7 mai 2014
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Dans deux articles du 5 mai, le journaliste Matthieu Écoiffier a dénoncé "la stratégie usée de la victimisation médiatique"¹ de J.-L. Mélenchon et le renfilage de "son vieil habit de victime médiatique"². En conclusion du premier, le journaliste conclut que l’attitude de Mélenchon à l’égard du Libérationest "inacceptable" :
"Que ce dernier [Mélenchon]demande à ses militants de nous surveiller ou d’entraver notre traitement est inacceptable."
Matthieu Écoiffier, chef du service politique de Libération
Matthieu Écoiffier ne tolère pas que J.-L. Mélenchon critique les méthodes de son journal. Lilian Alemagna et Stéphane Bouchet-Petersen (voir Twitter) non plus. Ils ont raison : la moindre taquinerie assimilant Mélenchon à un purificateur ethnique, à Hitler, à Le Pen, à un antisémite, à l’ultra-violence, à Staline, aux pires crimes, et le voici qui s’indigne. Que cette plaisanterie soit faite par Libérationou par le Front National dans un faux tract (le grimant en Hitler devant Auschwitz…), tout est bon pour se plaindre. Comme le dit si bien Marine Le Pen : ce Mélenchon, quelle "chochotte"³ !
Chaque fois que Libérationassimile Mélenchon à Hitler, Le Pen, etc., ce n’est pas de la diffamation, ce n’est pas malhonnête ; non, ces attaques sont acceptables. Pourquoi Mélenchon proteste-t-il alors ? L’assimilation à Hitler : une méthode acceptable Quoi de plus acceptable que cet article d’Alain Duhamel du 10 mai 2013, intitulé "La résistible ascension de Jean-Luc Mélenchon" ? Ce titre fait référence à la pièce de théâtre de Brecht La résistible ascension d’Arturo Ui, écrite en 1941. Chaque personnage de la pièce évoque ou représente une personne réelle, et Arturo Ui représente Hitler. "Résistible" signifie que l’ascension d’Hitler au pouvoir était résistible, c’est-à-dire : aurait pu être évitée. Il s’agit donc d’un acceptable appel à empêcher l’ascension d’un nouveau Hitler : Mélenchon. L’allusion visuelle à Hitler : une méthode acceptable
Quoi de plus acceptable que le très innocent, neutre et objectif procédé de la juxtaposition de photographies ? Comparons par exemple les illustrations de cinq articles de Libérationparus le 20 avril 2012 à 22:06 (soit moins de deux heures avant la fin de la campagne des élections présidentielles), le 6 février 2012, le 26 février 2012, le 11 mai 2012 et le 25 mai 2012, avec les célèbres clichés d’Hitler par Heinrich Hoffmann :
Ci-dessus en couleur, trois photos juxtaposées de Mélenchon, illustrant un article de Libération du 06/02/12. En bas, trois photos d’Hitler. Comme l’explique l’historien André Gunthert dans son analyse iconographique "Mélenchon malpoli, Mélenchon nazi", "la diabolisation par l’image fonctionne à la manière de l’allusion : comparaison elliptique suggérant un rapprochement avec les clichés des totalitarismes, elle omet le comparant, qui reste implicite et doit être restitué par le destinataire. [...] L’attaque iconographique [...] construit sur le mode de la médisance un document accusatoire qui s’appuie sur l’aspect physique et sur des jeux associatifs plus ou moins avoués."
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