Beaucoup des pillards des émeutes de Londres étaient des opportunistes. Des sanctions disproportionnées ne les inciteront pas à respecter davantage la loi, au contraire.
David Cameron est allé loin en qualifiant les pillages de la semaine dernière d'"actes criminels purs et simples". Il voulait ainsi éviter que l'opinion ne rapproche ces comportements criminels de la notion de justice sociale, ce qui risquerait de légitimer d'autres mouvements récents qui ont dégénéré, comme les manifestations étudiantes [de l'automne 2010] et les événements survenus lors du G20.
Mais il n'est pas toujours simple de faire la distinction entre la loi et la justice, en particulier lorsque le désordre est en lui-même une forme de protestation contre ce que les citoyens considèrent comme des lois injustes. La répression musclée des manifestations lors du G20 avait conduit sir Denis O'Connor, inspecteur général de la police de Sa Majesté, à publier un rapport sur la défense des principes du maintien de l'ordre par consentement du public. Au grand dam de certains cadres supérieurs de la police, il y faisait la distinction entre les manifestations illégales pacifiques et les mouvements de protestation plus limités régis par les lois sur la sécurité publique qui permettent à la police de disperser les manifestations illégales par la force, comme elle l'a fait lors du G20. Denis O'Connor suggérait à la police de faire preuve de davantage de tolérance dans le cas des manifestations pacifiques – tant qu'elles le restent –, celles-ci faisant partie des rouages nécessaires de notre démocratie.
Mais, comme pour les émeutes des années 1980, les événements de la semaine dernière ont impliqué des milliers de citoyens qui ont enfreint la loi et se sont livrés à des violences en toute impunité. La police était notoirement absente aux moments où l'on avait le plus besoin d'elle et, quand elle était là, nous avons vu des rangées de policiers impassibles devant des scènes de violence. Ce qui a sans aucun doute encouragé d'autres citoyens à se mêler à la pagaille. L'argument selon lequel ils ont du mal à faire la part du bien et du mal est infondé. Tous savaient que ce qu'ils faisaient était mal. Simplement, ils ont pensé qu'ils pouvaient le faire sans être inquiétés. Lire la suite sur CourrierInternational
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