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Qui a tué nos villages ?

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5 janvier 2011 3 05 /01 /janvier /2011 14:07

 

 

Notre société devrait avoir honte ... Et en particulier les pouvoirs publics ! Les SDF ne seraient-ils pas des humains ? Doit-on les laisser mourir dans la rue ?

 

Après un séjour professionnel à l’étranger, je viens de rentrer en France quelques jours avant Noël. Le lendemain de mon arrivée, je suis allé comme d’habitude chez mon boulanger, puis chez mon marchand de journaux où j’ai coutume d’acheter mes quotidiens, histoire de suivre et de lire les nouvelles nationales ou locales.

 

Quelle fut ma stupeur d’apprendre que Bob et Heiner, deux SDF qui vivaient depuis longue date dans le quartier, étaient décédés victimes du froid.

 

Personnellement, je connaissais beaucoup moins Heiner que Bob. D’origine allemande, il s’absentait parfois d’une manière assez prolongée pour revoir son pays disait-il, puis ensuite revenait reprendre un jour son emplacement à l’angle du Bar-Tabacs proche de la rue Voltaire.

 

Par contre, j’avais une contact plus proche avec Bob, un homme de 53 ans pour qui la vie n’avait jamais bien souri. Bob était un garçon charmant, toujours souriant, malgré les affres de son existence. A plusieurs reprises, il m’avait parlé souvent de sa jeunesse, de ses parents qui l’avaient choyé jusqu’à l’âge de 12 ans, au moment de leur disparition survenue pour l’un et pour l’autre à quelques mois d’intervalle, chacun d’eux atteint d’une maladie incurable.

 

Bob avait fait des études d’électronique qui lui avaient permis de trouver un emploi dans une entreprise en région parisienne. Vingt trois ans passés dans cet établissement lui permettaient d’espérer une carrière complète, quand son employeur décida un jour d’arrêter toutes ses activités en France pour … s’installer à l’étranger !

 

C’est alors que la galère commença. Et c’est ainsi qu’il va être confronté à de gros soucis d’ordre familial : sa femme, enseignante, un peu fragile et sans doute incapable de faire face à cet accident de vie, ne supporte pas cette nouvelle situation. Elle finit par quitter le domicile conjugal pour refaire sa vie. Leur fils commun décide de suivre bientôt sa mère et Bob se retrouve alors seul dans un état dépressif extrême.

 

Par tous les moyens, il essaie de retrouver un emploi, mais la malchance intervenant, ses efforts restent vains. A un moment donné, ne bénéficiant plus des allocations de chômage, il doit abandonner son appartement, se retrouve donc dans la rue en trouvant refuge dans sa voiture, puis directement sur le trottoir quand son véhicule est incendié par de petits voyous de quartier.

 

C’est l’errance qui gère désormais sa pauvre vie. Son allocation de RMI lui permet simplement de pouvoir s’acheter un peu de nourriture, et de boire un café dans un bar où il vient de temps à autre se réchauffer. L’existence est très difficile pour lui, mais il fait preuve de courage et de volonté en voulant rester digne et soigne le mieux possible sa tenue vestimentaire.

 

Bob ne veut pas sombrer dans la déchéance et je l’aide du mieux possible afin qu’il garde confiance.

 

Pendant cette longue épreuve, nous parlions souvent autour d’un verre et j’essayais toujours de le réconforter moralement, sans oublier de lui apporter un soutien matériel et parfois financier.

 

Deux jours avant de partir en Chine, je l’avais rencontré et il m’avait apparu très optimiste pour la simple raison qu’il venait de décrocher un emploi de magasinier à temps complet pour le début du mois de janvier. C’était une immense joie pour lui à laquelle je m’associais largement de mon côté, tant j’avais connu sa longue misère.

 

Et je me souviens avoir fêté avec lui cet évènement dans un petit café-restaurant du quartier où nous avions partagé un repas très convivial autour d’une bonne bouteille de bourgogne.

 

Mais je ne savais pas cet instant que c’était la dernière fois que je le voyais. Aujourd’hui, l’image de cet homme souriant et plein d’espoir reste bien présente et ne pourra jamais se détacher de ma pensée et de mon cœur.

 

Au moment où sa vie allait changer totalement, à l’instant où un avenir meilleur était prêt à l’accueillir, Bob est mort, dans la rue, tout simplement de froid.

 

Oui, Bob est mort de froid et son bonheur de retrouver un jour une vie normale s’est arrêté brutalement avec son destin, dans cette terrible nuit d’hiver qui l’a enlevé à notre monde. Personne n’en a parlé, ni les médias locaux, et encore moins les médias nationaux. Quelle importance la mort d’un ou de plusieurs SDF ! Parfois, au hasard de la rue, j’ai entendu même certains individus lancer que la disparition des sans domicile fixe était salutaire pour la société ! Quelle honte dans un pays soi-disant civilisé …

 

Mais revenons à Bob !

 

Depuis, j’ai rencontré le médecin qui a constaté son décès. Il m’a précisé que son corps quelque peu fragilisé par ces années d’existence éprouvante, n’avait pu résister aux très basses températures de cet hiver particulièrement rigoureux.

 

Donc, Bob est mort victime du froid certes, mais surtout victime de la SOCIÉTÉ. Une société qui n’a plus guère le sens de la fraternité ni de la solidarité. Chacun pense à son bien-être et à son confort, sans se soucier de son prochain. Bien entendu, nous avons tous nos problèmes, nos contraintes, nos ennuis parfois, mais doit-on oublier pour autant ceux qui souffrent du froid, de la faim, et qui n’ont pas de logement, ou tout simplement vivent dans des habitations insalubres ?

 

Même s’il n’existe pas vraiment de chiffres très officiels, il faut savoir qu’il existe environ plus de 200.000 personnes SDF en France, c’est-à-dire la population d’une ville comme Bordeaux ou Rennes. Ne sont pas compris évidemment tous les mal logés dont le nombre dépasse aujourd’hui plus de 3, 3 millions d’habitants. Sans prochain effort réel de la Nation, ces chiffres ne feront qu’augmenter, et dans de telles conditions, selon prévisions relativement précises nous aurons dans une dizaine d’années soit donc aux alentours de 2020, plus de 500.000 SDF avec au moins 7 millions de personnes mal logées.

 

La France, Pays des Droits de l’Homme, laissera-t-elle vivre encore longtemps certains de ses enfants dans le désarroi et le désespoir ? Et nous citoyens d’une République démocratique, pouvons-nous tolérer que le Pays des Droits de l’Homme que tous nous représentons, puisse se désintéresser de tant de malheurs et de souffrances ?

 

Il y a quelques jours, j’ai lu dans un quotidien dans la rubrique des faits divers, une personne qui avait été condamnée par un tribunal correctionnel pour non-assistance à personne en danger. Selon les faits rapportés, le prévenu avait été trop lent (selon l’accusation) pour appeler les secours lors d’un incendie survenu dans un logement insalubre occupé par de pauvres gens. Je n’ai pas assez d’éléments pour évaluer la responsabilité de cet homme, mais quel que soit son degré, il n’est pas plus fautif que les pouvoirs publics qui abandonnent les citoyens les plus fragiles dans la misère et le dénuement.

 

Ainsi, l’Etat ne devrait-il pas être considéré comme responsable de la pauvreté qui sévit sur son territoire ? Ne pourrait-on pas l’assigner devant les tribunaux pour non assistance à citoyen en danger ? A vrai dire, les associations caritatives devraient intervenir beaucoup plus énergiquement pour mettre en demeure l’Etat dans son comportement irresponsable vis-à-vis des exclus de notre Pays.

 

Par le présent message, je tends la main à tous ceux et celles qui partagent mon opinion dans ce domaine, et je leur propose même de se rassembler pour faire progresser la lutte anti-pauvreté.

 

Le combat à mener sur de nombreux fronts doit rendre la dignité à tous ceux qui l’ont perdue. Coluche avait créé les « Restos du Cœur » pour une durée qui devait être provisoire. Hélas, le provisoire dure depuis 25 ans et n’est pas prêt de diminuer.

 

Alors, je lance un appel à tous les internautes qui liront cet article afin de trouver une solution aux problèmes des sans-abris. D’ici 5 ans, il faudrait réduire à ZERO ou presque le nombre de SDF en France.

 

Aujourd’hui, on n’a plus le droit, ni d’avoir faim, ni d’avoir froid …

 

Pierre-Alain Reynaud

 

Source Agoravox par Pierre-Alain Reynaud 

 

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4 janvier 2011 2 04 /01 /janvier /2011 08:29

 

Depuis une décennie, l’Irlande a été présentée par les plus fervents promoteurs du capitalisme néolibéral comme le modèle à suivre. Le « tigre celtique » affichait un taux de croissance plus élevé que la moyenne européenne. Le taux d’imposition des sociétés avait été ramené à 12,5% [1] et le taux effectivement payé par les nombreuses transnationales qui y avaient élu domicile oscillait entre 3 et 4% : un rêve ! Un déficit budgétaire égal à 0 en 2007. Un taux de chômage de 0% en 2008. Un vrai charme : tout le monde semblait y trouver son compte. Les travailleurs avaient un emploi (certes très souvent précaire), leurs familles consommaient allègrement, elles jouissaient de l’effet richesse et les capitalistes tant nationaux qu’étrangers affichaient des résultats extraordinaires.

En octobre 2008, deux ou trois jours avant que le gouvernement ne sauve de la faillite les grandes banques « belges » (Fortis et Dexia) aux frais des citoyens, Bruno Colmant, directeur de la Bourse de Bruxelles et professeur d’économie, s’est fendu d’une carte blanche dans Le Soir, le quotidien belge francophone de référence, pour affirmer que la Belgique devait absolument suivre l’exemple irlandais et déréglementer encore un peu plus son système financier. Selon Bruno Colmant, la Belgique devait modifier le cadre institutionnel et légal afin de devenir une plate-forme du capital international comme l’était l’Irlande. Quelques semaines plus tard, le Tigre celtique était terrassé.

En Irlande, la dérèglementation financière a encouragé une explosion des prêts aux ménages (l’endettement des ménages avait atteint 190% du PIB à la veille de la crise), notamment dans le secteur de l’immobilier, ce qui a boosté l’économie (industrie de la construction, activités financières, etc.). Le secteur bancaire a enflé d’une manière exponentielle avec l’installation de nombreuses sociétés étrangères [2] et l’augmentation des actifs des banques irlandaises. Des bulles boursière et immobilière se sont formées. Le total des capitalisations boursières, des émissions d’obligations et des actifs des banques a atteint quatorze fois le PIB du pays.

Ce qui ne pouvait pas arriver dans ce monde enchanteur arrive alors : en septembre-octobre 2008, le château de cartes s’effondre, les bulles financières et immobilières éclatent. Des entreprises ferment ou quittent le pays, le chômage monte en flèche (de 0% en 2008, il grimpe à 14% début 2010). Le nombre de familles incapables de payer les créanciers croît très rapidement. Tout le système bancaire irlandais est au bord de la faillite et le gouvernement, complètement affolé et aveuglé, garantit l’ensemble des dépôts bancaires à concurrence de 480 milliards d’euros (près de trois fois le PIB irlandais qui s’élevait à 168 milliards d’euros). Il nationalise l’Allied Irish Bank, principal financier de l’immobilier en injectant 48,5 milliards d’euros (environ 30% du PIB).

Les exportations ralentissent. Les recettes de l’Etat baissent. Le déficit budgétaire bondit de 14% du PIB en 2009 à 32% en 2010 (dont plus de la moitié est attribuable au soutien massif aux banques : 46 milliards d’apport de fonds propres et 31 de rachat d’actifs risqués).

Le plan européen d’aide avec participation du FMI de fin 2010 s’élève à 85 milliards d’euros de prêts (dont 22,5 fournis par le FMI) et il est déjà avéré qu’il sera insuffisant. En échange, le remède de cheval imposé au tigre celtique est en fait un plan d’austérité drastique qui pèse fortement sur le pouvoir d’achat des ménages, avec comme conséquences une réduction de la consommation, des dépenses publiques dans les domaines sociaux, des salaires de la fonction publique et dans l’infrastructure (au profit du remboursement de la dette) et des recettes fiscales.

Les mesures principales du plan d’austérité sont terribles sur le plan social :

-  suppression de 24 750 postes de fonctionnaires (8% de l’effectif, cela équivaut à 350 000 postes supprimés en France) ;
-  les nouveaux embauchés le seront avec un salaire inférieur de 10% ;
-  baisse des transferts sociaux avec diminution des allocations chômages et familiales, baisse importante du budget de la santé, gel des pensions ;
-  augmentation des impôts à charge principalement de la majorité de la population victime de la crise, notamment hausse de la TVA de 21 à 23% en 2014 ; création d’une taxe immobilière (concerne la moitié des ménages jusque là non-imposables) ;
-  baisse de 1€ du salaire horaire minimum (de 8,65 à 7,65 euros, soit -11%).

Les taux des prêts accordés à l’Irlande sont très élevés : 5,7% pour celui du FMI et 6,05% pour les prêts « européens ». Ils serviront à rembourser les banques et autres sociétés financières qui achèteront les titres de la dette irlandaise qui, elles, empruntent à un taux de 1% auprès de la Banque centrale européenne. Une vraie aubaine de plus pour les financiers privés. Selon l’AFP, « le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, a déclaré : ‘Cela va marcher, mais bien sûr, c’est difficile [...] parce que c’est dur pour les gens’ qui vont devoir faire des sacrifices au nom de l’austérité budgétaire ».

L’opposition dans la rue et au parlement a été très forte. Le Dail, chambre basse, n’a adopté le plan d’aide de 85 milliards d’euros que par 81 voix contre 75. Loin d’abandonner son orientation néolibérale, le FMI a indiqué qu’il plaçait parmi les priorités de l’Irlande l’adoption des réformes pour supprimer « les obstacles structurels aux affaires », afin de « soutenir la compétitivité dans les années à venir ». Le socialiste Dominique Strauss-Kahn s’est dit convaincu que l’arrivée d’un nouveau gouvernement après les élections prévues début 2011 ne changerait pas la donne : « Ce dont je suis convaincu, c’est que même si les partis d’opposition, le Fine Gael et le parti travailliste, critiquent le gouvernement et le programme [...], ils comprennent la nécessité de le mettre en œuvre ».

En somme, la libéralisation économique et financière qui visait à attirer à tout prix les investissements étrangers et les sociétés financières transnationales, a abouti à un fiasco complet. Pour ajouter l’injure aux dommages subis par la population victime de cette politique, le gouvernement et le FMI n’ont rien trouvé de mieux que d’approfondir l’orientation néolibérale pratiquée depuis 20 ans et d’infliger à la population, sous pression de la finance internationale, un programme d’ajustement structurel calqué sur ceux imposés depuis trois décennies dans les pays du tiers-monde. Ces trois décennies doivent au contraire servir d’exemple de ce qu’il ne faut surtout pas faire. Voilà pourquoi il est urgent d’imposer une logique radicalement différente, au profit des peuples et non de la finance privée.

Eric Toussaint

P.-S.

Cet article est largement inspiré d’un diaporama réalisé par Pascal Franchet (« Actualité de la dette publique au Nord »).

Notes

[1] Le taux d’imposition des bénéfices de société s’élève à 39,5% au Japon, 39,2% en Grande Bretagne, 34,4% en France, 28% aux Etats-Unis.

[2] Les difficultés de l’allemand Hypo Reale Estate (sauvé en 2007 par le gouvernement d’Angela Merckel) et la faillite de la banque d’affaire états-unienne Bear Sterns (rachetée en mars 2008 par JP Morgan avec l’aide de l’administration Bush) proviennent notamment des problèmes de leurs fonds spéculatifs dont le siège était à Dublin.

CADTM

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4 janvier 2011 2 04 /01 /janvier /2011 08:27

 

 

Si la doctrine libérale a longtemps prôné, au nom du « laisser-faire », la défiance envers l’État et la réduction du périmètre de son intervention, la logique gouvernementale du néo libéralisme est, elle, fort différente : s’affirmant soucieuse de redonner son crédit à la volonté politique, elle s’inspire en réalité des moyens dont usent les entreprises pour susciter la « confiance » des marchés - quitte à laisser les objectifs et indicateurs propres à mettre en scène l’efficacité gouvernementale définir les priorités de l’action publique.

 

Protecteurs sourcilleux de la bonne humeur des investisseurs, les gouvernements néolibéraux ne se bornent pourtant pas à servir les intérêts des gestionnaires de capitaux. Sans doute ne manquent-ils jamais de faciliter l’irrigation de marchés financiers avides de liquidités ni d’assurer la socialisation de chacune de leurs défaillances. Toutefois, non contents de pourvoir aux conditions de reproduction d’une gouvernance entrepreneuriale axée sur l’augmentation rapide de la valeur actionnariale, ils n’ont pas tardé à comprendre que des techniques destinées à susciter des anticipations optimistes ne leur étaient pas moins utiles qu’à leurs protégés du secteur privé. Aussi les ont-ils bientôt adoptées pour leur propre compte.

 

Telle est bien la portée de la « nouvelle gestion publique » (New Public Management), qui informe la pratique gouvernementale et administrative des démocraties néolibérales. Censé moderniser l’État en y transposant la technologie managériale élaborée dans les branches réputées les plus « performantes » du secteur privé, cet art de gouverner se propose d’appliquer au secteur public les méthodes des dirigeants d’entreprises engagés dans la valorisation de leur titre auprès des acheteurs d’actifs. Pour sensibiliser les représentants de l’État à leurs nouvelles priorités, ses adeptes appellent à opérer une claire séparation des compétences entre le politique et l’administratif : alors qu’au premier revient la triple responsabilité de fixer des objectifs réputés précis parce que chiffrés, de s’en porter garant auprès des électeurs et d’en déléguer l’exécution au second, les administrations sont quant à elles astreintes à des contraintes budgétaires et à une obligation de résultat, mais en revanche libres de gérer les moyens dont elles disposent pour atteindre les fins qui leur sont fixées.

 

Aux yeux de ses admirateurs, ce partage des attributions est gage de gestion efficace mais aussi d’éthique, au sens où il responsabilise l’ensemble des agents de la puissance publique. Tel serait en particulier le mérite des objectifs chiffrés annoncés par le pouvoir politique et réclamés par lui aux divers services administratifs : car des gouvernants littéralement comptables de leurs engagements perdraient la faculté de se payer de mots, tandis que des agents de l’administration sommés de fournir des preuves mesurables de leur efficacité n’auraient plus le loisir de se dérober à leur tâche.

 

Pour leur part, les critiques antilibéraux de l’alignement du service public sur les techniques de gestion entrepreneuriale y dénoncent à la fois la prémisse de nouvelles privatisations -- car une fois les fonctionnaires devenus des sous-traitants soucieux de rentabiliser leur activité, rien ne s’oppose plus à ce que celle-ci soit financée par des fonds privés -- et l’avancée de la marchandisation de tous les rapports sociaux -- puisque les « bénéficiaires » de la nouvelle gestion publique, c’est-à-dire les usagers des services publics, sont désormais traités comme de simples clients. Du point de vue de ses adversaires, la réforme managériale de l’État relèverait donc de l’ultralibéralisme.

 

S’il est manifeste que le renforcement du contrôle citoyen et la qualité des services rendus par l’administration ne caractérisent guère le bilan des gouvernements néolibéraux, pour autant, ceux-ci ne se distinguent pas toujours par le souci de réduire le périmètre de l’État et encore moins par la volonté de limiter leur propre pouvoir d’intervention. Bien au contraire, on peut affirmer qu’à l’âge de la mondialisation, la principale hantise des dirigeants d’États-nations réside dans le sentiment d’insignifiance croissante qui accompagne l’exercice de leur charge. Aussi leur principale préoccupation consiste-t-elle sinon à conjurer le déclin graduel de leur puissance, du moins à le dénier en optimisant la représentation de leur pouvoir résiduel.

Source CIP-IDF /La suite 

 

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4 janvier 2011 2 04 /01 /janvier /2011 08:26

 

Depuis 1992, La fédération SUD PTT dénonce les effets de la libéralisation postale, notamment sur la société civile et sur l’emploi.

A l’échelle Européenne, les faits sont avérés : démantèlement de la plupart des opérateurs historique, perte de leurs services financiers au profit du secteur bancaire, disparition des réseaux de bureaux de poste, augmentations de tarif avec assujettissement du timbre à la TVA.

Coté emploi, on atteint des sommets avec plus de 350 000 suppressions et la création d’un sous prolétariat où les salaires tournent autour de 5 euros de l’heure pour les facteurs « auto-employés ». En France, encore 50 000 suppressions de postes sont prévues d’ici 2015 chez l’opérateur public et il y a un réel risque de développement de ces distributeur(trices)s auto-entrepreneurs à l’image de ce qui se passe en Hollande en Belgique ou en Allemagne. La méthode est éprouvée en France où Coliposte sous-traite déjà près de 90% des envois à ce type de prestataires.

Aujourd’hui, de l’avis des experts, l’ouverture du marché du courrier n’attise pas beaucoup de convoitises. Le constat est clair : la baisse des volumes du courrier et la crise économique, les échecs d’Adrexo et d’Alternative Post en France et l’activité embryonnaire de la quinzaine d’opérateurs agréés par l’ARCEP viennent conforter cette situation.

Cependant la fédération SUD PTT n’est pas dupe de cette ouverture « molle » du marché postal. Il sera certes difficile d’attaquer La Poste sur un terrain qu’elle a marqué depuis longtemps, mais le danger vient aussi de l’intérieur. Les premiers concurrents se trouvent dans le Groupe La Poste, avec des transferts d’activités basés sur le moins disant social : utilisation du véhicule personnel des salariés, travail dissimulé par le biais de la pré-quantification du temps de travail (Mediapost), sous-traitance à outrance (Chronopost), convention collective déplorable (Media Press), courrier numérique (Docapost), transfert d’activités (Media presse, STP, Neolog) etc...

Le ministère de l’industrie a conforté en 2010 ce modèle social inéquitable en refusant de soumettre au parlement une dérogation permettant l’application d’une convention collective des activités postales aux entreprises qui pratiqueraient de la multi-activité (distribution de publicité non adressée ou de journaux avec le courrier).

Au 1er janvier 2011, les conditions du dumping social perdurent et il n’y a toujours pas de convention collective des activités postales, pourtant prévue dans la loi de 2005. Il n’y a pas de « bulle du marché postal » et tout effort de productivité s’est soldé et se soldera par des reculs en matière d’intérêt général et de conditions de travail.

Nous ne voulons pas de cette Europe postale Low Cost !

SUD PTT


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4 janvier 2011 2 04 /01 /janvier /2011 08:24

 



Un mouvement de contestation sociale secoue actuellement la Tunisie. Il est le résultat de la crise globale du régime de Ben Ali, bon élève du FMI et de la Banque Mondiale. La révolte populaire a d’abord éclaté dans la ville de Sidi Bouzid (centre du pays) au cours du troisième weekend de décembre, avant de s’étendre à la quasi-totalité des villes tunisiennes.

Les retombées sociales du repli de l’activité économique depuis la fin 2008, qui aggravent ceux de deux décennies de politique antisociale, sont perceptibles à plusieurs niveaux, notamment, celui de l’emploi qui se caractérise par :
-  un taux de chômage qui avoisine 15%,
-  seulement 40% des personnes, en âge de travailler, occupent effectivement un emploi,
-  plus de 60% des personnes ayant un emploi sont, d’une manière ou d’une autre, sous employées,
-  un taux de chômage de 24% parmi les diplômés du supérieur.

Par ailleurs, la dette continue de capter une part non négligeable des ressources financières de l’Etat, affaiblissant ainsi sa capacité d’intervention dans le champ social, ce qui se répercute négativement sur les conditions de vie des classes populaires. En effet, le service de la dette publique extérieure a représenté 12% du budget de l’Etat, en 2009, ou bien le tiers de ses dépenses sociales.

Il n’est donc pas étonnant que la colère populaire se cristallise autour de la question de l’emploi et contre la vie chère et la marginalisation sociale qui en résulte. Mais aussi, contre toutes les formes d’exactions et d’humiliations que subi la population de manière continue, de la part d’un Etat policier et corrompu qui use systématiquement de la violence.

Le réseau CADTM Afrique :
-  Exprime sa solidarité avec le peuple tunisien qui refuse, à travers sa révolte, de continuer à payer les frais de la politique capitaliste libérale qu’applique, depuis près d’un quart de siècle, l’Etat tunisien, et son soutien total à toutes ses revendications.
-  Dénonce la répression du pouvoir de Ben Ali contre le peuple tunisien, et le bouclage policier de plusieurs villes, notamment celle de Sidi Bouzid.
-  Exige la libération immédiate de toutes les personnes arrêtées suite au mouvement de contestation, le rétablissement de la liberté de circulation et le respect du droit à manifester pacifiquement.

CADTM

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4 janvier 2011 2 04 /01 /janvier /2011 08:22

 

 

A la suite du refus de l’inspecteur d’académie de la Haute-Garonne de suivre la recommandation du CSFPE de substituer la sanction d’abaissement d’échelon infligée à Alain Refalo en blâme, Stéphane Hessel vient d’écrire à l’inspecteur d’Académie de la Haute-Garonne pour lui faire part de son étonnement.

Dans cette lettre datée du 4 décembre 2010, Stéphane Hessel indique à l’inspecteur d’académie que « la démarche de résistance pédagogique de M. Refalo appelle de [sa] part un dialogue et une écoute, et non point des sanctions qui seront sources de tensions et de conflits ».

Soulignant que « l’école publique a besoin d’apaisement », il estime que l’inspecteur d’académie peut y contribuer « en ne maintenant pas l’injuste sanction à l’encontre d’Alain Refalo qui a agi, en conscience, et en toute loyauté vis-à-vis de sa hiérarchie ».

En juillet 2009, Stéphane Hessel, Raymond Aubrac et Walter Bassan avaient déjà écrit à l’inspecteur d’académie de la Haute-Garonne pour lui demander de ne pas sanctionner Alain Refalo, convoqué en commission disciplinaire. Rappelant qu’ils avaient eu l’occasion de le rencontrer au plateau des Glières en mai 2009, ils soulignaient dans cette lettre « sa pondération et son sérieux ». Les trois anciens Résistants ajoutaient que « quels que soient les différends de l’administration avec ce fonctionnaire, nous ne comprendrions pas qu’elle ne reconnaisse pas cette dimension essentielle pour notre pays : pour former des citoyens libres et conscients, il ne faut pas des enseignants muets et incolores, mais des éducateurs citoyens ».

Stéphane Hessel était présent samedi 4 décembre au Forum des résistances dans les services publics organisé par le Réseau des enseignants du primaire en résistance. A cette occasion, il a déclaré que « quand quelque chose nous apparait non légitime, même si c’est légal, il nous appartient de nous indigner et de désobéir ». Il a alors précisé que « la désobéissance civile porte les valeurs fondamentales de notre pays ».

Dans son dernier ouvrage, « Indignez-vous ! » [1], il écrit, en soutien aux enseignants-désobéisseurs du primaire : « La Résistance en appelait à "la possibilité effective pour tous les enfants français de bénéficier de l’instruction la plus développée" sans discrimination ; or, les réformes proposées en 2008 vont à l’encontre de ce projet. De jeunes enseignants dont je soutiens l’action, ont été jusqu’à refuser de les appliquer et ils ont vu leurs salaires amputés en guise de punition. Ils se sont indignés, ont "désobéi", ont jugé ces réformes trop éloignées de l’idéal de l’école républicaine, trop au service de l’argent et ne développant plus assez l’esprit créatif et critique. C’est tout le socle des conquêtes sociales de la Résistance qui est aujourd’hui remis en cause. »

Avec Stéphane Hessel, nous réaffirmons notre soutien à Alain Refalo et demandons à l’inspecteur d’académie de suivre la recommandation du CSFPE.

Site du Réseau des enseignants du primaire en résistance : http://resistancepedagogique.org/site/

Blog résistance pédagogique pour l’avenir de l’école : http://resistancepedagogique.blog4e...

Campagne de lettres de résistance « Le service public d’éducation est un droit, pas un privilège ! » : http://lettre.enseignants-en-resist...

Notes

[1] Ed. Indigène, 2010

http://resistancepedagogique.org/site/

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3 janvier 2011 1 03 /01 /janvier /2011 09:59

 

 

Manuel Valls qui dénonce les 35 heures au non de la concurrence, ferait mieux de tourner sa langue dans sa bnouche avant de faire de telles annonces. En effet, les salariés de plus en plus stressés, pressés... pour cause de restriction de personnel sont heureux de profiter de quelques heures de détente. Aujourd’hui, il ne s’agit pas de faire travailler plus ceux qui ont un travail, mais de faire en sorte que les entreprises embauchent du personnel, ce qui aurait pour effet d’un côté de revenir à une qualité du vie au travail et de l’autre de sortir des citoyens du chômage, leur remettre le pied à l’étrier et augmenter la consommation...

On a de plus en plus de mal à savoir si certains élus du PS sont vraiment des gens de gauche : après sa sortie sur les marchés de sa ville, M. Valls se lance dans une "réflexion" sur le temps de travail, qui ressemble étrangement à une analyse concurrentielle libérale au détriment de la qualité du travail.



Manuel Valls veut "déverrouiller les 35 heures"

Le député-maire d'Evry dans l'Essonne prône de "travailler plus et travailler mieux".

 

Le socialiste Manuel Valls, candidat aux primaires socialistes pour la candidature à la présidentielle de 2012, s'est dit favorable à une réforme de la loi sur la semaine de travail des 35 heures. Emblématique de la période du gouvernement de Lionel Jospin (1997-2002), cette loi est l'objet d'un contentieux idéologique persistant, la gauche considérant en général qu'elle a créé des emplois et favorisé la croissance, la droite soutenant le contraire. Invité sur Europe 1, Manuels Valls a critiqué cette mesure.

 

"Est-ce que, dans le monde tel qu'il est aujourd'hui, avec la concurrence que nous connaissons, pouvons-nous nous permettre d'être sur des idées des années 1970, 1980, 1990 ? Non. Il faut dépasser la question des 35 heures. Oui, nous devrons déverrouiller les 35 heures", a ajouté le maire d'Evry. Le déverrouillage consisterait, a-t-il précisé implicitement, à un quasi-retour à la semaine des 39 heures, l'horaire légal qui précédait la réforme de 1998-2000. "Ceux qui ont la chance d'avoir un emploi doivent pouvoir travailler deux ou trois heures de plus sans avoir recours forcément aux heures supplémentaires, qui ont beaucoup coûté à l'Etat", a-t-il expliqué.

Le Point.fr (Source AFP) La suite 

 

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1 janvier 2011 6 01 /01 /janvier /2011 21:30

 

PAR MÉDIAPART

 

 

 

Une vidéo de Mediapart réalisée par Edwy Plenel et Sylvain Bourmeau

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31 décembre 2010 5 31 /12 /décembre /2010 15:08

 

 

 

Communique de la section CGT POSTE FACTEURS & CADRES de MARSEILLE 02

 

Au 86ème jour de grève, en ce vendredi 31 décembre 2010, dernier jour de l’année 2010, la direction de La Poste est aux abonnés absents.

 

En effet, une délégation de grévistes a constaté que Le directeur d’établissement était en congés, ses assistants envoyés par la direction opérationnelle du courrier des Bouches du Rhône ont déclaré qu’aucune audience n’aurait lieu ce jour !

 

Pas d’huissier donc, en vacances également… Pas plus de monde à la direction opérationnelle du courrier des Bouches du Rhône à Château Gombert où vraisemblablement les bureaux sont fermés, les directeurs en congés…

 

Comme nous le constatons, au-delà des belles déclarations d’intention d’un supposé dialogue social, si réellement la direction locale de La Poste souhaitait que le travail reprenne rapidement, elle aurait pu en profiter en cette fin d’année.

 

Ce qui n’est pas hélas le cas, délaissant ainsi les usagers de La Poste, le personnel et le service public.

 

Pour Le personnel et la section syndicale,

 

Alain CROCE

C.G.T. Section syndicale de Marseille 02 CDIS / 31-12-2010

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31 décembre 2010 5 31 /12 /décembre /2010 15:07

 

 

Trois ans après les événements de Gafsa, la région de Sidi Bouzid, dans le centre de la Tunisie, est depuis le 17 décembre en proie à une flambée de colère dont les causes, comme à Gafsa, sont principalement le chômage et l’absence de développement.

 

La tentative de suicide d’un jeune diplômé vendeur ambulant qui s’est immolé par le feu a été l’élément déclencheur d’une vague de manifestations dans la région qui ont donné lieu à des arrestations en masse.

 

Les affrontements les plus violents se sont produits à Manzil Bouziane où un jeune manifestant a été tué par balle et ont provoqué une dizaine de blessés.

 

Le 27 décembre, des centaines de syndicalistes de l’UGTT, principalement de l’enseignement, des services se santé, de la poste et des télécommunications se sont rassemblés devant le siège de la centrale à Tunis. Les manifestants étaient cernés par un important dispositif de sécurité dont des unités anti émeutes.

 

Le déséquilibre du développement entre les régions côtières et le centre du pays est à l’origine de la détresse sociale de régions laissées pour compte, comme celle de Sidi Bouzid. L’investissement pour la création d’emplois, dans ces régions est une nécessité, particulièrement en direction des jeunes diplômés dont le taux de chômage atteindrait le double du taux global estimé à 14%.

 

Le collectif syndical français formé après les événements de Gafsa (CFDT, CGT, FSU, Unsa et Solidaires), soutient les efforts du mouvement syndical tunisien pour empêcher l’usage de la manière forte face à ces mouvements de protestation spontanés.

 

Il soutient la revendication de l’UGTT pour l’ouverture d’une négociation pour un développement durable créateur d’emplois de qualité et géographiquement équilibré.

 

Avec les syndicalistes de l’UGTT, la CGT, la CFDT, la FSU, l’UNSA et Solidaires exigent :

 

· la non intervention des forces de police contre les mouvements sociaux,

 

· la libération de toutes les personnes arrêtées,

 

· sans oublier la libération des militants emprisonnés suite aux mobilisations passées de la région de Gafsa, comme Fahem Boukadous et Hassan Ben Abdallah,

 

· l’amnistie et la réintégration dans leur emploi des ex-prisonniers du bassin minier de Gafsa et de tous les condamnés.

 

Face à cette politique caractéristique d’un Etat policier, les organisations françaises exigent enfin du gouvernement français qu’il cesse son soutien systématique à ce régime.

 

FTCR / Paris, le 30 décembre 2010

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