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Qui a tué nos villages ?

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12 décembre 2020 6 12 /12 /décembre /2020 20:43

Une information est passée relativement inaperçue.

Pourtant, il s’agit d’une étape importante dans la construction d’une société de surveillance comme la mettent en place les macronistes. J’ai parlé d’une mise en cage électronique de la France. Nous y sommes. Le

4 décembre, le gouvernement a pris deux décrets modifiant les modalités de fichages en joignant les données des fichiers du renseignement territorial de la police, de la gendarmerie et celui qui permet les enquêtes administratives. Ces décrets franchissent un seuil en direction d’un « big data » général de toute la population.

 

D’abord, les raisons pour lesquelles un policier, un gendarme ou un agent de sécurité peut inscrire une personne dans ces fichiers s’élargissent. Initialement, ils ont été créés pour prévenir le terrorisme et le « hooliganisme ». Mais il est déjà possible de d’abuser de ces deux motifs pour contourner toute limite. En effet, en l’état, on peut y inscrire des « personnes susceptibles d’être impliquées dans des actions de violence collectives, en particulier en milieu urbain ou à l’occasion de manifestations sportives ». Grâce à ces attributions larges, 80 000 personnes ont déjà été fichées. Mais les décrets ajoutent à ceux-là les personnes susceptibles de porter atteinte à la « sûreté de l’État ».

 

Cette notion annonce le fichage des opposants politiques. En effet, le ministère de l’Intérieur précise qu’il entend par sûreté de l’État « tout ce qui a trait à la continuité et à l’intégrité des institutions de la République et de ses services publics, et par extension, à la prévention des comportements menaçant cette intégrité ». Avec cette formulation, il devient possible par exemple de ficher les grévistes, puisqu’ils menacent la continuité du service public. Le décret ouvre d’ailleurs la voie à un fichage politique généralisé, sans s’encombrer de détours. Il permet que soient répertoriées « des opinions politiques, des convictions philosophiques, religieuses ou une appartenance syndicale ». Mais ce n’est pas tout. Dans ce décret, il est aussi question des données et informations concernant sur l’entourage de la personne. Il s’agit alors de ficher les parents, les enfants et toute personne qui entretient avec elle « des relations directes et non fortuites ». Les engagements associatifs sont désormais également concernés. Et puis aussi une multitude d’autres informations : données de santé, pratiques sportives, habitudes de vie, activités sur les réseaux sociaux.

 

Un tel champ fait dire à la CNIL que ces décrets risquent d’entrainer « une collecte automatisée de ces données ». Les méthodes du « big data » appliquée à tout et à tous, partout, signe le passage au régime autoritaire.

 

Voilà qui cadre bien avec les ambitions affichées de la « sécurité globale ». Outre son article 24 interdisant de filmer des policiers, la proposition de loi généralise l’utilisation de drones et de caméras par la police. Pour les associations de défense des droits humains, pour les oppositions à cette loi, le but de cela est de traiter ces images grâce à la reconnaissance faciale et l’interconnexion des fichiers. Quand nous interrogions le gouvernement sur le sujet, il faisait semblant de regarder ailleurs, de ne pas comprendre de quoi nous parlions. Mais ces décrets suppriment du code de la sécurité intérieure une phrase essentielle sur ce sujet. Elle précisait, à propos de ces fichiers, « le traitement ne comporte pas de dispositif de reconnaissance faciale à partir de la photographie ». Voilà qui était clair, non ? Ce verrou saute. La phrase disparait. La police pourra par exemple observer par drone une manifestation et disposer en direct du profil des personnes filmées avec leurs opinions politiques, leur famille, leurs habitudes de vie. Évidemment il lui sera possible de rendre le tout public instantanément selon l’usage dans les enquêtes préliminaires actuelles.

 

Plus tôt cette année, un autre décret avait déjà été pris dans ce domaine. Il concernait le fichier de GendNotes, l’application utilisée par la gendarmerie nationale lors des contrôles de routine. Les gendarmes peuvent y inscrire des informations « relatives à la prétendue origine raciale ou ethnique, aux opinions politiques, philosophiques ou religieuses, à l’appartenance syndicale, à la santé ou à la vie sexuelle ou l’orientation sexuelle ». Ainsi, les deux décrets du 4 décembre permettent de transférer les données collectées sur le terrain par les gendarmes dans le nouvel ensemble de fichiers. Ce qui étend la durée de conservation de ces données de trois mois à trois ans. Brique par brique, le régime construit un état de surveillance globale. D’autoritaire, le régime macroniste pourrait devenir totalitaire en deux coups de fichiers, et commencer le contrôle politique depuis l’intérieur de votre lieu de vie, depuis l’intérieur de votre cerveau où siègent vos opinions et votre orientation sexuelle. Source Jean-Luc Mélenchon / L'Ère du Peuple

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28 juin 2020 7 28 /06 /juin /2020 15:52
Nuit après nuit, des policiers en armes et gyrophares en feu se rassemblent en manifestations interdites. À l’Arc
de Triomphe, à la Concorde, autant de lieux interdits parce qu’ils sont à proximité de l’Élysée. Ils ne viennent là que pour menacer le pouvoir central du pays. On peut penser beaucoup de mal de ce pouvoir comme c’est mon cas. Mais il est le pouvoir d’une nation libre. On ne peut accepter qu’il soit menacé par des gens en armes qui sont censés maintenir l’ordre républicain du pays. Puis les mêmes vont devant de la maison de la radio. Pour menacer des journalistes. On peut penser beaucoup de mal du parti-pris gouvernemental souvent ridicule des organes d’information de l’État. Mais on ne peut accepter que les questions qu’il pose se règlent par l’intimidation et la menace physique armée. Au demeurant le message veut porter loin : il est adressé ainsi à tous les organes de presse, à tous ceux qui écrivent ou publient d’une façon ou d’une autre.
 
Cette volonté de s’ériger par la force en juge de toute expression a trouvé à Stains un paroxysme hautement symbolique. Là, les mêmes exigent l’effacement d’une fresque murale pourtant inaugurée par le maire. Une prétention vociférée non seulement sans rappel à l’ordre mais encouragé par le préfet.
 
J’écris ces lignes comme une mise en garde. Les prétendues « forces de l’ordre » créent un désordre bien particulier porteur d’un message factieux bien spécifique. Après avoir manifesté devant le siège du Mouvement Insoumis, fait sans précédent resté impuni, après avoir menacé des juges, fait resté impuni, après avoir menacé des journalistes, fait resté impuni, un quarteron de policiers factieux étale son impudence en fanfare et affiche sa prétention liberticide contre les institutions, la presse et la justice. Et le préfet de police, l’homme d’un camp, dit qu’il ne sait pas de qui il s’agit. Les autorités qui hier prétendaient que les gilets jaunes étaient des factieux selon le mot de Castaner, et même « une menace pour la République », laissent faire.
 
Pourquoi ? Oui, pourquoi ? Castaner a-t-il quelque chose à cacher que ces gens savent ? Le président a-t-il déjà trop peur parce qu’il sait qu’il serait incapable de ramener dans le rang les factieux ? Le préfet de police est-il complice ou seulement victime lui aussi de menaces qui l’empêchent d’agir ? Quand, où et à quelles conditions le syndicat d’extrême droite va-t-il cesser ces agissements ? Veut-il un contrôle sur le contenu des diffusions audiovisuelles à leur sujet ? Veut-il un contrôle sur les œuvres concernant la police ? Ou bien revendique-t-il seulement le droit de mutiler et d’étrangler les gens sans être inquiété ? Ces questions résument l’inacceptable de ce qui se passe sous nos yeux.
 
Ici, l’autorité de l’État républicain s’est effondrée devant ceux-là même qui devraient en être les garants. Le message des factieux est clair. La police est devenue autonome. Elle n’obéit qu’à ce qu’elle veut et comme elle veut. Le syndicat Alliance, organisation d’extrême droite, la dirige en réalité puisque plus personne ne s’oppose à ses volontés. Les policiers républicains vivent dans la peur et eux aussi sous la menace. La responsabilité de toute cette situation vient du comportement du ministre, et sans doute davantage encore de ceux qui le laissent ne rien faire. Tout autre avait été la réaction du ministre de l’Intérieur Pierre Joxe face à une tentative d’émeute de même nature par des policiers.
 
Et ce n’est pas tout. La décomposition de l’Etat avance sur un autre front encore plus sensible : celui de la justice. Là encore, au sommet de la pyramide, Belloubet incarne ce qui se donne libre cours dorénavant. Le mépris le plus absolu des formes et pratiques républicaines de l’État. Le carriérisme et l’intrigue comme mode de vie publique. Au total, une incarnation de la disparition de la Vertu là où elle devrait être seule au pouvoir. Elle a assuré la victoire d’un réseau de magistrats contre un autre. Je rassure : aucun insoumis à l’horizon dans cette mêlée. Et depuis en cascade le règlement de compte personnel est devenu la norme. Eliane Houlette fait plonger Catherine Champrenault procureure générale via Mediapart ? Alors Catherine Champrenault à son tour confie tout le dossier des enquêtes sur Houlette à Médiapart. Pressions avouées à retardement, secret de l’instruction violé en permanence, intimité affichée entre justice et média pour violer la loi…à quoi bon se gêner puisque la Garde des sceaux en personne a encouragé ces façons de faire. Mais dans ce cas l’enjeu est tout autre.
 
La bonne administration de la justice n’est pas un service public comme un autre. Il s’agit ici tout simplement de l’essence et de la raison d’être républicaine. La loi est le stade suprême de la norme humaine en démocratie. On oublie trop souvent de quelle étendue est ce principe de fonctionnement. On oublie en effet un « en même temps » fondateur : la déclaration des droits de l’homme est aussi celle « du citoyen ». Qu’est-ce que la citoyenneté ? L’aptitude à faire de la loi et à la respecter, même quand elle ne vous convient pas. Ceux qui ont pour mission d’apprécier si quelqu’un la viole remplissent donc une fonction comparable à celle que la superstition attribue aux dieux eux-mêmes. Dans la religion républicaine le juge est le servant du temple où nait la loi, l’assemblée des représentants du peuple. Nulle grandiloquence ici. Seulement une banale répétition des fondamentaux qu’ignorent ou méprisent les libéraux. Car eux ne connaissent que le rapport de force, le marché et le contrat, c’est-à-dire tout ce que l’idée républicaine s’efforce de maîtriser et de civiliser. Là encore aujourd’hui, le cœur de l’autorité de l’État, celle qui nait de la légitimité de ses lois, est effondré. Et les femmes qui en ont sapé les appuis viennent à présent s’en rengorger les unes contre les autres. Pendant que les premiers responsables politiques sont les vrais coupables de la situation.
 
Ce week-end là, « Le Journal du Dimanche » titrait « Le complot des juges » à propos de l’affaire Solère, un député issu des Républicains. Pour l’abattre, selon ce journal, des faux et des « à peu près » ont été commis par des juges, parmi bien d’autres choses très étonnantes. Aucune réaction ne fut à noter du côté de la Garde des Sceaux et de ses commandos. C’est qu’un bruit courrait déjà dans Paris depuis des semaines. La prochaine déchéance ministérielle de Belloubet aurait réouvert le jeu des chaises musicales dans la haute magistrature. La rivalité des réseaux battrait donc son plein. Bien des rédactions étant liées aux divers réseaux pour leur fuites organisées, les rubricards police et justice se tenaient donc à l’affut. En effet tout leur job repose sur le copié collé des dossiers qui leur sont transmis depuis les parquets ou la police. Tous les trafics d’info que l’on peut imaginer dépendent donc étroitement de ces connivences des médias avec les autorités qui trouvent leur compte à violer la loi. Du côté des parrains politiques, l’agitation battait son plein. La réouverture des procédures contre Darmanin en pleine prévision du remaniement ministériel en attesterait. Les révélations sur les protections de la ministre Élisabeth Borne de même. Et la grande crise de non-candidature de Bruno Le Maire, suprême prudence, doit peut-être quelque chose aussi à l’ambiance de peur qui règne dans le sillage des robes pourpres et des hermines en pleine agitation de palais.
 
J’en passe et de plus complotistes. Mais si un modeste réseau d’information comme le nôtre parvient à capter ces bruits de couloirs c’est qu’ils ne sont pas mieux maitrisés qu’une querelle de ménage dans les murs en papier d’une HLM. Du coup chacun se prépare à feuilletonner. Ce dimanche-ci, c’est Le Parisien qui titre « la justice se déchire ». L’éditorial parle de « la guerre des robes ». Deux pleines pages en ouverture du quotidien. Pour autant, rien ne devrait aller trop loin car il y a beaucoup d’entre soi contraint dans ces nœuds de vipères. Certes, haines rancœur et vendetta devraient cuire sous la roche diffusant son venin dans les fonctionnements du quotidien. Mais dans l’ambiance de décomposition de l’État qui prévaut à cette heure ? La guerre des juges est l’autre face de la médaille de l’insurrection policière. L’inertie du pouvoir, sa tétanisation sont des signes très inquiétants. Sait-on de quoi demain sera fait ?
 
Dans la justice, le terreau de la pagaille résulte des manœuvres du réseau justice PS devenu réseau de PS passés aux macronistes. Aucune dimension idéologique là-dedans. Il s’agit juste de se faire de la place au soleil à la place d’autres. En charge de ce réseau, du temps de Hollande qui l’avait nommée au Conseil Constitutionnel : Nicole Belloubet, réputée pour son aptitude à l’intrigue comme en témoigne sa trajectoire. Ce réseau ainsi protégé avait petit à petit grignoté le terrain vers le sommet des carrières à coup de promotions éclairs.
 
C’est ainsi que madame Catherine Champrenault fut choisie en 2015 comme chef du parquet de Paris dans l’avion qui ramenait François Hollande de Guadeloupe. Il y avait rencontré sur place cette camarade de parti et dans l’avion Ségolène Royal et Christiane Taubira soutinrent ardemment sa nomination. Ségolène l’avait connue quand elle travaillait à son cabinet de ministre de l’Éducation. Le réseau PS au ministère de la Justice était en pleine construction. Mais cette promotion surprise du parquet de la Guadeloupe au premier parquet de France fit l’effet d’u passage d’un éléphant dans un magasin de porcelaine. Car il y avait eu avant cela un autre épisode de manière forte en février 2014 où la Garde des Sceaux avait convoqué le procureur de Paris pour lui demander de quitter son poste au nom d’une sensibilité politique différente. Champrenault n’ayant aucun titre qui la distinguait sur le plan professionnel, fut vue comme une redite de la main de fer. L’avis favorable du Conseil supérieur de la magistrature fut acquis à une voix près. De grandes figures de la magistrature furent expulsées du jeu sans ménagement et même parmi elle des femmes comme Catherine Pignon, ancienne présidente de la conférence des procureurs généraux, prouvant que le sujet n’était pas la parité. Depuis il est acquis dans le milieu judiciaire que tout est possible quant aux postes à pourvoir. Pour complexifier la guerre des robes, une deuxième fracture s’opéra. Celle des magistrats colorés à droite et passé chez Macron. Ceux-là ont donc retrouvé sur leur pallier d’anciens rivaux devenus des alliés. Charmant mais délicat quand le nombre des postes n’augmente pas.
 
Dans ce contexte, ne commettons pas l’erreur de nos adversaires naguère. Ils se réjouirent de nous voir en difficulté face aux perquisitions, puis ils s’amusèrent de voir une manifestation de policiers devant notre siège, puis ils se gaussèrent des procès-verbaux d’audition recopiés en entier dans «Le Monde» et «L’Express» dans la dernière semaine de la campagne européenne. L’avocat Dupont-Moretti nous proposa de la camomille en nous voyant protester contre tous les abus de pouvoirs à l’origine du procès qui nous a condamnés à Bobigny. Tous ces mauvais coups étaient des révélateurs du mal profond qui ronge le système de l’intérieur et accompagne sa dérive autoritaire. À présent tous ceux-là se découvrent eux-mêmes sur la sellette. Mais le danger factieux et la guerre des robes menacent la substance républicaine elle-même. Ce qui est en cause ne concerne pas un parti ou une sensibilité politique. Tout le monde est concerné par ces abus ! C’est une crise de l’État que nous affrontons. Source L'Ère du Peuple, le blog de J-L Mélenchon
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21 septembre 2019 6 21 /09 /septembre /2019 07:44

Tout juste rentré à Lille dans la soirée, épuisé, j’étais parti me coucher. Mais ce soir, je ne trouve pas le

sommeil. Après 48 heures passées à la contenir, l’émotion m’atteint. Le même sentiment d’injustice m’a envahi que le jour des perquisitions. Il m’a été insupportable de voir mes plus proches amis et camarades à la barre. En fait, je mesure l’ampleur de ce que nous venons de vivre pendant deux jours au tribunal correctionnel de Bobigny auprès de nos six camarades mis en cause pour les évènements ayant eu lieu lors des perquisitions contre La France Insoumise. Deux jours ?

Que dis-je ! Ce que nous vivons depuis bientôt un an que le tribunal médiatique a utilisé contre nous les quelques images illustrant la profonde colère et l’injustice ressentie ce matin là sans que jamais l’ensemble de la matinée ni ses faits générateurs ne soient relatés malgré la disponibilité d’autres images, ni que les raisons de cette colère ne soient jamais interrogées.

 

Rappelons que tout ce cirque a commencé sur la base de deux dénonciations sans preuve et que c’est sur celle-ci qu’une opération disproportionnée digne du grand banditisme ou de l’anti-terrorisme, n’ayant pour seul et véritable objectif que de flétrir publiquement notre formation politique et son leader était lancée contre nous.

 

  • Peu importe qu’en plus de quarante ans d’engagement politique l’honnêteté de Jean-Luc Mélenchon n’ait jamais été mise en cause.
  • Peu importe que les procédures lancées contre nous à l’initiative du parquet dépendant hiérarchiquement de la garde des sceaux soient strictement incomparables à celles ayant visé d’autres politiques. Non, tout ne se vaut pas dans les « affaires » qui touchent des politiques !
  • Peu importe que le lien entre le parquet et le pouvoir soit établi au point qu’un procureur assume de « mentir » pour protéger le Président de la République.
  • Peu importe que sur la liste des 19 eurodéputés de toutes étiquettes politiques dénoncés par cette élue du Front National, le seul qui ait été inquiété soit Jean-Luc Mélenchon. Pourquoi ?
  • Peu importe que contrairement au MoDem, le Parlement Européen n’ait jamais mis en cause Jean-Luc Mélenchon concernant ses assistants parlementaires.
  • Peu importe que les comptes de campagne de Jean-Luc Mélenchon aient été validés sans irrégularité avant qu’un des membres de la Commission des comptes outrepassant sont devoir de réserve décida contre l’avis de la Commission de mettre en cause Jean-Luc Mélenchon.
  • Peu importe que la campagne de Jean-Luc Mélenchon ait été l’une des moins chère en proportion de sa durée et comparativement aux autres campagnes.
  • Peu importe que Jean-Luc Mélenchon ait invité à de multiples reprises à ce que l’on reprenne en détails l’ensemble des comptes de campagne ou le sien uniquement pour que cessent ces insupportables mises en cause.
  • Peu importe que les comptes de campagne d’Emmanuel Macron aient été signalés avec des irrégularités contrairement à ceux de Jean-Luc Mélenchon et que cela ait été classé sans suite. Pourquoi ?
  • Peu importe que lorsqu’il s’agit de proches du Président de la République, les perquisitions ne se passent pas de la même manière, comme chez Monsieur Benalla. Pourquoi ?
  • Peu importe que ces perquisitions se soient déroulées de manière incompréhensible avec des parlementaires qui peuvent entrer et d’autres pas sans que jamais on ne sache pourquoi.
  • Peu importe que ni Jean-Luc Mélenchon ni aucun insoumis n’ait jamais eu l’intention de s’y opposer mais seulement d’être présents comme c’était notre droit.
  • Peu importe qu’à plusieurs reprises ce matin là il n’y ait pas eu que de la colère mais que Jean-Luc Mélenchon et les insoumis aient aussi dit qu’il n’y avait « pas de violents parmi nous » et que nous ne nous opposions pas « à la bonne tenue des perquisitions ».
  • Peu importe que Jean-Luc Mélenchon ait clairement appelé le procureur à poursuivre sa perquisition après notre accès aux locaux et qu’il ait donné la consigne aux insoumis de « tout leur donner car nous n’avons rien à cacher et donc rien à craindre d’eux ».
  • Peu importe que les 45 minutes d’images tournées ce matin-là par « Quotidien » étaient entre les mains du parquet depuis le début, qui a refusé de les transmettre à nos avocats alors que ces rushs confirment que nous ne nous opposions pas à la tenue des perquisitions.
  • Peu importe que les PV d’auditions et les informations sur le dossier soient régulièrement transmis à la presse pour publication à des moments clés de nos campagnes électorales, en violation du secret de l’instruction, ce qui est un délit.
  • Peu importe que les six mis en cause aient appris leur convocation en lisant les journaux et qu’il s’agisse de ceux qui avaient les rôles les plus importants dans le dispositif de la campagne présidentielle de 2017.

Admettez que, cela fait beaucoup, et il y en a d’autres, de « peu importe » créditant la thèse sérieuse d’un procès politique !

 

Malgré nos arguments solides que personne ne parvient sérieusement à contredire, cette thèse demeure « folklorique » pour toutes celles et ceux qui préfèrent se contenter de s’offusquer de la colère de Jean-Luc Mélenchon et d’un « ma personne est sacrée » qu’ils ont compris comme une hallucination divine parce qu’ils sont incapables d’en apprécier le sens historique qu’ils ignorent ou d’un « la République c’est moi ! » qu’ils ont traduit en égotrip plutôt que d’y voir la dévotion totale d’un homme à la cause républicaine.

 

C’est vrai qu’il est plus facile de commenter la colère de Mélenchon et de faire de l’incantation et du bla-bla inconséquent sur « l’indépendance de la justice » que de se creuser un tout petit peu la cervelle pour vérifier si nos arguments sont recevables !

 

Malgré le calme auquel je m’efforce face à nombre de ces « chiens de garde », j’en veux sincèrement et profondément à ces fainéants du commentaires, souvent unanimes pour nous jeter des pierres mais toujours étanches à nos arguments. Pourquoi ? Ne mérite-t-on pas d’être écoutés d’autant plus sérieusement que partout dans le pays et partout dans le monde les dérives autoritaires de pouvoirs bien que différents se constatent et se développent ? On peut ne pas être d’accord avec nos idées mais qu’on les combatte par l’argument sur le fond, pas par des mises en cause principielles confortables ! Depuis près d’un an, nous désignons la lune en argumentant pour démontrer qu’il y a bien un problème avec la manière dont le parquet nous persécute et diligente ces opérations contre nous. Depuis près d’un an, ils ne commentent que le doigt tendu de Jean-Luc Mélenchon et la colère qu’il a exprimé ce jour-là ! De la même manière que j’exprime ma colère à cet instant, je remercie toutes celles et ceux qui nous reçoivent sans balayer nos arguments d’un revers de la main. Il n’en demeure pas moins que notre capacité de riposte est sans commune mesure avec la puissance de l’émetteur médiatique. Que pèsent trente minutes d’interview d’un insoumis face à une journée d’images coupées en boucle et des flots de parole à charge de la part d’éditorialistes qui ne parviennent même plus à masquer la jubilation qu’ils éprouvent depuis un an à nous voir clouer au pilori et empêchés de faire ce que nous avons à faire : de la politique ?

 

Puisque bien malgré nous, ce procès en correctionnel de six de mes camarades était là, il fallait le saisir comme une occasion d’obtenir enfin le débat contradictoire dont nous sommes privés depuis près d’un an.
Aucun de mes six camarades n’était représenté car tous se sont directement présentés au tribunal de Bobigny, dont Jean-Luc Mélenchon et aucun des quatre parlementaires concernés n’a fait valoir son immunité. Les insoumis ne demandent qu’à être des justiciables comme les autres : pas au-dessus des lois, certes, mais pas en dessous !

 

Mais dès le matin du premier jour de ce procès, la mascarade reprenait de plus belle : de nouveau et comme prévu, les mêmes images en boucle sur toutes les chaines et le parquet qui a voulu et organisé ce procès qui commence par en demander le renvoi ! Demander le renvoi alors que mes camarades étaient prêts à se défendre, qu’un dispositif policier exceptionnel avait été déployé aux abords du tribunal, que des militants avaient fait le déplacement pour nous soutenir… En demandant le renvoi le parquet s’est ridiculisé et ajoute un argument à la thèse du Lawfare, cette guerre judiciaire qu’il mène contre nous. En demandant un renvoi, le parquet espérait-il nous infliger le supplice de la goute, étaler la confiture jusqu’aux prochaines élections peut-être ? Nous saluons la décision du Président de ne pas avoir donné suite à cette demande de renvoi du parquet.

 

La journée s’est poursuivie par les auditions de mes camarades qui ont pu se défendre et révéler un certain nombre de mensonges et de contradictions dans les déclarations des plaignants. Par exemple, une commandante de police a fini par retirer ses accusations contre notre attachée de presse mais elle a refusé de lui présenter des excuses. A la barre, un commandant de police s’est vu reprocher par le Président du tribunal d’avoir fourni une synthèse des faits qui « ne correspond pas du tout aux vidéos ». Quant à l’avocat Eric Dupond-Moretti, il s’est illustré comme on l’attendait en provoquant des incidents de séance à coups d’insultes du genre « tête de noeud », « énergumène », « ferme-là ! ». Après une journée de procès, la pièce tournait à la farce : que faisions-nous là ? Tout sort abimé : police, justice, institutions.

 

La deuxième journée a commencé avec le réquisitoire des deux procureurs. Durant une heure, nos persécuteurs se sont relayés pour tenter de nous accabler en employant des termes tels que « horde d’insoumis », « pitbull sur une tranche de jambon » et un véritable vocabulaire de guerre civile. À les entendre, les insoumis auraient dû tous se trouver sur le banc des accusés. Tous hors la loi !
Et soudain, le procureur a requis des peines : de l’argent pour tous et trois mois de prison avec sursis contre Jean-Luc Mélenchon !


Ces peines requises montrent bien que le parquet a reculé, incapable d’aller au bout de sa logique. Ses accusations se sont en effet heurtées aux images et aux auditions des policiers qui tous disent n’avoir subi aucune violence, aucune insulte, mais avoir entendu des gens revendiquer haut et fort leurs droits ! On nous accusait d’avoir empêché la perquisition : nous avons prouvé le contraire. On nous accusait d’avoir intimidé des policiers : pas une seule preuve matérielle n’a été présentée. Crier sur notre palier de porte et vouloir entrer dans notre local n’est pas un délit !

 

Puis, l’après-midi, nos avocats et chacun des six camarades ont pu se défendre. Chacune de leurs interventions nous a rendu un peu de notre dignité de militants politiques. Les avocats ont été spécialement brillants et ont démonté une à une les accusations contre nous après quoi, il paraissait clair que tout cette mascarade n’était que le procès de la vocifération devant une porte qui était la notre mais surement pas de rébellion et d’intimidation.

 

Manuel Bompard a repris le procureur sur ses mots du matin quand il avait dit qu’il représentait 67 millions de Français moins nos soutiens dans la salle et ceux devant le tribunal car des centaines de soutiens avaient fait le déplacement. Les insoumis et leurs soutiens ne sont pas en dehors de la République et de la démocratie. Manuel a rappelé que si nous ne parlions pas de « complot » contrairement à ce qui a été parfois dit pour évacuer nos arguments, nous avons observé dans d’autres affaires la porosité entre le parquet et le pouvoir politique. Il a terminé en rappelant que nous sommes des militants politiques et que nous souhaitons que la vie politique se passe avec des débats et des élections mais pas en utilisant la justice avec une telle instrumentalisation.

 

Puis, c’est Alexis Corbière qui s’est exprimé pour s’adresser aux policiers assis sur les bancs en rappelant notre conscience de leur travail difficile et que cela ne nous empêcherait pas de dénoncer à chaque fois qu’un policier commettrait un acte illégal. Alexis a rappelé notre engagements auprès des policiers particulièrement touchés par les suicides, notre demande de commission d’enquête parlementaire à ce sujet, notre dépôt de PPR sur les risques psychosociaux dans la gendarmerie et que nous ne pouvions pas être taxés « d’anti-flics » comme un policier l’avait laissé entendre. Nous sommes des républicains et voulons réhabiliter la police républicaine et le terme de « gardien de la paix » en lieu et place de celui de « forces de l’ordre ».

 

Enfin, Jean-Luc Mélenchon a tenu à reprendre la parole. Ce fût un discours impressionnant, entre émotion et profonde détermination. Parmi les moments forts de son discours, je retiens ceux-là :

« Je viens de vivre deux jours qui m’ont donné un privilège auquel je n’ai pas eu droit avant : celui d’un débat contradictoire. Hors de ces murs, c’est pilonnage médiatique continu en boucle depuis un an avec les images de Quotidien. »
« Le parquet de madame Belloubet a été incapable de fournir le moindre éléments de réponse sur la raison pour laquelle j’aurais bien pu vouloir empêcher une perquisition alors que nous n’avons rien à cacher. Pourquoi l’aurais-je empêchée ? »
« Le parquet de madame Belloubet qui me persécute et utilise le Lawfare (guerre judiciaire) a monté une nouvelle fois de ses caractéristiques en demandant le renvoi. Pour que je subisse encore les images pendant des mois avant une nouvelle date de procès. »
« On m’a décrit comme le chef d’une « horde » prêt à bondir sur un pistolet. Mais si c’est le cas, vous devez demander mon inéligibilité ! Car cela voudrait dire que je suis indigne de ma fonction. Ou alors c’est que vous-même ne croyez pas à ce que vous dites ! »
« On me reproche d’être un rebelle. Mais c’est mon rôle ! Quand je suis à Marseille, je me rebelle contre les marchands de sommeil. Ça peut être véhément aussi. »
« Vous savez ce que c’est d’empêcher une expulsion locative quand on est élu ? On vient avec son écharpe tricolore et on empêche physiquement les forces de police d’entrer. »
« Depuis le début mes droits sont piétinés. Tous les procès verbaux fuient dans la presse. Je demande à Nicole Belloubet qu’elle fasse cesser ces délits : elle me répond qu’elle ne peut rien faire. »
« Puisque personne n’est capable de dire pourquoi j’aurais voulu empêcher la perquisition, je demande la relaxe. »
« Lorsqu’une règle démocratique est rompue, on a le droit de passer par d’autres chemins. C’est ce qu’a dit le tribunal de Lyon dans le procès des décrocheurs de portraits d’Emmanuel Macron. »
« Si on décide de me relaxer maintenant, on a une chance que la prochaine élection présidentielle ne soit pas un égout. Car sinon, la politique ne se réglera plus que devant les tribunaux à coups de citation d’adversaires. »
« Je suis un militant de la révolution citoyenne, je combats l’ordre établi. C’est pour cela que j’ai été élu. Je ne m’en suis jamais caché. Les gens n’ont pas voté pour moi parce que je connaissais par coeur le code pénal mais pour que je m’insoumette. »
« Notre vie politique ressemble à un sandwich : une tranche de justice, puis une tranche de politique et de nouveau une tranche de justice ! Alors que nous avons du travail et sommes attendus sur un tas de sujets, on passe notre vie à être convoqués, à être auditionnés etc… ce n’est pas tenable. »
« Je ne suis pas un voyou. Je suis un homme honnête. On n’a pas pu prouver une seule fois dans ma vie que j’étais malhonnête et ça n’arrivera jamais. »
« Relaxez-moi. Pas pour moi mais pour le service que l’on va rendre au pays en le faisant. Il faut finir avec cette histoire maintenant. Il faut arrêter cet engrenage pour de bon. »

 

Après un tel discours, plusieurs d’entre nous ne sont pas parvenus à contenir leur émotion. Tout comme il avait dit la veille aux policiers qu’il regrettait que ses décibels le jour des perquisitions les aient tellement atteints qu’ils aient eu des jours d’arrêts de travail, il assumait ici de pointer du doigt le parquet en dénonçant la persécution dont il faisait l’objet et en demandant qu’elle cesse enfin. Jean-Luc Mélenchon n’a pas peur et ça se voit. Je crois qu’aucun risque de condamnation n’est en mesure de lui faire baisser les yeux face à ce que nous considérons comme étant un procès politique. Il a dit son point de vue : « tout cela n’est arrivé que parce que nous avons fait 19,5% à la présidentielle et que nous étions la première force d’opposition à cette majorité ». Aucune condamnation n’est en mesure de lui faire céder le moindre pouce de terrain pour ce qu’il croit juste. Rien n’arrête son combat. Rien n’arrête sa tête politique en toutes circonstances. La vie de cet homme est entièrement dédiée, pour ne pas dire sacrifiée, au combat politique mené méthodiquement et vertueusement. C’est pour toutes ces raisons que Jean-Luc Mélenchon marchera devant nous jusqu’au bout. Ses prises de parole pendant l’audience nous ont rendu notre dignité et m’ont rendu, une fois de plus, si fier de mener le combat politique à ses côtés.

 

Aux insoumis mais au delà, à celles et ceux qui se sont regroupés autour de la candidature de Jean-Luc Mélenchon et du programme l’Avenir en Commun en 2017, je dis qu’ils doivent savoir que rien ne nous arrêtera car nous croyons en la force des idées que nous défendons.

 

Le délibéré sera rendu le 9 décembre prochain. Nous espérons la relaxe car les juges du siège sont le dernier rempart possible à toute cette mascarade organisée par le parquet.

 

Puis, il faudra que l’on puisse, de la même manière, faire valoir nos arguments sur les deux affaires issues des dénonciations à l’origine de tout cela, c’est-à-dire sur le fond : les comptes de campagne et les assistants parlementaires. Il y aura donc encore d’autres séquences judiciaires à prévoir. Cela n’est malheureusement pas près de se terminer.

 

Malgré tout la vie politique doit continuer. Car c’est une des techniques du Lawfare que de vous neutraliser, vous paralyser pour vous empêcher de faire l’essentiel de ce que vous avez faire : de la politique. On nous a beaucoup reproché par exemple en cette rentrée de ne parler que de notre procès. C’est faux. La semaine dernière, je donnais une conférence de presse de rentrée au siège du mouvement. A l’ordre du jours, j’ai fait exprès de mettre tous les sujets de la rentrée, sauf le procès de mes amis : réforme des retraites, ADP, municipales… Toutes les questions des journalistes ont porté sur… le procès, évidemment !

 

Après ces deux jours de parenthèse pour soutenir mes camarades qui se sont et qui ont été formidablement défendus, je reprends le cours normal de mes activités politiques. Il y a tant à faire et tant de mobilisations utiles ces jours-ci comme la marche climat qui s’est tenue aujourd’hui et la grève sur les retraites prévues la semaine prochaine.

 

Je vais en rester là pour ce soir. Il est déjà une heure très avancée de la nuit. Je vais tenter d’aller trouver le sommeil. Peut-être qu’avec ce procès nous avons pu contribué à renverser un peu la vapeur. J’observe cependant que cet après-midi alors que notre défense démontait méthodiquement les accusations contre nous, il y avait beaucoup moins de reprises dans la presse qu’aux autres moments du procès. Coïncidence ?

 

De même, on voit des commentateurs de sondages se réjouir d’un « effondrement » de Jean-Luc Mélenchon dans les sondages alors que quand on regarde de plus près on voit un regain de popularité conséquent et que quand Macron prend moins de points que Jean-Luc Mélenchon n’en a repris depuis les perquisitions, on raconte qu’il monte fort dans les sondages !

 

Une chose est sûre : toutes celles et ceux qui ont participé à cette séquence se sont renforcés dans leurs convictions et leurs capacités. Qu’il s’agisse des militants venus en soutien devant le tribunal, des dispositifs de ripostes sur les réseaux et de veille médiatique qui ont pourchassé sur internet ceux qui mentaient à la télévision ou refusaient d’entendre nos arguments, tout le dispositif insoumis a été une fois de plus absolument remarquable. Il faut dire que l’équipage commence à être habitué à naviguer par temps de tempête. On croit nous abattre ? Non, nous sommes encore plus forts !

Adrien Quatennens

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12 septembre 2019 4 12 /09 /septembre /2019 09:44

1°) Macron à terre : l’élite déclenche sa machine médiatique pour détruire la France Insoumise

Article du 19 octobre 2018 «Courrier du Soir » Une analyse du journaliste Cheikh DIENG

La machine médiatique est en marche pour freiner l’essor fulgurant de la France Insoumise. Il y a quelques jours, j’avais dénoncé la perquisition arbitraire qui a visé Jean-Luc Mélenchon et la France insoumise. Je trouve étrange et totalitaire que de simples soupçons suffisent à perquisitionner l’appartement d’un homme politique représentant du peuple ou qui que se soit.

Ce qui m’a le plus inquiété dans cette opération politique destinée à fragiliser la seule et unique opposition à Emmanuel Macron est désormais la guerre médiatique qui s’est en suivie. Depuis quelques heures, les médias, au lieu de se focaliser sur la question de fond qui consiste à se poser la question de savoir si les perquisitions avaient lieu d’être ou pas, ont préféré semer la discorde au sein de la France Insoumise.

Ce vendredi, le média Ouest France s’est plutôt focaliser sur un incident qui a opposé Mélenchon à une journaliste du sud dont la question n’avait pas bien comprise par Jean-Luc Mélenchon. Ouest France, dans son article, a préféré esquiver la question de fond et a plutôt insisté sur l’indignation que le comportement de Mélenchon a suscitée chez les élus de l’Assemblée Nationale.

Comme par hasard, tous les médias mainstream (Le Figaro, Le Monde, France Info…) qui avaient ouvertement et honteusement fait campagne à Emmanuel Macron ont relaté ce vendredi les soi-disant factures de la société Médiascop, dirigée par Sophia Chikirou, qui avait géré la communication du candidat de la France insoumise à la présidentielle 2017.

Ce vendredi, peu d’entre eux ont effectué un travail de fond pour mettre les choses au clair. Dans une affaire aussi grave où il y a clairement une volonté de détruire un opposant qui a le vent en poupe, le travail d’une presse sérieuse n’est point de chercher les petites phrases, mais plutôt d’alerter l’opinion nationale et internationale sur les manquements d’une justice qui, à mon avis, n’est plus impartiale.

Je tiens à souligner que la LREM a été ouvertement accusée d’irrégularités dans ses comptes de campagne. Le candidat Macron avait en effet bénéficié d’importantes ristournes et de prix cassés. Ces ristournes, dénoncées par Le Monde et Médiapart, étaient pourtant jugées « normales et régulières » par la Commission d’enquête, la même qui avait validé les comptes de campagne de Mélenchon avant de retourner sa veste. Dans mon précédent article, j’avais fourni des chiffres à l’appui. Pourtant, il n’y a jamais eu de perquisitions au siège LREM et cela pose problème. La suite sur «Courrier du Soir »

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2°) Les perquisitions de Mélenchon et LFI seraient-elles illégales ?

25 octobre 2018 | « Polémia » Par Arnaud Dotézac, journaliste suisse 

♦ Après plusieurs articles sur la question, nous publions à nouveau un texte concernant les perquisitions ayant touché Jean-Luc Mélenchon et la France Insoumise. Comme pour les autres articles, il nous semble essentiel de rappeler que de nombreux points de divergence, parfois cruciaux, existent évidemment entre les positions de la France Insoumise et les nôtres. Reste qu’il est néanmoins essentiel d’analyser ces perquisitions à l’aune d’une radicalisation inquiétante du pouvoir.
C’est ce que ce propose de faire Arnaud Dotézac dans ce texte polémique qui attaque frontalement la légalité des perquisitions.


L’art de la manipulation consiste à faire faire quelque chose à quelqu’un qui va dans le sens des intérêts du manipulateur et contre les intérêts du manipulé, de telle sorte que le manipulé soit perdant dans tous les choix qui s’offrent à lui. Les perquisitions dans les locaux du parti de Jean-Luc Mélenchon et à son domicile privé, ainsi que ceux d’une dizaine d’autres personnes qui lui sont liées, sont bien symptomatiques d’une manipulation, en ce que l’opération l’enfermait dans le dilemme suivant:

– soit il ne disait rien et il apparaissait comme un coupable désigné et résigné,
– soit (et cela pouvait être évidemment anticipé compte tenu de sa personnalité) il s’offusquait et il se marquait tout seul du fer rouge des séditieux, irrespectueux des lois et des institutions.

Autrement dit, on le mettait en position de souiller son propre “territoire” politique: celui du débat démocratique respectueux des institutions (comme on l’avait fait avec Fillon sur la moralité). Force est de constater que toute la couverture médiatique et judiciaire a fonctionné d’emblée sur ce registre : on s’offusque d’une colère gravement fautive et inadmissible de la part d’un homme qui aspire aux plus hautes fonctions ; on exige un repentir public, etc.

En toute hypothèse, les perquisitions ont bel et bien été anticipées par la Chancellerie car il s’agit d’une opération interrégionale qui n’a pu résulter que de décisions coordonnées d’en haut, entre des procureurs relevant de ressorts judiciaires distincts.

L’initiative d’une telle opération interrégionale inclut également Edouard Philippe dans la boucle, en sa qualité de ministre de l’intérieur par intérim, s’agissant des arbitrages relatifs à la mobilisation en force des fonctionnaires de police judiciaire et à leur impact budgétaire. On peut d’ailleurs se demander si Gérard Collomb n’aurait pas résisté au projet de telles perquisitions illicites, ajoutant à son désir de quitter le ministère au plus vite. En quoi ces perquisitions seraient-elles donc illicites ?

Le régime des perquisitions et saisies en enquête préliminaire

Avant d’entrer dans le code de procédure pénale de 1958, l’enquête préliminaire se nommait “enquête officieuse” car elle avait déjà pour fonction de court-circuiter les droits de la défense, en place dès 1897, c’est-à-dire depuis la loi Constans qui ouvrît le bureau du juge d’instruction à l’avocat. Si on l’a légalisée ensuite, c’était à la condition expresse que l’usage de la contrainte en soit exclu, de manière à bien la distinguer du cas de flagrance ou de l’instruction. Tel fut le cas jusqu’en 2004 (Loi Perben).

Après quoi, notamment au nom de la lutte anti-terroriste, on a glissé vers deux justices parallèles: le régime de l’instruction avec enquête contraignante mais intégrant la protection des droits de la défense et l’enquête préliminaire avec contrainte mais n’intégrant pas cette protection, à la seule condition qu’un juge des libertés et de la détention l’autorise.

L’enquête préliminaire est donc de nature para-judiciaire, en ce sens que celui qui en décide est le Parquet et non la magistrature assise et que le parquet français est, comme on le sait, subordonné au ministre de la justice. Les perquisitions visant la France Insoumise ont été diligentées par l’Office Central de Lutte contre la Corruption et les Infractions Financières et Fiscales (OCLCIFF), qui inclut, rappelons-le : des policiers, des gendarmes, des officiers fiscaux judicaires mais également des experts informatiques aux contours d’agents publics parfois plus flous. Or, ces fonctionnaires rapportent à leur hiérarchie administrative. Les informations recueillies peuvent même remonter jusqu’à l’Elysée si la Coordination du Renseignement, qui y est installée, le juge utile.

La presse ne cesse de rabâcher que ces perquisitions sont normales. Ce n’est pas tout à fait vrai. Dès lors qu’elles n’étaient pas décidées par un juge d’instruction, leur régime de droit commun (« normal » donc) aurait dû être celui de l’assentiment exprès de la personne visée. Les dispositions de l’article 76 du Code de procédure pénale, sont parfaitement claires à cet égard :
Les perquisitions, visites domiciliaires et saisies de pièces à conviction ou de biens dont la confiscation est prévue à l’article 131-21 du code pénal ne peuvent être effectuées sans l’assentiment exprès de la personne chez laquelle l’opération a lieu“.

Or, comme on le sait, ces perquisitions eurent lieu sans l’assentiment des personnes visées, autrement dit sous un régime de contrainte. Si ce régime est certes légal, il n’est plus pour autant « normal » puisqu’il est un régime d’exception justifié, en pratique, par un risque de disparition des preuves nécessitant l’effet de surprise. La suite sur « Polemia »

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3°) Mélenchon, le « casse-couille », si fort, si fragile et tellement humain

26 octobre 2018 Par Fabrice AUBERT, Jacques SALLY

Introduction : On peut critiquer Mélenchon, on peut ne pas être d’accord avec ses idées, analyses et propositions. Idées, analyses et propositions issues non d’un homme seul, mais celles d’un mouvement de citoyens engagés « insoumis » portant une démarche politique d’émancipation, dont l’origine historique remonte à Spartacus, briseur des chaines de l’esclavage. JLM est un tribun, mais il s’appuie sur les effluves qu’il ressent du peuple lui-même. Personne n’est capable de faire ses interventions de plus de 2 h devant plus de 70.000 personnes, sans avoir une force intérieure, qui résulte à la fois de sentiments puissants tellement humain et d’un énorme travail en profondeur sur la société dans tous ses domaines Economie, Philosophie, Histoire, Culture, Sciences etc. Mais l’attaque perpétrée contre le mouvement et JLM est de nature et de portée différente. Elle sous-tend d’ailleurs un « coup d’Etat invisible ».

Mélenchon, le « casse-couille » : Casse-couille, je connais c’est ainsi que je suis surnommé par mon propre syndicat CGT, certains disant aussi que je suis à « moitié fou » [1] ce que je revendique aussi. Au fait, qu’est-ce qu’un « casse couille » à « moitié fou » ??? Si ce n’est celui qui dérange, qui va chercher des informations non montrées et qui analyse, décortique, démonte un système comme un mécanicien démonte un moteur… En fait, en politique, un « casse-couille » est un technicien qui démonte un système et qui l’ayant démonté, en voit les contradictions profondes, lui permettant par la suite de construire une stratégie politique pouvant déboucher sur une éruption volcanique (dénommée Révolution en politique).

A force de penser avec ses mains, on se brule au feu de l’Histoire : Il en est ainsi du pragmatique « qui ne croit que ce qu’il voit ».La télévision est pragmatique. Si ça passe à la télé, c’est donc que c’est vrai, car « les images parlent L’image est pourtant immatérielle et personne ne sait comment celles-ci ont été fabriquées. Le mouvement des apparences, qui donne l’impression de la vérité est aveuglant et empêche justement de penser avec la tête. L’image nous évite l’effort de la pensée.

Galilée en chaussant ses lunettes et observant le « mouvement réel » fut traité comme « casse-couille » par l’église, risquant même le bucher, condamnés aux flammes de l’enfer, comme JLM, condamné au « tribunal médiatique ».

Karl MARX a été tellement « casse-couille » qu’il fut pourchassé par toutes les polices d’Europe devenant de fait un « nomade migrant » permanent d’où son introduction fractale : « Un spectre hante l’Europe : le spectre du communisme. Toutes les puissances de la vieille Europe se sont unies en une Sainte-Alliance pour traquer ce spectre : le pape et le tsar, Metternich et Guizot, les radicaux de France et les policiers d’Allemagne. Quelle est l’opposition qui n’a pas été accusée de communisme par ses adversaires au pouvoir ? Quelle est l’opposition qui, à son tour, n’a pas renvoyé à ses adversaires de droite ou de gauche l’épithète infamante de communiste ? ».

On ne peut réfléchir politiquement sur les événements actuels, qu’en ayant ce recul historique impossible à avoir en « économie de marché » où tout est ramené à une courbe d’offres et de demandes instantanées fixant un prix réputé d’équilibre. Quand le marché construit le prix, l’Histoire dévoile au contraire la matrice profonde de l’humanité qui pense… avant de marcher. Méfions-nous des apparences, car à force de penser avec ses mains on se brule au feu de l’Histoire.

De la lutte des classes : L’affaire Mélenchon n’est qu’un énième épisode de ce que Marx appelait ’la lutte des classes’ et que les insoumis portent à nouveau. Et là, Karl MARX pourrait, tel un spectre, témoigner et revenant hanter le cerveau des bourgeois et de leurs médias, lui qui fut vilipendé, harcelé pourchassé, et expulsé pour avoir été fou d’oser être insoumis à « l’ordre bourgeois » du système naturel de la « liberté qui va de soi ». Le « libéralisme philosophique » masquant par un rideau de fumée idéologique le capitalisme réel, concret, celui qui rend les « prolétaires » esclaves du « tout marchandise ». Demandez aux « ubérisés » et aux « déliveros » de notre temps ce qu’ils ressentent… [2]

Quelle que soit l’humeur et les réactions de Mélenchon, Il n’y a donc aucune modernité dans ce qui se trame au plus haut niveau de l’Etat. De tout temps, les pouvoirs mis en cause ont cherché à détruire leurs opposants, utilisant les forces de « l’Etat impérium » (Justice, police, médias) en vue de conserver le pouvoir. Le Brésil en étant le dernier exemple (condamnant sans preuves Lula, donné pourtant gagnant des élections).

Mélenchon tellement humain : la suite sur « Le grand soir »

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L'APPEL : Le temps des procès politiques doit cesser

Non, la justice ne doit pas servir d’arme de persécution politique. Pourtant c’est devenu le cas aujourd’hui presque partout dans le monde. Déjà, avec la criminalisation des lanceurs d’alerte, des syndicalistes, des militants écologistes et des participants aux manifestations interpellés arbitrairement, les droits des citoyens ont beaucoup reculé. Le maintien de l’ordre libéral coûte cher à la démocratie. A présent un seuil est en train d’être franchi. C’est ce que l’on appelle la tactique du « lawfare ». Il s’agit de l’instrumentalisation de la justice pour éliminer les concurrents politiques.

Le « lawfare » commence avec des dénonciations sans preuves, se prolonge dans d’obsédantes campagnes de dénigrement médiatique et oblige ses cibles à d’interminables justifications sans objet. Puis c’est la prison et les amendes. Le « lawfare » enferme les débats politiques dans les cours de justice. Pour finir, il fausse le déroulement des élections qui ne sont plus vraiment libres. Les exemples sont nombreux. Citons, en Amérique du Sud, le Brésilien Lula, condamné sans preuve et empêché de se présenter à l’élection présidentielle. Son « juge », Sergio Moro, est devenu depuis ministre de la Justice du président d’extrême droite Jaïr Bolsonaro. Mais aussi l’Equatorien Rafael Correa et l’Argentine Cristina Kirchner, persécutés sans trêve.

Citons, en Afrique, le Mauritanien Biram Dah Abeid, emprisonné sur une dénonciation sans preuve retirée au bout de plusieurs mois de détention. Et encore l’avocat égyptien Massoum Marzouk, opposant au régime de Sissi emprisonné sur le prétexte fallacieux de charges antiterroristes. Il y aussi le cas de Maurice Kamto, arrivé deuxième à la dernière élection présidentielle au Cameroun et emprisonné depuis janvier dernier, ou l’ancien député gabonais Bertrand Zibi, condamné à six ans de prison.

Citons, en Europe, le Français Jean-Luc Mélenchon, poursuivi sans preuve et jugé pour rébellion, ou le Russe Serguei Oudaltsov, dirigeant du Front de gauche, condamné à quatre ans et demi de prison pour avoir organisé des manifestations contre le pouvoir. Citons, en Asie, le Cambodgien Kem Sokha, principal leader de l’opposition emprisonné à la veille des élections législatives de 2017. Ou l’acharnement judiciaire aux Philippines contre la sénatrice Leila de Lima, figure de l’opposition.

De nombreuses voix se sont élevées dans le monde pour dénoncer cette situation : des groupements de juristes, des autorités religieuses comme le pape François, des figures de la défense des droits de l’Homme, des dirigeants syndicalistes ou politiques.

Notre déclaration commune salue ces protestations. Nous invitons à la vigilance pour défendre les victimes de ce type d’opération quelle que soit leur appartenance politique. Nous appelons à la coopération mondiale des résistances juridiques. Nous demandons que soient dénoncés devant l’opinion publique les gouvernements et les magistrats comme le juge Sergio Moro, au Brésil, qui acceptent de jouer ce rôle néfaste aux libertés individuelles et politiques.

 

Les signataires :

Anciens présidents
Rafael Correa, ancien Président, Équateur
Pepe Mujica, ancien Président, Uruguay

Luiz Inácio Lula da Silva, prisonnier politique, ex- Président de la république fédérative du Brésil
Dilma Rousseff, ex-présidente de la République fédérative du Brésil
Manuel Zelaya, ex-président de la République du Honduras

Chefs de partis
Amérique latine
Gleisi Helena Hoffman, présidente du parti des travailleurs, Brésil
Javier Miranda, Président du Frente Amplio, Uruguay
Gustavo Petro, sénateur colombien, ancien maire de Bogotá et leader de Colombia Humana

Afrique
Biram Dah Abeid, député, chef de file de l’opposition, Mauritanie
Oye Beavogui, Secretaire général du Parti Démocratique de Guinée – Union pour la Révolution Démocratique Africaine, République de Guinée
Hamma Hammami, porte-parole du Front Populaire Tunisien et candidat à l’élection présidentielle, Tunisie
Ibrahim Yacouba, Président du Front patriotique, Niger

Europe
Gregor Gysi, Président du Parti de la Gauche Européenne, Allemagne
Pablo Iglesias, député et secrétaire général de Podemos, Espagne
Sergei Oudalstov, Président du Front de Gauche, Russie

 

Ci-dessous, ne sont indiqué que les signataires Européens. Pour voir le reste du monde c'est sur www.lawfare.fr

Élus et militants politiques

Europe
Manon Aubry et Martin Schirdewan, co-présidents du groupe GUE au Parlement européen
Judith Benda, membre du bureau exécutif de Die Linke, Allemagne
Fabio des Masi, député, Allemagne
Özlem Demirel, députée européenne, Allemagne
Gregor Gysi, président du Parti de la Gauche Européenne,  Allemagne
Andrej Hunko, député et vice-président du groupe Gauche Unitaire Européenne au Conseil de l’Europe, Allemagne
Miguel Urban, député européen, Espagne
Idoia Villenueva Ruiz, députée européenne, Espagne
Juan Carlos Monedero, Podemos, Espagne
Javier Couzo, ancien député européen, Espagne
Manu Pineda, député européen, Espagne
Sira Rego, députée européenne, Espagne
Marisa Matias, députée, ancienne candidate à l’élection présidentielle, Portugal
Mauricio Acerbo, secrétaire général de Rifundazione Communista – sinistra Europa, Italie
Viola Carofalo, porte-parole de Potere al Popolo, Italie
Giorgio Cremaschi, porte-parole de Potere al Popolo, Italie
Stefano Fassina, député, Italie
Richard Burgon, Membre de la chambre des communes et secrétaire d’Etat à la justice du “shadow cabinet” de Jeremy Corbyn, Royaume-Uni
Eliane Assassi, sénatrice de Seine-Saint Denis et présidente du groupe CRCE, France
Esther Benbassa, sénatrice, France
Marie-George Buffet, députée, France
Luc Carvounas, député, France
Pierre-Yves Collombat, sénateur du Var, France
Elsa Faucillon, députée, France
Sophie Camard, députée suppléante des Bouches-du-Rhône, France
André Chassaigne, président du groupe Gauche Démocrate et Républicaine à l’Assemblée nationale, France
Pierre-Yves Collombat, Sénateur du Var, France
Sergio Coronado, ancien député, France
Julien Dray, ancien député, France
Jean Lassalle, député des Pyrénées-Atlantiques, France
Georges Lefeuvre, anthropologue, ancien conseiller politique de l’Union Européenne au Pakistan
Marie-Noëlle Lienneman, sénatrice, France
Dan Moutot, militant internationaliste, France
Le groupe des députés de la France insoumise à l’Assemblée nationale et la délégation insoumise au Parlement européen
Sébastien Nadot, député, France
Noël Mamère, ancien député, ancien candidat à l’élection présidentielle, France
Angèle Préville, sénatrice PS du Lot, France
Daniel Zaidani, ancien Président du conseil départemental de Mayotte, France  

Syndicalistes

Europe

Jesus Fernandez, syndicaliste CCOO, Espagne
Michael Woegerer, syndicaliste OGB, Autriche
Manuel Fernandez Corrales, syndicaliste, Belgique
Claire De Pryck, syndicaliste, Belgique
Michel Duby, syndicaliste, Belgique
Aurore Joly, syndicaliste, Belgique Isabelle Laloy, syndicaliste, Belgique
Sandrine Pierlot, syndicaliste, Belgique
Jeanne Maillart, syndicaliste, Belgique Evelyne Zabus, syndicaliste, Belgique
Jérôme Flament, syndicaliste CGT, France
Patrick Hebert, syndicaliste, France
Stéphane Jouteux, syndicaliste, France
Isabelle Laloy, syndicaliste, France
Yann Le Baron, membre du bureau national UNSA santé et sociaux, France
Marina Mesure, conseillère politique du syndicat de la construction, France
Jérôme Schmidt, secrétaire national SUD énergie, France
Mercedes Landolfi, CGIL, Italie
Marco Benati, CGIL, Italie Ermira Behri, CGIL, Italie

Monde de la culture

Europe

Malte Martin, designer, Allemagne
Paul Ardenne, écrivain et historien de l’art, France
Christian Benedetti, directeur du studio-théâtre à Alfortville, France
Magyd Cherfi, chanteur, écrivain, fondateur du groupe Zebda, France
Vikash Dhorasoo, ancien joueur de l’équipe de France de football, France
Thomas Dietrich, écrivain, activiste spécialiste de l’Afrique subsaharienne, France
Liliane Giraudon, écrivaine, France
Philippe Fouliquié, ancien directeur de la Friche Belle de mai, France
Joel Hubaut, artiste plasticien, France
Léa Le Bricomte, artiste plasticienne, France
Claude Lévêque, artiste plasticien, France
Thibault Lhonneur, producteur de « J’veux du soleil », France
Stanislas Nordey, Directeur du théâtre national de Strasbourg, France
Serge Prey, Poète, prix Guillaume Apollinaire de la poésie française, France
Gilles Peret, réalisateur, France
Gilles Perez, documentariste, France
Alban Ravassard, scénariste et réalisateur, France
Stéphane Schoukroun, metteur en scène, France
Maxime Vivas, écrivain, France
Martine Vaudeville, Comédienne, France
Edward Bond, Dramaturge, Royaume-Uni
Pipo Delbono, Metteur en scène et comédien, Italie
Alexandra Kremer, photographe, Russie
Oskaras Korsunovas, Metteur en scène, Lituanie
Erica Deuber Ziegler, historienne d’art, ancienne députée au Grand Conseil de Genève, Suisse

Intellectuels / journalistes

Europe

Emmanuel Charlot, journaliste, France
Vincent Edin, journaliste et essayiste, France
Sophie Ernst, agrégée de philosophie, France
Florence Gauthier, historienne, France
Jérôme Legarve, Informations ouvrières, France
Gus Massiah, économiste et membre du conseil international du Forum Social Mondial, France
Thomas Porcher, économiste, France
Jean-Marc Salmon, chercheur en sciences sociales, France
Daniel Shapira, Informations ouvrières, France
Carlos Schmerkin, Editeur, ancien prisonnier politique en Argentine, France
Jean-Marc Schiappa, historien, France
François Tronche, directeur de recherche, France
Dominique Bourg, philosophe et professeur à l’université de Lausanne, Suisse
Ronan Burtenshaw, rédacteur en chef du Tribune Magazine, Royaume-Uni
Maxim Shevchenko, journaliste et ancien membre démissionnaire du conseil présidentiel russe pour les droits humains, Russie
Alexey Sakhine, journaliste, Russie
Gus Massiah, économiste et membre du conseil international du Forum Social Mondial, France
Jérôme Legarve, Informations ouvrières, France
Bernard Pignerol, Haut fonctionnaire, France
Daniel Shapira, Informations ouvrières, France

Avocats et juristes

Europe

Arie Alimi, avocat, France Victor Audubert, docteur en droit public, France
Victor Audubert, docteur en droit public, France
Benoit Charruaud, avocat, France
Paul Jablonski, Avocat, France
Thomas Laslandes, avocat, France
Nicole Lorant, ancienne magistrate, France
Edwin Matutano, avocat, France
Caroline Mecary, avocate et ancienne membre du conseil de l’ordre, France
Dominique Tricaud, avocat et ancien membre du conseil de l’ordre du barreau, France
Pierre Bayenet, avocat et député du grand conseil du canton de Genève, Suisse

ONG

Europe

Gilbert Abergel, psychanaliste, ancien président du Grand Orient de France, France
Philippe Besson, représentant de l’Association Internationale de la Libre Pensée à l’ONU, France
William Bukhardt, Président de DxE France, France
Bernard Cassen, professeur émérite, président d’honneur d’ATTAC France, France
Marion Esnault, porte-parole de l’association ANV COP21, France
Michel Godicheau, représentant de l’AILP au Bureau International du Travail, France
David Gozlan , représentant de l’AILP au Bureau International du Travail, France
Pierre Khalfa, co-président de la Fondation Copernic et membre du conseil scientifique d’ATTAC
Christiane Laubary-Besson, représentante de l’AILP à l’ONU , France
Jean-Sébastien Pierre, Président de l’association de la Libre Pensée, France
Ignacio Ramonet, Ecrivain, journaliste et président d’honneur d’ATTAC, Espagne
Jean Ziegler, Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies, ancien Conseiller, Suisse

 

L'appel peut être signé sur www.lawfare.fr

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11 septembre 2019 3 11 /09 /septembre /2019 13:40

Il y a un peu moins d'un an, des membres de la France Insoumise (gauche radicale) se retrouvaient au cœur d'une quinzaine de perquisitions menées par une centaine de policiers. Derrière les images chocs qui avaient fait le tour du web, c'est une certaine idée de la France « made in Macron » qui se révélait.

Le 19 et 20 septembre, Jean-Luc Mélenchon, dirigeant de la France Insoumise (LFI), devra comparaître devant le tribunal. Le 16 octobre de l'année dernière, des images montrant Mélenchon hors de lui font le tour du web francophone. La vidéo, tournée par un membre de LFI, est utilisée par les adversaires politiques (et médiatiques) de l'ancien candidat de la gauche radicale pour montrer son prétendu visage autoritaire et colérique. Pourtant, derrière ces images, c'est une vision de la démocratie sauce Macron qui est en jeu.

Absence de témoins, et de PV

Pour comprendre toute cette affaire, il faut rappeler le contexte. Le pouvoir est alors embourbé en plein scandale Benalla, du nom de cet employé du président Emmanuel Macron qui s'est rendu coupable de plusieurs exactions. L’Élysée ne sait comment s'en sortir. Aubaine pour celui-ci, une élue du Rassemblement national (RN, ex-FN, extrême droite) accuse LFI d'employer des assistants parlementaires européens de manière fictive. Et le président de la Commission des comptes de campagne (CNCCPF) a décidé de « signaler » les dépenses de LFI durant la dernière campagne présidentielle. Réponse de la LFI : « La commission nationale des comptes de campagne a validé le 13 février 2018 les comptes de Jean-Luc Mélenchon sans aucune irrégularité. Ce n'est pas le cas pour ceux d'Emmanuel Macron pour lequel des irrégularités ont été notées... »

C'est ainsi que le 16 octobre au matin, la police effectue des perquisitions chez la France Insoumise. Ses membres sont empêchés d'assister aux perquisitions. Or, c'est illégal. « On doit toujours bosser en présence de l’occupant ou des témoins. C’est ce qui garantit l’absence de contestation par les suspects de preuves que l’on pourrait trouver », explique un commissaire de police.1

Autre problème : aucun procès verbal (PV) n'a été dressé à la suite de ces perquisitions. Aucun moyen pour LFI de savoir ce qui a été pris exactement. Manuel Bompard, directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon lors de la présidentielle, s’indigne : « D’un côté, le procureur nous a dit qu’il n’avait rien pris, de l’autre les policiers nous ont expliqué qu’ils emportaient des scellés provisoires. Résultat, je ne sais pas ce qui a été saisi, je ne sais pas s’ils ont emporté des copies de nos fichiers informatiques comme les adhérents ou les donateurs. ».2 Comme le rappelle le commissaire cité avant, « chaque perquisition, qu’on ait récolté ou non des documents, doit faire l’objet d’un procès-verbal. C’est systématique ! Si l’occupant refuse de le signer, son refus est noté dans le PV. C’est un document essentiel pour la procédure. On y fait notamment l’inventaire de ce qu’on a récupéré sur les lieux. »

« Des conséquences d'une gravité démocratique inouïe »

Pour le professeur de Droit Paul Cassia, c'est une atteinte grave à la démocratie. « Les conséquences concrètes des perquisitions du mardi 16 octobre sont d’une gravité démocratique inouïe, monstrueuse : depuis cette date et pour une durée indéterminée, des documents – clés USB, fichiers informatiques, carnets… – retraçant la vie d’un parti politique d’opposition, contenant des pans entiers de la vie privée de ses dirigeants, sont entre les mains du ministère de la Justice et du ministère de l’Intérieur ! Les agents publics qui les détiennent peuvent les exploiter à leur guise ! Ils peuvent les copier, et c’est sans doute déjà fait pour tout ou partie d’entre eux ! Leurs propriétaires n’ont pas de moyens légaux de récupérer les originaux des supports papiers ou informatiques tant que l’affaire n’aura pas été classée sans suite par le parquet ou tant qu’une information judiciaire n’aura pas été ouverte ! L’exécutif est en capacité de se faire communiquer le contenu ou le résultat de l’exploitation de tous ces supports informatiques ou papier ! » Par Jonathan Lefèvre la suite  sur Solidaire (Belgique)

 

Puisque vous êtes ici, profitez-en pour regarder la vidéo ci-dessous et éventuellement signer la pétition :

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9 août 2019 5 09 /08 /août /2019 19:13

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31 juillet 2019 3 31 /07 /juillet /2019 10:32

Steve est mort. Je pense à ses pauvres parents qui se rongeaient les sangs entre espoir fou et désespoir

asphyxiant. Ton jeune est parti faire la fête et il ne reviendra jamais. Tout l’amour que tu lui portais te reste comme un douloureux membre fantôme. Le futur que ton gamin ouvrait pour toi a fondu dans le néant en un instant comme son pauvre corps.

 

Avec le décalage horaire et le temps des vérifications je réagis plus tard que vous. Tant mieux. J’ai eu le temps d’éteindre les aveuglements de la stupeur et de la sidération. A présent je lis qu’on ne « saurait établir de coïncidence » entre la disproportion de la charge de police et la mort de Steve. Ils nous diront ensuite, je suppose, qu’on ne peut établir de lien entre sa chute dans l’eau et sa noyade, non plus. Ces mots à eux seuls disent où est rendue la parole officielle dans notre pays. Les Castaner et Belloubet, les bras ballants, toujours prêts à justifier n’importe quoi, débitent leurs grosses ficelles pour gagner du temps et miser sur les dilutions de l’été.

 

Braves gens, tenez-le-vous pour dit. Il n’y aura pas de justice rendue. Ils sont tous là pour ça. Voilà ce qu’est devenu notre pays. Un pouvoir qui ne contrôle plus la police parce qu’il l’a sollicitée pour des tâches dont il ne veut pas assumer la responsabilité politique. Une police dont les syndicats menacent les juges sans que nul n’y voit rien à redire et surtout pas la ministre concernée Nicole Belloubet. Un magistrat qui avoue avoir menti pour ne pas embarrasser le pouvoir et sa corporation qui se tait avec application. Toute cette chaine de pouvoir aveuglée, arrête, garde à vue pour un oui pour un non, vend à la presse les comptes rendus d’audition et juge à la chaine des opposants de toute sorte : syndicalistes, militants écologistes, députés opposants. Tout se tient. Le régime fait tirer sur une femme de 83 ans au quatrième étage d’un immeuble, madame Zineb Redouane, éborgne 22 personnes et en mutile six autres. Et chaque fois, les mêmes ministres pitresques, Castaner et Belloubet, se sont contentés d’afficher leur mine perpétuellement hébétée de gens qui ne contrôlent plus rien et n’assument jamais rien.

 

Telle est la France aujourd’hui. Et bien sûr les procès politiques ne sont plus loin. En septembre ce sera celui des six Insoumis choisis au hasard parmi plus de vingt-cinq présents ce jour-là qui ont eu l’audace de vouloir surveiller une perquisition menée au mépris des règles de procédure, sur un motif politique fallacieux et avec des méthodes disproportionnées d’habitude réservées à la traque du grand banditisme. Telle est la France de Macron. Mais comme a dit le policier chargé de la perquisition chez l’insoumis Manuel Bompard : « on est mieux ici qu’au Venezuela ». Police politique et justice politique n’ont pas fini de faire des Steve mourants sans qu’on puisse « établir de coïncidences » avec les brutalités dont ils ont fait l’objet. Tel est devenu ce régime Macroniste qui a ouvert le cycle des violences et de la politisation de la police et de la justice et ne sait plus reprendre une responsabilité dont il a tant voulu se dédouaner.

 

Conclusion : on peut établir une coïncidence entre la façon dont Castaner et Belloubet dirigent leur ministère et la multiplication des actes de violences policières et judiciaires dans le pays. Une coïncidence troublante compte tenu de la question qu’elle pose : est-ce encore un État de droit que la macronie ?

JLM

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11 février 2019 1 11 /02 /février /2019 13:35

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30 janvier 2019 3 30 /01 /janvier /2019 09:20

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22 janvier 2019 2 22 /01 /janvier /2019 15:18

Pour David Dufresne, spécialiste de la question du maintien de l’ordre, la répression menée contre les « gilets jaunes » « laissera des traces dans toute une génération ».


 

Hémorragie cérébrale d’un homme de 47 ans à Bordeaux, traumatisme facial d’un manifestant à Toulouse, fracture au front d’un lycéen à Orléans… L’écrivain et documentariste David Dufresne, auteur de l’enquête Maintien de l’ordre (Fayard, 2013), recense et signale les bavures policières observées lors des manifestations des « gilets jaunes ». Il dénonce le « déni politique et médiatique » de ces violences, selon lui profondément « antirépublicain ».


 

Quelle est la particularité de la gestion du maintien de l’ordre en France ?


 

David Dufresne : Pendant longtemps, la France a été considérée comme la championne du maintien de l’ordre, pour une raison simple : face à des manifestations particulièrement nombreuses dans le pays, la police est entraînée. Sauf que c’est aujourd’hui un mythe, qui s’est écroulé sous nos yeux. Le maintien de l’ordre est devenu depuis une dizaine d’années extrêmement offensif, brutal, avec des policiers qui vont au contact. Jusqu’ici, la clé était de montrer sa force pour ne pas s’en servir.


 

En Allemagne, en Angleterre, les forces de maintien de l’ordre ont mis en place tout un processus de dialogue avec les manifestants, et de désescalade. La France a fait le choix inverse, dont découlent ces drames : environ 2 000 manifestants blessés depuis le début du mouvement des « gilets jaunes », à la mi-novembre.


 

La France utilise par exemple des armes proscrites ailleurs en Europe pour ce type d’interventions, et considérées par certains fabricants comme des armes de guerre : les lanceurs de balles de défense [les « Flash-Ball » font partie de cette famille, mais ne sont plus utilisés que par certains policiers municipaux], les grenades GLI-F4, qui contiennent une petite dose de TNT et arrachent des mains. Celles-ci sont d’autant plus dangereuses qu’elles ne sont pas létales et donc utilisées de manière massive par des policiers qui pensent, de bonne foi, qu’ils ne vont pas tuer. Mais l’on assiste à des mutilations en série, qui font le déshonneur du maintien de l’ordre à la française. Le mythe, sur lequel les politiques continuent de surfer, ne résiste pas aux faits.


(…)


 

Que retenez-vous de ce silence autour des violences policières ?

Aujourd’hui, ce n’est plus du silence, c’est du déni. M. Castaner lui-même [le ministre de l’intérieur], lundi soir, nous explique qu’il ne connaît « aucun policier qui ait attaqué un gilet jaune » : on est dans le mensonge d’Etat. Il y a bien des violences policières, elles sont gravissimes. Il faut remonter à octobre 1961 pour arriver à un tel déchaînement – sans comparer la situation actuelle avec les morts de la répression au métro Charonne et les Algériens jetés dans la Seine.

Lire l'article entier dans Le Monde


 


 

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