LES FRALIB ONT L’ESPRIT D’ENTREPRISE

Une société coopérative ouvrière de production de thés et d’infusions aromatiques pourrait bientôt voir le jour sur le site de Gémenos que la multinationale Unilever voulait fermer.

Gémenos, envoyé spécial. Banderoles de combat et slogans vengeurs : le décorum n’a guère changé depuis le premier jour de l’occupation du site de Gémenos par ces « Fralibiens » tenaces et déterminés qui viennent d’entamer leur troisième été de lutte contre la multinationale Unilever.

De la «manif» au «business plan»

Mais parmi la centaine de salariés (sur 182 à l’origine) qui s’opposent plus que jamais à la fermeture de l’usine de sachets d’infusions, on ne parle plus de « manif » mais de « business plan », de « répression » mais de « gestion », depuis, notamment, la visite sur place, fin mai, du nouveau ministre (du Redressement productif) Arnaud Montebourg. C’est que le projet alternatif à la fermeture, que le collectif des salariés avec leurs syndicats CGT et CFE-CGC, et l’aide experte du cabinet Progexa, avait dans ses cartons depuis plus d’un an s’est grandement affiné durant le mois de juin. Le ministre a maintenant sur son bureau la « solution alternative » à laquelle a abouti le groupe de travail qui réunissait, sous la houlette d’un médiateur, les représentants de l’État, des collectivités locales, des syndicats, d’Unilever et de l’union régionale des Sociétés coopératives ouvrières de production (Scop).

Car c’est bien une Scop qui pourrait prochainement voir le jour sur le site de Gémenos dont la vente du terrain pourrait être préemptée par la communauté urbaine de Marseille. Son capital de départ serait constitué avec d’éventuels partenaires par les 80 salariés, déjà volontaires, selon la CGT, pour verser chacun les 20 000 euros de prime de création d’entreprise prévue par le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). Cette nouvelle société serait, pendant ses trois premières années d’existence, un sous-traitant d’Unilever.

La Scop emploierait une centaine de salariés La suite sur l’Humanité