Le 19 décembre, le ministre de l’Intérieur a maladroitement relevé que le nombre de suicides de policiers avait été, en 2011, l’un des plus bas depuis 1996. Le chiffre est pourtant en hausse par rapport à l’an passé et demeure suffisamment inquiétant pour qu’un audit ait été lancé sur le sujet.
Le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, qui assistait le 19 décembre à la cérémonie des vœux de l’Unsa Police – le troisième syndicat de gardiens de la paix –, a évoqué de façon maladroite un problème sensible : celui du suicide des policiers. Cette année, ils ont été 43 à se donner la mort, a souligné Claude Guéant, “l’une des années les plus basses depuis 1996”. “Comment peut-on avoir l’air de se réjouir ?”déplore Philippe Sebag, du syndicat Alliance, pour qui, même s’il n’y avait qu’un suicide par an, “ce serait encore trop”.La remarque du ministre est d’autant plus surprenante que le nombre de suicides a augmenté par rapport à l’année dernière, où 33 policiers avaient mis fin à leurs jours.
Sur le fond, les suicides dans la police sont un problème récurrent. Une étude de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) avait souligné, en 2008, que le risque de suicides dans la police était supérieur de 36 % à celui du reste de la population. Les causes, elles, sont bien identifiées et souvent “multifactorielles”, analyse Philippe Sebag, qui relève que c’est souvent un tout, un enchaînement qui pousse le policier à commettre l’irréparable, et non pas seulement des “problèmes personnels”, comme l’a suggéré le ministre, pour qui il est “rare que ces suicides soient liés à des motifs professionnels”. Pour le secrétaire général de l’Unsa, Philippe Capon, il n’est pas facile de “dissocier les causes”. La suite sur Acteurs Publics