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Le président candidat Emmanuel Macron traîne comme un boulet sa réforme des retraites qui n’a pas abouti. Toutefois il désir poursuivre ses travaux sur ce sujet s’il était, bien entendu, réélu. En reprenant le sujet pour son premier thème de campagne, le deuxième en réalité après la très populiste abolition de la redevance TV, le candidat donne un signal à l'Europe.
La Commission qui insistait sur une baisse de 3 points de PIB des dépenses publiques de la France va être satisfaite. C’est aussi un geste en direction de la droite traditionnelle bourgeoise, puisque dans sa forme, la proposition consistant à reculer purement et simplement de l'âge légal de la retraite à 65 ans une réplique de la proposition phare de la candidate Les Républicains Valérie Pécresse.
Alors la question qui me vient immédiatement à ma pensée est : « … Que fait-on des personnes qui sont hors du marché du travail dès 55 ans ? … », car, je suis un français moyen qui vie au contact des gens et qui voit ce qui se passe réellement. Pourquoi ce choix ?
Il y a 5 ans, le vaste projet de refonte complète est vite apparu comme irréalisable tant les différences sont nombreuses entre secteurs privés qui comptabilisent les primes, les heures supplémentaires, les heures travaillées : de nuit, les dimanches, les jours fériés, et entre le secteur public qui se voit interdire tout cela. Techniquement compliqué, il induisait également des re-calculs, et présentait des effets de bords une sorte de phénomène d'instabilité sociale qui affronterait deux secteurs d’activité dans la rue.
Le recul à 65 ans de l’âge de prise de la retraite, ou 46 annuités, est non seulement simple techniquement mais surtout il rapporte gros. Cependant, Emmanuel Macron prend des risques. Avant tout, électoraux : un certain nombre de Français ne vont pas apprécier de devoir travailler 3 ans supplémentaires. Surtout qu’un maçon, un terrassier, un couvreur… ne voient pas cette chose du même œil qu’un salarié de bureau, un directeur d’affaire ou un politique.
Mais le président sortant ne facilite pas non plus la tâche avec les partenaires sociaux classés plutôt réformistes. Il va devoir se cogner la CFDT qui promeut la hausse du nombre de trimestres cotisés plutôt que la hausse de l'âge légal de départ. En outre, le simple décalage de trois ans complexifie davantage le procédé pour les personnes ayant des carrières incomplètes. Que fait-on des personnes qui sont hors du marché du travail dès 55 ans ? On les laisse 10 ans de plus dans les minima sociaux ? Qui va supporter le coût de cette réforme ?
Car, ce sont les collectivités locales qui payent les RSA et les allocations chômage. Pour gagner de l’argent d’un côté, le président Macron veut appauvrir les trésoreries de l’autre côté ? Il s’agit d’abord de faire payer le « quoi qu’il en coûte » aux travailleurs. Et parmi eux, ceux qui sont entrés tôt sur le marché du travail. C’est d’autant plus injuste que l'aggravation du déficit structurel de 5 points de PIB durant le quinquennat ne leur profite que très marginalement. Ils ne sont pas les principaux bénéficiaires de ce creusement du déficit, issu de la réduction des recettes, elle-même induite par les baisses d'impôts de production de l'impôt sur les sociétés ou encore de la fin de la taxe d’habitation sans oublier le refus de faire payer des impôts sur les profits et autres dividendes.
Comme beaucoup de citoyen moyen, j’ai des assurances vie et lorsque arrive l’échéancier, j’ai des taxes et des impôts prélevés à la source qui font que cette année, le gain est bien inférieur à 1%. Quant est-il des dividendes des acteurs du CAC40 suite aux générosités et des in-solidaires client du libéralisme socialiste, centriste et des droites radicalement conservatrices ?
Mesdames et Messieurs les journalistes, payés pour faire passer la pilule de façon magistrale, vous évoquez le creusement du déficit structurel de 5 points de PIB, le report à 65 ans suffira-t-il à le compenser ? Non. Avant aménagements, une telle réforme permettrait de compenser 3 points de PIB. Mais il y aura des compensations pour les carrières longues, pour les carrières incomplètes, et des bonus pour ceux qui optent pour travailler plus.
De sorte que le gain se réduit à 1,5 point de PIB. Presque le tiers du chemin. Pour les deux autres tiers, on devine la recette : non-remplacement des fonctionnaires partant à la retraite, gel de la masse salariale des agents publics, et désindexation des prestations sociales.
Dommage qu’il reste encore tabou pour la majorité des françaises et français qui se complaisent de voire la misère, de taxer et d’imposer à juste titre les hauts salaires, les dividendes et les prises de profits rendu possible grâce aux déduction fiscales, je pense notamment aux trésors cachés des sommes collecté des loyers et notamment ceux perçus au noir durant les périodes de vacances
CM