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Qui a tué nos villages ?

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4 octobre 2011 2 04 /10 /octobre /2011 16:39

 

 

S’il est un domaine où la propagande médiatique libérale fait rage, c’est bien celui-là : Le mythe du trou de la Sécu, si bien dénoncé par Julien Duval: « A en croire les médias et les débats politiques, la Sécurité sociale serait menacée de faillite par un déficit abyssal. Pour faire face à l’augmentation des dépenses et au vieillissement de la population, notre système de protection sociale, créé en 1945 pour donner « la garantie à chaque homme qu’en toutes circonstances il pourra assurer sa subsistance et celle de personnes à sa charge », serait condamné à se « réformer »sans cesse : déremboursements, réduction des prestations, hausse des cotisations, voire privatisation. Chercheur au CNRS, Julien Duval renverse les termes du problème : il n’y a pas de « déficit de la Sécu »mais « un besoin de financement »que les gouvernements successifs ont décidé de ne pas satisfaire en multipliant depuis 1993 les exonérations de charges sociales. En effet, l’affaiblissement de la protection sociale découle non pas d’arbitrages techniques mais d’un choix politique : le transfert généralisé des « risques » du capital vers le travail. » Un choix politique : on est bien là au cœur du problème.


Un autre chercheur du CNRS, Frédéric Pierru, est tout à fait sur la même longueur d’ondes : « Depuis au moins deux ans, gouvernement et «experts» nous fredonnent ad nauseamune petite rengaine, selon laquelle l’endettement public et la purge qu’il impliquerait ne seraient que la juste punition du fait que «pendant des années, nous avons vécu au-dessus de nos moyens»,écrit-il dansLibération. Dans le domaine de la santé cela donne : «Nous, Français, dépensons sans compter, creusant de façon irresponsable le trou de la Sécurité sociale et la dette aux dépens des générations futures.»


Ajoutez à cela l’exploitation politicienne du ressentiment contre les «assistés», tels les bénéficiaires de la CMUcomplémentaire ou de l’Aide médicale d’Etat, et vous avez là les justifications les plus communes – pour ne pas dire vulgaires – de la politique en cours de vente à la découpe du service public de la santé. La solidarité face à la santé, à la maladie et la mort serait ainsi devenue un luxe et devrait être retirée aux «profiteurs»de tout poil, qu’ils soient pauvres et/ou immigrés. Plus généralement, depuis le début des années 2000, les gouvernements successifs se sont employés à «vaporiser» le service public de la santé. En matière d’assurance maladie, les soins courants (hors affections de longue durée et hospitalisation) connaissent une baisse continue du taux effectif de leur prise en charge par la Sécu, lequel n’est déjà plus que de 55% – le taux de 75,5% dont le gouvernement se targue n’étant qu’une moyenne trompeuse. »


Faut-il se résigner à la fatalité de voir détruire ainsi notre modèle de santé et de sécu, jadis envié dans le monde entier ? Pas pour Pierru et ses amis : « Contre ce délitement, progressif mais bien réel, du service public de la santé, mes collègues et moi-même avons décidé de rappeler, dans un manifeste signé par 123 personnalités, un constat incontournable : en matière de santé, le choix de la solidarité se justifie non seulement du point de vue social mais aussi des points de vue économique et sanitaire. Nous proposons de restaurer les quatre piliers du service public de la santé. Tout d’abord, il s’agira de revenir à l’ambition de 1945, celle d’un remboursement à hauteur de 80% des soins courants, tout en conservant la prise en charge à 100% des plus malades et des plus démunis et en supprimant les franchises médicales.


Tout déficit constaté mais non compensé déclencherait une augmentation des ressources de l’assurance maladie ; par l’augmentation d’un taux de CSGrendu progressif et à l’assiette élargie. Avec une telle règle d’or, toute ristourne aux assurances complémentaires, pire aux malades ou, pire encore, au service de la dette du coût des soins que la collectivité a évalués comme médicalement utiles serait de facto bannie. Ensuite, il faudra rétablir le service public hospitalier dans son unité, ses missions, ses moyens et en exclure les cliniques commerciales. De même, il faudra convaincre les médecins de ville d’accepter (enfin !) d’aménager les libertés conquises en 1927 pour devenir les composantes clés d’un nouveau service public de médecine de proximité.


Enfin, il conviendra d’engager une politique volontariste de prévention dont le budget augmenterait progressivement à hauteur de 7% des dépenses de santé, et décidée à agir aussi bien sur les déterminants individuels que collectifs afin de réduire les inadmissibles inégalités de santé dans lesquelles la France bat des records en Europe. A l’heure des «best practices»dont se gargarisent les élites technocratiques et politiques, il est temps de repositionner le débat public sur la seule base rationnelle qui soit : la solidarité – entre malades et bien portants mais aussi entre riches et pauvres – est une politique d’avenir ; et il ne peut y avoir d’avenir sans une politique de solidarité. » Lire la suite sur centpapiers

 

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