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  • : Républicaine donc de Gauche, parce que "capitalisme, libéralisme,mondialisation économique" sont antagonistes avec notre devise "liberté, égalité,fraternité" ;la déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen ; le préambule de la constitution de 1946 ; la déclaration de Philadelphie et le Conseil National de la Résistance.
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Qui a tué nos villages ?

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17 août 2012 5 17 /08 /août /2012 07:03

 

 

Une économie en récession, l'augmentation du chômage et de cinglantes mesures d'austérité seraient responsables d'environ un millier de suicides en Grande-Bretagne, selon une étude scientifique publiée ce mercredi dans le British Medical Journal (BMJ).

 

Cette étude, qui mesure une évolution dans le temps en comparant le nombre actuel de suicides avec ceux prévus si les tendances observées avant la récession s'étaient maintenues, reflète les résultats observés ailleurs en Europe, où les suicides sont également en augmentation.

«Un triste rappel»

 

«C'est un triste rappel, après l'euphorie des Jeux olympiques, des défis auxquels nous sommes confrontés et de ceux qui nous attendent», estime David Stuckler, sociologue à l'université de Cambridge, qui a co-dirigé l'étude. Cette dernière révèle qu'entre 2008 et 2010, il y a eu 846 suicides de plus parmi les hommes et 155 de plus parmi les femmes en Grande-Bretagne par rapport à ce qui était prévu si les tendances précédentes s'étaient maintenues. Entre 2000 et 2010, chaque hausse annuelle de 10 % du nombre de chômeurs est à rapprocher d'une augmentation de 1,4 % du nombre de suicides chez les hommes, selon l'étude. Lire la suite sur 20Minutes

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16 août 2012 4 16 /08 /août /2012 07:45

 

 

Le produit intérieur brut (PIB) de la Grèce s'est contracté de 6,2% sur un an au deuxième trimestre sous l'effet de la poursuite de la politique d'austérité, compliquant la tâche du gouvernement grec qui cherche à convaincre ses partenaires et créanciers internationaux de poursuivre leur aide.

 

Cette contraction du PIB, calculée sur la base d'estimations préliminaires non corrigées des variations saisonnières, a été un peu moins forte qu'au premier trimestre, où elle avait atteint 6,5%, montrent les chiffres publiés lundi par l'office national de la statistique Elstat.

 

La Grèce, qui connaît sa cinquième année de récession consécutive, a vu exploser son taux de chômage, près d'un Grec sur quatre étant désormais privé d'emploi, et la situation ne devrait pas s'améliorer à court terme.

 

"On s'attend à une contraction du PIB de 7,1% en 2012 et de 2,4% en 2013, conséquence d'une nouvelle baisse significative du pouvoir d'achat, de la hausse du chômage et d'une chute des investissements", souligne Theodore Stamatiou, économiste chez Eurobank.

 

Ces prévisions rejoignent celles du centre de réflexion IOBE, qui s'attend à une récession de 6,9% cette année, et du Premier ministre Antonis Samaras, qui a prévenu fin juillet que le recul de l'activité économique pourrait dépasser 7%.

 

Plus optimistes, la Banque de Grèce et l'OCDE prévoyaient jusqu'alors une contraction comprise entre 5,0 et 5,3%.

 

La gravité de la récession complique la tâche du gouvernement grec, alors que le chômage a atteint un niveau record de 23,1%, un taux qui atteint 55% chez les 15-24 ans.

 

SUPPRESSIONS D'EMPLOIS PUBLICS

Pour réaliser des économies de 11,5 milliards exigées par la "troïka" des créanciers internationaux - Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international -, Athènes prévoit de relancer un programme qui pourrait conduire à la suppression de 40.000 postes dans la fonction publique. La suite sur Les Échos 

 

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10 août 2012 5 10 /08 /août /2012 11:59

 

 

De Rome à Lisbonne, 55 ans d’Europe

 

L’Europe n’est plus qu’une caricature. Faute de solidarité, Chypre, qui préside actuellement l’U.E., vient d’emprunter 5 Md€ à… la Russie ! « Le gouvernement espagnol est évidemment garant des aides » vient de dire A. Merkel ; ainsi, les 100 Md€ apportés aux banques seront gagés sur le budget de l’État et la dette souveraine s’en trouvera alourdie, peu importe, les citoyens paieront…

 

L’Europe n’a pourtant pas toujours été cette Europe-là. À son origine, elle fut le projet d’une zone de paix et de prospérité. Son point de départ fut la déclaration du 9 mai 1950 de R. Schuman et la création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), mais c’est le traité de Rome de 1957 qui en fut le point culminant : suppression des droits de douane à l’intérieur, tarif extérieur commun (TEC) vis-à-vis du reste du monde, politique agricole commune en furent les piliers. Zone de libre-échange donc, mais dans un espace économique et social homogène. « Marché commun », bien sûr, qui ouvrait des débouchés à des entreprises à l’étroit dans leurs territoires nationaux, mais aussi un TEC protégeant l’Union. Bref, une coexistence d’économies nationales s’ouvrant à un commerce extérieur d’abord réciproque.

 

Aux nations initiales, d’autres vinrent se joindre. Les six devinrent neuf (1973), puis douze (1981). A ce moment les choses commencèrent à basculer. D’abord, avec l’arrivée de l’Espagne, de la Grèce et du Portugal en 1981, la zone perdit son homogénéité. Mais, de plus, la révolution conservatrice était arrivée. On se souvient de Margaret Thatcher et de son : « I want my money back ». Le ver s’est à ce moment installé dans le fruit ! Le Marché commun, celui des marchandises, était un objectif trop étroit pour la révolution libérale en marche, il fallait l’élargir à la libre circulation des services et des capitaux. L’Europe changea alors totalement de sens. Son projet mutait, pour devenir celui d’une intégration dans un espace de concurrence « libre et non faussée ».

 

L’Acte unique (1986) puis le traité de Maastricht (1992) ont matérialisé ce moment. La zone euro (1999), puis le Traité Constitutionnel européen, refusé en 2005 mais revenu inchangé sous son avatar, le Traité de Lisbonne (2009), n’ont fait qu’approfondir plus encore cette dérive. Cela d’autant plus que l’élargissement à dix nouveaux membres, essentiellement d’anciens « pays de l’Est » (2004), puis à deux autres (Bulgarie et Roumanie, en 2007) ont porté l’Union à une hétérogénéité extrême, alors qu’aucun moyen supplémentaire n’était alloué aux fonds structurels de cohésion. Ainsi, l’Union européenne est devenue celle que nous ne connaissons que trop : le cheval de Troie du néo libéralisme.

 

Les voies multiples qu’il emprunte sont connues. D’abord, via la politique de concurrence, c’est la destruction du modèle que les luttes sociales avaient permis d’édifier. Plus de services publics collectifs, mais des entreprises désormais ouvertes par directives à une concurrence, jalousement surveillées par des « autorités administratives indépendantes », qui échappant à tout contrôle sont des dénis de démocratie. Ensuite, du fait de l’hétérogénéité économique et sociale et du primat du principe de concurrence, c’est un processus de dumping social et fiscal. Celui de la « réforme structurelle » du marché du travail qui veut traiter le travail comme une marchandise comme une autre et le soumettre à la libre concurrence. Ainsi, des lois Hartz IV qui font de l’Allemagne le « modèle » d’un marché du travail dérégulé qu’il faudrait imiter. Celui, encore, du dumping fiscal, qui a ruiné les États et alimenté les dettes souveraines. Enfin, ce sont les institutions européennes elles-mêmes. Une Union sans moyens (son budget représente 1% du PIB des 27 !) et, hors PAC, toute entière dédiée à la politique de « concurrence libre et non faussée ». Une Banque Centrale Européenne, exemple du libéralisme le plus autiste : qui refinance les banques mais ne prête pas aux États, qui veille à ce que l’inflation reste sous les 2% mais qui, seule au monde parmi ses congénères, se moque comme d’une guigne de la croissance comme de la récession générale qui s’installe…

 

La crise que connaît aujourd’hui l’Europe est tout sauf une surprise. Les modalités qu’a empruntées l’Union pour se construire depuis le début des années 1980 ne pouvaient que conduire à la défaire. Avec l’absence de solidarité, avec le primat de la concurrence libre et non faussée, le risque d’éclatement d’une zone aussi hétérogène que l’est l’Union à 27 était inscrit dans ses principes mêmes. Cela nous entraîne tout droit vers un désastre, celui de la Grèce, de l’Espagne, comme du Portugal ou de l’Irlande. À cette Europe-là, celle du néo libéralisme, il faut opposer une autre Europe, démocratique et solidaire, qui remet la finance à la place qui n’aurait jamais dû cesser d’être la sienne : au service de l’économie réelle et de la satisfaction des besoins sociaux. Nous avons collectivement refusé l’Europe du TCE en 2005. Il faut aujourd’hui refuser celle du Traité de Lisbonne et du pacte budgétaire.Par Jacques Rigaudiat, membre du Bureau de la Fondation Copernic / Source Parti de Gauche Villeurbanne 

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10 août 2012 5 10 /08 /août /2012 11:50
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8 août 2012 3 08 /08 /août /2012 18:36

 

 

La ville de Girone, dans le nord-est de l'Espagne, a installé des cadenas sur les poubelles des supermarchés pour empêcher toute récupération de nourriture

 

La ville de Girone a annoncé mardi avoir installé des cadenas sur les poubelles des supermarchés pour empêcher toute récupération de nourriture. Ce phénomène a pris de l'ampleur avec l'aggravation de la crise.

 

La mairie indique avoir pris cette décision en collaboration avec les propriétaires de supermarchés, "face au risque pour la santé que peut comporter la consommation d'aliments jetés dans les conteneurs et l'alarme sociale que cela provoque".

 

"En ce moment, il n'y a qu'un conteneur devant les supermarchés qui est fermé avec un cadenas et qui contient des aliments dont la date de péremption est dépassée ou en mauvais état, afin d'empêcher qu'ils soient récupérés par des indigents", a déclaré un porte-parole de la ville. La suite sur SudOuest

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8 août 2012 3 08 /08 /août /2012 18:34

 

 

En Espagne, près de 900 médecins ont signé un manifeste où ils s'engagent à "continuer à soigner" dans le service public leurs patients en situation irrégulière, en dépit d'un décret qui limitera à quelques cas l'assistance universelle aux sans-papiers, à partir du 1er septembre.

 

"Ma loyauté envers les patients ne me permet pas de manquer à mon devoir éthique et professionnel et de commettre un abandon", explique le texte, signé mardi par 870 médecins sur Internet. En le ratifiant, ils entrent dans un mouvement d'"objecteurs de conscience" lancé en juillet par la Société espagnole de médecine de famille et communautaire, qui compte 19 500 médecins membres.

 

CRÉATIONS DE "CONVENTIONS" PAYANTES

 

Ils réagissent ainsi à une mesure controversée du gouvernement conservateur engagé dans un effort de rigueur sans précédent pour tenter de réduire son déficit public jusqu'à moins de 3 % du PIB en 2014.

 

A partir du 1er septembre, les immigrés en situation irrégulière n'auront plus accès au système gratuit de santé publique. Pour les sans-papiers, seuls les urgences pour maladie ou accident, suivi de grossesse, accouchement et post-partum et assistance sanitaire aux moins de 18 ans seront encore assurés gratuitement. La suite sur Le Monde 

 

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8 août 2012 3 08 /08 /août /2012 06:53

 

L'information aurait pu passer inaperçue dans la presse française si Libération ne lui avait pas consacré un article. "Rajoy purge la télévision publique espagnole", titre le quotidien. Mariano Rajoy est sévèrement critiqué par l'opposition et par les syndicats après l'éviction expéditive, ce week-end, de trois journalistes de la RTVE, le groupe public de radiotélévision. Motif de ces licenciements ? La remise en question de la politique d'austérité par ces journalistes. Une décision qui fait craindre une reprise en main de la télévision publique par le pouvoir.

 

La nouvelle a fait l'effet d'une bombe, car sur la liste se trouve Ana Pastor, présentatrice vedette de Desayunos, le talk-show matinal le plus populaire de la télévision espagnole avec des records d'audience de plus de 5 millions de téléspectateurs. "J'ai été virée, parce que je faisais du vrai journalisme indépendant", a déclaré Ana Pastor au Guardian, ajoutant qu'il s'agissait d'une décision politique. "Triste jour, mais plus que jamais je crois dans le journalisme", a-t-elle réagi sur Twitter, dans un message partagé par des milliers de personnes sur le réseau social.

 

La chaîne lui a annoncé son départ samedi, mettant en avant son refus de présenter un programme de nuit. "Faux", rétorque la journaliste. "J'ai pensé qu'ils allaient me proposer quelque chose d'autre, mais il n'y avait rien de concret. Le responsable des infos m'a dit que nous devions penser ensemble à mon avenir, mais tout cela était vague." Cela faisait un moment qu'Ana Pastor était dans le collimateur du Parti populaire, et en particulier de sa toute-puissante dirigeante María Dolores de Cospedal. La journaliste est connue pour ses interviews politiques sans concession et incisives, ce que n'apprécient pas les hommes politiques, d'après elle. Surtout dans un contexte de crise. Un point de vue partagé par une source anonyme chez TVE citée par The Guardian : le gouvernement est "allergique aux discussions".

 

"Retour de la désinformation"

 

La purge a également concerné Alicia Montano, directrice du magazine Informe Semanal, et Xavier Fortes, journaliste sur Canal 24 Horas, jugés "trop compréhensifs" vis-à-vis de l'opposition socialiste. Mais ce n'est pas la première fois que Mariano Rajoy prend une telle décision. Depuis son arrivée au pouvoir en novembre, il semble bien décidé à procéder à un certain nettoyage au sein de la télévision publique. Citons notamment le départ de Fran Llorente, chef de l'information arrivé sur la chaîne en 2004 après la victoire du socialiste José Luis Zapatero, et soupçonné d'être politiquement partial. Lire la suite sur Le Point 

 

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3 août 2012 5 03 /08 /août /2012 16:14

 

 

Ce billet est une note envoyée à des milliers de kilomètres de l'Europe, opinion mesurée à chaud des conneries qu'on peut lire dans la presse numérique en permanence. Alors il paraît que ça va mal en Europe, de l'Espagne à la Grèce en passant par la France, l'Allemagne et le Bénélux (Pays-Bas, Luxembourg, Belgique) ? Ah oui, j'oubliais. La crise ! Diantre ! Crise de la Dette, crise de l'euro, crise du bon sens, crise de la raison, crise d'épilepsie à force d'avoir les yeux rivés sur les écrans boursiers ! Ah ! Les courtiers attaquent leurs propres pays. Sont-ils devenus fous ? Pas du tout ! C'est l'histoire du plus grand hold-up de l'Histoire de l'Europe. Nous sommes en 2012, bienvenue dans le monde merveilleux du néolibéralisme avancé où les marchands se disent démocrates.

 

-L'Europe du nord dans le colimateur des charognards

 

Je ris jaune. Il y a trois ans, A. Merkel et N. Sarkozy s'appliquaient à dire que la dette publique grecque était due à une mauvaise gestion de l'économie et qu'en gros, cela n'arriverait pas dans leurs latitudes. Que les mesures d'austérité à Athènes résorberaient le gonflement de cette dette. En tant que bons pantins porte-paroles des grandes banques d'affaires, neufs plans de rigueur furent imposés au peuple grec en représailles de fonds alloués au gouvernement. Ces "plans" successifs n'ont eu pour conséquence que d'aggraver l'économie et la situation sociale de la population est pire qu'avant le premier prêt. Les milliards d'euros dits "d'aide" ont transité des banques vers la BCE, pour revenir au final aux banques privées, qui ont rachetés les titres de la dette. L'Etat grec et son peuple ont été pillés comme jamais.

 

Et en ce début Août, je vois que la guerre économique frappe maintenant l'Allemagne et le Benelux à son tour. Alors que la presse française saute du tour de France aux JO de Londres, je lis entre deux fais divers que les agences de notation (Moody's et S&P's) viennent de placer l'Allemagne, les Pays-Bas et le Luxembourg sous "surveillance négative". Vous savez, le fameux passage du "triple A" au "A+" ou je ne sais quoi, qui fait augmenter les taux d'emprunts d'un pays sur les marchés financiers. Autrement dit, quelques banquiers s'arrogent le droit de dégrader les conditions d'emprunts de trois Etats riches s'ils ne prennent pas de mesures pour résorber leur dette publique. J'ai déjà vu ça quelque part... Ceux-ci font quand-même partie des plus riches de la planète. Le coup d'Etat de la finance bancaire sur les Nations européennes poursuit son cours.

 

Moi qui suis un peu crédule, je n'ai pas fait mes classes à l'ENA, je me questionne : comment est-il possible qu'une agence bancaire puisse "noter" ou sanctionner un Etat-Nation ? Moi qui pensais que l'Etat était une entité juridique légitime dans son autorité suprême, me voilà brouillé ! Pourquoi les gouvernements de l'Union Européenne seraient-ils mis sous surveillance par des banquiers ? Ils ont le pouvoir politique, la légitimité pour créer des lois de sauvegarde des intérêts publics, n'est-ce pas ? Ah mais oui ! L'Etat n'est plus souverain sur la création monétaire, et il est interdit pour la Banque Centrale Européenne de prêter directement à un Etat membre. Comme ce mécanisme est proscrit par le droit européen, les Etats membres empruntent auprès des banques privées, qui elles, sont des entreprises d'investissement, d'affaires. Du coup, l'Etat fait un emprunt à 17% pour rembourser ses dettes antérieures, et creuse encore plus sa dette publique lorsqu'il multiplie les emprunts. Mais la plupart des dettes publiques sont d'anciennes créances privées pourries rachetées par les Etats pour "sauver" les banques. Et les gouvernements fantoches refusent de faire payer leurs bailleurs de fonds. Le chat se mord la queue juste pour éviter de se voir dans le miroir. Stupidité de cette économie de crédit qund tu nous tiens ! Cela évite de demander aux multinationales et aux riches de payer leurs impôts, d'interdire l'évasion fiscale tout en faisant reposer le pillage général d'un continent sur son peuple.

 

- Une série de putschs prémédités, élites contre peuples. La suite sur Agoravox 

 

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3 août 2012 5 03 /08 /août /2012 16:13
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3 août 2012 5 03 /08 /août /2012 16:12

 

 

 

Interview - Que faire dans cette période de crise aiguë ? S’indigner, certes. Mais surtout agir. A 90 ans, le philosophe et sociologue nous invite à résister au diktat de l’urgence. Pour lui, l’espoir est à portée de main. Entretien.

 

Pourquoi la vitesse est-elle à ce point ancrée dans le fonctionnement de notre société ?

 

La vitesse fait partie du grand mythe du progrès, qui anime la civilisation occidentale depuis le XVIIIe et le XIXe siècle. L’idée sous-jacente, c’est que nous allons grâce à lui vers un avenir toujours meilleur. Plus vite nous allons vers cet avenir meilleur, et mieux c’est, naturellement. C’est dans cette optique que se sont multipliées les communications, aussi bien économiques que sociales, et toutes sortes de techniques qui ont permis de créer des transports rapides. Je pense notamment à la machine à vapeur, qui n’a pas été inventée pour des motivations de vitesse mais pour servir l’industrie des chemins de fer, lesquels sont eux-mêmes devenus de plus en plus rapides. Tout cela est corrélatif par le fait de la multiplication des activités et rend les gens de plus en plus pressés. Nous sommes dans une époque où la chronologie s’est imposée.

 

Cela est-il donc si nouveau ?

Dans les temps anciens, vous vous donniez rendez-vous quand le soleil se trouvait au zénith. Au Brésil, dans des villes comme Belém, encore aujourd’hui, on se retrouve « après la pluie ». Dans ces schémas, vos relations s’établissent selon un rythme temporel scandé par le soleil. Mais la montre-bracelet, par exemple, a fait qu’un temps abstrait s’est substitué au temps naturel. Et le système de compétition et de concurrence – qui est celui de notre économie marchande et capitaliste – fait que pour la concurrence, la meilleure performance est celle qui permet la plus grande rapidité. La compétition s’est donc transformée en compétitivité, ce qui est une perversion de la concurrence.

 

Cette quête de vitesse n’est-elle pas une illusion ?

En quelque sorte si. On ne se rend pas compte – alors même que nous pensons faire les choses rapidement – que nous sommes intoxiqués par le moyen de transport lui-même qui se prétend rapide. L’utilisation de moyens de transport toujours plus performants, au lieu d’accélérer notre temps de déplacement, finit – notamment à cause des embouteillages – par nous faire perdre du temps ! Comme le disait déjà Ivan Illich (philosophe autrichien né en 1926 et mort en 2002, ndlr) : « La voiture nous ralentit beaucoup. » Même les gens, immobilisés dans leur automobile, écoutent la radio et ont le sentiment d’utiliser malgré tout le temps de façon utile. Idem pour la compétition de l’information. On se rue désormais sur la radio ou la télé pour ne pas attendre la parution des journaux. Toutes ces multiples vitesses s’inscrivent dans une grande accélération du temps, celui de la mondialisation. Et tout cela nous conduit sans doute vers des catastrophes.

 

Le progrès et le rythme auquel nous le construisons nous détruit-il nécessairement ?

Le développement techno-économique accélère tous les processus de production de biens et de richesses, qui eux-mêmes accélèrent la dégradation de la biosphère et la pollution généralisée. Les armes nucléaires se multiplient et on demande aux techniciens de faire toujours plus vite. Tout cela, effectivement, ne va pas dans le sens d’un épanouissement individuel et collectif !

 

Pourquoi cherchons-nous systématiquement une utilité au temps qui passe ?

Prenez l’exemple du déjeuner. Le temps signifie convivialité et qualité. Aujourd’hui, l’idée de vitesse fait que dès qu’on a fini son assiette, on appelle un garçon qui se dépêche pour débarrasser et la remplacer. Si vous vous emmerdez avec votre voisin, vous aurez tendance à vouloir abréger ce temps. C’est le sens du mouvement slow food dont est née l’idée de « slow life », de « slow time » et même de « slow science ». Un mot là-dessus. Je vois que la tendance des jeunes chercheurs, dès qu’ils ont un domaine, même très spécialisé, de travail, consiste pour eux à se dépêcher pour obtenir des résultats et publier un « grand » article dans une « grande » revue scientifique internationale, pour que personne d’autre ne publie avant eux. Cet esprit se développe au détriment de la réflexion et de la pensée. Notre temps rapide est donc un temps antiréflexif. Et ce n’est pas un hasard si fleurissent dans notre pays un certain nombre d’institutions spécialisées qui prônent le temps de méditation. Le yoguisme, par exemple, est une façon d’interrompre le temps rapide et d’obtenir un temps tranquille de méditation. On échappe de la sorte à la chronométrie. Les vacances, elles aussi, permettent de reconquérir son temps naturel et ce temps de la paresse. L’ouvrage de Paul Lafargue Le droit à la paresse (qui date de 1880, ndlr) reste plus actuel que jamais car ne rien faire signifie temps mort, perte de temps, temps non-rentable.

 

Pourquoi ?

Nous sommes prisonniers de l’idée de rentabilité, de productivité et de compétitivité. Ces idées se sont exaspérées avec la concurrence mondialisée, dans les entreprises, puis répandues ailleurs. Idem dans le monde scolaire et universitaire ! La relation entre le maître et l’élève nécessite un rapport beaucoup plus personnel que les seules notions de rendement et de résultats. En outre, le calcul accélère tout cela. Nous vivons un temps où il est privilégié pour tout. Aussi bien pour tout connaître que pour tout maîtriser. Les sondages qui anticipent d’un an les élections participent du même phénomène. On en arrive à les confondre avec l’annonce du résultat. On tente ainsi de supprimer l’effet de surprise toujours possible.

 

A qui la faute ? Au capitalisme ? A la science ?

Nous sommes pris dans un processus hallucinant dans lequel le capitalisme, les échanges, la science sont entraînés dans ce rythme. On ne peut rendre coupable un seul homme. Faut-il accuser le seul Newton d’avoir inventé la machine à vapeur ? Non. Le capitalisme est essentiellement responsable, effectivement. Par son fondement qui consiste à rechercher le profit. Par son moteur qui consiste à tenter, par la concurrence, de devancer son adversaire. Par la soif incessante de « nouveau » qu’il promeut grâce à la publicité… Quelle est cette société qui produit des objets de plus en plus vite obsolètes ? Cette société de consommation qui organise la fabrication de frigos ou de machines à laver non pas à la durée de vie infinie, mais qui se détraquent au bout de huit ans ? Le mythe du nouveau, vous le voyez bien – et ce, même pour des lessives – vise à toujours inciter à la consommation. Le capitalisme, par sa loi naturelle – la concurrence –, pousse ainsi à l’accélération permanente, et par sa pression consommationniste, à toujours se procurer de nouveaux produits qui contribuent eux aussi à ce processus. La suite sur TerraÉco 

 

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