Le gouvernement intérimaire portugais a annoncé, mardi 3 mai, avoir sollicité une aide financière de 78 milliards d’euros auprès de l’Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI). En échange, il s’est engagé à prendre de nouvelles mesures d’austérité.
Le premier ministre, M. José Socrates, justifie sa décision par un accord préliminaire « favorable » (1). Le Financial Timesraconte les choses autrement : « Les banques portugaises ont contraint Lisbonne à faire appel au fonds européen de stabilité financière(…) en le menaçant de ne plus acheter les obligations du pays. (2). »15 % du montant total de l’enveloppe discutée (environ 12 milliards d’euros) sont destinés au secteur bancaire.
Dès l’ouverture du marché, le 4 mai, les valeurs bancaires portugaises suscitaient l’enthousiasme : les cours de Banco BPI, Millenium BCP et Banco Espírito Santo, les plus grands établissements du pays, affichaient une hausse de 4 % à 5 %. Le même jour, Lisbonne devait consentir un taux d’intérêt (encore) plus élevé pour emprunter sur le marché de la dette à court terme : le plan d’aide avait davantage rassuré les investisseurs sur l’avenir du secteur bancaire portugais que sur celui du pays.
Faudra-t-il, partout, suivre la voie dictée par les argentiers ? Consultés par référendum, les Islandais suggèrent une autre option : adresser la facture de la crise à ceux qui l’ont provoquée (lire l’article de Silla Sigurgeirsdóttir et Robert Wade dans le numéro de mai, actuellement en vente).Lire la suite sur le site du Monde Diplomatique
commenter cet article …