Le Conseil constitutionnel vient de censurer à l’instant la taxe de 75 % de Hollande. Je l’avais déjà prévu dans un article précédent. C’était prévisible.
Je ne vais faire qu’un bref rappel des faits, mais Hollande, face à la vague rouge de Mélenchon, un soir sur TF1, avait ainsi décidé d’avancer cette proposition.
Il l’avait défendu, car c’était sa seule façon de stopper l’hémorragie de son électorat qui donnait alors vie et force au Front de Gauche. Cette proposition est clairement un marqueur de Gauche et un signe de bon sens économique. Chaque citoyen doit financer selon ses facultés les dépenses publiques ! Un riche doit donc donner plus. Elle est là l’égalité. Ce fait, c’est d’ailleurs un droit de l’homme sanctifié dans l’article XIII de la déclaration de 1789. Ce n’est même pas un dogme socialiste. Pour dire, Roosevelt, ce fameux bolchévique au couteau serré entre les dents, avait lui-même mis l’impôt à 90 % pour les plus riches Américains. N’oublions pas que la justice fiscale est ce préalable qui permet à toute justice d’émerger et de s’instituer dans toutes les strates et les sillons de la nation.
Mais disons-le ! Hollande n’a jamais voulu de cette taxation. Il ne veut pas faire payer les riches. Il est un enfant de l’idéologie Reagan-Tatcher. Pour lui, plus on taxe les riches, moins l’économie fonctionne. Ce postulat est faux. Les crises que l’on subit et le monde dans lequel nous vivons depuis les années 80 en sont les plus belles preuves. Depuis que l’on détaxe les plus hauts revenus, la société n’a jamais connu autant de crises systémiques et économiques. Conséquence de ces choix fiscaux, l’argent, qui n’est ni taxé ni dépensé pour et dans le bien commun, devient disponible pour les financiers. Et ce capital, il faut bien en faire quelque chose pour qu’il ne se détruise pas sous le simple effet de l’inflation. Alors, les riches, en toute logique cherche à placer ce surplus illégitime. Inconsciemment, ils alimentent toutes ces bulles spéculatives et toute cette économie virtuelle qui se gave de la sueur réelle et des peines matérielles du peuple. Ainsi, paradoxalement, détaxer les riches entraine ces crises qui coutent si cher à l’état. En effet, chacune nous oblige à dépenser plus pour éviter que la crise économique entraine une misère générale. La baisse des recettes prive donc l’état à la fois de ressource, mais en plus entraine des dépenses pour éviter que la misère achève le système ! Vive le bon sens…
Ne pas taxer les riches, c’est payer par l’emprunt l’argent que l’on aurait pu avoir gratuitement. Ceci est une véritable ineptie intellectuelle. Nous appelons donc, au Front de Gauche, à un véritable pragmatisme économique, politique et humain. L’humain d’abord proposait un revenu maximum à 360 000 euros annuels et un impôt progressif avec la création d’une dizaine de tranches. Cela aurait permis à l’état de disposer d’un trésor nécessaire pour permettre à la fois la bifurcation écologique, le développement des services publics, la lutte contre la misère. La décision du Conseil constitutionnel confirme que cette politique est possible sous la Ve République car elle est juste et non confiscatoire, j’y reviens dans quelques lignes. Notre programme aurait également permis une baisse de l’imposition sur les plus pauvres, sur cette fausse classe moyenne ! Notre révolution fiscale permet également de sortir de l’endettement, cette rente des riches, comme l’a prouvé notre contre budget.Lire la suite sur Rouge cerise
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