Plus nous nous enfonçons dans la crise de la « Grande perdition », plus les dirigeants affichent leur totale impuissance (sinon leur manque flagrant de volonté) à prendre les mesures qui s’imposent, et plus il apparaît que l’issue de cette lamentable aventure ne se fera pas sans violents et pénibles épisodes.
Qui aujourd’hui sérieusement aperçoit les lueurs au bout de ce sombre tunnel ? Des années durant nous avons vécu dans une sphère irréelle, avec des ambitions démesurées d’infinis pitoyablement limités. Trente années de dérives pathétiques, d’addiction navrante à des « richesses » de pacotilles, de fuites en avant aussi hypnotiques qu’aberrantes.
Pour en arriver où ? Nous voyons bien aujourd’hui que ceux qui prétendent mener le monde à la baguette sont dépassés par les évènements qu’ils ont déclenchés. Nous voyons bien que ceux-là sont incapables de dévier des chemins imbéciles qui les mènent au précipice.
L’improbable hypothèse politique
Le souhait le plus ardent qu’on puisse avoir est bien sûr celui d’une solution politique. Mais ce qui est déjà difficilement possible en Amérique latine, ce qui est à peine accepté dans un petit pays comme l’Islande, devient offense insupportable quand elle émane de puissances comme les nôtres.
Qu’un pays comme la France ou la Grèce en viennent à rompre politiquement avec le vieux monde en perdition, et c’est tout l’échafaudage de ce dernier qui achève de se disloquer, tant les choses sont désormais mondialement imbriquées. Qui croit un instant que le camp d’en face accepterait un tel camouflet sans réagir ?
Les référendums sont bafoués ou purement et simplement annihilés. La troïka a remplacé la démocratie. Et la question qui se pose n’est plus de savoir quand ils s’assoiront à la table des négociations, mais quand ils remplaceront les balles de caoutchouc de leurs cerbères par des vraies. Croyez-vous vraiment que ceux d’en face sont disposés à reculer ?
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