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Qui a tué nos villages ?

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7 janvier 2011 5 07 /01 /janvier /2011 08:00

 

 

Un collectif d’intellectuels africains lance un appel aux dirigeants des pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest pour leur demander de penser d’abord à leurs populations avant de s’engager dans le conflit en Côte d’Ivoire.

 

La situation insolite et inédite de deux « Présidents » et « deux gouvernements » à la tête de la même Côte d’Ivoire est certainement déconcertante. Mais bien plus préoccupante est la conformité de vues, entre les dirigeants des pays membres de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et le reste de la « communauté internationale » sur les sanctions à infliger au Président Laurent Gbagbo, dont le recours à la force, s’il refuse de céder le pouvoir à Alassane Dramane Ouattara.

 

La CEDEAO mettra-t-elle cette dernière menace à exécution en assumant ainsi, de manière ouverte, le rôle de bras armé de l’impérialisme collectif qui se cache derrière l’appellation pompeuse et trompeuse de « communauté internationale » ?

 

La paix en Côte d’Ivoire et en Afrique, d’une manière générale, est au prix de la lucidité, de la solidarité et du courage politique dont nos dirigeants feront preuve dans un monde globalisé injuste et violent.

 

Nous tenons à rappeler aux chefs d’Etat africains qu’ils se trompent d’ennemi et de guerre pour les raisons suivantes, valables pour la quasi-totalité de nos pays :

 

1. L’échec notoire du système électoral prôné :

 

Il y a dix ans, dans la Déclaration de Bamako sur la Démocratie, les Droits et les Libertés, en date du 03 novembre 2000, les Ministres et les Chefs de délégation des Etats et gouvernements ayant le français en partage relevaient en plus des « acquis indéniables », des insuffisances et des échecs qui, ont pris aujourd’hui des proportions alarmantes. Ils ont pour noms : « récurrence des conflits, interruption de processus démocratiques, génocide et massacres, violations graves des droits de l’Homme, persistance de comportements freinant le développement d’une culture démocratique, manque d’indépendance de certaines institutions et contraintes de nature économique, financière et sociale, suscitant la désaffection du citoyen à l’égard du fait démocratique ».

 

Y a-t-il lieu d’envisager une intervention militaire en Côte d’Ivoire, au nom d’un système électoral si défaillant ?

 

2. Les pièges du système néolibéral :

 

Ce système électoral inadapté et cruellement dépendant de l’« expertise » et de financements extérieurs est au service d’un modèle économique particulièrement désastreux en Afrique. Il rime avec pillage des richesses du continent, chômage endémique, pauvreté, injustices, corruption et violences. Les taux de croissance salués par la « communauté internationale » n’ont pas d’incidence sur la situation de l’immense majorité des Africains.

 

Alors au nom de quel projet de société, la CEDEAO devrait-elle s’engager dans une intervention militaire en Côte d’Ivoire ?

 

3. Des « démocraties » minoritaires :

 

L’enthousiasme et les espérances que les premières élections suscitèrent ne sont plus au rendez-vous comme l’attestent les taux de participation aux élections présidentielles généralement inférieurs à 50%, sauf dans les pays en crise (Guinée, Côte d’Ivoire par exemple) où les populations caressent l’illusion d’instaurer la paix par le vote.

 

Au lieu du rôle de gendarme que la « communauté internationale » lui confie au risque de la discréditer, la CEDEAO ne devrait-elle pas chercher d’abord à conférer à la démocratie un sens qui réconcilie les Africains avec la politique ?

 

4. Des graves régressions politiques :

 

L’Etat postcolonial qui se voulait souverain est devenu l’Etat sous-tutelle des institutions de Bretton Woods, chargé de libéraliser, de privatiser et de gérer ensuite les conséquences sociales dramatiques de cette politique. L’impopularité des gouvernants démocratiquement élus tient en grande partie aux réformes contraignantes et souvent erronées du FMI et de la Banque mondiale qui dégagent leur responsabilité en cas de soulèvement des populations.

 

Faut-il que la CEDEAO, au nom d’une démocratie que les argentiers foulent au pied, ajoute davantage à l’injustice et à la souffrance du peuple ivoirien ?

Afrique en lutte / par Collectif d’Intellectuels africains / 5 janvier 2011 / La suite 

 

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