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  • : Républicaine donc de Gauche, parce que "capitalisme, libéralisme,mondialisation économique" sont antagonistes avec notre devise "liberté, égalité,fraternité" ;la déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen ; le préambule de la constitution de 1946 ; la déclaration de Philadelphie et le Conseil National de la Résistance.
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Qui a tué nos villages ?

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22 août 2021 7 22 /08 /août /2021 09:24
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5 avril 2019 5 05 /04 /avril /2019 14:59

Publié le 4 avril 2019

Dans les campements de la honte, porte de la Chapelle, encore une nouvelle victime des politiques anti-

migrant·e·s et anti-pauvres de la ville. Cette fois-ci, c’est une femme âgée qui est décédée dans la nuit de lundi à mardi.


Paris, 2019, encore une morte Porte de la Chapelle dans les campements de la honte !
Une femme âgée est morte ce matin ou cette nuit, dans la boue, près d’un matelas souillé et d’une tente Quechua entre deux bretelles d’autoroute, là où Paris relègue et cache tout ce qui ressemble à de la misère trop voyante.


La police vient d’emmener son corps qui est resté des heures sous une couverture rouge entièrement détrempée, la bouche grand’ ouverte et les mains serrées sur la boucle dorée de son sac à main.
Elle est morte là où on voulait qu’elle meure, dans cet espace inhumain et caché où la police invariablement, impitoyablement, oblige tout ce qui ressemble à une grande souffrance à se rendre (surtout si c’est un petit basané qui voudrait demander l’asile, mais pas que !).


Elle est morte là où l’on voulait qu’elle soit pour qu’on ne la voit pas.
Et pendant des heures, on ne l’a pas vue.


Beaucoup de voitures sont passées, mais qui a remarqué ce corps noyé dans la boue et les détritus ?! Peut-être même, sans doute, que des voitures sont passées quand elle n’était pas encore morte et qu’on aurait pu la secourir, mais ici personne ne voit personne et on ne s’arrête pas.

 

Ma gorge est serrée et mon ventre s’est noué à la vue du cadavre, mais j’ai retenu mes larmes, car ce sont les larmes de trop, et si ma tristesse est immense, ma colère l’est encore plus !
De longs mois qu’on se relaie pour distribuer des centaines de milliers de repas, des dizaines de milliers de tentes et de couvertures qui finissent invariablement dans les bennes de la Ville, des mois qu’on crie qu’ici on meurt à petit feu ou de mort brutale.


Des mois qu’on doit regarder les gens dans les yeux et leur dire : « Je ne peux pas t’offrir grand-chose de plus que mon sourire et ma main vide parce que la loi Asile et Immigration a fermé toutes les portes, parce que les sinistres accords de Dublin t’empêchent de bénéficier de la protection internationale à laquelle tu as droit, parce que les associations sont toutes à bout, obligées de s’épuiser dans des recours incessants pour tenter (souvent en vain) de faire respecter la moindre miette du dernier droit qu’il te reste. »


Des mois qu’on interpelle et qu’on hurle.
Des mois qu’on constate qu’au-delà de la faim et de la maladie, ici la loi n’est pas respectée, ici les conventions internationales ne sont pas respectées, ici les Droits de l’Homme ne sont pas respectés !
On voudrait qu’on s’habitue et qu’on assiste en silence au grand naufrage des valeurs dans lesquelles nous avons été élevés, mais on refuse de s’habituer, on ne se tait pas et on ne se taira pas. Lire la suite sur Paris Infos luttes

____________________________________________________________________________

On peut lire sur le site du Gouvernement :

Les grands principes du droit d’asile

2 novembre 2015

Quelques grands principes sous-tendent le droit d’asile en France.

 

I. Les fondements du droit d’asile

Le droit d’asile découle du préambule de la Constitution qui affirme que « tout homme persécuté en raison de son action en faveur de la liberté a droit d’asile sur les territoires de la République ». Il a été consacré par le Conseil constitutionnel dans sa décision du 13 août 1993 : « Considérant que le respect du droit d’asile, principe de valeur constitutionnelle, implique d’une manière générale que l’étranger qui se réclame de ce droit soit autorisé à demeurer provisoirement sur le territoire jusqu’à ce qu’il ait été statué sur sa demande ».

Le droit d’asile découle également des engagements internationaux de la France, en particulier de la convention de Genève sur les réfugiés du 28 juillet 1951 et du droit de l’Union européenne, plus particulièrement du règlement (UE) du 26 juin 2013 établissant les critères et mécanismes de détermination de l’Etat membre responsable de l’examen d’une demande de protection internationale, dit règlement « Dublin », de la directive 2011/95/UE du 13 décembre 2011, dite directive « qualification », et des deux directives du 26 juin 2013, portant respectivement sur les procédures et les normes d’accueil.

 

Le devoir de protection des personnes menacées dans leur pays marque la législation nationale qui repose sur 4 principes : une protection élargie, un examen impartial de la demande d’asile, un droit au maintien sur le territoire ainsi qu’à des conditions d’accueil dignes pendant toute la durée de l’examen.

 

La législation française s’attache aussi à assurer des procédures d’asile efficaces se déroulant dans des délais satisfaisants et visant à éviter le détournement de l’asile à des fins étrangères à un besoin de protection.

 

Ces principes ont été réaffirmés par la loi du 29 juillet 2015 relative à la réforme du droit d’asile.

 

Les règles de droit interne relatives au droit d’asile se trouvent pour l’essentiel inscrites dans le Livre VII du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA). source

 

Lire aussi

 

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21 janvier 2019 1 21 /01 /janvier /2019 14:28

Notre projet : agir en amont des migrations et accueillir dignement les migrants

Conformément au droit international et aux principes fondamentaux de la République universaliste, la France doit proposer un accueil dans des conditions humaines, sociales et sanitaires dignes. Pour cela nous proposons :

que l’UE œuvre au service de la paix ;

que l’UE mette fin aux accords commerciaux inégaux qui déstabilisent des pays entiers et détruisent les agricultures locales ;

que l’UE mette en œuvre une politique migratoire permettant de sortir de l’impasse que constituent Schengen et Frontex ;

que la France rétablisse un droit d’asile déconnecté des politiques migratoires et non soumis aux impératifs de gestion des flux migratoires ;

que la France soumette l’octroi des titres de séjour à des critères objectifs empêchant que l’arbitraire préfectoral soit la règle

cliquez sur l'image pour ouvrir le livret

 

"Que l’UE mette fin aux accords commerciaux inégaux qui déstabilisent des pays entiers et détruisent les agricultures locales"

Rappel de ce qui peut pousser des êtres humains à traverser la Méditerranée et parfois même à y laisser la vie. Voilà pourquoi l'immigration se gère en amont, afin de tout faire pour que les migrants aient avant tout le choix de rester dans leur pays, mais surtout de pouvoir y vivre dignement et sainement.

 

  • NIGÉRIA

La pollution a endommagé le sol, l’eau et l’air, et a aggravé les violations des droits à la santé et à un environnement sain du droit à un niveau de vie suffisant - droit à l’eau et à une nourriture suffisante - ainsi que du droit de gagner sa vie par son travail. Des centaines de milliers de personnes sont concernées, notamment les plus pauvres et celles qui dépendent des moyens de subsistance traditionnels comme la pêche et l’agriculture.

les fuites de pétrole causeraient la mort de 16 000 nourrissons par an


 

  • CONGO

Le phénomène s'exprime,"en termes d'huiles déversées dans la mer, particulièrement dans les sites où se déroulent les activités pétrolières. Dans la ville de Pointe-Noire, par exemple, on a constaté qu'il y a du goudron sur la plage.

Les pêcheurs reviennent avec peu de poisson. Et puis ces derniers temps nous sommes obligés d'aller plus loin pour espérer rentrer avec une quantité de poisson. Ce phénomène de la pollution nous empêche de mener à bien nos activités."


 

  • AFRIQUE DE L'OUEST

Les carburants destinés au marché de l'ouest africain sont composés de substances hautement cancérigènes, tels que le manganèse et le benzène, révèle une enquête réalisée par l'Inspection néerlandaise pour l'environnement humain et les transports (ILT) sur les cargaisons de 44 pétroliers en partance pour l'Afrique de l'Ouest. L'ILT note également dans les carburants destinés à l'Afrique de l'Ouest "300 fois plus de soufre qu'autorisé par les standards européens".

Total et Shell cités parmi les principaux responsables

Le rapport d'enquête hollandais évoque une dizaine de géants du courtage pétrolier tels que les suisses Vitol et Gunvor, l'anglo-suisse Glencore ou encore Trafigura. Quant aux compagnies pétrolières, le rapport cite également les compagnies pétrolières suivantes : Shell, BP, Lukiol, Exxon Mobil, Total et Petrobras.


 

  • OUGANDA

Au moins 15 000 personnes auraient été expulsées

Ce petit pays pauvre d'Afrique de l'Est, moins grand que la moitié de la France, avec 40 millions d'habitants, attise désormais les convoitises. Des réserves considérables de pétrole ont été découvertes ici, il y a dix ans, sur et autour du lac Albert. L'exploitation confiée notamment au pétrolier français Total, doit commencer dans deux ans.


 

  • ÉQUATEUR

Chevron, l’une des plus grosses compagnies pétrolières mondiales, avait été condamnée en 2012 par la justice équatorienne à verser une compensation historique de 9,5 milliards de dollars (8,1 milliards d’euros) pour la pollution occasionnée par sa filiale Texaco dans la région amazonienne du pays. Cette compensation vient, tout simplement, d’être annulée par un tribunal commercial basé aux Pays-Bas, la Cour permanente d’arbitrage de La Haye


 

  • ARGENTINE

Au terme d'une enquête de plusieurs mois publiée ce lundi, l'ONG de défense de l'environnement Greenpeace révèle «un scandale de pollution massive» opéré par des sous-traitants de cinq compagnies pétrolières, dont Total, au sud de l'Argentine, sur le site de Vaca Muerta, dans la région semi-désertique de Neuquen.

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21 septembre 2018 5 21 /09 /septembre /2018 12:30

Livret programmatique de la France Insoumise, intitulé : « Respecter les Migrants, régler les

Respecter les Migrants, régler les causes des migrations
 

causes des migrations ».

1) Assurer notre devoir d’Humanité

« tout étranger persécuté dans son pays peut trouver asile en France ».

➡️ rétablir la carte de séjour de dix ans comme titre de séjour de référence pour les étrangers, respectant le droit au regroupement familial, régularisation automatique pour tout conjoint marié ou pacsé ;
➡️ régulariser tous les travailleur•se•s sans-papiers et faciliter l’accès à la nationalité française pour les personnes étrangères présentes légalement sur le territoire ;
➡️ rétablir l’unicité de la loi sur le territoire en soumettant l’octroi des titres de séjour à des critères objectifs ne souffrant aucune différence d’interprétation d’une Préfecture à l’autre;
➡️ mettre en place une commission du titre de séjour pouvant être saisie de tous les cas de refus de délivrance de titre, dotée d’un pouvoir de décision, lieu d’un débat public et contradictoire ;
➡️ restaurer la liberté de circulation au sein de l’espace Schengen (avec un encadrement strict de sa suspension temporaire) ;
➡️ mettre en œuvre un accueil digne des migrants avec une répartition sur l’ensemble du territoire européen mettant fin aux hot spots qui sont devenus des « centres de détention » ;
➡️ dépénaliser le séjour irrégulier et en finir avec le placement en centre de rétention, en priorité pour les enfants, même accompagnés de leurs parents ;
➡️ construire des centres d’accueil aux normes internationales sur le modèle de celui de Grande-Synthe, pour proposer aux migrants des conditions dignes ;
➡️ arrêter les opérations de Frontex dont les missions et les actions ne sont pas compatibles avec le respect des droits fondamentaux ;
➡️ remplacer Frontex par une agence dont la mission première sera le sauvetage en mer;
➡️ remettre en cause le fichage des étrangers et la biométrie dans le contrôle des frontières de l’UE ;
➡️ assouplir les politiques de visas « au titre de l’asile », en veillant notamment à empêcher que les coûts des visas nationaux soient utilisés comme des mesures de dissuasion.

2) Agir pour la paix et mener une politique de co-développement

« Nous proposons d’instituer une coopération euro-méditerranéenne de progrès social, écologique et de co-développement en direction des pays du Maghreb, du Machrek, d’Afrique noire et du Moyen Orient. Dans un deuxième temps, la France proposera aux dirigeants africains d’établir des accords de coopération et d’échange économiques respectueux des normes environnementales et sociales, axés vers l’intérêt général des populations afin que celles-ci bénéficient et profitent de leurs ressources et de leur travail au lieu d’en être dépossédées. Il s’agira de s’opposer aux accords de partenariats économiques en construction ».

3) Garantir l’asile

Nous proposons de garantir l’asile en mettant en œuvre les mesures suivantes :
➡️ rompre avec les directives européennes et abroger les lois successives ayant eu pour objectif de restreindre le droit d’asile en France ;
➡️ rattacher l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) au ministère des Affaires étrangères (et non au ministère de l’Intérieur ou de l’Immigration) afin de rétablir un droit d’asile déconnecté des politiques migratoires et d’augmenter son budget de fonctionnement ;
➡️ autoriser les demandeurs d’asile à travailler pendant la période d’attente d’examen de leur dossier ;
➡️ augmenter le nombre de places en Centre d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada) ;
➡️ organiser la répartition des demandeurs d’asile sur l’ensemble du territoire métropolitain ;
➡️ mettre fin aux accords commerciaux de libre-échange et mettre en oeuvre un protectionnisme solidaire ;
➡️ mettre fin à l’instrumentalisation de l’aide au développement, qui a conduit l’UE à signer l’accord de la honte avec la Turquie en mars 2016 : visa + accord « migrants » ;
➡️ mettre fin à une justice d’exception pour les étrangers. Le même droit doit s’appliquer sur tout le territoire, y compris dans les régions ultrapériphériques comme Mayotte ;
➡️ construire un programme pour l’aide au retour des réfugiés qui le souhaitent lorsque la situation de leur pays de départ le permet.

4) Protéger les mineurs isolés étrangers

« seulement un jeune sur deux est pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance et peut ainsi poursuivre une scolarité, apprendre un métier et bénéficier d’un hébergement. Les jeunes isolés étrangers doivent bénéficier comme tous les enfants des droits fondamentaux : scolarisation, hébergement, protection sociale, etc. Nous proposons de :
➡️ supprimer la méthode des tests osseux pour déterminer l'âge des jeunes isolés étrangers ;
➡️ augmenter le nombre de classes et les moyens alloués pour les enfants nouvellement arrivés en France ;
➡️ prendre en charge, via l’Aide sociale à l’enfance, les lycéens isolés étrangers jusqu’à 21 ans, par la délivrance de contrats jeunes majeurs (CJM). »

5) Faire France de tout bois

« La France est une communauté politique et non une réalité ethnique. Dès lors, c’est l’existence d’un destin commun qui doit fonder l’accès à la nationalité. Pour cela nous proposons de :
➡️ rétablir le droit du sol pour les enfants nés en France, tout en respectant le choix de la personne et y compris dans les Outre-mer ;
➡️ faciliter l’accès à la nationalité française et les procédures de naturalisation afin d’en finir avec l’arbitraire préfectoral et les lenteurs administratives ;
➡️ lancer un programme ambitieux de maîtrise de la langue française écrite et parlée, intégrant la transmission des principes républicains et l’information sur l’ensemble des droits sociaux (voir le livret thématique « Passer à la francophonie politique » dans la même collection).
➡️ supprimer les mesures retardant l’obtention de la nationalité pour les conjoints de Français.
La participation des résidents étrangers aux élections locales serait un facteur de cohésion territoriale et d’égalité, sachant que le cadre européen actuel permet déjà aux résidents communautaires de voter aux élections locales. Pour cela, nous proposons de modifier la Constitution pour reconnaître le droit de vote des résidents extracommunautaires (hors UE) aux élections locales. Arnaud Guvenatam via Facebook


 

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14 septembre 2018 5 14 /09 /septembre /2018 13:51

La Via Campésina, ses organisations membres et leurs alliés engagent la résistance en reliant

la lutte pour les droits et la dignité des personnes migrantes au combat en faveur de la souveraineté alimentaire.

En multipliant les espaces de mobilisation contre les grandes multinationales, contre le contrôle grandissant qu’elles exercent sur les ressources et la production alimentaire au détriment des petits paysans, contre les politiques et les traités qui les favorisent, … le mouvement paysan s’attaque à l’origine du processus de prolétarisation des populations et de déstabilisation du principe démocratique de souveraineté populaire.

En défendant un droit d’usage à la terre et à l’eau, en réclamant un droit à produire et à échanger ses semences traditionnelles, en travaillant à la reconnaissance des droits collectifs, à la liberté syndicale, à un véritable statut pour les femmes paysannes, etc ...la Via Campésina et la Déclaration des droits des Paysans et des Paysannes apportent des réponses aux causes des migrations.

Contre ces murs qui s’érigent dans un vent de folie totalitaire, il est essentiel de construire des ponts entre nos peuples, entre paysans du monde !

« En lieu et place des armes, prenons la solidarité ! » (M. Cissokho)

Le système agro-industriel se nourrit de l’exploitation du plus petit. L’homme et la femme, travailleurs migrants, déracinés, sont extrêmement fragiles et vulnérables face à ces prédateurs économiques, et, en « consentant » malgré eux le sacrifice de leurs droits, ils alimentent plus encore l’appétit du système qui les broie.

Au sein de la Via Campésina et de ses organisations, de multiples initiatives de résistance et de solidarité voient le jour : formation et accompagnement des travailleurs migrants pour faire respecter leurs droits, information et sensibilisation des consommateurs, occupations de terre pour installer les travailleurs ou les personnes migrantes...

La Via Campésina et ses alliés trace la voie d’une souveraineté alimentaire pour des peuples et des paysans sans frontières.

Source Nyeleni

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14 septembre 2018 5 14 /09 /septembre /2018 13:50

« A l’état sauvage, les humains se déplaçaient à la recherche d’eau et de fruits pour se nourrir, mais aussi pour fuir les animaux féroces et ainsi préserver leur vie. Ils bougeaient pour survivre. A la découverte des premiers objets, ce fut la première étape de l’évolution vers notre race. Alors, les hommes bougeaient pour organiser leur alimentation (chasse, pêche, cueillette) mais également pour se protéger contre leurs rivalités internes. »

C’est par ces mots que Mamadou Cissokho, figure de la résistance paysanne d’Afrique de l’Ouest, débute une tribune, en janvier 2018, et rappelle à chacun ses responsabilités face à la tragédie actuelle des migrations.

Se déplacer pour se nourrir et pour survivre

Quelque soit le continent, les mêmes causes produisent désormais les mêmes effets, avec une ampleur inédite : le changement climatique jette déjà sur les routes de l’exil plusieurs millions de réfugiés, d’Afrique subsaharienne, d’Asie du Sud ou encore d’Amérique Latine, que leur terre ne permet plus d’alimenter (assèchement des sols et des puits, destruction des cultures par les catastrophes naturelles à répétition…). Les déséquilibres politiques, souvent dirigés par des intérêts néo-coloniaux, impérialistes, plongent des pays et des régions entières dans des situations tragiques d’insécurité, de conflits et de guerres que beaucoup tentent de fuir (Amérique Centrale, Yemen, Syrie, Sahel…). Ces situations s’aggravent lorsque apparaissent des épisodes de famine mettant en danger imminent les populations tel que le subit le Yémen.

Mais il faut aussi et urgemment reconnaître la responsabilité du capitalisme débridé et mondialisé, entraînant l’appauvrissement et l’effondrement des communautés indigènes ou paysannes à travers le monde : accaparement des terres et violation des droits coutumiers, extractivisme, normes et restrictions d’accès aux marchés,... les Accords de Partenariats Economiques et autres traités de Libre-échange, véritables traductions et répétitions de la raison du plus fort, participent amplement aux déracinements physiques et culturels des populations.

De plus, dans ce contexte, très dur, il faut rappeler à quel point les résistances subissent partout des répressions étatiques, policières, extrêmement sévères, voir meurtrières.

« Peuples d’écriture ils (les Européens) nous ont légué des manuscrits historiques dans lesquels ils ont confirmé avoir trouvé des personnes soi-disant « sans âme », ils ont ramassé tout ce [ou ceux ?] qu’ils ont trouvé et les ont vendus à leur guise. » (M. Cissokho)

Vol des terres, destruction des cultures alimentaires et populaires

Ce déracinement trouve particulièrement son sens à travers l’exemple marocain. Afin d’approvisionner à bas coûts les marchés européens de tomates et agrumes, l’État Marocain avec la bénédiction des Institutions Européennes, a facilité, dès les années 90, l’implantation d’investisseurs espagnols, français, hollandais (…) en chassant les familles paysannes installées sur de nombreuses terres prétendument royales du Souss Massa Drah. Ces entreprises ont également eu un accès simplifié à la ressource hydrique et aux installations d’irrigation ainsi qu’aux aides agricoles de l’État.

Les besoins en main d’œuvre étaient tels que tout a été organisé pour que des milliers de petits paysans vivant dans les montagnes de l’Atlas abandonnent les terres familiales et rejoignent ce bassin de production d’agriculture industrielle. Le phénomène d’exploitation extrême et de paupérisation de ces travailleurs nationaux, déracinés, non seulement perdure, mais aussi il encourage le départ d’hommes et de femmes vers des horizons encore plus lointains et plus incertains.
En parallèle, les cultures vivrières et coutumières (c’est l’exemple de la culture du blé, une des bases principales du plat marocain) sont délaissées de force pour mieux servir les intérêts de l’exportation et du capitalisme sauvage !
Il s’agit là d’une situation comparable à d’autres expériences dont souffrent bien d’autres populations du globe.

Insécurité alimentaire

Ce constat général s’assombrit davantage au regard des conditions d’accueil des populations déplacées. Les discussions actuelles autour du Global Compact, ce projet de pacte mondial des migrations négocié actuellement à l’ONU, affichent au grand jour le cynisme et l’attitude criminelle des grands décideurs. Non seulement le refoulement aux frontières prend des formes inhumaines, violant la Convention des Droits de l’Homme, mais les Etats « occidentaux » détournent ou conditionnent l’aide au développement à la mise en place d’un contrôle aux frontières (dont un renforcement du dispositif policier) dès les pays de départ.

Il faut s’inquiéter ! Le cynisme et le refus d’accueillir dignement ces personnes réfugiées politiques, économiques, climatiques (…) entraînent la concentration de ces populations démunies dans de grands ghettos urbains (mégalopole) ou ruraux (exemple du sud-italien), voir des campements de réfugiés où l’insécurité est maximale : violence, absence de dispositifs de santé, mal-logement, travail forcé et trafic d’êtres humains…

Aussi, par nature, la personne migrante perd sa capacité et son autonomie alimentaire, et, au meilleur (?) des cas, elle devient dépendante du système agro-industriel, lorsqu’elle n’est pas simplement tributaire de l’aide alimentaire, approvisionnée elle-même par ce même système.

« Travaillons ensemble pour la répartition des richesses et du bien-être partout et chez tout le monde. La force d’un pauvre, c’est qu’il ne perd rien parce qu’il n’a rien à perdre. » (M. Cissokho)

Source Nyeleni

 

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14 septembre 2018 5 14 /09 /septembre /2018 13:44

Le Bangaldesh est un pays densément peuplé, qui est une victime évidente de l’exploitation globale en ce qui concerne les impacts du changement climatique. Ces impacts incluent déjà la croissance rapide de la salinité du sol à cause de la montée du niveau de la mer, des inondations liées à la marée, l’intensification de la survenue d’orages, l’augmentation des températures, des pluies torrentielles, des crues éclair, des sécheresses, des glissements de terrains et l’érosion des rivières.

 

Les conséquences du changement climatique sont que les paysans et les communautés rurales sont confrontés à l’insécurité de leurs moyens de subsistance, à la malnutrition, au chômage, à la pauvreté, au trafic d’êtres humains, à la migration forcée ainsi qu’à des crises alimentaires, liées aux terres et à l’eau.

 

Plus de la moitié de la surface du Bangladesh n’est qu’à peine à cinq mètres au dessus du niveau de la mer. Une montée des eaux de mer d’un mètre submergerait un cinquième du pays et transformerait 30 millions de personnes en “réfugiés climatiques”. Le problème lancinant des réfugiés climatiques deviendra un problème majeur dans les prochaines décennies au Bangladesh. Beaucoup des villes principales sont déjà sous pression, particulièrement la capitale Dacca. En 1974 la population de Dacca était de 177 000 habitants, en 2017 ils sont 1.8 millions.

 

D’ici à 2035, ce sera 3.5 millions (selon un rapport de la Banque Mondiale). Deux mille personnes venant de différentes parties du pays arrivent chaque jour à la recherche d’un emploi ou d’un abri. Les 10 villes les plus dangereuses dans le monde à cause du changement climatique incluent Dacca. “Les réfugiés climatiques globaux” seront confrontés à des frontières de plus en plus protégées, comme c’est le cas de l’Inde, qui militarise sa frontière avec le Bangladesh, au point qu’il y a déjà des morts signalées chaque mois.

 

L’agriculture au Bangladesh dépend largement de facteurs climatiques. Un cyclone peut détruire une part significative de la récolte de la saison. Le cyclone Sidr a détruit quasiment 95 pour cent des récoltes dans les districts côtiers quand il a frappé le Bangladesh en 2007 (ABD, 2013). Le cyclone Aila a inondé quasiment 200 000 acres de terre agricole avec de l’eau salée (97 000 acres d’Aman sont complètement détruits) et 300 000 personnes ont été déplacées (243 000 maisons ont été complètement dévastées

 

La salinité accrue des sols et les températures maximales vont conduire à une décroissance du rendement du riz. Un changement de température pourrait aussi faire diminuer la production de pommes de terre de plus de 60%. Les crues éclair de 2017 à Haor ont réduit la production de riz de près de 15.8 millions de tonnes. La recherche a montré une diminution de 69% de la production de riz dans les villages côtiers en 18 ans. Environ ⅓ de la région du Bangladesh est influencée par les marées de la Baie du Bengal.

 

Pour faire face aux crises climatique et alimentaire le gouvernement promeut des entreprises privées du secteur agro-alimentaire, plus d’investissements dans les semences, des fertilisants et des équipements, en adoptant des semences hybrides et en imposant les OGM au nom de la sécurité alimentaire.

 

Le Bangladesh a déjà lancé la première culture d’OGM Brinjal en 2014. Une pomme de terre OGM est dans les tuyaux et le gouvernement a annoncé des plans pour la commercialisation du premier riz génétiquement modifié Golden Rice en 2018.

Tout ceci plutôt que de protéger les paysans et d’encourager la petite agriculture agroécologique.

 

La stratégie de la Banque Mondiale et d’autres bailleurs de fonds internationaux pour la “sécurité alimentaire” gérée par les entreprises est une stratégie risquée pour l’agriculture dans le contexte du changement climatique.

 

Leur intérêt véritable derrière cette politique est de permettre aux entreprises transnationales de semences et d’agrochimie d’accéder aux marchés agricoles du Bangladesh. Par conséquent, il est important de promouvoir les droits des paysans à des semences et d’autonomiser les communautés afin qu’elles puissent protéger leur propre mode de subsistance. Promouvoir la souveraineté alimentaire est la meilleure alternative pour la politique agricole actuelle au Bangladesh.

 

Le changement climatique, la souveraineté alimentaire et l’agriculture comprennent les problèmes politiques multidimensionnels du bien-être humain, de la gestion environnementale et de la bonne gouvernance. Par conséquence, n’importe quelle stratégie pour aborder la souveraineté alimentaire et l’agriculture durable intégrant le changement climatique devraient considérer les moyens de subsistance comme composante fondamentale. Une approche écosystémique de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire devrait être inclue dans les politiques nationales et les plans d’action pour réduire la vulnérabilité au changement climatique.

Par Golam Sorowor, Secrétaire financier de BAFLF (Fédération des syndicats agricoles bangladais) Source Nyeleni

 

 

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25 juin 2018 1 25 /06 /juin /2018 07:52
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15 juin 2018 5 15 /06 /juin /2018 12:20

 

La guerre à la pauvreté se fait à coups de communications tronquées : on parle toujours des effets, rarement des causes.

Prenons aides sociales en France (un pognon de dingue...) qui ne sont souvent qu'une compensation d'un travail trop peu payé pour notre pays où par exemple les loyers dans les grandes villes sont inaccessibles pour les Smicards. Plutôt que de verser des aides sociales, (payées par l'ensemble des contribuables) il faudrait peut-être penser à augmenter le SMIC et interdire les revenus en dessous du seuil de pauvreté etc...

Parlons aussi des boîtes qui ferment jetant des salariés à la rue, qui ne demandaient rien d'autre que de continuer à travailler, mais qui se retrouveront bientôt à percevoir ces fameuses aides sociales. Qui a fermé sa boîte, pourquoi ? Quel est le montant du parachute versé au dirigeant ? Etc, etc...


N'oublions pas les migrants, ces pauvres venus d'ailleurs, dont il est tellement facile de ne parler que de leur arrivée en Europe, en taisant les raisons de leur migration.

Des décennies que les puissants de ce monde pillent leurs terres, les exploitent, les expulsent... avec l'indécence ensuite de leur demander de mourir sur place, car «on ne veut pas de ça chez nous», «C'est fini», «on n'en veut plus», «il faut les renvoyer chez eux», «on ne peut pas recevoir toute la misère du monde», «ils vont vider mon frigo»...

L'Aquarius avec ses 600 migrants errant depuis des jours est enfin en route vers l'Espagne (seul pays Européen a leur avoir entrouvert la porte (mais pour combien de temps et dans quelles conditions ?)... L'Italie n'en peut plus, la France aurait bien voulu, mais seulement ceux qui seraient régularisables... Oh ! pays des Droits de l'Homme, où es-tu ?

On a fait l'Europe Unie... en se défaussant sur les pays de la Méditerranée qui deviennent ainsi la frontière Européenne, mais en se posant une question, pourquoi la France (Calais) continue t-elle a être la frontière de la Grande Bretagne ?

Ils nous montrent la lune, pendant que certains regardent le doigt. Si on allait jeter un coup d’œil sur une partie de ces migrants, afin de comprendre pourquoi ils risquent leur vie sur des coquilles de noix, puisque apparemment ce serait tellement mieux chez eux. Sont-ils tous suicidaires ?

Touche pas à ma terre !

Depuis une quarantaine d’années, le renforcement des politiques néolibérales, véhiculées par plusieurs organisations internationales (Banque Mondiale, FMI et OMC), a eu pour conséquence la libéralisation des marchés, notamment agricoles, censée résoudre les problèmes de pauvreté et de faim dans le monde. Or, en favorisant l’essor d’un modèle d’agriculture productiviste, ces politiques ont accéléré la déstructuration des agricultures vivrières et traditionnelles des pays du Sud, pourtant les seules à même de nourrir efficacement les populations qui ont faim. (...)

Des projets qui n'ont pas abouti grâce à la mobilisation :
> Les agrocarburants industriels qui aggravent la faim

En 2010, les populations de la région de Malindi au Kenya sont alertées par des fumées inhabituelles émanant de la forêt de Dakatcha. Elles comprennent que des bulldozers ont commencé à raser les arbres : une entreprise italienne, Nuove Iniziative Industriali SRL, venait d’obtenir l’accord des autorités pour exploiter 50 000 hectares de terres afin de produire du jatropha, une plante dont l’huile sera utilisée comme carburant. Suite à la mobilisation d’organisations de la société civile, les autorités kenyannes ont décidé de ne pas accorder l’autorisation permettant la réalisation du projet. Vingt mille personnes menaçaient d’être déplacées et l’équilibre écologique de la région était gravement menacé.

> Des milliers de paysan·ne·s chassé·e·s par un projet du G8

L’entreprise suédoise EcoEnergy projetait d’accaparer 20 000 hectares pour produire du sucre dans le district de Bagamoyo en Tanzanie provoquant le déplacement des milliers de personnes vivant sur et de ces terres : un projet phare de la Nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition.

> DAEWOO fait main basse sur la terre

Bien souvent, les paysan·ne·s malgaches n’ont pas de titres de propriété officiels et des sociétés étrangères en profitent pour s’accaparer les terres avec la complicité d’autorités peu scrupuleuses. Fin 2008, une entreprise coréenne annonçait ainsi qu’elle avait signé un bail de 99 ans sur 1,3 millions d’hectares. Une vraie menace pour la sécurité alimentaire de milliers de paysan·ne·s. Un Appel Urgent soutenu par Les Amis de la Terre avait rendu public cette situation et fait pression sur l’entreprise Sud-Coréenne.

> Les multinationales se sucrent, les populations trinquent

Plus de 60 000 personnes avaient signé un Appel Urgent décisif contraignant la Commission européenne et le gouvernement du Cambodge à lancer une enquête sur les violations des droits des communautés cambodgiennes expropriées au bénéfice des compagnies sucrières qui implantent leurs productions. Douze mille personnes spoliées, deux villages détruits, onze mille hectares de champs et vergers saisis : tels étaient les faits que nous dénoncions. Or ces violations étaient encouragées par les avantages commerciaux que l’Union européenne consent au sucre cambodgien dans le cadre de l’initiative « Tout sauf les armes ». Source Les amis de la terre

 

Alors que 23% de la population en Afrique Subsaharienne souffre de la faim, les États et les banques de développement promeuvent depuis plusieurs années une approche agricole centrée sur les investissements privés au détriment des agriculteurs familiaux locaux.

Appelés pôles de croissance, ces larges zones agricoles sont exploitées par des entreprises privées qui bénéficient de réductions fiscales ou d’exonérations douanières. Parallèlement, les agriculteurs qui exploitaient les terres sont bien souvent contraints de partir sans indemnisation adéquate ou bien de travailler pour ces multinationales pour des salaires de misère.

« L’approche par les pôles de croissance agricole est basée sur l’urgence de produire plus, d’investir plus et de « moderniser » plutôt que de produire mieux, et de mieux répartir et protéger l’alimentation » déplore Jean-Cyril Dagorn « Pourtant, ce n’est pas en produisant plus que nous réglerons le problème de la faim, et surtout pas en écartant les petits agriculteurs locaux ! »

« Avec des régimes douaniers et fiscaux particulièrement avantageux, destinés à attirer les investisseurs privés, ces pôles de croissances ont vocation à devenir de véritables « paradis fiscaux agricoles ».

Ces avantages créent à court terme une concurrence déloyale entre multinationales et petits producteurs. A moyen terme, ce sont autant de ressources qui échappent aux États africains, minant leur capacité à investir eux-mêmes, dans l’agriculture pour nourrir leurs populations », dénonce Maureen Jorand du CCFD-Terre Solidaire. (…)

Alors que l’agriculture paysanne familiale en Afrique subsaharienne représente 70% de l’emploi, 40% des exportations de marchandises, 33% du PIB et qu’elle nourrit 80% de la population, la multiplication des pôles de croissance agricoles met en danger l’autonomie alimentaire des populations locales. Juin 2017) Source Oxfam

 

  • Michelin au Nigeria

Pour fabriquer le caoutchouc nécessaire aux pneus, l’entreprise française exploite des plantations d’hévéas, via une filiale, la société internationale de plantations d’hévéas. Au Nigeria, cette culture, d’une superficie d’environ 3 000 ha, s’est traduite par la destruction de forêts primaires dans l’état d’Edo, au sud du pays, et la dépossession de leurs terrains des populations locales. Or, 20 000 personnes vivent dans cette zone, dont 80 % sont dépendantes de la forêt pour subvenir à leurs besoins.

  • Tereos au Mozambique

Cette coopérative sucrière cultive près de 100 000 ha, dont 15 000 de canne à sucre, au Mozambique, qui viennent s’ajouter aux productions en provenance de sa filiale au Brésil. Comme tous les agrocarburants, ces plantations génèrent des conflits en occupant des surfaces agricoles utilisées par les populations locales pour se nourrir, dans un pays où la faim reste un défi majeur. Elles entraînent par ailleurs des phénomènes de déforestation en déplaçant les paysans sans terre vers des zones forestières qu’ils vont défricher.

  • Areva Gabon, Niger

N'oublions pas certains Etats africains comme le Gabon et le Niger, dont les mines alimentent depuis des décennies le nucléaire français. Nier notre dépendance à l’uranium africain revient à passer sous silence la privation de souveraineté et le pillage de leur sous-sol. (...)

L’exploitation de l’uranium engendre une triple catastrophe. D’abord pour l’environnement : la pollution radioactive s’ajoute aux ravages des industries extractives ; déchets et stériles sont laissés à l’air libre et les nappes phréatiques et le sol sont contaminés de façon irrémédiable. (…) Et, bien sûr, pour les populations : les expropriations, la destruction du pastoralisme nomade touareg et le développement de bidonvilles dans les cités minières constituent une catastrophe sociale. Quand les mines ferment, ces villes sont abandonnées faute d’activité et à cause de la pollution radioactive. Source Amis de la terre


Et pourtant,

Il y a un an tout juste était promulguée en France la loi « relative au devoir de vigilance des sociétés mère et entreprises donneuses d’ordre ». Cette loi permet enfin de rendre juridiquement responsable une multinationale implantée en France, pour les atteintes graves aux droits humains et à l’environnement causées par ses activités à travers le monde. Nos organisations sont mobilisées pour que cette loi, pionnière et devenue une référence mondiale, soit maintenant appliquée de façon ambitieuse.

Communiqué des Amis de la Terre France, CCFD-Terre Solidaire, Collectif Ethique sur l’étiquette, Peuples Solidaires et Sherpa

Adoptée après plusieurs années de combat de la société civile et grâce à la mobilisation soutenue de parlementaires, cette loi est une brèche dans l’impunité dont bénéficiaient jusqu’alors les multinationales. Elles sont obligées désormais d’identifier et de prévenir les risques de violations des droits humains et de dommages environnementaux, par l’élaboration, la publication et la mise en œuvre effective d’un plan de vigilance, qui s’applique à leurs activités mais aussi à celles de leurs filiales, sous-traitants et fournisseurs, en France comme à l’étranger (1). En cas de manquement à cette obligation, la responsabilité de la multinationale pourra être engagée devant un juge en France, et le cas échéant, elle pourra permettre aux victimes d’obtenir réparation.

Lire la suite sur Les amis de la terre

 

Pour aller plus loin, voir la note de décryptage réalisée par la coalition française sur le traité ONU : “Traité ONU sur les multinationales et les droits humains : vrais enjeux et faux débats”, 8 mars 2018

 

Sans oublier la tentative de sabotage de ce traité, de la part de l'Union Européenne http://www.amisdelaterre.org/Traite-ONU-tentative-de-sabotage-de-l-Union-europeenne.html

VMH
 

Pauvreté, immigration : parlons des causes plutôt que des effets
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12 mars 2018 1 12 /03 /mars /2018 19:30

Témoignage glaçant , on atteint le sommet de l'abjection au col de Montgenévre


Une maraude ordinaire comme il s'en passe tous les jours depuis le début de l'hiver.
Au pied de l'obélisque, une famille de réfugiés marche dans le froid. La mère est enceinte. Elle est accompagnée de son mari et de ses deux enfants (2 et 4 ans). Ils viennent tout juste de traverser la frontière, les valises dans une main, les enfants dans l'autre, à travers la tempête.
Nous sommes 2 maraudeurs à les trouver, à les trouver là, désemparés, frigorifiés. La mère est complètement sous le choc, épuisée, elle ne peut plus mettre un pied devant l'autre. Nos thermos de thé chaud et nos couvertures ne suffisent en rien à faire face à la situation de détresse dans laquelle ils se trouvent. En discutant, on apprend que la maman est enceinte de 8 mois et demi.

C'est l'alarme, je décide de prendre notre véhicule pour l' emmener au plus vite à l'hôpital. Dans la voiture, tout se déclenche. Arrivés au niveau de la Vachette(à 4km de Briançon), elle se tord dans tous les sens sur le siège avant. Les contractions sont bien là… c'est l'urgence. J' accélère à tout berzingue. C'est la panique à bord. Lancé à 90km/h, j' arrive à l'entrée de Briançon...et là, barrage de douane.

Il est 22h. « Bon sang, c'est pas possible, merde les flics ! ». Herse au milieu de la route, ils sont une dizaine à nous arrêter. Commence alors un long contrôle de police. "Qu'est ce que vous faites là ? Qui sont les gens dans la voiture ? Présentez nous vos papiers ? Ou est ce
que vous avez trouvé ces migrants? Vous savez qu'ils sont en situation irrégulière !? Vous êtes en infraction !!!"… Un truc devenu habituel dans le briançonnais. Je les presse de me laisser l'emmener à l'hôpital dans l'urgence la plus totale. Refus ! Une douanière me lance tout d'abord « comment vous savez qu'elle est enceinte de 8 mois et demi ? » puis elle me stipule que je n'ai jamais accouché, et que par conséquence je suis incapable de juger l'urgence ou non de la situation. Cela m'exaspère, je lui rétorque que je suis pisteur secouriste et que je
suis à même d'évaluer une situation d'urgence. Rien à faire, la voiture ne redécollera pas. Ils finissent par appeler les pompiers. Ces derniers mettent plus d'une heure à arriver.

On est à 500 mètres de l'hôpital.

La maman continue de se tordre sur le siège passager, les enfants pleurent sur la banquette arrière. J'en peux plus. Un situation absurde de plus. Il est 23h passés, les pompiers sont là...ils emmènent après plus d'une heure de supplice la maman à l'hosto. Les enfants, le père et moi-même sommes conduits au poste de police de Briançon à quelques centaines de mètres de là.

Fouille du véhicule, de mes affaires personnelles, contrôle de mon identité, questions diverses et variés, on me remet une convocation pour mercredi prochain à la PAF de Montgenèvre. C'est à ce moment-là qu'on m'explique que les douaniers étaient-là pour arrêter des passeurs.

Le père et les deux petits sont quant à eux expulsés vers l'Italie. Pendant ce temps-là , le premier bébé des maraudes vient de naître à Briançon. C'est un petit garçon, naît par césarienne. Séparé de son père et de ses frères, l'hôpital somme la PAF de les faire revenir
pour être au côté de la maman. Les flics finissent par obtempérer. Dans la nuit, la famille est à nouveau réunit.

La capacité des douaniers à évaluer une situation de détresse nous laisse perplexe et confirme l'incapacité de l’État à comprendre le drame qui se trame à nos maudites frontières.
Quand à nous, cela nous renforce dans la légitimité et la nécessité de continuer à marauder...toutes les nuits.
Témoignage Facebook par Pierre Leclech

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