail dispose en prison de pouvoir beaucoup moins étendus qu'à l'extérieur.

Soumises à des rémunérations en moyenne quatre fois inférieures au salaire minimum, et exclues des mécanismes d'indemnité en cas d'arrêt de travail, les personnes détenues ne disposent pas de moyens convenables d'existence leur permettant de faire face aux diverses charges qui pèsent elles (besoins de première nécessité, charges de famille, frais de défense, indemnisation de victimes, préparation de la sortie, etc.). Elles sont en outre placées dans une position d'extrême vulnérabilité par rapport à l'administration pénitentiaire et aux entreprises concessionnaires, toute protestation relative aux conditions de travail pouvant être sanctionnée par la perte de l'emploi.

Comme l'expose l'OIP dans ses observations, la situation actuelle du travail en prison est ainsi manifestement contraire à de nombreux droits et principes constitutionnels parmi lesquels les principes de dignité humaine et d'égalité. La suite sur l'OIP

 

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13 mai 2013 1 13 /05 /mai /2013 19:44

Un projet de loi, créant un procureur national pour lutter contre la fraude fiscale, a été présenté ce mardi en conseil des ministres. Trois questions à Eric Alt, vice-président d'Anticor, pour qui le texte ne résout pas les problèmes actuels.

Sur le même sujet

La Tribune : Quelle est votre réaction à la présentation de ce projet de loi ?

Eric Alt, vice-président d'Anticor : C'est une déception. C'est tout changer pour ne rien changer. Ce projet de loi ne crée pas d'indépendance, pas de coordination supplémentaire. Le nouveau procureur restera comme l'ancien, une courroie de transmission. Il n'y a rien sur le secret défense.

Le projet de loi garde une structure baroque. Le procureur devra fonctionner aux côtés du procureur général. Ils travailleront de manière parallèle, avec le problème de définir le champs de compétence. Alors que dans les affaires de terrorisme ou de santé publique, c'est le parquet de Paris qui s'en occupe, sous une structure plus hiérarchique. Ce procureur aura la possibilité de saisir un juge de première instance, mais cela ne clarifie pas les choses.

La seule chose positive, c'est que tout est regroupé au niveau regional dans les juridictions inter-régionales spécialisées, les "JIRS". Il y a une amélioration de l'organigramme. Mais les enjeux étaient faibles.

La Tribune : Qu'aurait-il fallu faire selon vous ? La suite sur La Tribune

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4 mai 2013 6 04 /05 /mai /2013 19:57

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