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  • : Républicaine donc de Gauche, parce que "capitalisme, libéralisme,mondialisation économique" sont antagonistes avec notre devise "liberté, égalité,fraternité" ;la déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen ; le préambule de la constitution de 1946 ; la déclaration de Philadelphie et le Conseil National de la Résistance.
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Qui a tué nos villages ?

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7 mars 2021 7 07 /03 /mars /2021 09:32

Quelles seront vos premières décisions économiques si vous remportez l'élection présidentielle de 2022 ?

J'arriverai au pouvoir avec un objectif simple : relancer une consommation populaire écologiquement durable et remplir le carnet de commandes des entreprises. Nous procéderons par plans. Et d'abord notre "plan investissement eau", qui illustre de la manière la plus forte la jonction entre l'écologie politique et l'économie. Ce sont des choses simples, que tout le monde comprend.

 

Plus qu'une transition, je prône une "bifurcation", c'est-à-dire un changement de trajectoire de notre économie. La division internationale du travail actuelle n'est plus tenable pour un pays comme le nôtre.

La relocalisation est notre mot d'ordre.

Notre modèle c'est l'économie mixte: un secteur public planifié et un secteur privé protégé de la concurrence déloyale de l'international.

Je nationaliserai les "biens communs" : l'eau, l'air, ce dont tout le monde a besoin, en appliquant la règle pollueur/payeur.

De même, plus question de privatiser EDF ou de démembrer la SNCF.

Les prix de l'énergie et du transport doivent être stabilisé. Les gens comme les entreprises ont besoin de visibilité.

 

Vous voulez annuler une partie de la dette publique mais n'est-ce pas dangereux pour un pays qui emprunte 260 milliards d'euros par an ?

Je commencerai par proposer d'annuler la partie de la dette publique détenue par la banque centrale européenne (BCE) : c'est près de 20% de la dette française.

La BCE émet autant de monnaie qu'elle veut, elle peut donc geler cette dette sans que personne ne soit floué. Le seul risque, que j'assume, est de voir l'inflation progresser en Europe d'un ou deux points si tous les pays en font autant. Que diable ! Nous avons déjà connu des périodes d'inflation à 10 ou même 12 points. Cela desserrera la contrainte sur la dépense publique et permettra de réinvestir dans notre économie, nos hôpitaux, nos écoles publiques.

Nous enclencherons ainsi une dynamique vertueuse.

La relance de l'activité soulagera la dette détenue par les entreprises (2.000 milliards d'euros) et les particuliers (1.400 milliards d'euros). Le danger est là. Car elles peuvent provoquer par effet domino d'effondrement de l'économie française.

Pour éviter le pire, je préconise l'instauration d'une caisse de défaisance de ces dettes privées. Elles seraient absorbées par les banques privées et rachetées par la BCE.

 

Vous voulez augmenter les impôts alors que la France, avec un taux de 45%, est déjà la championne du monde des prélèvements obligatoires devant le Danemark…

J'instaurerai un impôt universel sur les entreprises comme pour les particuliers pour qu'elles soient toutes taxées à la mesure de la richesse produite dans notre pays. Avec cette nouvelle règle, Amazon paiera à la France ce qu'il nous doit et pas ce qu'il a envie de donner.

J'engagerai également la lutte contre la fraude fiscale, en appliquant aux pays européens tricheurs la grille internationale des paradis fiscaux. Ainsi nous débusquerons, les pays voyous de l'Europe : le Luxembourg, les Pays-Bas et d'autres.

Je mettrai en place une taxe exceptionnelle sur les "coronaprofiteurs": la tech, le e-commerce, tous ceux qui se sont enrichis pendant la crise. On l'a déjà fait en 1919 avec les "profiteurs de guerre". Enfin, je réorganiserai l'architecture globale de l'impôt en France. Personne ne peut se satisfaire d'un système à 5 tranches d'impôts où la moitié des Français ne payent pas d'impôt.

Je créerai neuf nouvelles tranches pour mieux répartir l'effort fiscal. Dans mon système, si vous êtes en dessous de 4.000 euros par mois, vous paierez moins d'impôts. Évidemment, les tranches les plus hautes paieront plus d'impôts, avec un maximum sur la dernière tranche qui sera taxée à 90%.

 

Une taxation aussi forte ne produirait-elle pas des effets désastreux en favorisant l'exil fiscal comme la Suède des années 1970-1980 ?

Cela ne sera plus possible. Nous appliquerons l'impôt universel sur le modèle de la règle fiscale des USA : chacun paiera sur la place et ensuite la différence de ce qu'il aurait payé en France. La société ne peut pas vivre sous le chantage d'une poignée de personnes qui préfèrent leur portefeuille à leur patrie.

 

L'ampleur du plan de relance européen, 750 milliards d'euros ne vous incite-t-il pas à revoir votre jugement sur l'Union européenne ?

Absolument pas ! Cette somme est dérisoire comparée aux 12.000 milliards de PIB de l'Union et 8 points de récession. Ce "machin" s'est couvert de honte dans ces événements, incapable de décrire ce qu'était un processus de confinement, incapable d'établir une coopération sanitaire planifiée dans toute l'Europe, incapable de reconnaître ses erreurs monstrueuses sur la gestion des hôpitaux publics, incapable de gérer la production de vaccin et l'approvisionnement de nos pays. C'est l'Europe qui est responsable de tout ça, c'est l'Europe qui a sur la conscience les morts du Covid et des maladies qui n'ont pas pu être détectées ni traitées à temps. Et quand ils finissent par se mettre d'accord au bout de dix heures de palabres, c'est sur ce chiffre ridicule de 790 milliards d'euros. La France va recevoir 40 milliards et en remboursera 60 !

Je veux envoyer un message : ou bien l'on change de méthode ou bien la France désobéira.

La Grèce, c'était 2% de l'économie européenne, la France c'est 18%. Nous sommes un grand pays, une grande puissance encore pour un certain temps ! Qui s'y frotterait s'y piquerait ! Je ne vois pas de raison de laisser notre pays se vider de son sang industriel. Ça n'a rien d'agressif de dire à un Allemand que nous ne pouvons plus continuer comme ça. Je reste sur la formule mitterrandienne : "On ne fait pas l'Europe en défaisant la France".

 

On entend moins vos critiques sur l'euro …

Face au désastre en cours, je ne veux pas rajouter au chaos. On a une monnaie unique, qui est surévaluée. Cette surévaluation a permis à l'Allemagne de s'imposer comme la puissance économique dominante en vendant ses voitures et ses machines-outils. Elle nous a déclassé parce que nous ne sommes pas capables d'affronter le marché mondial sur nos productions intermédiaires. Dans cet épisode, on a accepté des conditions insupportables. Maintenant, il faut s'entendre pour changer les statuts de la BCE avec des critères qualitatifs autre que la seule stabilité monétaire. Et je reste contre l'euro fort.

 

Avez-vous évolué sur le revenu universel, une mesure qui bénéficierait aux jeunes durement affectés par la crise du coronavirus ?

Je ne suis toujours pas d'accord mais je ne demande qu'à être convaincu. Je suis toujours prêt à discuter. Les premières choses que j'entends me font un peu peur. Quand je vois M. Jadot dire qu'il est pour un projet de revenu universel avant d'annoncer, après avoir fait ses additions, que cela donnera le RSA + 100 euros, je ne vois pas ce que l'on a à gagner de l'opération. Par ailleurs, j'ai toujours trouvé inacceptable un revenu universel fusionnant des minimas sociaux pourtant calculés sur mesure. Ici, je suis davantage pour le sur mesure que sur le prêt-à-porter. Je suis partisan de ce que j'appelle la "garantie dignité" : l'Etat doit compléter la différence entre ce que perçoit tout citoyen et le seuil de pauvreté de 1.015 euros. Sinon, autant dire que vous acceptez la pauvreté dans votre pays et que vous vous contentez de l'organiser.

Arezki Atsada

Extrait de l'article de Challenges du 4 mars 2021. Voir ici

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27 novembre 2018 2 27 /11 /novembre /2018 18:26

Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, zones franches, exonération de la taxe foncière, facilités comptables, niches et allégements en tous genres : au fil des décennies, les pouvoirs publics ont taillé un environnement fiscal et réglementaire sur mesure pour le patronat, sans aucune contrepartie. L’État-providence fonctionne donc très bien… pour les entreprises.

 

 

Il y a plus de cinquante ans, commentant la réduction de moitié de l’impôt sur les bénéfices des sociétés, le patron des patrons de l’époque lâchait : « Les carottes n’intéressent pas le patronat. » Depuis, les chefs d’entreprise n’ont cessé d’en croquer par pleins paniers, jusqu’au dernier président du Mouvement des entreprises de France (Medef), M. Pierre Gattaz, fanfaronnant en 2015 qu’en échange de quelques bottes supplémentaires (le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, CICE) on allait créer un million d’emplois. Les carottes ont été livrées. Pas les emplois.

La rhétorique est bien rodée. Un : ne jamais reconnaître avoir bénéficié d’un avantage fiscal, sinon du bout des lèvres et comme une maigre compensation, avant de demander une réduction beaucoup plus importante. Deux : toujours se plaindre des « charges » écrasantes pesant sur les entreprises. Ce discours patronal porte ses fruits : les mesures fiscales favorables s’accumulent... sur le dos de la collectivité.

 

 

Seul impôt d’État direct pour les sociétés de capitaux, l’impôt sur les sociétés (IS) est censé taxer annuellement le bénéfice, c’est-à-dire l’enrichissement net d’un exercice sur l’autre, au taux officiel de 33,33 % (1). En réalité, une chimère...

 

 

Tout d’abord, les règles ainsi que les pratiques comptables et fiscales permettent aux entreprises de minimiser le bénéfice imposable, qui n’a que de lointains rapports avec les profits réels. Ensuite, les politiques des gouvernements successifs ont accordé aux sociétés des allégements, dispersés dans un grand nombre de niches, censés les inciter à adopter tel ou tel comportement ou à améliorer leur compétitivité. De plus, les entreprises jouent le rôle d’auxiliaires du fisc, en tant que collectrices d’impôts et de cotisations sociales dont elles tirent quelques avantages. Enfin, tandis que les petites et moyennes entreprises (PME) bénéficient d’un taux réduit à 15 %, les pratiques d’optimisation et d’évasion fiscales permettent aux grands groupes de fixer eux-mêmes le montant de l’impôt qu’ils consentent à payer. Le bénéfice fiscal s’établit comme la différence entre les profits réalisés et les charges déductibles. En minimisant plus ou moins légalement le montant des profits déclarés et en gonflant celui des charges, l’entreprise peut ramener l’assiette de l’impôt à la dimension d’une soucoupe. Si on laisse de côté les pratiques frauduleuses de fausses factures et de ventes sans facture, deux postes de charges offrent en particulier de nombreuses possibilités : les provisions et les frais généraux.

 

 

Empilement de mesures désordonnées

Les provisions sont l’un des régimes les plus riches de la fiscalité, où l’imagination des pouvoirs publics vient au secours de celle, pourtant fertile, des entreprises. Ouvertes à toutes ou réservées à certaines ou à une poignée de secteurs privilégiés, elles se déclinent sous les formes les plus diverses : provision pour dépréciation, pour hausse des prix, pour fluctuation des cours, pour dépréciation du portefeuille-titres, pour risques afférents à des opérations de crédit, pour litige, pour créance douteuse... Ainsi, lorsque, en 2014, la justice américaine condamne BNP Paribas à une amende de 8,9 milliards de dollars, la banque française provisionne les frais de procès et d’avocats, avant de les « consolider en charges déductibles du bénéfice imposable ». Traduction du jargon comptable : un tiers du montant sera alors payé par la collectivité...

 

 

Quant aux frais généraux, il s’agit d’un fourre-tout extensible à volonté. À côté des charges d’exploitation bien réelles, on y trouve des dépenses dont on peut douter qu’elles soient utiles ou nécessaires à la réalisation du bénéfice. C’est le cas, en particulier, des dépenses des dirigeants transformées en charges d’exploitation, puis en éléments du prix de revient, et supportées en fin de parcours par le consommateur : un transfert légal sur les plus faibles des dépenses des plus favorisés. Par Christian de Brie Lire la suite sur Le monde Diplomatique

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18 septembre 2018 2 18 /09 /septembre /2018 13:52

C'est le point aveugle du débat : la dette publique est une escroquerie ! En cause, la loi Pompidou-Giscard de 1973 sur la Banque de France, dite "loi Rothschild", du nom de la banque dont était issu le président français, étendue et confortée ensuite au niveau de l'Union européenne par les traités de Maastricht (article 104) et Lisbonne (article 123).

 

D'une seule phrase découle l'absolue spoliation dont est victime 99% de la population : "Le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la banque de France".

 

Contraint d'emprunter aux banques privées

En clair et pour faire simple, la Banque de France a désormais interdiction de faire crédit à l’État, le condamnant à se financer en empruntant, contre intérêts, aux banques privées, au lieu de continuer à emprunter sans intérêt auprès de la banque de France qui lui appartient. Depuis l'application de ce principe, la finance et son infime oligarchie donnent la pleine mesure de leur asservissement des peuples, en une spirale exponentielle d'accroissement des inégalités.

 

Le pouvoir est désormais aux mains des créanciers privés, qui l'exercent au bénéfice exclusif d'intérêts particuliers, quand la puissance publique a renoncé à son devoir de protéger l'intérêt général. La démocratie, étymologiquement pouvoir du peuple, est morte. On le voit en Grèce, en Irlande, au Portugal, en Espagne, en Italie, en France...

 

Qui gouverne ? "La troïka" - Union européenne, Fonds monétaire international et Banque centrale européenne - resserrant toujours davantage son emprise jusqu'à l'étranglement des peuples. Et l'on pérore sans fin sur les plateaux de télévisions, sur les ondes et dans les colonnes de la presse sur "l'insupportable fardeau de la dette", "la France en faillite", "les nécessaires sacrifices", que "nous ne pouvons pas continuer à vivre au-dessus de nos moyens" et que, d'ailleurs, "les Français l'ont compris".

 

Silence médiatique

Inlassable propagande des conservateurs-libéraux ? Bien sûr, mais relayée par le silence complice des médias. Et c'est ainsi que s'imposent dans l'opinion les apparentes évidences biaisées qui prétendent l'austérité inéluctable, contre la justice et l'intelligence. Deux ans d'austérité en Grèce déjà, pour quel résultat ?


Avec toujours la même justification simpliste et manipulatrice, résumée par la question posée par un journaliste d'Europe 1 à Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à la présidentielle : "Mais comment des pays européens endettés peuvent-ils faire autrement pour réduire leurs déficits ?

Voir la vidéo et lire la suite sur Le Plus. NouvelObs

 

Article toujours d'actualité

 

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11 septembre 2018 2 11 /09 /septembre /2018 12:21

L’aide sociale et les minima sociaux coûtent environ 70 milliards d’euros par an aux finances publiques, soit 3 % du produit intérieur brut (PIB). Ces prestations contribuent de façon décisive à réduire la pauvreté et les inégalités.

 

Face à cela, le coût de « l’assistance aux plus riches » pourrait être de l’ordre de 150 milliards d’euros par an hors fraude et évasion fiscales, et de l’ordre de 250 à 300 milliards au moins en incluant ces deux derniers coûts, comme le développait un billet de blog récent. Avec comme impact certain un creusement des inégalités et en particulier un enrichissement devenu indécent des très riches : les 500 individus les plus riches gagnent en moyenne 1 670 fois plus que la moyenne des plus pauvres. Je précise : 1 670 fois plus, après impôts.

 

On peut retenir trois grands postes de « cadeaux » aux plus riches. Chacun d’eux a été développé et amplifié par étapes depuis le milieu des années 1980. C’est aussi depuis ce moment que les inégalités, qui avaient nettement reculé depuis 1900 et au cours des « Trente Glorieuses », ont repris une tendance à la hausse. Cette dernière s’est certes avérée moins forte qu’aux Etats-Unis, mais elle est néanmoins nette, comme l’indique entre autres constats l’évolution de la part du revenu des ménages « accaparée » par les 1 % les plus riches. Par Jean Gadrey Professeur honoraire d'économie à l'Université Lille 1 . Lire a suite sur Alternatives économiques

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1 juin 2017 4 01 /06 /juin /2017 06:48
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27 novembre 2016 7 27 /11 /novembre /2016 21:05
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7 avril 2015 2 07 /04 /avril /2015 07:25
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7 décembre 2014 7 07 /12 /décembre /2014 14:33

 

Alors que le gouvernement leur a accordé plus que ce qu’ils réclamaient en 2012, les chefs d’entreprise battent le pavé. Retour sur deux ans de victoires du Medef.

 

C’était il y a deux ans. Une tribune de l’Afep (qui regroupe les plus grosses boîtes de France), dans le JDD, provoquait un scandale à gauche : les chefs d’entreprise y réclamaient une baisse du coût du travail de 30 milliards d’euros. «Les grands patrons pleurent la bouche pleine», s’étranglait Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière). «Des rapaces», hurlait le Parti de gauche. «Des monstres d’égoïsme et d’ingratitude», s’indignait Olivier Dartigolles, du PCF. Même le tiède Bruno Le Roux, patron des députés PS, avouait avoir «ressenti [le texte] comme un oukase ou une leçon». Plus amusant, le gouvernement lui-même ne semblait pas très chaud pour répondre positivement au patronat. «Abaisser le coût du travail dans de telles proportions risquerait de remettre [en cause] l’objectif [de baisse du déficit]», expliquait le ministre de l’Economie d’alors, Pierre Moscovici. D’autant que «Matignon et l’Elysée ont réalisé qu’une telle mesure allait surtout constituer un choc pour le pouvoir d’achat des ménages, et tuer tout espoir de reprise en 2013», confiait un membre de la majorité.

 

Deux ans plus tard, les patrons sont passés de la tribune de presse à la manif de rue (Libération du 2 décembre). Avant de se retrouver ce mercredi pour un grand meeting à Lyon. Exaspérés de n’avoir rien obtenu ? Pas vraiment. La majorité a, en réalité, accordé… davantage que ce que demandait, à l’époque, le texte de l’Afep. Et les concessions ne semblent pas terminées (lire ci-contre). Ingrat, le patronat ? Passage au crible des mesures qui, depuis deux ans, ont garni le tableau de chasse du Medef. Sans calmer pour autant les ardeurs de son responsable, Pierre Gattaz.

 

1 Une fiscalité du capital moins salée que prévue

 

La pression sur le gouvernement surgit cinq mois à peine après l’arrivée de François Hollande à l’Elysée. Pas du Medef ni de la CGPME, mais d’un mouvement né sur Internet : «les Pigeons». Prenant la France à témoin sur le danger que provoquerait, pour l’«esprit d’entreprise», un alignement de la fiscalité du patrimoine sur celle du travail, ces jeunes start-upers font vite plier le gouvernement. Non, la taxation des plus-values d’actions ne sera pas totalement ramenée au même niveau que celle des revenus du travail, comme promis pendant la campagne. Au bout d’un certain temps de détention des titres, elle sera même inférieure à ce qui existait… sous Sarkozy. L’exécutif pose un premier genou à terre. Medef et CGPME sauront en profiter.

 

2 L’impôt sur les sociétés réduit de 20 milliards

 

Quelques jours à peine après cette première concession, place au «pacte de compétitivité» du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. Inspiré du rapport Gallois, il accorde à toutes les entreprises un crédit d’impôt équivalent à 6% de la masse salariale de l’entreprise. Seule limite : ne sont pris en compte que les salaires jusqu’à 2,5 Smic. Mais sinon, les banques et la grande distribution toucheront comme l’industrie. Coût pour l’Etat en rythme de croisière : 20 milliards par an, dont un tiers sera financé… par une hausse de la TVA sur les ménages.

 

3 Une loi timorée sur les banques

 

Printemps 2013, au tour des banquiers. La loi les concernant, qui devait séparer en deux entités distinctes les activités de financement de l’économie de celles, spéculatives, de marché, est réduite à peau de chagrin. La filialisation des activités risquées des banques ne représentera, en effet, qu’une partie très limitée de leur chiffre d’affaires. Pour certains établissements, la réforme sera même nulle sur ce point, tant le périmètre concerné correspond à une part résiduelle de leur activité. La finance, «véritable adversaire» de Hollande pendant la campagne, s’en sort très bien.

 

4 Les rémunérations des patrons non encadrées La suite sur Libération

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3 décembre 2014 3 03 /12 /décembre /2014 08:09

 

 

Le revenu de base inconditionnel ou l’opportunité d’un nouveau paradigme

 

Le peuple suisse se prononcera prochainement sur l’instauration d’un revenu de base inconditionnel (RBI). Versée à chacun mensuellement, cette allocation universelle doit assurer une existence simple et la participation à la vie sociale. Quels sont les atouts majeurs du RBI? Quels changements de vision propose-t-on réellement avec cette solution? Entretien avec Julien Dubouchet-Corthay, membre du comité de BIEN-Suisse et secrétaire général de Pro Mente Sana.

 

Magali Corpataux (AGILE.CH) : En quoi le RBI est-il révolutionnaire?

 

C’est tout d’abord son aspect inconditionnel, à trois niveaux, qui est intéressant: il est individuel, c’est-à-dire non lié à la composition du foyer; il est indépendant du niveau de revenu puisqu’il intervient en amont de toute autre rentrée d’argent et ne dépend d’aucune capacité, ou incapacité, à générer ce revenu. Enfin, il n’exige aucune contrepartie.

 

La récolte de signatures a été un succès. Surprenant, sachant que l’initiative n’est portée par aucun parti traditionnel?

 

La récolte a été essentiellement virale, via les réseaux sociaux notamment. Le fait qu’elle n’ait été orchestrée par aucune formation politique a évité les débats partisans. Par sa simplicité et son envergure, la proposition séduit un large public: elle dessine un monde à venir qui fait envie à beaucoup de gens, notamment aux plus jeunes.

 

Le RBI répond-il mieux que notre filet social actuel aux risques sociaux du XXIe siècle?

 

Absolument. Le RBI répond enfin à la seule question réellement adéquate, c’est-à-dire «Comment compense-t-on la perte de gains des individus?» et pas «Est-il divorcé, malade ou handicapé?»

 

En quoi le RBI est-il une solution digne pour les personnes en situation de handicap?

 

Premièrement, par le régime commun qu’il instaure. Il met les personnes avec et sans handicap sur un pied d’égalité. Plus besoin de demander, justifier, argumenter médicalement pour obtenir une rente AI, par exemple. Soit dit en passant, on a connu mieux, en termes d’estime de soi, que l’expression même d’assurance invalidité. Deuxièmement, les nombreuses personnes qui ont légitimement besoin d’aide mais n’entament aujourd’hui pas de démarches – trop compliquées, trop humiliantes – recevront elles aussi ce RBI. A ce titre, le RBI est un pas essentiel vers l’inclusion. Troisièmement, l’AI est un système dépassé à plusieurs égards, notamment pour les personnes malades psychiquement. Si ces dernières connaissent souvent un rétablissement total, le chemin vers la guérison n’est pas un long fleuve tranquille. Aux épisodes de crise succèdent des périodes de stabilité durant lesquelles un emploi est tout à fait possible. Or, l’AI n’est pas pensé pour répondre à cette configuration. La suite surPressenza

 

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21 novembre 2014 5 21 /11 /novembre /2014 08:55

 

Pendant que le peuple se saigne et que le gouvernement veut faire passer l’austérité pour la seule politique possible, les cabinets ministériels de Valls ne connaissent pas les restrictions budgétaires : leurs membres ont vu leurs rémunérations mensuelles brutes moyennes progresser de 7,1% par rapport à celles du gouvernement Ayrault en 2013. La palme des augmentations revient à l’Enseignement supérieur et la Recherche avec 12 222 euros, soit une augmentation de 10%, à égalité avec les conseillers de Valls.

 

Il n’est pas certain que les personnels de l’Enseignement supérieur et de la Recherche apprécieront d’apprendre que le coût des collaborateurs de Geneviève Fioraso et des fonctionnaires de son Secrétariat d’Etat a augmenté de 10% : de 11 140 euros en 2013 le salaire mensuel brut moyen serait passé à 12 222 euros en 2014, prime comprise. Alors que le collectif Sciences en Marche et la majorité des organisations syndicales se mobilisent contre le désengagement de l’Etat et la situation catastrophique  des laboratoires publics et des universités, alors que Bercy coupe 20% de la quatrième tranche annuelle des crédits aux universités, alors que la précarité explose partout, l’or coule à flots dans les cabinets de Manuel Valls. Ce n’est pas seulement « choquant » comme le rapporte le député René Dosière sur son blog. C’est tout simplement honteux et indécent au regard des sacrifices imposés quotidiennement à nos concitoyens.

 

Le député socialiste René Dosière,  auquel le PS avait retiré son investiture aux dernières législatives et qui mène depuis 15 ans un combat solitaire pour collecter des informations sur les budgets de l’Elysée et des ministères, a accompli un travail salutaire, travail qu’on aimerait voir conduit par davantage de députés. A force de questions écrites aux différents ministères (voir ici), il est parvenu à compiler un précieux document qu’il a mis en ligne sur son blog. On peut le télécharger ici. On y apprend principalement deux choses :

1. « Les cinq rémunérations les plus élevées se trouvent au ministère de la culture (13 744 euros), au ministère de l’intérieur (12 987 euros), au ministère de la décentralisation (12 680 euros), au ministère du redressement productif (12 369 euros) et au secrétariat d’Etat à l’enseignement supérieur (12 222 euros). »

2. « Il est fréquent que les collaborateurs de cabinet soient mieux payés que leur ministre, ce qui est anormal. Alors qu’un ministre perçoit une rémunération brute mensuelle de 9940 euros, on constate que dans 19 ministères (sur 31 soit dans 61% des cas), la rémunération moyenne des membres de cabinet est supérieure. En 2013 cette proportion s’élevait à 56%. »

 

Une annexe au Projet de Loi de Finances 2015, analysée récemment par Laurent Mauduit, vient utilement compléter le travail du député Dosière. Intitulée « Personnels affectés dans les cabinets ministériels », elle nous apprend que les indemnités pour sujétions particulières (ISP, à savoir les primes) s’élèvent pour l’ensemble des ministères à plus de 24 millions d’euros. Selon le document de Dosière ces primes vont de 522 euros par mois au Secrétariat d’Etat aux Handicapés à 5070 euros pour le Ministère de la Culture. L'annexe montre (p. 61) que Geneviève Fioraso a considérablement étoffé son secrétariat entre 2013 et 2014 : de 13 à 21 membres, les rémunérations passant de 750 000 euros à 1,5 millions. René Dosière aurait matière à une nouvelle question.

 

Je fais une suggestion de bon sens, dans l’intérêt de nos finances publiques et de la moralité de notre République : équilibrer et plafonner les primes afin de diviser par deux leur montant total. L’Etat montrerait l’exemple et pourrait économiser facilement 10 millions, au lieu de siphonner les réserves du Fonds d’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP), nouveau scandale à mettre au crédit de ce gouvernement de la honte. La suite sur Médiapart

 

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