Ils décrivent sans tabou les répercussions de la réforme sur leur quotidien.
On ne les a guère entendus, depuis la réforme de la garde à vue entrée en vigueur en avril dernier. Mais ils la vivent au quotidien. L'appliquent, la découvrent, la subissent. De façon anonyme, devoir de réserve oblige, des enquêteurs parlent.
Les tracas logistiques
"Les avocats saluent l'avancée pour les libertés individuelles ? Je n'ai jamais considéré mon engagement de policier autrement qu'en ce sens", pose en préambule un enquêteur de la PJ. "Le Minitel en pleine figure et les claques, c'est de l'histoire ancienne. On peut interroger quelqu'un avec respect. Cette réforme, je la ressens comme un désaveu de mon travail et de mon intégrité."
Plus compliqué : faire rentrer tout le monde, parfois durant des heures, dans un bureau grand comme une chambre de bonne. "À l'Évêché de Marseille (État-major PJ et Sécurité publique, ndlr), les avocats demandent une place de parking. Un adjoint de sécurité se retrouve à garder la Mini Cooper d'un avocat!, tonne un policier. Mais le problème crucial, ce sont les locaux. Une audition en PJ peut durer 4 h. Il arrive qu'un avocat réponde au téléphone ou reçoive des SMS. Une fois, l'un d'eux a décrété que c'était trop long. Il est parti! Quand on se rend compte que l'avocat d'un gardé à vue reçoit le texto de l'avocat d'un autre suspect, qu'on auditionne dans le même bureau, c'est... agaçant." Lire la suite sur La Provence