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Qui a tué nos villages ?

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6 février 2012 1 06 /02 /février /2012 11:59

 

 

L'UE a donné un mois au premier ministre Viktor Orban pour mettre fin à ses dérives autoritaires. Pourtant, à travers le pays, ses lois liberticides ne dérangent guère.

 

Autrefois, Ozd était une ville joyeuse, aussi joyeuse que possible à l'époque du rideau de fer et du communisme du goulasch. Son usine sidérurgique attirait des ouvriers de toute la Hongrie. Il y avait des fêtes, des bals, des colonies de vacances gratuites au bord du lac Balaton, des médailles pour les vieux. Au printemps, on se promenait dans les collines. Et, à l'automne, c'étaient les vendanges à Eger, à une petite heure de train, réputé pour son vin blanc. Ici, les parents ne s'inquiétaient pas pour l'avenir, qui durerait aussi longtemps que l'Union soviétique. Les enfants naissaient sidérurgiste ou couturière, instituteur ou ingénieur. Ne pas travailler était impensable, et même passible de prison.

Aujourd'hui, à Ozd, sur la frontière avec la Slovaquie, des centaines de familles suivent avec anxiété la parité entre le franc suisse et le forint, la monnaie nationale. Ce taux de change est devenu une réalité terriblement concrète, qui prélève au quotidien sa dîme de souffrances et de privations. Quelque 600 000 foyers hongrois se sont endettés - à 97 % en monnaie helvétique, dont la valeur a beaucoup augmenté depuis deux ans - pour acheter un logement, une voiture, des équipements électroménagers. La plupart ne peuvent plus rembourser leur crédit. " On ne parle que de ça, ici, tous les jours. Nos amis sont dans la même situation que nous ", dit Monika Racz, 33 ans, assise dans sa petite maison de la banlieue d'Ozd à côté de son mari, Zoltan, aux longues moustaches magyares. Les murs jaune canari, rouge fraise ou vert menthe, la chaleur du poêle, l'ordinateur sur lequel joue leur fils Hunor feraient presque oublier l'angoisse qui les ronge. Celle de voir Raiffeisen, le Crédit agricole autrichien, saisir leur maison achetée en 2008 où ils ont tout refait de leurs mains.

" Un membre du gouvernement a dit que les gens auraient dû être conscients du risque encouru avec l'endettement, dit Zoltan. Mais à ce moment-là j'étais soudeur à Eger, je gagnais 160 000 forints par mois (environ 530 euros). Des traites de 30 000 forints, ça n'était pas irresponsable. " En janvier 2012, ces traites atteignent 80 000 forints, à cause de la hausse du franc suisse, alors que les revenus du couple s'élèvent à 120 000 forints (moins de 400 euros). Lui travaille dans une scierie, elle comme couturière dans un atelier qui fabrique pour l'Italie des pièces griffées de grandes maisons. Impossible, faute d'argent, de recourir au dispositif imposé aux banques - en Hongrie, elles sont à 80 % étrangères - qui permettait aux endettés de se libérer de leurs emprunts à un taux de change préférentiel avant la fin de l'année 2011. D'ailleurs, selon les chiffres officiels, seuls 100 000 débiteurs sur 900 000 en ont bénéficié. Cet hiver, le couple a dû renoncer à se chauffer au gaz, trop coûteux. " Heureusement, le patron me laisse prendre du bois ", glisse Zoltan. L'été, ils emmènent leur petit garçon à la piscine municipale. " Depuis que nous sommes mariés, nous n'avons jamais pu partir en vacances ", dit Monika. Le couple voudrait un autre enfant, mais cela paraît un luxe inaccessible. La suite sur Le Monde

 

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