Plusieurs syndicats belges de la métallurgie ont fait part mardi de leur "écœurement" au Comité international olympique (CIO). L'origine de leur mécontentement : le choix de l'homme d'affaires indien Lakshmi Mittal, patron d'ArcelorMittal, pour porter la flamme olympique jeudi à Londres.
Selon le site officiel des JO 2012, M. Mittal et son fils Aditya, 36 ans, doivent en effet porter la flamme jeudi dans les quartiers londoniens de Kensington et Chelsea. "Quand je pense aux parallèles entre moi-même et un athlète olympique, je crois que le monde des affaires est marqué par des principes très similaires de persévérance et de dur labeur", confie Lakshmi Mittal cité par le site des JO 2012. Il est aussi le sponsor d'une tour en métal du Parc olympique baptisée "The Orbit".
"VÉRITABLE INSULTE"
Alors que le groupe a décidé la fermeture de ses hauts-fourneaux à Liège, "il s'agit d'une véritable insulte" pour les près de 3 000 familles qui en dépendent, écrivent les syndicats dans une lettre adressée à Jacques Rogge, le patron du CIO. "Depuis que M. Mittal est devenu le numéro un de l'acier, il a congédié directement près de 70 000 travailleurs" dans le monde, accusent les syndicats.
"M. Mittal est immensément riche", relèvent-ils. "Pour accroître encore sa fortune, il a décidé d'acheter à tour de bras des mines de fer, une activité extrêmement rentable aujourd'hui" et qu'il finance, selon les syndicats, en liquidant les hauts-fourneaux dont il dispose en Europe et notamment à Liège, "des outils qui sont bénéficiaires, mais pas assez toutefois à ses yeux".
Soulignant que la charte olympique fait référence aux notions de "responsabilité sociale" et de "respect des principes éthiques fondamentaux universels", les syndicats disent ne pas comprendre "que l'olympisme puisse récompenser ceux qui broient des vies".
ArcelorMittal a mis à l'arrêt, à titre temporaire, plusieurs sites industriels en Europe, expliquant que la demande d'acier en Europe n'avait pas retrouvé ses niveaux d'avant la crise de 2008 : les hauts-fourneaux de Florange en Lorraine sont à l'arrêt depuis l'automne 2011. La suite sur Le Monde
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