Le débat sur le traité budgétaire européen promet d'être risqué pour le Président: une bonne partie de la gauche, y compris au PS, ne veut pas entendre parler de la fameuse règle d'or qu'il contient.
Jeudi, François Hollande devrait savoir s'il a remporté sa première bataille sur le traité budgétaire européen. D'abord conçu par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy, il avait ensuite été modifié à la demande du nouveau président français pour inclure un volet croissance, avec un plan de 120 milliards d'euros. Or, le coeur de ce nouveau texte intitulé «Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance», c'est bien la discipline budgétaire et une «règle d'or» qui imposera aux Etats signataires de limiter leur déficit structurel à 0,5% du PIB dans leur constitution. Une disposition défendue durant la campagne présidentielle par Nicolas Sarkozy et constamment écartée par François Hollande. Jeudi, le Conseil constitutionnel doit dire si la règle prévue par le traité impose une modification de la Constitution ou si l'adoption d'une simple loi organique pourra suffire. Le verdict des Sages sera lourd de sens pour le président de la République: s'ils exigent que la Constitution soit amendée, son refus d'une «règle d'or» constitutionnelle aura été balayé. Pis, quel que soit le verdict du Conseil constitutionnel, le chef de l'Etat devra de toute façon faire face à l'hostilité d'une partie de sa majorité.
L'ancien premier secrétaire du PS qui a vécu l'échec du traité établissant une constitution pour l'Europe en 2005 n'a pas oublié les dégâts que peut causer la question européenne. Certains des opposants au traité que défendait à l'époque François Hollande ont fait leur chemin loin du PS. C'est le cas de Jean-Luc Mélenchon et de son Parti de gauche. «Au lieu de chercher à cacher le contenu du nouveau traité européen, François Hollande devrait au contraire organiser le débat public pour que le peuple français sache ce qui l’attend si ce traité est ratifié. Monsieur le Président, un peu de courage. Consultez le peuple. Organisez le référendum au lieu de chercher un minable tour de passe passe», écrivait notamment dans un communiqué la co-présidente du parti, Martine Billard, fin juillet. La semaine dernière, c'est le patron des Verts au Sénat, Jean-Vincent Placé, qui indiquait sur BFMTV ne pas vouloir voter le traité.
Même au sein du PS, le doute s'installe La suite sur ParisMatch