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Qui a tué nos villages ?

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4 janvier 2011 2 04 /01 /janvier /2011 08:27

 

 

Si la doctrine libérale a longtemps prôné, au nom du « laisser-faire », la défiance envers l’État et la réduction du périmètre de son intervention, la logique gouvernementale du néo libéralisme est, elle, fort différente : s’affirmant soucieuse de redonner son crédit à la volonté politique, elle s’inspire en réalité des moyens dont usent les entreprises pour susciter la « confiance » des marchés - quitte à laisser les objectifs et indicateurs propres à mettre en scène l’efficacité gouvernementale définir les priorités de l’action publique.

 

Protecteurs sourcilleux de la bonne humeur des investisseurs, les gouvernements néolibéraux ne se bornent pourtant pas à servir les intérêts des gestionnaires de capitaux. Sans doute ne manquent-ils jamais de faciliter l’irrigation de marchés financiers avides de liquidités ni d’assurer la socialisation de chacune de leurs défaillances. Toutefois, non contents de pourvoir aux conditions de reproduction d’une gouvernance entrepreneuriale axée sur l’augmentation rapide de la valeur actionnariale, ils n’ont pas tardé à comprendre que des techniques destinées à susciter des anticipations optimistes ne leur étaient pas moins utiles qu’à leurs protégés du secteur privé. Aussi les ont-ils bientôt adoptées pour leur propre compte.

 

Telle est bien la portée de la « nouvelle gestion publique » (New Public Management), qui informe la pratique gouvernementale et administrative des démocraties néolibérales. Censé moderniser l’État en y transposant la technologie managériale élaborée dans les branches réputées les plus « performantes » du secteur privé, cet art de gouverner se propose d’appliquer au secteur public les méthodes des dirigeants d’entreprises engagés dans la valorisation de leur titre auprès des acheteurs d’actifs. Pour sensibiliser les représentants de l’État à leurs nouvelles priorités, ses adeptes appellent à opérer une claire séparation des compétences entre le politique et l’administratif : alors qu’au premier revient la triple responsabilité de fixer des objectifs réputés précis parce que chiffrés, de s’en porter garant auprès des électeurs et d’en déléguer l’exécution au second, les administrations sont quant à elles astreintes à des contraintes budgétaires et à une obligation de résultat, mais en revanche libres de gérer les moyens dont elles disposent pour atteindre les fins qui leur sont fixées.

 

Aux yeux de ses admirateurs, ce partage des attributions est gage de gestion efficace mais aussi d’éthique, au sens où il responsabilise l’ensemble des agents de la puissance publique. Tel serait en particulier le mérite des objectifs chiffrés annoncés par le pouvoir politique et réclamés par lui aux divers services administratifs : car des gouvernants littéralement comptables de leurs engagements perdraient la faculté de se payer de mots, tandis que des agents de l’administration sommés de fournir des preuves mesurables de leur efficacité n’auraient plus le loisir de se dérober à leur tâche.

 

Pour leur part, les critiques antilibéraux de l’alignement du service public sur les techniques de gestion entrepreneuriale y dénoncent à la fois la prémisse de nouvelles privatisations -- car une fois les fonctionnaires devenus des sous-traitants soucieux de rentabiliser leur activité, rien ne s’oppose plus à ce que celle-ci soit financée par des fonds privés -- et l’avancée de la marchandisation de tous les rapports sociaux -- puisque les « bénéficiaires » de la nouvelle gestion publique, c’est-à-dire les usagers des services publics, sont désormais traités comme de simples clients. Du point de vue de ses adversaires, la réforme managériale de l’État relèverait donc de l’ultralibéralisme.

 

S’il est manifeste que le renforcement du contrôle citoyen et la qualité des services rendus par l’administration ne caractérisent guère le bilan des gouvernements néolibéraux, pour autant, ceux-ci ne se distinguent pas toujours par le souci de réduire le périmètre de l’État et encore moins par la volonté de limiter leur propre pouvoir d’intervention. Bien au contraire, on peut affirmer qu’à l’âge de la mondialisation, la principale hantise des dirigeants d’États-nations réside dans le sentiment d’insignifiance croissante qui accompagne l’exercice de leur charge. Aussi leur principale préoccupation consiste-t-elle sinon à conjurer le déclin graduel de leur puissance, du moins à le dénier en optimisant la représentation de leur pouvoir résiduel.

Source CIP-IDF /La suite 

 

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