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Qui a tué nos villages ?

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20 février 2013 3 20 /02 /février /2013 10:46

Les dirigeants européens comptaient sur le Portugal pour donner l’exemple d’une politique d’austérité efficace quand elle est appliquée sérieusement. Las ! Malgré un tour de vis sans précédent, Lisbonne est obligé de vendre “les bijoux de la Couronne” pour enrayer la spirale des déficits.

 

L’Etat portugais se défait peu à peu. En avril 2011, lorsque le pays reçoit un prêt de 78 milliards d’euros de la troïka (UE, BCE et FMI) pour éviter la banqueroute, il s’engage à privatiser. Mais sous l’égide [du Premier ministre] Passos Coelho, élève modèle de la discipline budgétaire exigée, la mise en vente des “bijoux de la Couronne” – ou ce qu’il en reste – s’est accélérée. Avec pour but de réduire drastiquement le déficit public. Fin 2012, à la satisfaction de la troïka, le pays a bouclé ses comptes avec un déficit de 5,6% du PIB, contre 6,7% un an auparavant. L’objectif est de parvenir à 3% fin 2014.

 

Au même titre que d’autres patrimoines du Portugal, les chantiers navals de Viana do Castelo (nord du Portugal) ont été mis en vente. Depuis 2012, des candidats norvégiens, chinois ou brésiliens se sont succédé pour faire main basse sur le numéro un national du secteur. Mais les négociations ont traîné avec Empordef, l’organisme étatique propriétaire. “C’est à cause de cette indécision que tout est à l’arrêt”, s’irrite Antonio Costa. Au final, le groupe russe RSI, du magnat Andreï Kissilov, sans aucune expérience navale, devrait emporter la mise d’ici à mars pour 10 millions d’euros. Au passage, l’Etat devra payer la lourde ardoise de 280 millions d’euros. Triste destin pour ces chantiers navals emblématiques – nationalisés après la révolution des Œillets de 1974 – qui, jusque dans les années 1990, croulaient sous les commandes et ont compté jusqu’à 2 800 salariés.

Anxiété et nerfs à vif

Sur fond d’immenses grues immobilisées, des centaines de travailleurs se dirigent en masse, la tête baissée et le pas rapide, vers la cantine de l’entreprise. Il est 13 heures. Le déjeuner les attend. Pour être précis, ce sont 526 salariés des chantiers navals de Viana do Castelo, coincés entre le fleuve Lima et l’océan Atlantique. Ce matin, comme tous les jours, ils ont pointé dès 8 heures pour commencer à ne rien faire, si ce n'est jouer aux cartes, discuter, tuer le temps ; seuls une trentaine ont vaguement œuvré à la réparation d’un navire. Depuis 2007, les chantiers connaissent un lent déclin et, ces derniers mois, l’activité est quasiment nulle du fait de l’absence de commandes. Un contrat de deux asphaltiers – devant être livrés en 2014 – a certes été signé avec le Venezuela contre 128 millions d’euros, mais les travaux ont été stoppés, sans que l’on sache réellement pourquoi.

 

Ce qu’on vit, ici, c’est du terrorisme psychologique”, confie à la porte d’entrée, les traits tirés et le visage las, Antonio Costa, président du comité d’entreprise. “Les nerfs sont à vif, certains ont des crises d’anxiété. Ne rien faire, ne rien savoir, cela te casse le moral.”Lui a commencé à travailler ici vers l’âge de 14 ans. Pour la plupart, ce sont quatre décennies sur ces quais : toute une vie. “La plupart voudraient prendre leur retraite anticipée à 55 ans, mais c’est impossible, avec la nouvelle loi”, s’attriste son compère José Pereira. Partisan de l’austérité à tous crins, le gouvernement conservateur de Passos Coelho a supprimé les préretraites et repoussé l’âge légal à 65 ans.

 

Pour les quelque 80 000 habitants de Viana, comme pour le reste du pays, la puissante vague de privatisations inquiète. “Certaines de ces entreprises d’Etat sont des joyaux, d’autres des oripeaux, mais ce sont tous des groupes stratégiques. Et nous les perdons pour toujours”, s’inquiète Bernardo S. Barbosa, directeur de l’hebdomadaire local A Aurora do Lima. Le maire socialiste, José Maria Costa, partage une préoccupation nationale grandissante : le sentiment de perte de souveraineté. Dans un vaste salon municipal, cet ingénieur de formation est très remonté contre la politique de l’exécutif : “En nous dépossédant de groupes publics aussi importants au profit de sociétés étrangères, et donc d’intérêts privés, c’est la maîtrise de notre destin que nous mettons entre parenthèses. J’ai même peur que cela ne conditionne à terme notre liberté et notre démocratie.”

Des alternatives existent La suite sur PressEurop

 

 

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