Dans une lettre ouverte à ses compatriotes, un universitaire chypriote les exhorte à faire preuve de patriotisme et à retrousser leurs manches afin de sauver eux-mêmes leur système bancaire. Car il faut tourner la page du plan d’aide négocié le 25 mars à Bruxelles au plus vite.
Aujourd'hui je ressens le besoin, plus que jamais, d'écrire quelques lignes pour exprimer mon ressenti, pour tenter de rassembler les morceaux de la dignité de ce peuple, détruite par l'imposition par nos partenaires dans l'Union européenne (UE) de mesures inadmissibles.
Aujourd'hui, des milliers de personnes se sont réveillées et, au lieu de se préoccuper de leurs tâches quotidiennes, elles ont ressenti un immense vide. Car leur pays, Chypre, n'est plus. Notre île a disparu quelques semaines avant Pâques, au début du Carême, abdiquant devant les diktats de la troïka (FMI, UE et BCE). J'ai en moi un sentiment de dégoût, de honte et de déception. Quid de notre fierté, de notre dignité et de notre force d'opposition ?
En fait, si nous nous sommes retrouvés au bord du gouffre, c'est en grande partie à cause de nos fautes. Nous sommes responsables de cette débandade, parce que nous avons laissé la gestion de nos affaires à la troïka et aux technocrates de l'Eurogroupe. La destruction du système bancaire aura pour conséquence la disparition de notre Etat. Les gens vont perdre leur travail et leurs efforts pour une vie meilleure vont être réduits à néant. Leurs pensions, économisées toute une vie, vont êtres vouées au même sort que les dépôts et donc ponctionnées par nos "amis" européens. Avec de tels amis, point n’est besoin d’ennemis !
L'âme hellène bouillonnante
Que vont devenir ces milliers d'employés qui perdent leur travail et dont le salaire est pris en otage par les dettes ? La plupart d'entre eux seront remerciés sans aucun dédommagement. Que va t-il se passer avec les banques ? Vont-elles rouvrir ? Combien survivront à cette semaine de cauchemar ? Les questions sont nombreuses. Mais reste que nous sommes à bout de forces, las d'attendre que d'autres décident de notre avenir à notre place. La suite sur PressEurope