Une nouvelle Constitution entièrement rédigée par le peuple islandais pourrait bien être adoptée prochainement. Une première.
Rêvons un peu. Et si nous pouvions contraindre nos députés à aller voter les lois ? Et si nous pouvions décider nous-mêmes de l'organisation d'un référendum ? Et si nous pouvions facilement faire destituer notre président en cours de mandat ? Et si, pour couronner le tout, nous pouvions nous-mêmes décider de mettre en oeuvre de telles mesures ? En France, de telles dispositions relèvent du fantasme. Pour les Islandais, il pourrait bientôt s'agir d'une réalité.
Car les quelque 311 000 habitants de cette île située aux confins de l'Europe et du Groenland ont décidé de prendre leur avenir en main. Depuis novembre 2010, 25 citoyens élus ont entamé la rédaction d'une nouvelle Constitution censée régir l'organisation de leur pays. Une démarche amorcée après la violente crise financière qui a frappé l'île en 2008. La nationalisation des trois principales banques, la démission du gouvernement de droite, l'arrivée au pouvoir d'une coalition de sociaux-démocrates, de féministes, d'ex-communistes et d'écologistes... Rien n'y aura fait. Des manifestations populaires monstres ont poussé le nouveau gouvernement à prendre cette mesure drastique : réécrire purement et simplement la Constitution, en vigueur depuis 1944 et qui n'était, dans l'ensemble, qu'une pale copie du texte danois, pays dont dépendait l'Islande avant son indépendance.
À l'automne 2010, un appel à candidatures a donc été lancé. Tous les citoyens de plus de 18 ans et soutenus par au moins 30 personnes pouvaient postuler. Seule exception : les élus nationaux. Le ton était donné... Vingt-cinq personnes ont ainsi été élues pour siéger au sein de l'Assemblée constituante islandaise. Mais la démarche démocratique ne s'est pas arrêtée là. Tout le processus de révision a été collaboratif : chaque projet d'article était publié au fur et à mesure de sa rédaction sur le site du gouvernement. Chaque citoyen était ensuite appelé à s'exprimer, sur une page Facebook dédiée ou via un compte Twitter. Lire la suite sur le Point
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