Le président de la République avait annoncé « trente-cinq policiers supplémentaires » sur le terrain à Nouméa et « trente-cinq réservistes dévolus aux tâches administratives, pour permettre aux policiers d’aller sur le terrain ». Ce ne sera pas tout à fait le cas.
Entre les annonces et la réalité, il y a toujours une (petite) différence. Devant Jean Lèques, qui l’avait questionné sur les problèmes de délinquance et de sécurité, Nicolas Sarkozy avait annoncé trente-cinq policiers et trente-cinq réservistes supplémentaires à Nouméa ainsi que la création d’un Groupe d’intervention régional (GIR).
Lundi après-midi, Gaël Yanno a été reçu par le ministre de l’Intérieur Claude Guéant pour avoir le détail de ces annonces. Lui et Pierre Frogier avaient interpellé le président de la République sur la hausse des chiffres de la délinquance. Les annonces découlaient directement du courrier que les deux députés lui avaient adressé.
De cet entretien, il ressort en fait qu’il n’y aura pas trente-cinq nouveaux policiers supplémentaires pour compléter les effectifs. Il s’agit, en fait, surtout de redéploiements. « Dix-neuf des trente-cinq policiers sont déjà en Nouvelle-Calédonie, en poste à la police de l’air et des frontières et à l’école de formation de la police nationale », explique le député. Ils accomplissent actuellement des tâches administratives ou sont formateurs. Ils seront affectés dans les rues de Nouméa, à la sécurité publique. Ces redéploiements nécessiteront donc une réorganisation des deux services dégarnis.
Adjoints. Les 16 autres seront de véritables créations de postes, à une petite nuance près : il s’agira d’adjoints à la sécurité, dont la fonction est d’« assister les policiers dans leurs missions de prévention », indique le site du ministère de l’Intérieur. Les épaulettes bleu ciel de leur uniforme permettent de les reconnaître facilement.
Le président de la République avait également annoncé « 35 réservistes pour dégager les policiers des tâches administratives et leur permettre d’aller sur le terrain ».
Qui sont-ils ? La réserve civile a été créée en 2003 pour compenser la baisse des effectifs dans la police nationale. Elle s’adresse aux retraités de la police nationale, âgés de moins de 65 ans. Mais, à partir de cet automne, suite à l’adoption de la loi Hortefeux, la réserve sera étendue à tous les citoyens. Les réservistes seront armés et pourront être appelés à prêter main-forte aux forces de l’ordre, après avoir été formés sur le tas. Chaque volontaire pourra être mobilisable jusqu’à 90 jours par an. Lire la suite sur Les nouvelles Calédoniennes